28 déc. 2019

Un Numide en Amérique du Nord - 324 -

Le Hirak et le système Algérien
Depuis le 22 février 2019, l’Algérie vit au rythme des marches pacifiques du Hirak. Mouvement citoyen qui s’est érigé contre la candidature à un 5ième mandat présidentiel d’Abdelaziz Bouteflika.
Un système ne disparait pas mais se transforme.
Puis voici que le système s’organise et mobilise ses commis pour organiser des élections présidentielles. Il les qualifie de libres et convie le peuple et les candidats potentiels à en faire une réussite pour une Algérie nouvelle. Mais, les Hirakistes les ont rejetées montrant leur défiance à l’endroit de ceux qui gouvernent le pays, disons-le sans détours, avec beaucoup de maladresses mais avec une dose ‘’inappropriée’’ d’intelligence et une subtilité bien assise. Le pouvoir connait très bien la physionomie sociologique de l’Algérie. Il sait qu’une grand partie du peuple n’est pas acquise au Hirak et selon ses estimations les élections qu’il organise sont porteuses d’un renouveau en dépit de la récusation des Hirakistes.
Avant d’aller plus loin, un bilan sommaire de l’apport et des effets du Hirak sur la gouvernance de l’Algérie montrent que des objectifs ont été atteints en dix mois de marches et de manifestations tranquilles, sans heurts mais avec une détermination militante sans accrocs. Du président malade en passant par les premiers ministres tous acquis au régime en place mais ayant en majorité bafoué les règles élémentaires de l’intégrité, de l’honnêteté et de l’engagement envers la nation, sans omettre les ministres véreux et les électrons voyous, les corrupteurs indéboulonnables, les affairistes corrompus et les commis de l’État ayant franchi sans gêne la ligne rouge que leur imposaient leurs fonctions … Bien du monde est tombé, y compris parmi la hiérarchie militaire, le tout à la demande du Hirak. Il ne faut pas aussi ignorer les initiateurs du Hirak. Seuls quelques hommes et femmes innocents ont fait les frais de leur enthousiasme à soutenir le Hirak, pensant peut- être, bénéficier de la protection de leur intégrité et de leur engagement révolutionnaire. C’est ainsi qu’un Bouregaa ou un Benhadid constituent des repères non négligeables dans les erreurs que commet ou peut commettre le pouvoir en place.
Il reste qu’une des demandes capitales des Hirakistes, celle de voir le système remplacer dans son ensemble n’a pas été acquise et encore moins accordée, et je doute que l’objectif soit atteint, du moins pour le moment.
Perspective de changement : les prochaines élections 
Avec la nomination d’Abdelaziz Djerrad, une autre voie s’ouvre pour sortir de l’impasse et le Hirak, devra en tenir compte. Il pourrait réfléchir à sa participation dans la préparation des prochaines élections législatives. Dans un précédent blogue, j’avais écrit que le Hirak comme tout mouvement citoyen doit aborder le nouveau contexte avec de la fermeté mais aussi de la flexibilité. Cela semble un paradoxe. Ça l’est, mais il y a toujours un moment où la militance doit faire place à la politique, à la diplomatie, au doigté, à la négociation. Le pire serait de laisser la place des discussions aux ‘’vautours’’ qui se sont fait voir durant les diverses manifestations populaires et qui dans les faits sont eux-aussi des relais du régime en place ou des électrons manipulés. L’échange pour des arrangements, des accords et des engagements citoyens n’est pas l’apanage de tout le monde mais reste celui de quelques ‘’ esprits libres ’’. L’essentiel étant de procéder à une véritable rupture et pour ce faire, le temps est venu pour les Hirakistes d’organiser, pourquoi pas une convention nationale partant de rencontres locales et régionales, y compris parmi l’émigration. La conférence avec les représentants du pouvoir peut attendre le printemps et les mardis et vendredis prendront plus d’ampleur tout au long du processus d’organisation. Les prochaines législatives seront le point de non-retour : Ou le Hirak persiste à aller de l’avant sans perspective ou alors il tire son épingle du jeu en se préparant pour participer en force aux légilsatives et une nouvelle Algérie apparaitra dans le paysage national et international, même si des recyclages seront nécessaires.  
Ferid Chikhi

