25 août 2013

Un Numide en Amérique du Nord – 193 -

Immigration, Exil et Société d'accueil  - 1 - 
Le poids du passé - les effets du présent
À la fin du siècle dernier on entendait souvent l’énoncé suivant : ‘’Les voyages forment la jeunesse ...’’. De nos jours ce ne sont pas seulement les jeunes qui voyagent mais presque tous ceux qui ont en les moyens. Au-delà des petits voyages, qui durent moins de 45 jours et que l’on fait pour se déplacer d’un point à un autre avec toujours le billet du retour en poche, il y a l’autre, le grand voyage, celui que l’on réalise sans être sûr de revenir sur ses pas ; celui que l’on fait pour fuir une guerre, une dictature, le mépris du totalitarisme, etc. Le voyage qui nous fait immigrer ou l’autre celui de l’exil. Deux concepts qui semblent dire la même chose mais se décryptent différemment que ce soit par la forme ou par le fonds. 
L’immigration, concept aussi vieux que l’humanité. Porteuse de promesses pour contrecarrer les causes qui la génèrent. Elles peuvent être idéologiques, sociales, économiques et / ou religieuses. Des causes qui encouragent, incitent ou poussent des millions d’individus à passer les frontières avec bagages et capitaux des pays les moins nantis vers les pays les plus riches. L’immigration est conçu comme un voyage avec l’objectif de s’installer dans un ailleurs meilleur.
Mouvement du passé vers le présent et le futur. Aujourd’hui, qualifiée de mobilité internationale des ressources humaines. Mobilité au-delà des frontières. Dans son ensemble elle aide à mieux appréhender les grands changements qui interviennent dans le monde et facilitent le transfert du savoir ... Tout le monde le sait, me diriez-vous !
Certes, cela est bien le cas. Un voyage au-delà d’une frontière est assimilé et compris comme une évasion, une échappée ou au moins comme une escapade laissant derrière soi les proches, une partie de son identité, de ses valeurs, et des pans entiers de sa culture. Une partie de soi. Le peu que l’on garde, on tente d’abord de le préserver puis de le ressusciter … Pendant que l’on perd ce peu on apprend, on assimile, on emprunte, on acquiert des nouveaux, sans jamais le faire totalement et complètement parce qu’il est difficile de tout perdre, de tout oublier, de tout ignorer de son passé et de tout apprendre et ou réapprendre. La mémoire est là toujours présente pour nous rappeler ce passé que l’on pense avoir laissé derrière, la-bas, au loin.
On apprend à vivre l’incertitude, le risque, une autre précarité mais on apprend aussi à jouir d’une vraie intégrité physique et mentale et aussi minime soit-il d'un devenir meilleur. En l’espace de quinze ans, depuis le début de ce millénaire des changements politiques, sociaux, scientifiques, technologiques, etc. se font avec une rapidité fulgurante que plus personne ne maîtrise. Les lois, les règlements, les principes sont soumis à des modifications majeures et permanentes.
Les valeurs universelles et sociétales partagées par presque tous les peuples sont soumises à la concurrence de nouveaux paradigmes … concurrence tellement féroce que seuls quelques groupuscules osent encore les défendre.
La peur du nouveau et de l’inconnu génèrent de l’inquiétude qui se transforme à son tour en frayeur. Les individus s’affolent. Une forme d’effroi s’installe et l’hostilité s’affiche pour devenir une phobie … les personnes victimes des rejets de la part de leurs environnements humains et vivant des souffrances psychiques cherchent dans l’histoire des langues les mots appropriés pour se défendre et dénoncer ces perceptions, ces actes qui les marginalisent.
À suivre
Ferid Chikhi

