31 déc. 2011

Un Numide en Amérique du Nord - Le 31 décembre 2011


Nous voici en ce 31 décembre 2011 et à la veille
D'une nouvelle année
Que je souhaite à toutes et à tous
Pleine de Santé, Succès et Paix.
Ferid

17 déc. 2011

Un Numide en Amérique du Nord - 132 -

  L’année des changements et des mutations imprévisibles
2011 est sur le point de se terminer et chacun se prépare à évaluer les réalisations entreprises individuellement et/ou collectivement.
Le climat connu pour sa versatilité intemporelle ne change pas dans sa progression et ses mutations imprévisibles.
Le monde arabe a connu ses révolutions et les incertitudes qui devaient s’estomper rapidement se maintiennent et montrent le magma de risques que personne ne souhaitaient. Les religions attirent plus de foules et la spiritualité prend plus de place. Les identités se refaçonnent dans un monde sans frontières et se ressourcent.
Le monde s’indigne. Les plus démunis s’allient aux couches moyennes contre les classes dirigeantes et les plus nantis. Les gouvernants sont mis à l’index. La corruption s’empare de tous. Les incorruptibles se font de plus en plus rares.
Les idéologies s’emparent de tout ce qui mobilise les masses et leurs artisans veulent plus de pouvoir.
Les citoyens de partout explorent ''le bien vivre ensemble'' au grand dam des dirigeants qui ont égarés leurs qualités de discernement, leur esprit de compréhension et leurs aptitudes d’anticipation.     
La pensée positive selon laquelle plus nous progressons vers les limites du possible plus nous consolidons notre bien être est reléguée au second plan des préoccupations majeures des citoyens même si partout les barrières de l’intolérance se réduisent ou tout simplement tombent.
Le retour aux sources n’est pas seulement un voyage vers le passé c’est aussi le lieu que l’on revisite pour se purifier, en partie, un peu ou beaucoup.
L’éducation et la diffusion des sciences sont plus fragmentées et les technologies de l’information génèrent des réseaux sociaux reliant et liant tous les indignés de par ce bas monde.
Les faiseurs d’opinions ne s’aventurent plus à prédire l’avenir mais continuent à spéculer sans aucune morale arguant de leurs capacités d’adaptation aux mutations selon les modulations qu’ils veulent leurs conférer.
Ceux qui explorent l’histoire et qui par leurs aptitudes de rechercher et d’analyser, tentent d’offrir une lecture plus pertinente de la place de l’humain dans des sociétés de plus en plus plurielles n’osent plus se prononcer et lorsqu’ils le font c’est avec plus de prudence et de réserve.
En cheminant le long du cours de la vie, chacun peut confirmer cette forte sensation empreinte d’un saisissement émotionnel singulier qui fait que les lieux, les espaces et les territoires se complètent. Il reste que l’incertitude et le risque font partie de nous et que nous faisons partie d’eux mais personne ne sait ce que demain nous réserve ?
Ferid Chikhi

8 déc. 2011

Un Numide en Amérique du Nord -131-

Différences de partage ou partage des différences -2 -
Pour les premiers, en mettant de l’avant les différences, il est surtout question de valider qu’il en existe de particulières, de singulières et même de majeures entre eux et les autres. Il s’agit aussi pour eux d’affermir le fait qu’ils ont des caractéristiques qui font d’eux des êtres exceptionnels ou encore en avance sur les autres, ‘’ethnocentrisme oblige’’.
Le partage ne vient qu’en seconde position et seulement lorsqu’ils en ressentent le besoin dés lors que la remarque leur est adressée par les autres. Ils tentent d’éviter la question de la discrimination et celle de la controverse. Ils préconisent et prônent que les différences se partagent et constituent un enrichissement pour les uns et pour les autres. Pourtant, dans les faits ils ne partagent rien de leurs richesses spirituelles, mentales, éducationnelles, etc.  
Pour les seconds leur conception du partage pourrait s’accommoder de l’acte d’offrir sans attente de retour ou de contrepartie. Comme si c’était un don à répartir sans compensation. Une expérience qui devrait répondre au besoin exprimé ou ressenti par les autres. Ceux qui vivent une précarité. Question de culture me diriez-vous. Certes, oui ! Mais, j’ajouterais en complément d’une éducation d’abord et avant tout familiale et en second lieu scolaire. Une formation à la vie de tous les jours sans expectative, sans perspective d’un futur ou d’un avenir plein d’incertitudes.
Ferid Chikhi