18 déc. 2019

Un Numide en Amérique du Nord - 323 -

Élection présidentielle Algérienne : Le rideau est tombé - II- !
Les partis traditionnels désavoués 
Que nous révèle l’élection du 12 décembre 2019 ? D’abord, quels sont les effets du Hirak sur la vie politique, sociale et économique de l’Algérie, sans ignorer les conséquences sur le plan identitaire, l’unité nationale malgré les maintes tentatives de division et de stigmatisation de la Kabylie ? Ensuite est-ce la fin des associations politiques traditionnelles et les dégâts observés, ici et là, dans leurs liens avec la population ? Oui ! La réponse est positive à tous ces questionnements. Un autre fait indéniable est celui qui a fait que les salafistes ont répondu à l’appel qui leur est parvenu pour voter en faveur du candidats de sud-ouest. Les partis FLN, FFS – Hamas, ayant des obédiences conservatrices et islamistes ainsi que ceux qui se réclament des pseudo gauches ou de la socialdémocratie ont été laminés alors qu’il en est de même des petites organisations résiduelles d’avant 1990 et les nouvelles sans emprise sociale, culturelle ou identitaire. Toutes étaient financées directement ou indirectement par les gouvernements successifs. L’échiquier politique de l’Algérie a fondamentalement changé et ce changement majeur se poursuivra tant que les revendications de base de la grande majorité de la population ne sont pas entendues. Si la constitution est ouverte la réflexion devra porter notamment sur la mise au placard de tous ces partis, organisations et groupuscules longtemps maintenus à flots grâce aux subsides avantageux qu’ils recevaient pour parasiter l’ambiance politique. Aujourd'hui, il est temps que les visages politiques d'avant le 22 février 2019 soient tous placés au musée de l'Histoire et que de nouvelles têtes émergent.
L’investiture du nouveau président ! 
L’article 89 de la constitution sera mis en application ce jeudi 19 décembre 2019. Le Président de la République, prêtera serment devant le peuple et en présence de toutes les hautes instances de la Nation. Dans la semaine qui suit son élection il entre en fonction aussitôt après sa prestation de serment. En remportant la course à la présidentielle avec des proportions ‘’officielles’’ loin de la réalité soit 58,15% des suffrages exprimés, montre à l’évidence que les chiffres ne veulent rien dire. Pour les autres candidats, le scénario de 1995 a été maintenu comme pour calmer le jeu des islamistes affiliés à leur fraternité. Pour l’heure, il ne sert à rien d’évoquer les recours des candidats battus par le système. Ils ne peuvent que s’en vouloir d’avoir joué aux trouble-faites. Le Conseil constitutionnel n’a pas attendu trop longtemps pour proclamer les résultats définitifs du scrutins. 
Perspectives et devenir du Hirak et des nouvelles institutions. 
L’une des premières décisions du nouveau président devrait être celle d’accepter la démission du gouvernement et dans la suite du processus nommer un premier ministre qui lui proposera des candidats qui formeront le gouvernement. Selon, bien des observateurs ayant accès aux relais du pouvoir il doit initier un dialogue national avec des membres choisis parmi des personnalités en vue !! Cela ressemble à une feuille de route préétablie avec laquelle il aura à composer même si le Hirak reste sur ses positions. À l’évidence, les revendications du mouvement sont de plus en plus difficiles à modifier. L’une des principales étant la libération des détenus d’opinion. C’est là que le bâts blesse. Le pouvoir semble perpétuer ses pratiques et des deux côtés la défiance est totale. Les hommes du système ne cèdent pas un iota de leur pouvoir et continuent de gouverner comme par le passé en appliquant des méthodes de résolution de problèmes militaires à un contexte civil et politique. Alors, jusqu’où, l’armée détentrice du pouvoir réel acceptera-t-elle de lâcher du lest et répondre aux revendications de la population ? 
Une convention nationale !? 
Si cela n’a pas été réfléchie avant le 12/12/2019, il est temps d’apprécier la situation différemment de celle d'il y a quelques semaines. Le Hirak comme tout mouvement citoyen doit aborder le nouveau contexte avec de la fermeté mais aussi de la flexibilité. Cela semble un paradoxe. Ça l’est, mais il y a toujours un moment où la militance doit faire place à la politique, à la diplomatie, au doigté, à la négociation. Le pire serait de laisser la place des discussions aux ‘’vautours’’ qui se sont fait voir durant les diverses manifestations populaires et qui dans les faits sont eux-aussi des relais du régime en place ou s'y accroche alors qu'il n'en veut pas. Il faut cependant, considérer, avec une attention particulière, le fait que l’échange, la concertation, la discussion pour des arrangements, des accords et des engagements citoyens ne sont pas l’apanage de tout le monde mais restent ceux de quelques ‘’ esprits libres engagés et dûment mandatés’’. L’essentiel étant de procéder à une véritable rupture avec les pratiques anciennes et à jamais révolues. Pour ce faire, c’est le temps pour les Hirakistes d’organiser, pourquoi pas une convention nationale partant de rencontres locales et régionales, y compris parmi l’émigration. La conférence avec les représentants du pouvoir peut attendre le printemps pendant que les mardis et vendredis prendront plus d’ampleur tout au long du processus d’organisation.
Ferid Chikhi

15 déc. 2019

Un Numide en Amérique du Nord - 321 -

Élection présidentielle Algérienne : Le rideau est tombé !
Une révision constitutionnelle avant les nouvelles législatives ! ?
Dés son élection, avant même son investiture le président désigné a annoncé une révision
constitutionnelle. Excès de précipitation ou décision mal réfléchie ? Qu’est ce qui attend l’Algérie alors que le Hirak rejette les résultats, l’homme et ce qu’il représente. C’est ainsi que depuis 72 heures, l’élection présidentielle comme une patate chaude est passée des mains de l’Armée à celle d’une minorité d’électeurs à peine représentative d’une infime partie de l’Algérie profonde.
Depuis, plus de 35 ans les institutions Algériennes sont passées de la pérennité tant voulue par Boumediene à un effacement durable. Toutes les assemblées élues se sont évaporées comme un feu follet.  Les Municipales et les Wilayales ont été vidées de leur quintessence depuis les élections de 1990. L’assemblée nationale est devenue le refuge des médiocres et de l’inculture politique. Le Sénat s’est transformé en un regroupement de perclus sans conscience politique … et les institutions administratives ont été vidées de leurs compétences et de leurs capacités à offrir aux personnes qui les sollicitent le service qu’ils attendent d’elles.
La corruption mal irréversible ?
Le mal, n’est pas seulement la corruption, déjà dénoncée et ciblée depuis 1992 d’abord par le défunt Président Boudiaf, mais aussi et surtout celui de la perte de confiance de la population en ses leaders,
ses fonctionnaires, ses agents et tous les autres détenteurs du pouvoir délégué par les dirigeants de l’État. Cette élection, du 12 décembre 2019, a aussi été le point de non-retour scellé par l’autorité militaire, malgré le rejet largement exprimé par le Hirak. Les chefs militaires ont fait fi de l’avis populaire pacifique des Algériens et ont poursuivi leur stratégie électoraliste comme s’il s’agissait d’un champ de guerre où le méchant est le peuple, l’ennemi et le bon l’Etat-Major. Pourtant, une légère nuance dans la compréhension des antagonismes aurait aidé à sortir du cercle de feu en clamant que ’’La primauté du politique sur le militaire’’ est acceptée et admise par tous. 
À présent que le Président désigné a choisi de modifier la constitution comme première étape de son programme, avec qui va-t-il s’engager dans ce processus fastidieux alors que les assemblées élues n’ont pas été dissoutes et que les partis traditionnels ont été totalement désavoués, y compris par les électeurs qui ont bravé le Hirak en toute démocratie ? Pourtant, la logique aurait voulu qu’il débute par la dissolution des assemblées non représentatives … En d’autres temps et d’autres lieux on dirait ‘’il a mis la charrue avant les bœufs’’. Tout le monde devine les futurs blocages, n’en déplaise aux pays qui ont marqué leur satisfaction à la suite des résultats des urnes contestés et contestables.
Ferid R Chikhi
À suivre !

