28 juin 2017

Un Numide en Amérique du Nord - 277

Les auxiliaires qui instrumentalisent la religion contre les voix citoyennes

 Réagissant à l’attaque au couteau contre un policier américain à l’aéroport de Flint, au Michigan,
commis par un Montréalais, comme Premier Ministre du Québec vous avez déclaré « On ne peut pas dissocier cet acte-là [l'attaque de Flint] de la version pervertie de l’islam radical, que certains, dans cette communauté religieuse, font circuler. Moi j'entends souvent des imams dire que c'est pas ça l'islam, mais il faut le dire plus fortement et surtout entre eux également, à l'intérieur même de leurs débats religieux et idéologiques. ». Ces propos ont provoqué un tôlé de réactions, non pas au sein de ce qui est généralement qualifié de ‘’communauté musulmane du pays’’, mais de quelques voix, toujours les mêmes, qui les qualifient d’« inacceptables » et de « malheureux ».
Comme par hasard, aujourd’hui, ces voix se réclamant de la citoyenneté, alors qu’hier encore, et
même aujourd’hui, parlent au nom des musulmans du Québec, et tout le monde le sait, ces voix sont proches de vous et de votre gouvernement.
Quelques autres voix rebondissent allègrement sur les vos propos pour souligner que c’est une excellente déclaration de sa votre part puisque pour la première fois  vous liez le terrorisme à l’Islam, et elles appellent à un débat sur la question. 
Alors, faut-il se ranger derrière les premières qui avec une hypocrisie – le Nifaq dont ils usent selon le bon vouloir de leurs mentors - incommensurable, se réveillent pour réclamer la citoyenneté de leur pays d’accueil, sachant que depuis des années elles parlent d’une universalité virtuelle que leur confèrerait l’Islam ou faut-il se positionner avec les secondes qui n’attendent que le contexte approprié - que vous le Premier ministre du Québec venez de créer -  pour sceller définitivement le terrorisme et le radicalisme de l’Islam ?
Pourtant, Monsieur le Premier Ministre, la bonne question ne serait-elle pas d’écouter, pour une fois, les voix musulmanes qui ont toujours été citoyennes et éprises de paix ; ces voix qui ne cherchent que la tranquillité pour vivre intelligemment avec celles et ceux qui les ont accueillis à bras ouverts ?
Monsieur le Premier Ministre, ces voix sont inaudibles, parce que votre gouvernement et vous-même avez privilégié l’écoute d’auxiliaires qui instrumentalisent la religion à des fins politiques, qui encouragent et alimentent par leur déclarations opportunistes aussi bien la xénophobie, l’exclusion, la ghettoïsation que la marginalisation des citoyens de confession musulmane dont la seule volonté, le seul désir est de vivre comme tous les autres citoyens et surtout pas comme des membres d’une communauté qui n’existe dans les esprits retors.
Monsieur le Premier Ministre, ces voix sont celles de citoyens qui travaillent pour se mettre au diapason et pour être productifs, améliorer le standard de vie de leurs enfants et le leur… Ils sont, non pas seulement, inaudibles mais invisibles et ne veulent aucunement se faire des portes paroles autoproclamés d’une idéologie qui utilise l’Islam pour se faire valoir.
Ces voix, Monsieur le Premier Ministre, sont celles de citoyens et citoyennes du Québec.
Ferid Chikhi

Un Numide en Amérique du Nord - 377

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