30 nov. 2011

Un Numide en Amérique du Nord - 130 -

Différences de partage ou partage des différences - 1 -    
La question du partage des valeurs et de la différence des valeurs a souvent été mise de l’avant au cours de ces dernières années par divers groupes sociaux, des chercheurs universitaires, des politiques, des observateurs de la vie sociale et culturelle, etc.
Des discussions sur les perceptions des uns et des autres se font jour au détour d’un évènement qui interpelle les consciences. Bien des avis émis ça et là sont dans une grande proportion modérément enrobés d’hypothétiques incompréhensions et de barrières culturelles auxquelles sont confrontés les nomades des temps modernes qui, dans beaucoup de cas, ne semblent pas prêts à se départir de leur profil originel.
Ces citoyens du monde - immigrants ou exilés, réfugiés ou demandeurs d’asile - qui ont fait de la mobilité leur mode de changement tout en s’implantant de plus en plus nombreux dans des pays d’accueil et d’ouverture tel que le Canada en général et le Québec en particulier ne s’en offusquent pas pour autant.
Au détour de lectures et parfois au cours de quelques discussions spontanées et réduites dans un espace temps par des modérateurs souvent hors champs, les propos de certains d’entre-eux m’ont fortement dérangé parce que je trouvais qu’ils s’appropriaient sans gêne des idées et des concepts qui font d’eux des spécialistes ou encore des experts alors qu’ils n’en ont pas l’étoffe. 
Parfois, en écoutant ces propos, ma crédulité a été suivie de ma perplexité et mon étonnement et prenait la place de mon ouverture à l’égard de toute personne libre de s’exprimer et d’exprimer librement sa pensée.
C’est dire combien la perception des uns lorsqu’ils parlent de ‘’différences’’ et de ‘’partage’’ et celle de ceux qui parlent de ‘’partage’’ et de ‘’différences’’ semblent être inconciliables.
À suivre
Ferid Chikhi

19 nov. 2011

Un Numide en Amérique du Nord -129 –

À la rencontre de ‘’K13’’ - Liberté
Au cours des 20 dernières années, j’ai parlé de la Liberté et de ma sensibilité à son endroit. Et qui n’en parle pas, me diriez-vous ? Vrai, nous en parlons tous d’une façon ou d’une autre, à un moment ou à un autre de notre vécu, de nos rencontres, des étapes de notre vie. C’est un fait universel et personne ne saurait l’ignorer. Chacun la vit comme il l’a comprend et elle se vit par chacun d’entre nous comme elle nous aliène à son contenu et à sa trajectoire. Récemment, j’ai eu le privilège de rencontrer ‘’K13’’.
Immédiatement, spontanément, je dirais même, normalement, j'ai associé son nom à Liberté.
Pourtant rien en son initiale ne rejoins cette représentation si ce n’est cette sensibilité que rarement nous portons en nous et que j’ai perçue instantanément en son être, en son entité, en ses caractéristiques physiques, en ses croyances exprimées.
Je dois dire que j’ai eu la ferme sensation d’être en phase avec la Liberté autant que je l’ai été lorsque par un matin de juillet 1991, le désarroi et l’affolement envahirent tout mon être.
Fortement secoué par son vrai sens, une profonde émotion s’empara de  moi. C’était un saisissement intense qui laissa en moi une empreinte mentale indélébile. En fait je venais comprendre,  de  découvrir que j’avais vécu une grande partie de ma vie dans une illusion entretenue par un environnement idéologique savamment façonné par des pseudo-maîtres que je n’ai pas mandatés en toute liberté.  
En rencontrant ’K13’’ - Liberté j’ai retrouvé l’espace de quelques heures mes amis du Tassili N’Ajjer : Abdel, Seddik, Tedjini et Kerami et des souvenirs enfouis depuis plus de dix ans au plus profond de ma mémoire. Cette rencontre a été aussi celle de nos deux entités. Nous avons alors parlé de La Cérémonie du Thé que certains définissent de la sorte : Le premier verre, disent-ils, est amer comme la vie, le second est doux comme l'amour, et le troisième est léger comme la mort. Mais, Kerami me l’expliqua différemment et me la fit vivre en trois temps. Le premier verre de thé préparé et servi selon un acte de préséance, m’avait-il expliqué, est doux comme la vie ; le second est sucré comme l’amour et le troisième est amer comme la mort.
Il m’a parlé de la liberté telle qu’elle est conçue chez nos cousins les Touareg et le solide lien qu’ils font entre les deux. En reproduisant ces souvenirs avec ‘’K13’’ -Liberté, j’ai repris le tout dans mes mots et sous ma plume, je l’ai habillée comme suit :
... Il fait de nos mots des poèmes ...
Le premier verre de thé est
Doux comme la vie
Nous sommes tous les jours confrontés à la douceur de la vie.
Quel que soit le chemin que nous suivons les lignes de notre vie se lisent sur nos visages.
L’important n’est-il pas de faire face aux choses de la vie ?
Relever des défis en acceptant les épreuves quotidiennes ?
Rester debout lorsque la précarité nous a ciblé
Plier quant le vent de la douleur souffle,
Ne pas se laisser abattre, toujours repartir et recommencer de nouveau …
Le deuxième verre est
Sucré comme l’amour
L’amour nous enlace et nous étreint.
Il ne prévient pas. Il nous enivre. 
Il nous fait pleurer, et nos larmes l’alimentent.
Il fait de nos mots des poèmes et de nos poèmes il panse nos blessures.