26 nov. 2019

Un Numide en Amérique du Nord - 321 -

Le monde islamique et le monde non-islamique 
Deux visions antagoniques 
L’Orient et l’Occident, le Judéo-christianisme et l’Islam, la guerre des religions … des historiens, des philosophes et des sociologues ont relevé des faits et déroulé des problématiques, les unes aussi intéressantes que les autres, pour répondre à divers questionnements et expliquer les oppositions ou les complémentarités. Toutefois, depuis le début des années ‘’90’’ de nouveaux facteurs sont venus corser les contingences déjà difficiles à analyser. Le plus dur semble être le choix des instruments politiques pour favoriser ou réfuter l’implantation de nouvelles théories du genre (intersectionnalité rejetant entre autres la hiérarchisation des grands axes de la différenciation sociale) ou les idéologies telles que l’islamisme qui mine toutes les autres théories politiques, économiques, sociales et identitaires. C’est ce dernier facteur que j’aborde succinctement dans le propos qui suit.
En relisant quelques-unes des résolutions prises, ici et là, par des gouvernements des pays occidentaux et celles des pays sous dictature ou soumis à des guerres de pouvoir au Moyen Orient et dans le monde arabo-musulman, trois aspects ressortent comme essentiels. Ils caractérisent la conception d’un plan d’actions qui viendrait à bout de l’islam politique : Le premier de ces aspects répond à la manière de dépouiller de son fondement le creuset de cette idéologie qui puise dans l’Islam. Il est question de la réforme de l’Islam et la question de savoir s’il est possible de l’adapter au monde contemporain de l’intérieur ? Le second est de savoir comment réduire les actions des islamistes auteurs de la radicalisation des jeunes et des femmes dans les pays non-islamiques ? Et, enfin, celui de la stratégie d’éradication du terrorisme tout en déconstruisant l’islam politique mais sans contrarier l’islam et ses musulmans ? L’Algérie a depuis longtemps relevé ce dernier défi. 
Il existe un quatrième paramètre qui prendrait en compte la stratégie de l’OCI / ISESCO[1], organisation (des pays islamiques), qui s’est érigée en institution internationale pour la promotion de la culture islamique dans le monde non-islamique. L’ISESCO considèrent que ‘’les minorités et les

communautés musulmanes à l’extérieur du Monde islamique affrontent plusieurs défis et problèmes sur les plans culturel, social et éducatif’’ et elle a décidé d’y remédier. Les tenants de l’Islam politique dans le monde non-islamique en font leur référence. Ils partent de l’idée que le monde Islamique et le monde non-islamique sont d’un côté territoire de la guerre ou Dar el Harb et de l’autre côté territoire de la paix ou Dar Es Silm. Les deux sont en opposition tant que l’Islamisme n’a pas fédéré tous les musulmans. Beaucoup a été dit à ce sujet mais jamais, sauf erreur de ma part, une réflexion n’a abordé la stratégie de l’ISECO. Pour faire accepter cette nouvelle conceptualisation cette institution a procédé à une translation de ce concept en Monde islamique et Monde non-islamique. Le monde Occidental étant constitué de l’Europe, USA, du Royaume Unie, de la Russie, des pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Latine où résident des millions de musulmans qu’il faut islamiser et/ou réislamiser. Quant à Dar Es Silm, c’est l’espace de l’expansion de l’Islam Politique et de la conquête des esprits des musulmans qui n’appliquent pas les préceptes selon le Wahhabosalafisme.
Quelles attitudes pour les pays non islamiques ?
Si les gouvernements des pays occidentaux prenaient conscience des véritables pièges et des stratagèmes qui sont mis en œuvre par cette organisation, ils auraient deux attitudes pour les contrecarrer. La première est portée par deux vecteurs, celui qui consiste à freiner l’infiltration des institutions internationales (ONUSIENNES et EUROPÉENNES, les banques et les institutions financières). Ils investiraient dans l’éducation, sous leur supervision, des citoyen-ne-s musulman-e s. Ils accorderaient l’attention nécessaire et suffisante à leur HISTOIRE commune, leurs identités et leurs cultures multiples ainsi que les valeurs universelles partagées. Le but étant que leur avenir soit exempt de violence et notamment celle faite aux enfants, aux femmes et à ceux et celles qui ne sont ni arabes ni musulmans. Le second axe serait d’empêcher, au sein des communautés musulmanes, les interventions des islamistes consistant en un conditionnement des jeunes musulmans de seconde et troisième générations.  
La seconde attitude est du ressort de ces mêmes gouvernements des pays non-islamiques et de leurs citoyens musulmans ; les premiers doivent opérer une véritable rupture avec les pratiques de rejet de l’autre par la ghettoïsation de leurs citoyen musulmans, afin qu’ils jouent pleinement leur rôle et les amener à faire leur devoir de refuser et de dénoncer ce qui est fait en leur nom. Ces gouvernements doivent aussi veiller à ne pas s’acoquiner aux islamistes Bon Chic, Bon Genre (BCBG), en revanche ils doivent accorder plus d’attention aux musulmans qui font passer leur citoyenneté avant leur pratique religieuse. Ils doivent leur épargner le confinement à des rôles de seconde zone et ne leur font appel qu’aux moments des scrutins tout en clamant le vivre ensemble. 
La ruse ou duplicité politique
Les gouvernements des pays non-islamiques doivent avoir à l’esprit que les islamistes de terrain usent de la petite Taqia, comme tactique, c’est-à-dire de l’hypocrisie (Nifaq el Asghar), de la victimisation et de la culpabilisation du vis-à-vis alors que les pays de l’organisation islamique usent de la grande TAQIA (Nifaq el Akbar), la ruse ou duplicité politique qui n’est plus du simple entrisme mais une véritable politique savamment élaborée par des intelligences grassement rétribuées et acquises à l’Islam Politique. Cette stratégie est déroulée autour de trois axes, le premier est organisationnel avec comme fondements l’action culturelle, le second est financier et le troisième réside dans la mise en œuvre d’une information contrôlée. La charte de Doha, adoptée par la neuvième Conférence islamique au Sommet tenue au Qatar en 2000, organise l’Éducation, les Sciences et la Culture à l’extérieur du Monde islamique. 
Le financement de l’action culturelle islamique
L’ISESCO, finance en Europe, trois fonds locaux, un par zone, selon un découpage spécifique. Chacun couvre au moins trois pays. Ils fonctionnent en lien étroits avec les conseils culturels et éducatifs régionaux et participent à leurs réunions. Les objectifs sont la construction d’écoles, de bibliothèques, de mosquées et l’achat de livres, la formation des formateurs, l’organisation des expositions culturelles, des colloques et des festivals. Il est question de dons et de subventions accordés par les États, les organisations financières, de subventions consenties par les organisations internationales comme l’Union Européenne, le Conseil de l’Europe et l’Agence de développement internationale, etc…
L’information
Pour accompagner les opérations de financement, une batterie d’interventions pour consolider et dynamiser la communication et l’information selon les préceptes de l’Islam est mise en action. C’est ainsi qu’il est mentionné la garantie de la couverture informationnelle pour toutes les communautés musulmanes en dehors du Monde islamique. 
Le dialogue entre les cultures, Oui ! Le lit de l’islamisme, Non !
L’ISESCO veille depuis au moins deux décennies à mettre en place les fondements solides pour la promotion de la culture islamique séparatiste, de négation de l’autre, de rejet des valeurs des sociétés d’accueil, de ciblage des communautés non-musulmanes et d’ostracisation des communautés musulmanes qui sont observées. Partant d’une bonne intention, la stratégie en question se voudrait un gage d’amélioration de la situation des communautés musulmanes à l’étranger. 
Corriger l’image de l’islam et des musulmans par la voie du dialogue et du bien vivre ensemble est certainement une excellente idée, malheureusement cette stratégie fait le lit de la radicalisation, de la séparation des musulmans et des non-musulmans, sans oublier les effets de la ghettoïsation et le revers de la médaille celui de leur stigmatisation à force de se singulariser. 
Ferid Chikhi

