27 févr. 2010

Un Numide en Amérique du Nord – 41 –

 Digression
Une journée particulière (Batna, 8 juin 1941)
L'histoire, c'est un tout; elle est faite d'événements, de ruptures, d'anecdotes, de témoignages, d'épreuves de toutes sortes, mais aussi de souvenirs heureux.
Aussi et dans le sillage  des textes précédents,  il me semble intéressant d'évoquer le mariage de mes parents, à partir d'éléments recueillis ici ou là.
A vrai dire, l'idée n'est pas nouvelle. J'en ai discuté avec MA  à maintes reprises, d'abord parce que je voulais m'informer, ensuite parce que le mariage eut lieu à une période historique particulière, enfin parce que je souhaitais actualiser la visibilité et la portée de l'événement.
Quand il m'arrive de relancer MA sur le sujet pour en connaître le maximum de détails, elle me dit presque toujours la même chose : que ce fut une journée extraordinaire, que la grande tente prêtée pour la circonstance par M. Bengana (un ami de mon père) et installée devant la maison avait accueilli un monde considérable dans une ambiance chaleureuse, que la soirée fut formidablement animée par le maestro Mhamed Kourd accompagné de son orchestre au complet…
J'ai pu en savoir davantage en prenant connaissance d'un article de presse consacré à cette journée particulière. Voici comment le correspondant de La Dépêche de Constantine et de l'Est Algérien relata le mariage :
”Dimanche 8 juin 1941, deux grandes familles musulmanes unanimement estimées dans les milieux indigènes et européens ont uni leurs enfants, Chikhi Arezki et Mlle Boutaleb.
Aux fêtes magnifiques qui se déroulèrent en cette occasion, assistaient Mme et M. le sous-préfet Ferré, Mme Bocca, Mme Hognon, Mme Ménage, Mme et M. Sisbane, conseiller national, Mme et M. Dufourg, conseiller général, M. Bennet, administrateur, Mme et M. Coste et de très nombreuses personnalités.
Les notabilités musulmanes venues des points les plus lointains du département avaient tenu à apporter aux familles Chikhi et Boutaleb leurs vœux et leurs compliments;  on notait particulièrement MM le cadi Khasnadar, le cadi Boutebila, M. Boulahbal grand muphti de Bougie; cheikh El Ouardi imam, les cheikhs, les caïds, les professeurs, les avocats, médecins, propriétaires, etc.
M. Cadi Abdelkader, président des fellahs et M. Cianfarani directeur de l'école indigène, se firent les interprètes de toute l'assistance nombreuse et choisie, pour présenter de chaleureuses félicitations aux nouveaux époux et à leurs familles dont les hautes vertus traditionnelles furent louées et fêtées. Ce fut une magnifique journée de réjouissances, à la manière la plus authentiquement musulmane “.
Lamine Bey Chikhi
28 - Sep – 2009 
NB : l'article retrouvé dans les archives de mon père ne comporte pas le nom de l'auteur.

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