Il illumine notre monde et colore ses moindres espaces.
Il nous rend heureux ou fous.
Il remplit nos cœurs et la distance qui nous sépare.
Nous sommes faits pour aimer et pour être aimés.
Le troisième verre de thé est
Amer comme la mort
La mort complète l’amour de la vie.
Elle est son prolongement.
Contrairement à l’amour personne ne l’aime.
Personne ne la recherche. 
Elle est le repos éternel. Elle est sans issue. 
Le thé nous révèle l'amertume de la mort, la douceur de la vie et de l'amour.
Ferid Chikhi

11 nov. 2011

Un Numide en Amérique du Nord -128 –

Le testament d’Abd El Kader El Djazaïri
‘’Médiateur des temps modernes’’
Au moment où il est de plus en plus question de développements imprévus de ce qui est qualifié de ’’Printemps arabes’’, que des ‘’Indignés’’ manifestent leurs rejets d’un monde de plus en plus mercantile, une partie de la ville de Montréal vit au rythme de la 12ième édition du Festival du Monde Arabe avec pour thème central ‘’l’Émir Abd El Kader, sa vie, son message pour aujourd’hui’’. Que dire de plus sur cet homme qui n’a été dit si ce n’est qu’il a fait du dialogue avec l’autre l’instrument privilégié du rapprochement et de la médiation. En effet, pour Abd El Kader El Djazaïri, le dialogue est la clé du vivre ensemble. Il en a initié les fondements aussi bien dans les champs interculturel, interreligieux qu’inter-civilisationnel. 
Pour apprécier une partie de son profil il ressort de ses propres écrits et de ceux qui l’ont décrit que c’était un homme raffiné, cultivé, attentionné envers les femmes, humble, digne et sans haine envers autrui.
Quelques citations de ceux qui furent ses adversaires ou ses admirateurs nous renseignent sur son humanisme, son universalisme et ses valeurs morales
L’amour des richesses lui est inconnu
 « L’Emir est un homme remarquable. Il est dans une situation morale qui est inconnue de l’Europe civilisée.  C’est un être détaché des choses de ce monde qui se croit inspiré et auquel son Dieu a donné mission de protéger ses coreligionnaires (...) son ambition n’est pas de conquérir ; là n’est pas le mobile de ses actions ; l’intérêt personnel ne le guide pas ; l’amour des richesses lui est inconnu ; il n’est attaché à la terre qu’en ce qui tient à l’exécution des volontés du Tout-Puissant, dont il n’est que l’instrument ». Gabriel Esquer, officier français, dans une correspondance qu’il adresse au gouverneur général Droue d’Erlon à partir de Mascara le 14 janvier 1835.
Mystique et philosophe
«La seconde partie de sa vie, Abdelkader la consacra à une autre “espèce de djihad”. Celui de la réflexion, le djihad philosophique. C’est aussi à ce niveau que séduit la personnalité d’Abdelkader. Car on imagine mal un Bugeaud en retraite, consacrant le restant de sa vie à la mystique …  Dans sa retraite à Damas, Abdelkader consacra une partie de sa vie à approfondir la lecture du Coran. Ses écrits nous incitent à poser une question sur l’histoire littéraire et sur la renaissance arabo-musulmane et répondre qu’Abdelkader fut le précurseur de la «Nahdha». Jacques Berque.
L’espérance de tous les musulmans
« Abdelkader était un homme dé génie... certainement l’une des plus grandes figures historiques de notre époque... c’est un ennemi actif, intelligent et rapide, qui exerce sur les populations arabes le prestige que lui ont donné son génie et à la grandeur de la cause qu’il défend. C’est beaucoup plus qu’un prétendant ordinaire, c’est une espèce de prophète. C’est l’espérance de tous les musulmans fervents ». La vie d’Abdelkader - Charles-Henri Churchill, p. 36-1867, Londres. Introduction et traduction en français de Michel Habart - 1991.
Il œuvrait pour le rapprochement des peuples
‘’Les officiers français - à toutes les époques de la colonisation - n’ont jamais été favorables à révéler à l’opinion publique le comportement d’Abdelkader tant dans les rapports guerriers que dans les relations diplomatiques avec ses adversaires français.  C’était des rapports d’un homme loyal, d’un humaniste, d’un homme de paix - le recours à la violence lui fut imposé - qui œuvrait pour le rapprochement des peuples, même s’ils sont différents par la race ou par la religion’’. Le général Bugeaud
A la veille de sa mort, Abd El Kader El Djazaïri eut des paroles pleines de sens quant à l’appréciation de tout individu, elles nous interpellent et nous inspirent : Il ne suffit pas de demander quelle est l’origine d’un homme, il faut au contraire interroger sa vie, ses actes, son courage, ses qualités pour savoir qui il est et de qu’il en est. Si l’eau puisée dans une rivière est saine, agréable et douce, c’est qu’elle vient d’une source pure. Le néant est mon aïeul, la nature ma mère. Au moment où la trompette de l’archange me signale qu’il est la bonne heure, j’affirme l’unicité de l’unité dans l’unicité de l’être.
C’est dire combien cet homme a su développer des qualités universelles qui suggèrent une ouverture à l’autre en toute quiétude afin de développer un vivre ensemble en toute intelligence.
Ferid Chikhi