[1] Conférence islamique : Éducation, Sciences et Culture à l’extérieur du Monde islamique. 

8 nov. 2019

Un Numide en Amérique du Nord - 320 -

Islam V/s Islamisme : Passer de la confusion au discernement !

‘’Le soleil se lève toujours en Orient et se couche en Occident’’
CAB  
Depuis les années ‘’90’’ l’islamisme conquérant est observé avec une intensité et une perspicacité génératrices non pas d’harmonie et de cohésion sociale mais de divers dysfonctionnements au sein des sociétés d’accueil de celles et ceux qui viennent du Sud et de l’Orient.
Des analystes médiocres et des éveilleurs ignorés
Pourtant des analyses et des observations lucides sont exposées par des musulmans militants, philosophes, politologues, psychanalystes et sociologues mais elles ne sont presque jamais relayées par les grands médium.
De l’autre côté de la table, des spécialistes de l’islamisme, BCBG[1] se relayent pour parler de l’épiphénomène plus que du fléau grâce à la complicité assumée de ces mêmes médium. Les effets générés s’avèrent plus nocifs que les agissements des falsificateurs de l’histoire. Pourtant leurs propos sont des synthèses d’écrits commis, ici et là, en les présentant sans aucune profondeur. En réalité, les exposés qui fâchent ne sont jamais énoncés. Ceux qui atteignent leur but sont ceux qui font la démonstration, par exemple, que c’est la sureté de l’État Français qui a été minée.
Malgré le bâillon imposé aux éveilleurs avisés ils arrivent à anticiper et alerter les sociétés occidentales qui ont accueilli des musulmans, sachant qu’au départ l’Islam politique venu des pays du Golfe Persique ne pointait pas son nez à l’horizon et qu’il restait circonscrit à quelques pays du Moyen Orient. Encore de nos jours, seule une partie de son sommet est visible. Elle dissimule les plus abruptes. Certains disent que c’est de la Taqia, cette ruse arabe utilisée comme cheval de Troie. Elle parait dormante mais inlassablement active et toxique. C’est ainsi que subrepticement se manifeste le vrai danger, la Sahwa, (l’Éveil de l’Islam) qui selon ses promoteurs et à force d’habitude on oublie que le soleil se lève en Orient et se couche en Occident. Alors, une question est posée : à partir de quand faudra t’il écouter et considérer ce qui est dit par celles et ceux qui distinguent entre l’Islam et l’islamisme, le musulman et l’islamiste ? Dans mes réflexions, j’ai toujours différencié les deux, mettant l’emphase sur les islamistes qui sont certes musulmans et la grande masse des musulmans qui en toute connaissance de cause se désolidarise des actes de victimisation et d’atteinte à l’intégrité physique des individus et des biens. Cependant, le paradoxe réside, dans leur silence en référence à l’adage arabe suivant : ‘’qui se justifie sans être coupable, s'accuse’’.
La culture de la Kheima (la tente)
À vrai dire, il faut savoir que les musulmans, même s’ils ne sont pas tous du même bord, tiennent, dans leur subconscient, au respect de la caution du groupe, concept qui prend sa racine dans la culture de la tente (la kheima) et de la tribu (El ‘Arch), c’est-à-dire une proximité collective et protectrice, imperceptible pour le profane et pourtant hiérarchisée et compacte. Personne ne pénètre l’espace ou le périmètre où elle s’exerce s’il n’est pas un intime. Un membre d’El ‘Arch (la tribu) est sommé de respecter le sempiternel avertissement qui ordonne de ‘’tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler’’ sous-entendu ‘’ou bien tu es avec nous ou tu es contre nous’’. 
L’islam politique s’y réfère et ne cède rien du terrain conquis par ses activistes. Ils agissent ainsi, dans leurs pratiques organisationnelles et fonctionnelles sociales, y compris dans leurs réseaux, pour l’endoctrinement et la fidélisation de leurs recrues. À tous les niveaux ils poursuivent leur avancée pour imposer leurs règles et s’imposer au sein de la matrice organisationnelle des institutions civiles, syndicales et politiques.
Une question taraude l’esprit de bien du monde, et se décline comme suit : pourquoi des politiques, des journalistes, des syndicats et d’autres associations de citoyens accordent autant d’attention à ces islamistes et à leurs infiltrés alors qu’ils sont porteurs d’une idéologie mortifère, victimaire et violente ?  La réponse réside dans les lois des pays occidentaux qui n’ont pas prévu les cas de figures portés par ces individus et d’autre part, les législateurs sont timorés face à l’adoption de décisions qui leur feraient perdre une partie de l’électorat musulman, ce qui est totalement faux. La fracture s’opère ainsi non seulement entre les sociétés d’accueil mais aussi au sein des communautés musulmanes. Pourtant, il suffit de discerner entre l’Islam et ses musulmans et l’Islamisme et ses islamistes.
Les musulmans ont parlé, et même trop parlé
Sans nier la portée de bien des avis et autres réflexions publiées, ici et là, il en ressorti que les islamistes activent, culpabilisent, imposent, provoquent, revendiquent, tuent, etc… et c’est reconnu comme faisant partie de leurs gênes politiques et mercenaires. Cela est partagé par la grande majorité des citoyens de beaucoup de pays, y compris les arabo-musulmans. Cependant, il existe un déséquilibre depuis l’apparition du concept d’islamophobie adopté par bien des états et des partis politiques. Le paradoxe se lit comme suit, d’une part, il n’est rien reproché aux islamistes mais le blâme retombe sur tous les musulmans. Leur silence et leur manque d’action, de dénonciation de ces fauteurs de troubles et d’autre part, les États sont interpelés pour leur ‘’proximité’’ des groupes et associations islamistes ainsi que leur ‘’aveuglement, silence et surdité’’ face à l’impunité dont bénéficie ces islamistes sous le couvert de protection des minorités qui ne se gênent pas pour s’infiltrer par les brèches béantes au grand dam des autres citoyens.
Pour étayer mon propos, j’ai consacré une réflexion pour expliquer le silence des musulmans : https://quebec.huffingtonpost.ca/ferid-chikhi/terrorisme-pourquoi-les-musulmans-ne-parlent-pas_b_11178132.html  
Des musulmans parlent, manifestent, écrivent et la bizarrerie réside dans le fait qu’ils ne sont presque pas relayés par les supports médiatiques.
Ce qu’il faut avoir à la conscience c’est que ce n’est pas seulement le ‘’Djihadiste’’, douce qualification du terroriste, qui sème la mort, endoctriné par l’idéologie SalafoWahhabiste ou la Khomeyniste, c’est aussi, ce journaliste, ce chroniqueur, cet éditorialiste, et autre observateur ou analyste qui par ses propos relaye sa voix, ses écrits, ses images … ceux de l’Islam politique. 
Ici, au Québec et au Canada, il en est de même et malgré de multiples appels à bien cibler ces individus ou ces groupes qui apparaissent dans le décor on se met à crier ‘’à la protection des minorités ou à l’Islamophobie’’ et ce sont tous les musulmans qui sont pointés. Pour s’en rendre compte, il suffit de compter le nombre de fois où les musulmans laïcs et intégrés … sont invités à parler de leur situation et de ce qu’ils vivent en raison des actes de rejet des islamistes, de leurs déclarations corrosives, de leurs propos victimaires et souvent insultants envers leurs concitoyens … Le résultat est indigent. 
Alors, non, ça ne marche pas comme ça. Il faut changer d’angle de vue et montrer aux islamistes, à tous les islamistes où se trouve leur place. C’est au fonds de la salle de classe de la démocratie et de la laicité. Il faut inviter ces spécialistes et autres experts qui en parlent sans discernement à se taire à jamais car ils font plus de mal que de bien.
Ferid Chikhi


