11 août 2009

Un Numide en Amérique du Nord -2-

L’arrivée

Un aéro-hangar comme salle de débarquement

''Le Canada ! Enfin, j’y suis !'' S'exclama le Numide. Sa narration était prenante. Une voix sereine et calme remontait le temps. Cela, fait presque dix ans qu'il débarqua dans ce qu'il appelle ''La grande salle de l’aéroport Dorval Montréal. Un aéro-hangar !? C'était le premier des chocs que ma femme et moi avons eu et auquel nous ne nous attendions pas. Venant d’Europe, et plus précisément d’Allemagne, après une escale à Paris, je m’attendais, en ce qui me concerne, à une salle de débarquement plus éclairée, plus organisée, plus fonctionnelle. J’avais l’impression d’être dans un hangar.

Les files de passagers serpentaient avant d’arriver aux guichets de contrôle de la police aux frontières. J’appris plus tard qu’il s’agissait des douanes. Le contrôle de l'accès sur le continent Nord américain est réalisé par les services de douanes et non par les services de police aux frontières.

L’accueil par le douanier a été cordial et courtois. Les formalités avec les services d’immigration du Canada et ceux du Québec suivirent et ils ont été rapides. Les valises étaient sur le tapis roulant. Nous oubliâmes l'infrastructure et la comparaison avec les normes et standards allemands et européens. La différence essentielle semblait résider dans l'efficacité. Première d'une série de leçons que ce continent allait me dispenser.

Nous voilà, sur le chemin de notre premier lieu d’hébergement''.

Ferid Chikhi

2 août 2009

Un Numide en Amérique du Nord -1-

De nouveaux pas après… l’horizon


Il vient de la rive sud de la méditerranée. L’exil l’a guidé pour atteindre l’autre continent, terre d’accueil par excellence. Il a traversé le ciel de l’Océan. Rien ne semblait l’arrêter. Ni la fatigue cumulée de ses ancêtres, ni la lassitude qui se lisait sur le visage de tous les numides. Pourtant, il avait déjà fait le tour de sa terre natale, de son territoire. Il en avait visité d'autres qui se trouvaient de l'autre côté de la mer et il s’engageait d'un nouveau pas vers l'espace qui se profilait à l’horizon.

Cette mouvance qui le portait vers l’avant, vers le futur. N’est-ce pas plutôt l’exil qui en était le maître d’œuvre ? Un autre départ, pour ce nomade, ressemblant à s’y méprendre aux précédents. Croyant laisser derrière lui les maux de la terre, l’exclusion et la discrimination incluses, marquant cette longue procession d’évènements les uns plus laborieux à vivre que les autres, il se retrouve les confrontant de nouveau.

Et, en ce nouvel espace connu pour être la terre promise la ligne d'horizon limitait les nouvelles aires qu'il allait parcourir. La nouvelle frontière ! avaient dis ceux qui l'ont précèdé. Et en un bref instant qui semblait valoir l'éternité il revit ce qu’il a cru laisser derrière lui. À l'évidence cet amâs d'évènments ne l’a pas suivi mais l’a devancé. Et, même si la réussite est toujours derrière l’échec, il venait de comprendre, à ce moment précis, que c’est un temps nouveau qui commençait pour lui.

Ce qui l’attendait c’était un autre segment de son long chemin vers l'avenir. Pourtant, il avait la sensation de l’avoir déjà franchi. La crainte d’une nouvelle exploration faisait défiler dans sa tête autant de kilomètres que ceux qu’il avait déjà couvert de ses pas, parfois lents, quelques fois rapides, très souvent déterminés mais toujours avec la même impression de lassitude.

Tout s’estompait au fur et à mesure qu’il percevait cette sensation diffuse de se sentir encore seul dans l’immensité de cette Nouvelle Numidie, il comprit très vite qu’il restera pour toujours un Numide.
Ferid Chikhi

Un Numide en Amérique du Nord - 377

Le Revenant : la société kabyle du temps des Ottomans et des Espagnols Un village de Kabylie. D. R. Par Ferid Racim Chikhi  – Le 27 janvier ...