’Tu n’es point venu asservir des esclaves
Mais bien les faire jouir de cette liberté …’’
’Oui Sultan de France, tes agents exclusivement militaires, ne veulent que combats et conquêtes ; ce système n’est pas le tien, j’en suis sûr. Tu n’es point venu sur la terre d’Afrique pour en exterminer les habitants, ni pour les chasser de leur patrie. Tu as voulu leur apporter les bienfaits de la civilisation.
Tu n’es point venu asservir des esclaves, mais bien les faire jouir de cette liberté, qui est l’apanage de ta nation, de cette liberté dont tu as doté tant de peuples et qui est une des bases des plus solides de ton gouvernement.
Eh bien ! La conduite de tes généraux est tellement contraire à ces sentiments (qui sont les tiens, j’aime à le penser), que les Arabes sont persuadés que la France a l’intention de les asservir et de les chasser de leur pays.
Aussi, vois-je grandir chez eux et contre vous, une haine qui sera plus forte que ma volonté et mettra un obstacle insurmontable à l’exécution de nos projets mutuels de civilisation …’’
Extraits de la lettre de l’Emir Abdelkader à Louis-Philippe (Roi de France)

20 oct. 2011

Un Numide en Amérique du Nord -127 –

Tout ce que nous possédons aujourd’hui,
Nous le perdons un jour - 2 -
C’est en ce jour mémorable pour les Libyens, 20 octobre 2011, que je finalise cette réflexion sur la perception qu’ont des amis québécois du printemps arabe et ce que cela leur inspire. Donc, si les réseaux sociaux ont été cités en deuxième position en raison de leur lien direct en tant qu’instrument privilégié de communication de ce ‘’Printemps Arabe’’ il n’en demeure pas moins que personne n’ignore que les technologies de l’information et des communications (TIC) ne sont pas à la portée du commun des mortels dans ces mêmes pays, sauf pour des raisons purement spéculatives, en ce qui concerne la téléphonie cellulaire. C’est dire que l’accès à Internet n’est pas généralisé et ce n’est plus un secret que les vidéos transmises aux chaînes de télévision étaient le fait d’individus infiltrés ayant des moyens technologiques que les citoyens de ces pays ne possèdent pas.
La problématique reste complexe et laisse présager un avenir fort incertain pour les populations de la Tunisie, de l'Égypte, de la Libye ... Il est vrai que la question posée est de savoir si une révolution ou une révolte peut être déviée de son cours ? La réponse m’a été donnée par mon grand oncle paternel, Dada Smaïn, à qui je l’ai posée fin 1978 : ‘’La médaille a toujours deux faces’’ m’a-t-il dit. ‘’Ce qui parait être un gain pour les uns n’est qu’un échec pour les autres.’’ Mais lui demandais-je en quoi c’est un échec et en quoi c’est un gain ? ‘’Pense aux saisons, dit-il, à l’euphorie du moment et du début de chacune d’entre-elles et ce qu’elle charrie de bon et de mauvais dans une succession d’incertitude et de frustration,’’ poursuivit-il, avec un profond soupir tout en concluant, ‘’Tout ce que nous possédons, aujourd’hui, nous le perdons, un jour, surtout lorsqu’on feint d’oublier que les soulèvements sont ponctuels et par conséquent éphémères comme les saisons.’’
Ferid Chikhi 

16 oct. 2011

Un Numide en Amérique du Nord - 126 -

Tout ce que nous possédons aujourd’hui,
Nous le perdons un jour - 1 -
Y a-t-il de l’espoir dans notre monde en bouleversement ? C’est l’intitulé d’une conversation sous forme de 5 à 7 qui s’est tenue récemment à Longueuil. Une discussion libre avec un modérateur qui a su réunir autour de lui une douzaine de personnes, femmes et hommes, intéressés par  les évènements marquants qui jalonnent la vie des sociétés et du monde d’aujourd’hui.