[1] Bon Chic Bon Genre



https://vigile.quebec/articles/passer-de-la-confusion-au-discernement 

9 oct. 2019

Un Numide en Amérique du Nord - 319 -

Parti Québécois : Une déclaration de principes, Oui !
Une cure de désintoxication nécessaire
Une charte explicative aussi !

Trois signes sont observés depuis le déclenchement de la campagne électorale fédérale. D’abord, le passage de membres d’un parti à un autre, d’un palier à un autre et même dans le même canal politique. Ensuite, la réorganisation du Parti Québécois et enfin une question d’ordre pratique les changements majeurs à opérer dans le cadre de cette rénovation sont-ils bien compris par tous ?
Campagne électorale et transfuges !
Dans cette campagne électorale, ce sont des ‘’spectacles’’ que d’aucuns traduiraient par ‘’shows’’ riches en couleurs que nous offrent les candidats en lice et leurs promesses pour certaines utopiques pour d’autres dérisoires. Déjà deux débats publics, l’un en français et l’autre en anglais nous disent ce que sont leurs perceptions sans pour autant cibler même des objectifs mineurs. 
La loi 21 portant laicité de l’État Québécois accaparent l’attention des partis fédéralistes. Aucun des véritables enjeux de l’heure n’a été à ce jour à la hauteur des attentes non seulement des Canadiens mais aussi des Québécois. Les attitudes des chefs de partis et quelques répliques ont fait l’image et rien de plus. Les déclarations sont toutes bâtis sur les échecs passés des uns, les propositions de succès des autres et les omissions volontaires des besoins réels des citoyens. 
Encore une fois au Québec les électeurs seront attentifs aux arguments du Bloc Québécois. Il a commencé à se singulariser par les bonnes prestations de son chef. Ses options, ses idées et ses thèses sont porteuses d’un pays qui se caractérise par sa position responsable portée par des candidats fortement résistants aux politiques sclérosantes de l’État Fédérale Canadien. Néanmoins, ses adversaires sont loin d’être à la hauteur des répliques attendues par leurs partisans. Mais du même côté de la palissade, il est fâcheux de constater que le fameux adage qui dit ‘’Préserve moi de mes ami-e-s, mes ennemis (adversaires) je m’en occupe’’ se confirme au détriment de la loyauté aux principes consacrés et aux valeurs partagées. Depuis une décennie et demie, je comprends, un peu mieux le sens donné aux ‘’libertés individuelles’’. L’une d’entre-elles m’interpelle à chaque élection municipale, provinciale ou fédérale ; il s’agit de la liberté que s’offrent des femmes et des hommes politiques qui passent d’un parti à un autre, ou deviennent indépendants, sans pour autant que cela ne gêne les électeurs qui leur restent loyaux. Cela se voit dans le passage d’un palier à un autre et sans remords, sans examen de conscience, même si des explications sont évoquées ici et là. Cela reste un manque de probité et pose sérieusement la question du niveau de conscience politique des candidats.
Le Parti Québécois veut se requinquer !
Pendant ce laps de temps, à la suite de sa défaite d’octobre 2018 et dans l’attente de son congrès extraordinaire, le Parti Québécois, a décidé de se refonder et d’opérer un remodelage. Parmi tant d’autres, quatre causes de ce changement qui se voudrait majeur, me viennent à l’esprit : une faille grossière dans la vision à long terme ; une démarche globale déviée de sa trajectoire, des dysfonctionnements dans l’organisation et enfin l’inexistence d’un texte rassembleur. Bien entendu des facteurs exogènes nocifs et persistants font partie de son environnement et à mon humble avis les candidats se laissent distraire. Alors, comment y remédier ? Le prochain congrès nous en révèlera quelques aspects.
Des suggestions ... !?
Dans l’un de mes précédents textes j’avais dit qu’à mon sens le PQ a besoin d’une véritable cure de désintoxication. Oui, il doit réformer son organisation, son fonctionnement et sa stratégie de gouvernance. Il doit aussi revoir ses liens et ses relations avec le citoyen et ses relais sociaux et économiques. Il doit choisir des hommes et des femmes qui parlent au citoyen et qui l’écoutent. Il s’agit d’une véritable opération de séduction citoyenne. Enfin, le projet de pays devra tenir compte des changements intervenus depuis plus d’une décennie au sein de la société toute entière. J’ai déjà parlé d’une déclaration de principes.
