12 févr. 2010

Un Numide en Amérique du Nord – 39 –

2010, un autre Québec …
Des médias fait par les québécois pour les québécois… - 8 -
Comment cela peut il s’expliquer ? ’’Ça t’interpelle, n’est ce pas ? Plusieurs hypothèses peuvent être développées, cependant, je te propose une réponse en trois parties, je dirai,  succinctes. D’abord, ces médias, contrairement à leurs homologues anglophones, ne comptent pas les immigrants parmi leurs lecteurs, leurs auditeurs et leurs téléspectateurs.
Ensuite, les immigrants, pour ce qui les concerne faisant cas de cette indifférence à leur égard, se tournent vers les technologies de l’information et les médias électroniques. Les moyens modernes de communication leurs offrent des programmes qui les maintiennent en lien direct avec leur pays d’origine. Vu qu’ils n’apparaissent pas dans les médias de leur pays d’accueil ils gardent ainsi un lien direct avec leur culture.
Sais-tu qu’en regardant du côté des ressortissants originaires des pays de l’Afrique du Nord, Internet et les satellites sont d’excellents relais pour les dévier des médias québécois ? Enfin, la cerise sur le gâteau, les pays d’origine achètent des droits de télédiffusion par satellites pour offrir des programmes qui permettent à leurs émigrés de maintenir le contact et ne coupent pas définitivement le cordon ombilical.’’
Existent-ils des solutions idéales ? Ou si tu préfères comment procéder ? ’Il faut considérer deux registres complémentaires l’un de l’autre, le premier concerne la société d’accueil et le second les nouveaux arrivants. À partir du moment où la concentration sur l’accessoire et la réprobation donnent plus d’assises aux extrémismes, la première conséquence n’est elle pas la fermeture sur eux-mêmes des différents groupes ? Les québécois s’ostracisent mais aussi les immigrants ; les premiers s’enferment dans leurs bulles, les seconds dans leurs ghettos. Ils finissent par se regarder comme des chiens de faïence.
Pour appuyer cette affirmation et quitte à répéter ce que je t’ai dis plutôt, prenons le cas de la grande communauté des musulmans dans sa diversité ; un grand nombre est branché sur les TV de son pays d’origine et surfe sur Internet pour l’information en temps réel. La majorité ne regarde ni Radio Canada, ni TVA, ni Télé Québec. Pour s’informer sur ce qui se passe au Québec et au Canada il regarde CBC, CNN et CTV. Mieux encore elle a créé ses supports médiatiques – radio, magazines, TV via Internet, etc. Voilà comment les immigrants s’éloignent de la communauté et de leur terre d’accueil, de la langue française et regardent en direction de l’Ouest.’’
Mais pourquoi le font-ils ? D’aucuns - parmi les Québécois - soutiennent que c’est le devoir de chacun de préserver les droits déjà établis. Parmi eux quelques-uns disent que ceux qui veulent utiliser ces libertés comme tremplin pour imposer leurs vues et leurs déviations n’ont pas de place au Québec. Les plus convaincus affirment que les libertés sont ce qu’elles sont et que personne ne les modifiera pour se les accaparer. Ils ont raison, parce c’est mettre en danger les institutions et le devenir du Québec et serait une porte ouverte pour les dérives, qui ne seront pas le fait des seuls immigrants. Certes, c’est bien, mais je me demande toujours si les politiques d’intégration sont adaptées aux besoins des nouveaux arrivants ? Personnellement et souvent j’en doute.’’
Le Numide, se tait, se met en mode ‘’réflexion-méditation’’ et me dit ‘’J’aurais d’autres aspects à aborder ultérieurement. Rappelles moi de te parler des immigrants de ce début de siècle en considérant trois paramètres essentiels. Ils se comptent parmi les plus qualifiés et les plus cultivés en provenance d’Afrique du Nord. La recherche d’un mieux être qu’ils peuvent ne pas avoir dans leur pays les incite à le chercher ailleurs. Ils n’ont indubitablement pas les conditions de vie et de confort auxquels ils aspiraient en arrivant au Québec puisque leur intégration socioprofessionnelle est soumise à des règles de recrutement sélectives et exclusives, néanmoins ils préfèrent la problématique de la non-insertion socioprofessionnelle selon leurs compétences et des sous emplois plutôt que la médiocrité professionnelle qui était la leur avant leur arrivée dans leur nouveau pays. C’est dure à vivre, c’est frustrant et handicapant.’’
Ferid Chikhi

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