Je m’attendais à ce que des faits singuliers soient mis en exergue, des évènements du Québec, du Canada, de l’Amérique du Nord. Non, ce ne fut pas le cas si ce n’est pour un ou deux sans influence directe sur la vie de tout un chacun. Par contre, mon étonnement était à son paroxysme lorsque le ‘’Printemps Arabe’’ a été cité et repris par tous comme étant celui le plus marquant de ces derniers mois.
Le plus marquant parce qu’il les a inspirés, interpelés et pour certains influencés au point de changer une partie de leurs habitudes de vie.
Malgré le risque face à l’incertitude, le réveil de ces populations lointaines et longtemps soumises au diktat de dirigeants totalitaires a été déterminant pour des personnes qui n’ont vécu que quelques moments de ces révoltes - sur leurs écrans TV - des moments de vérités qui se sont passés à des milliers de kilomètres du Canada. Des moments que je résume comme suit : ‘’Ils ont osé sortir de leur léthargie. Ils ont crié leur colère contre des dirigeants corrompus. Ils ont levé leurs mains vers le ciel. Ils ont marché vers leur bonheur et leur futur. Ils ont bravé les fusils et les chars. … et nous que faisons nous ? ‘’.
Leurs perceptions ne sont pas erronées mais fortement tangibles, sincères, partagées et surtout authentiques au point de s’indigner comme le suggère Stephan Hessel dans son manifeste :  
http://www.millebabords.org/IMG/pdf/INDIGNEZ_VOUS.pdf et ainsi mener des actions pacifiques, ici au Québec et ailleurs.
Ferid Chikhi

2 oct. 2011

Un Numide en Amérique du Nord - 125 -

En guise d’épilogue
Le non emploi des maghrébins au Québec
’’On ne se voile la face avec un tamis pour se protéger du soleil’’
Dans la suite du paragraphe précédent voici les deux autres arguments qui touchent à l’appréciation de quelques éléments d’analyse que soutiennent des analystes des politiques gouvernementales du Québec et en particulier celles des ministères de l’immigration et de l’emploi ; il a été avancé que ''Le problème d’intégration en emploi, pose un casse tête aux ministères de l’Emploi et à celui de l’Immigration''.  Je pense que 
* Le gouvernement a ses chiffres et bien entendu, comme cela est souligné ici et là, je concède aussi que la réalité pourrait être pire. La question que je pose à mon tour est de savoir ‘’ réellement l’organisation et le fonctionnement des programmes de soutien aux immigrants chercheurs d’emplois sont-ils adaptés pour répondre aux attentes de ces personnes et aux exigences des employeurs ?’’  Par ailleurs, je retiens que les conditions et les causes de la ''non-intégration'' restent fortement qualifiables ‘’d’institutionnelles’’
* Que bien des points sensibles ont été avancés sans pour autant aborder les questions de la santé, du dépistage, le taux de suicide alors que ne sont pas du tout pris en considération le nombre de familles brisées – séparation, divorce, violence conjugale, retour au pays, et bien entendu la santé mentale de ces immigrants déjà fortement atteinte avant leur arrivée au Québec, etc. – il s'agit là des effets de ce constat. Personnellement j’en tiens compte et je ne l’ai pas abordé parce que la question initiale était : ‘’À votre avis qu'est ce qui pourrait justifier ce chiffre ? ’’
Pour conclure l’analyse des indicateurs de statistiques Canada faite par l’Institut de Recherche en Politiques Publiques (IRPP) n’a pas été abordée. Son contenu pourrait l’être sous plusieurs angles, cependant, mon sentiment profond est qu’elle est déjà dépassée.
Ferid Chikhi