https://vigile.quebec/articles/le-quebec-l-independance-d-un-pays-et-la-liberation-de-ses-citoyens-i  
https://vigile.quebec/articles/l-independance-d-un-pays-et-la-liberation-de-ses-citoyens-ii  
Je n’avais pas fini de préciser mon idée qu’elle avait déjà été prise au vol. En fait, la reprise de volée a été, à mon sens, un échec même si du fait de sa nouveauté elle inspire bien du monde mais le processus de sa formulation est en deçà des attentes globales. Une chose est certaine c’est qu’avec des fondements solides, un objectif bien défini, des principes acceptés et conciliés, un parti bien bâti se relève vite parce que ses leaders, ses militants, ses relais sont confiants dans le contenu de son projet de société. Pour le PQ, les signes du déclic tant attendu semblent altérés par des mécanismes hérités de la période d’avant octobre 2018. Je me suis posé la question suivante : Est-ce que cette rencontre de novembre 2019 va rassurer ou au contraire va confirmer la fin d’une époque et d’une organisation qui portaient les germes de l’indépendance réfléchie par des visionnaires et des génies incompris par bien du monde ?
Le projet de déclaration de principes.
Au-delà de l’énoncé, il faut savoir que pour réussir l’indépendance du pays et lui octroyer la plénitude d’une gouvernance tant rêvée, une déclaration ne saurait se suffire à elle-même sans un texte d’explication ; une charte pour reprendre le concept consacré, là où de rigueur. On dit souvent que la précipitation est mauvaise conseillère. C’est à l’évidence ce qui arrive à vouloir combler à tout prix un vide là où une réflexion est nécessaire. Cette charte ou plateforme, comme je l’ai déjà expliqué, dans une précédente réflexion sur l’indépendance d’un pays, n’est pas l’affaire d’un seul homme ou d’une seule femme, d’un groupe de personnes ou d’une équipe. La réfléchir est une chose sérieuse et pour la réaliser cela en appelle à toutes et à tous. Elle doit rassembler, sensibiliser, mobiliser et mettre en mouvement et mener vers le but assigné. La procédure étant différente d’un groupe à une équipe, d’un militant à un sympathisant. La méthodologie doit être innovante et éviter les sentiers battus.
Les membres et les Québécoises et Québécois doivent savoir que faire l’indépendance d’un pays ne saurait se résumer à une bataille à la chefferie, à la désignation d’un leader et que la chefferie ne


saurait être le moteur de la lutte pour l’indépendance. J’ai entendu des avis au sujet du contenu du projet de déclaration de principes du PQ. Je l’ai lue. Elle porte des idées que le prochain congrès devra enrichir et que le nouveau chef devra accepter pour diriger. J’ai exprimé ma déception. Pourquoi ? Parce que faire l’indépendance d’un pays est en soi une œuvre colossale qui intéresse et concerne autant ses femmes que ses hommes et, surtout si elles et ils mettent de l’avant le devenir des générations futures. Le chef ou la cheffe doit être partie prenante de cette plateforme du début à la fin. Et surtout s’imprégner et incarner le cadre de références du texte explicatif, dont il/elle devra en connaître les moindres coutures, le moindre mot, le moindre objectif, la stratégie de développement celle du changement, les perspectives, les liens à organiser et à tisser avec toutes celles et tous ceux, à l’intérieur comme à l’extérieur, qui ont un mot à dire sur le devenir du Québec actuel en un Québec indépendant. C’est dire combien une déclaration de principe précède une charte explicative qui à son tour anticipe et encadre le programme politique. Le congrès de novembre 2019 sera-t-il celui du renouveau du PQ ou celui de la renonciation ?
Ferid Chikhi

30 sept. 2019

Une Numide en Amérique du Nord - 318 -


Le courage vu d’ici et d’ailleurs.

On ne quitte jamais définitivement son pays et son passé quand bien même, sous d’autres cieux choisis, on a espoir d’une vie plus sereine dans une société magnanime, ce qui s’est avéré en vivant au Québec.

Loin de ce qui fut mon chez moi, j’ai pour habitude de partager tout article traitant des droits des femmes avec mes amies restées en Algérie. C’est notre façon de continuer notre militantisme commun. Je n’oserai jamais comparer leur engagement militant en Algérie, même si le terrorisme a disparu, à mon militantisme ici au Québec et surtout au Canada.