4 août 2013

Un Numide en Amérique du Nord – 192 -

Moi mes souliers m’ont conté … (3)
''À mes petits écrivains en herbe …’’
Pour clore cette réflexion revenons un cours moment à mes souliers  …  ils avaient déjà pris des chemins qui montent et emprunté bien des chemins de vie ... en les observant une réminiscence du passé m’invite à relater … cet instant de sincérité, d’authenticité et de pertinence qu’on ne vit pas deux fois dans son existence mais dont on se rappelle à un moment impromptu de sa vie.
Malgré mes questionnements, me voici parti dans mes élucubrations, mes rêveries d'enfants, mes illusions, ... en fait, mes plats préférés, les héros de mes illustrés - aujourd’hui on dit bandes dessinées - (Blek le Roc, Les pieds nickelés, Tartine Mariole …), les vestiges romains de Timgad, l’espace sidéral, mes stars du club local de football (Soccer en anglais) sont les sujets dont je voulais parler. Toutefois et rapidement l’angoisse, l’anxiété, le désarroi prennent la place de l’enthousiasme du début. Je n’arrivais pas à débuter le premier mot de la première phrase et il fallait en écrire dix. ‘’10’’, devenait pour moi un chiffre catastrophe.
Donc, les idées se bousculaient pêle-mêle dans ma tête … Ma première pensée était d’associer ce chiffre à une expression populaire que l’on prononce pour conjurer le sort : ‘’dix dans tes yeux’’ mais en fait, on dit ‘’cinq dans tes yeux’’ … tout s’entrechoquait mais rien ne se dessinait au bout de ma plume Sergent Major.
La feuille blanche me fixe et je la fixe. Les mots ne viennent pas. Leur écriture est difficile, ardue, laborieuse, compliquée ... J’ai choisi d’écrire, les fameuses dix lignes, non pas sur les plats que j’aime mais sur l’un de mes héros de bandes dessinées, celui qui me faisait rêver des embuscades qu’il faisait aux ‘’tuniques rouges’’. Blek Le Roc, était un trappeur qui se battait pour l’indépendance de l’Amérique du Nord. Il faut savoir que les bandes dessinées étaient, pour les bambins que nous étions à l’époque, notre télévision, notre cinéma et surtout un grand sujet de discussions mais aussi de chamailleries … Écrire dix phrases sur Blek Le Roc et ses compagnons de lutte le Professeur Occultis (médecin itinérant) et Double Rhum, le vieux trappeur, appelé ainsi parce qu’Il aimait boire du rhum, me paraissait chose aisée.
Pendant plus de quinze ans, aucun, parmi la trentaine d’élèves, ne savait s'il avait bien écrit où le contraire. Quelle note avait-il méritée ? Et toutes les questions que l’on se pose après son premier examen, test ou exercice.  Il faut savoir que la demande avait été formulée à la fin du mois de juin et de l’année scolaire. L’enseignante était partie sans faire connaître son appréciation. Je ne lui en voulais pas mais au plus profond de moi-même j’espérais avoir été à la hauteur de ses attentes et de mes espoirs.  
Un jour, de l’année 1972, quelques-uns parmi les élèves de l’époque - une douzaine - reçurent une lettre, la même pour tous, dans laquelle on pouvait lire une phrase valorisante, élogieuse, flatteuse … on pouvait y lire : ''À mes petits écrivains en herbe, vous rappelez-vous votre première composition en français ? Sachez qu'elle fut le premier jalon d'un livre que vous n'aviez pas fini d'écrire. Alors, avez-vous poursuivi l’exercice ou bien vous êtes vous arrêtés en si bon chemin? Si c'est le cas, sachez que vous avez raté une occasion de vous exprimer si vous avez continué à faire part de vos expérience vous êtes certainement sur la voie du succès. Belles plumes ... ne lâchez pas. Toutes les langues s'apprennent par la lecture, par l'écoute mais aussi par leur écriture ...''.   Depuis, ce temps là,  ... l'aventure continue. 
Ferid Chikhi          

Un Numide en Amérique du Nord - 377

Le Revenant : la société kabyle du temps des Ottomans et des Espagnols Un village de Kabylie. D. R. Par Ferid Racim Chikhi  – Le 27 janvier ...