24 sept. 2011

Un Numide en Amérique du Nord - 124 -


Le non emploi des maghrébins au Québec -5/5-
Comme je le soulignais précédemment, des dizaines de commentaires, d’avis et d’opinions se sont succédé sur Linkdln, les uns aussi pertinents que les autres. Ma participation s’est voulue par moments complémentaire à certains commentaires et parfois en opposition à certains. Je fais mien le principe selon lequel nous avons tous une responsabilité tant individuelle que collective dans le statut de la communauté algérienne dans les pays qui l’accueillent.
Il est bien entendu que mon propos a été suivi de commentaires directs ou indirects fort pertinents pour quelques-uns et tout à fait hors de propos pour d’autres. L’idée de la polémique n’a jamais effleurée mon esprit mais il me semblait nécessaire de clarifier quatre points :
1. Je conviens, et c’est mon point de vue, que les Maghrébins (et dans ce cas précis je parle plus des algériens dont je fais partie intégrante - sans diminuer en quoi que ce soit les autres – mais je prétends la connaître au moins un peu plus que les autres communautés) qui ne se trouvent pas un emploi sont souvent surqualifiés, expérimentés, suffisamment dignes pour se passer du Bien Ëtre Social, et j'ajouterais fortement engagés pour être productifs dans les entreprises qui veulent bien les recruter. Ils font partie de mes 15%. Ce sont ceux qui en majorité sont arrivés entre 1998 et 2004
2. Je maintiens mon appréciation au sujet des autres 18% - arrivés entre 2004 et aujourd'hui - et si nous sommes - un tant soit peu – objectifs, nous connaissons, nous savons au moins en partie les raisons de cette situation.
À suivre
Ferid Chikhi

17 sept. 2011

Un Numide en Amérique du Nord - 123 -

Le non emploi des maghrébins au Québec -4/5-
Ce qu’il importe de souligner c’est qu’il reste entendu que d’autres éléments et paramètres sont à considérer mais il serait trop long et fastidieux de les lister ici. Toutefois, en guise de conclusion à cette réflexion j’estime que ce n’est pas parce que nous sommes titulaires d’une licence (diplôme universitaire en Algérie conforme à un baccalauréat au Québec) que nous détenons tout le savoir universitaire.
Ce n’est pas aussi parce que nous avons travaillé dans un secteur d’activité donné dans notre pays d’origine que nous avons la bonne expérience tant attendue par l’employeur québécois. Ce n’est pas enfin parce qu’on a dirigé (au Québec on dit superviser) un service (une équipe) que nous avons du leadership à la Nord Américaine.
C’est dire combien il est aisé de lancer la pierre à ceux qui nous ont ouvert la porte de la Belle Province, de les identifier comme étant des racistes, des ségrégationnistes, des xénophobes et je ne sais quoi d’autre ; ne serait-il pas plus utile de se questionner et d’interpeler nos consciences pour apprendre à mieux nous connaître, mieux apprendre à parler de nous-mêmes et surtout de faire preuve d’un peu d’humilité.
Je termine par ce proverbe bien de chez nous : ‘’Même si le coq monte sur ses ergots il ne volera jamais comme l’épervier’’.
Ferid Chikhi

Un Numide en Amérique du Nord - 377

Le Revenant : la société kabyle du temps des Ottomans et des Espagnols Un village de Kabylie. D. R. Par Ferid Racim Chikhi  – Le 27 janvier ...