C’est ainsi que je leur fis parvenir l'article sur les Raptors de Toronto qui nous informait que ceux-ci lançaient avec Nike un hijab à leur effigie et faisaient l’apologie de l’équipe féminine de basketball, les ‘’Hijabi Ballers’’. La lecture du contenu leur a semblé ahurissant du fait qu’il présentait le voile comme un vêtement avant-gardiste, alors que nous le définissions en Algérie comme notre étoile jaune, car entaché de sang. Leurs réponses furent unanimes pour rejeter la définition du mot ‘’courage’’ employé outrageusement dans l’article pour parler de femmes qui ont décidé de définir leur vie selon des critères qui s’inscrivent dans une tradition islamiste. Est-ce qu’on adjoint systématiquement le qualificatif de ‘’musulmanes’’ à ce groupe de femmes voilées afin de stigmatiser toutes celles qui, musulmanes, ne portent pas le voile? Ce voile dit islamique, mais qui n’a aucune existence dans le Coran.  Mes amies, restées en Algérie, m’ont rappelé avec tristesse et émotion qu’il fut un temps où le mot courage définissait unanimement la résistance au quotidien des femmes algériennes face à l’intégrisme islamiste qui sévissait durant la décennie noire des années 90. En ce temps-là, moi aussi, je vivais en Algérie et partageais cette terreur. Le courage avait un autre visage que celui de l’équipe féminine de basketball des ‘’Hijabi Ballers’’ encensée par les Raptors. Le courage avait le visage de Katia Bengana assassinée à la fleur de l’âge-17ans- pour avoir refusé de porter le voile de l’islam politique, comme étendard du salafisme et du wahhabisme. Elle sortait du lycée et son instruction menaçait l’idéologie de son assassin. Elle croquait la vie à pleines dents alors que son bourreau glorifiait la mort. Le courage avait le visage de Ratiba Hadji, professeure à l’École d’architecture et d’urbanisme qui fut assassinée en 1995 dans sa voiture pour avoir refusé le diktat des fous de Dieu. Il n’était pas permis d’être femme et d’enseigner dans un domaine dit masculin.

Malgré cette menace permanente,

Le courage avait le visage de Yasmina Drici, 27 ans, du journal Le Soir d’Algérie, kidnappée et égorgée parce que femme, journaliste et non voilée. Ses assassins la qualifiaient de dangereusement armée, car elle savait manier le stylo aussi bien qu’ils maniaient le couteau qui lui trancha la gorge.  

Ici au Québec, le courage a aussi le nom de cette adolescente de Victoriaville qui osa désobéir à sa famille en dénonçant un mariage forcé. Elle a vite compris qu’au Québec elle avait droit à une protection contre le diktat familial. Le courage porte le nom de la jeune Saoudienne Rahaf Mohammed Al-Qunun fuyant famille et pays au péril de sa vie.

Le courage ce sont ces femmes iraniennes qui défient l’obligation du voile et se retrouvent 
condamnées à la prison, voire au fouet. Le courage ce sont ces femmes dites musulmanes de toutes origines qui ici même au Canada vivent sous menace permanente de l’orthodoxie religieuse et de la pression communautariste. Le courage ce sont ces femmes saoudiennes* qui ont décidé de se promener dans les rues de Ryad têtes découvertes et cheveux au vent sachant que chaque pas peut leur être fatal. Le courage a le nom de toutes ces femmes vivant dans ces pays où la religion est force de loi et le patriarcat est le mode de vie imposé à toutes les femmes, celles qui survivent à un quotidien oppressif. Le courage a le nom de toutes ces femmes vivant dans des sociétés qui leur sont hostiles parce que nées femmes, avec un sexe féminin, et qui chaque matin prennent le risque de ne jamais pouvoir retourner chez-elles le soir après avoir passé une journée à travailler pour nourrir toute une famille. Malgré cette menace permanente, elles ne baissent pas les bras et affrontent la folie des lâches se barricadant derrière leurs textes religieux au nom d’un Dieu punitif, vengeur et misogyne. Et pourtant ce sont ces mêmes hommes qui violent et assassinent les femmes sur terre et qui rêvent de soixante-dix vierges au paradis. +De là où nous sommes, pour toutes ces femmes courageuses et lumineuses, soyons solidaires de leur combat contre l’obscurantisme.

Interdisons-nous de porter Nike et toute autre marque qui promeuvent le patriarcat et le sexisme.

Un geste élémentaire pour nous mais fondamental pour ELLES.

Leila Lesbet,

Québécoise et militante féministe universaliste.

