28 déc. 2019

Un Numide en Amérique du Nord - 324 -

Le Hirak et le système Algérien
Depuis le 22 février 2019, l’Algérie vit au rythme des marches pacifiques du Hirak. Mouvement citoyen qui s’est érigé contre la candidature à un 5ième mandat présidentiel d’Abdelaziz Bouteflika.
Un système ne disparait pas mais se transforme.
Puis voici que le système s’organise et mobilise ses commis pour organiser des élections présidentielles. Il les qualifie de libres et convie le peuple et les candidats potentiels à en faire une réussite pour une Algérie nouvelle. Mais, les Hirakistes les ont rejetées montrant leur défiance à l’endroit de ceux qui gouvernent le pays, disons-le sans détours, avec beaucoup de maladresses mais avec une dose ‘’inappropriée’’ d’intelligence et une subtilité bien assise. Le pouvoir connait très bien la physionomie sociologique de l’Algérie. Il sait qu’une grand partie du peuple n’est pas acquise au Hirak et selon ses estimations les élections qu’il organise sont porteuses d’un renouveau en dépit de la récusation des Hirakistes.
Avant d’aller plus loin, un bilan sommaire de l’apport et des effets du Hirak sur la gouvernance de l’Algérie montrent que des objectifs ont été atteints en dix mois de marches et de manifestations tranquilles, sans heurts mais avec une détermination militante sans accrocs. Du président malade en passant par les premiers ministres tous acquis au régime en place mais ayant en majorité bafoué les règles élémentaires de l’intégrité, de l’honnêteté et de l’engagement envers la nation, sans omettre les ministres véreux et les électrons voyous, les corrupteurs indéboulonnables, les affairistes corrompus et les commis de l’État ayant franchi sans gêne la ligne rouge que leur imposaient leurs fonctions … Bien du monde est tombé, y compris parmi la hiérarchie militaire, le tout à la demande du Hirak. Il ne faut pas aussi ignorer les initiateurs du Hirak. Seuls quelques hommes et femmes innocents ont fait les frais de leur enthousiasme à soutenir le Hirak, pensant peut- être, bénéficier de la protection de leur intégrité et de leur engagement révolutionnaire. C’est ainsi qu’un Bouregaa ou un Benhadid constituent des repères non négligeables dans les erreurs que commet ou peut commettre le pouvoir en place.
Il reste qu’une des demandes capitales des Hirakistes, celle de voir le système remplacer dans son ensemble n’a pas été acquise et encore moins accordée, et je doute que l’objectif soit atteint, du moins pour le moment.
Perspective de changement : les prochaines élections 
Avec la nomination d’Abdelaziz Djerrad, une autre voie s’ouvre pour sortir de l’impasse et le Hirak, devra en tenir compte. Il pourrait réfléchir à sa participation dans la préparation des prochaines élections législatives. Dans un précédent blogue, j’avais écrit que le Hirak comme tout mouvement citoyen doit aborder le nouveau contexte avec de la fermeté mais aussi de la flexibilité. Cela semble un paradoxe. Ça l’est, mais il y a toujours un moment où la militance doit faire place à la politique, à la diplomatie, au doigté, à la négociation. Le pire serait de laisser la place des discussions aux ‘’vautours’’ qui se sont fait voir durant les diverses manifestations populaires et qui dans les faits sont eux-aussi des relais du régime en place ou des électrons manipulés. L’échange pour des arrangements, des accords et des engagements citoyens n’est pas l’apanage de tout le monde mais reste celui de quelques ‘’ esprits libres ’’. L’essentiel étant de procéder à une véritable rupture et pour ce faire, le temps est venu pour les Hirakistes d’organiser, pourquoi pas une convention nationale partant de rencontres locales et régionales, y compris parmi l’émigration. La conférence avec les représentants du pouvoir peut attendre le printemps et les mardis et vendredis prendront plus d’ampleur tout au long du processus d’organisation. Les prochaines législatives seront le point de non-retour : Ou le Hirak persiste à aller de l’avant sans perspective ou alors il tire son épingle du jeu en se préparant pour participer en force aux légilsatives et une nouvelle Algérie apparaitra dans le paysage national et international, même si des recyclages seront nécessaires.  
Ferid Chikhi

Un Numide en Amérique du Nord - 377

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