16 sept. 2019

Un Numide en Amérique du Nord - 317 -

Des équilibres géostratégiques en Méditerranée et ailleurs
Nous apprenons qu'un sondage sur internet au sujet de la situation en Algérie, dont les questions abordent des sujets d’une extrême sensibilité a été lancé par l’université de Princeton (USA). Quoi de spécial avec cette information ? N'est-ce pas le travail de bien des départements d'une université de procéder à des études, analyses, réflexions au sujet de ce qui se passe dans le monde ? Laissons-nous aller pour ouvrir une fenêtre d'observations à ce sujet.
Il y a une nouvelle donne dans la région !
Depuis quelques décennies (1980 - 1990) des changements majeurs sont observés dans la Méditerranée à l'Est comme à l'Ouest. Les Balkans ont été disloqués, le lien entre l'Europe et le Proche Orient est en feu du fait des mini puissances antagoniques mais c'est en fait pour cette région de monde la poursuite de la remise en question de l'espace Ottoman et une nouvelle reconfiguration, celle des accords Sykes & Picot n'ayant pas atteint leurs objectifs, puisqu'il semble qu'ils n'ont pas tenu compte des identités et des cultures des peuples de la région. 
Un redéploiement des puissances traditionnelles …
Pour leur part, les puissances de l'Ouest européen peinent à se refonder et à garder la main sur des
territoires rebelles et en perpétuels conflits civilisationnels. Par ailleurs, le dernier contentieux, créé de toute pièce par l'un des antagonistes, le Brexit a des effets dévastateurs sur l'Union Européenne encore dans le flou. À cela viennent s'ajouter les impacts idéologiques portés par ces ‘’réfugiés’’ mal appréhendés essentiellement ceux des intrants culturels. Ce qui laisse à penser que l'échec de l'implantation en Europe de l'Orient Arabo-musulman par le Sud Est (Espagne) est certes devenu un fait historique mais sa nouvelle pénétration par le Sud-Ouest (Méditerranée orientale) montre quelques prémisses qui semble être dévastatrices.
Pendant que l'on observe que la Russie reprend du poil de la bête au moment où les conséquences de la dislocation des pays de l'Est ne sont pas encore évaluées ; les attentes de la destruction de la Syrie et de la Libye sont à peine perceptibles et la plus grandes des conséquences, celle de la gestion de la mobilité des réfugiés.
Ce qui se passe en Afrique et au Moyen Orient.
Par conséquence, la géopolitique change en cette seconde décennie du 21ième siècle. Les puissances occidentales ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes avec la venue des géants asiatiques – Chine – Inde – Pakistan. L’Europe n’arrive pas à s’organiser comme puissance régionale mais constitue à n’en point douter un acteur plein de potentiel d’une part de stabilisation mais d’autre part de perturbation, notamment pour calmer les conflits dans la partie du golfe persique.
Pour sa part la France, détient la mauvaise donne, sa façon de faire est obsolète et date du siècle dernier. Elle perd pied en Afrique avec la présence de plus en plus visible de la Chine en Afrique et de celle de la présence des Russes au proche Orient avec la Syrie et à la Libye, porte d’entrée directe au Sahel : qui reste avec le golfe persique et dans l’état actuel des recherches en matière de génétique, les deux (2) foyers distincts de domestication du palmier dattier. Et, bien loin de cette zone mais avec des impacts stratégiques exceptionnels c'est la résistance de l’Iran face à ses rivaux historiques que sont les pays arabes et leurs alliés US et Israéliens.
Alors, c’est bien normal que les Officines affiliées aux grandes agences de renseignements fassent le boulot de préparation pour comprendre les vraies causes et les effets directs du Mouvement du 22 février 2019 et notamment ses impacts en Méditerranée et dans ce qui est communément nommé (Sykes & Picot) le MENA.

Ferid Chikhi

10 sept. 2019

Un Numide en Amérique du Nord - 316 -

La loi 21, le hijab des femmes islamistes et l’Islam
Pourtant, la solution est si simple en Islam.
Depuis le début de la rentrée, la grogne dans le milieu de l’éducation est alimentée par des activistes de tous bords et notamment des islamistes infatigables militants de la régression. Ils et elles rapportent tout à leurs petites personnes alors, que leur appartenance aux mouvances intégristes n’est plus à prouver. La loi 21 les perturbe et perturbes leurs habitudes ainsi celles de leurs alliés conjoncturels parmi les fédéralistes fossoyeurs du fait français et de la singularité du Québec en Amérique du Nord.
L'Islam, le vrai pas le Wahhabosalafisme frère jumeau de la confrérie du même nom et de son voisin le Khomeynisme est accommodant pour ses pratiquants. Or, depuis le début des discussions sur la loi 21, je me suis demandé où étaient les imam éclairés, les penseurs musulmans ouverts d’esprit, les érudits de cet islam silencieux mais aussi souvent sentencieux alors que quelques activistes en missions commandées, ici au Canada en général et au Québec en particulier agissent en accord avec bien des élu-e-s ? Où sont-ils et pourquoi n’interviennent-ils pas dans ce débat que leurs coreligionnaires vont perdre, au détriment d’emplois comme ceux de l’enseignement dont la noblesse n'est plus à vanter et pire encore au détriment de leur vraie religion ?
Oui, la solution existe !
Elle est à caractère juridique et religieux. Il s’agit pour l’un des imam en exercice (tient par exemple ce controversé candidat déchu du PLQ pour se rattraper de ses stupidités, bien entendu niées après coup…) d'énoncer une FETWA (Décret religieux) autorisant toutes ces futures enseignantes et même celles qui sont en poste de ne pas porter leur voile à l’arrivée de l’école et de le remettre après les heures de classe.
J’ai connu ce problème en Algérie !
Bien des hôtesses de l’air de la compagnie nationale Algériennes étaient soumises au diktat des islamistes dans leurs quartiers ont joué le jeu dangereux de porter le hijab sorties de chez elles et l’ôter avec soulagement une fois arrivées à l’aéroport point de départ de leur journée de travail. J'insiste pour dire que c’était une délivrance chaque jour renouvelée, jusqu’à ce que le terrorisme soit vaincu et que la peur change de camp.
Alors, ici, au Québec grâce à la loi 21 les balises d’un bien vivre ensemble existent mais une Fetwa résoudrait le problème de ces femmes porteuses de foulard. Peut-être sentiront-elles le vent de la vraie liberté !? Utopie ! Diront certains.
Ferid Chikhi

5 sept. 2019

Un Numide en Amérique du Nord - 315 -

Djemila et Fatima,
Deux femmes singulières venant l'une d'Algérie, l'autre du Maroc. 
L'une appartient à la génération X, l'autre à celle des Babyboomers.
Elle se battent toutes les deux pour l'émancipation citoyenne et notamment celle des femmes ciblées par les islamistes.
Elles portent d'une façon magistrale les voix des femmes musulmanes modernes, éduquées et instruites des bouleversements que connait le monde et qu'elles subissent dans bien des situations de façon frontale. Elles ont chacune un cheminement singulier. Les mettre sur le même piédestal serait une hérésie, pourtant toutes les deux sont des battantes qui ont fait vibrer non seulement le Québec mais aussi le Canada et dans bien des cas la France et d'autres pays d'Europe.
Elles quittent leur pays d'accueil, la première pour la Belgique et à Bruxelles elle fera encore entendre la voix de la laicité, la seconde pour le Sénégal comme digne représentante du Québec à Dakar, capitale de l'Ouest Africain.  Le Québec ne les a pas perdu même s'il n'a pas su leur donner la place qu'elles méritaient. Bon voyage à toutes les deux en vous souhaitant un séjour plein de succès et enrichissant et un éventuel joyeux retour au Québec.
En tout état de cause Bruxelles et Dakar ce n'est qu'un prêt sans intérêt que nous vous faisons.

Un Numide en Amérique du Nord - 377

Le Revenant : la société kabyle du temps des Ottomans et des Espagnols Un village de Kabylie. D. R. Par Ferid Racim Chikhi  – Le 27 janvier ...