14 août 2009

Un Numide en Amérique du Nord -3-

Petite digression
Une histoire de ports et d’aéroports

Tout en poursuivant son conte, le Numide passe à un tout autre sujet, certes en lien avec son arrivée, en Amérique du nord mais qui fait digression avec la suite des points initialement prévus. ''Je ne sais pas pourquoi'' me dit-il ''mais en sortant de la zone aéroportuaire de Montréal la réflexion suivante, sous forme de questionnement, m’est venue à l’esprit :

Pourquoi les villes anciennes, maritimes et fluviales, ont été construites en demi cercle autour des comptoirs qui deviennent plus tard des ports ? En tout cas, tous celles que je connais, le sont.

Pourquoi les villes Nord Américaines et particulièrement aux States sont presque toutes bâties d’un part autour de l’Église qui fait, à quelques 100 mètres, face au bar (saloon) et d’autre part autour de ceux-ci et des Stores (magasins et dépôts de marchandises) ? En tout cas, tous celles que je connais, elles aussi le sont.

Par contre, les aéroports sont toujours en dehors des villes, dans la banlieue loin des habitations.

Sans être expert je me fis à moi-même la réponse suivante en deux temps. Les ports, création millénaire de l’homme, ont été et sont toujours le premier accès marchand des terres environnantes et par conséquent, c’est dans ces espaces que les villes se construisent, sur les côtes ou les berges des fleuves.

Les aéroports, constructions des temps modernes, en raison de la sécurité, les risques d’atterrissages forcés sont anticipés et par conséquent, leur construction se fait loin de l’habitat. Mais est-ce là la véritable raison ? Je ne le sais pas encore.''

Ferid Chikhi

11 août 2009

Un Numide en Amérique du Nord -2-

L’arrivée

Un aéro-hangar comme salle de débarquement

''Le Canada ! Enfin, j’y suis !'' S'exclama le Numide. Sa narration était prenante. Une voix sereine et calme remontait le temps. Cela, fait presque dix ans qu'il débarqua dans ce qu'il appelle ''La grande salle de l’aéroport Dorval Montréal. Un aéro-hangar !? C'était le premier des chocs que ma femme et moi avons eu et auquel nous ne nous attendions pas. Venant d’Europe, et plus précisément d’Allemagne, après une escale à Paris, je m’attendais, en ce qui me concerne, à une salle de débarquement plus éclairée, plus organisée, plus fonctionnelle. J’avais l’impression d’être dans un hangar.

Les files de passagers serpentaient avant d’arriver aux guichets de contrôle de la police aux frontières. J’appris plus tard qu’il s’agissait des douanes. Le contrôle de l'accès sur le continent Nord américain est réalisé par les services de douanes et non par les services de police aux frontières.

L’accueil par le douanier a été cordial et courtois. Les formalités avec les services d’immigration du Canada et ceux du Québec suivirent et ils ont été rapides. Les valises étaient sur le tapis roulant. Nous oubliâmes l'infrastructure et la comparaison avec les normes et standards allemands et européens. La différence essentielle semblait résider dans l'efficacité. Première d'une série de leçons que ce continent allait me dispenser.

Nous voilà, sur le chemin de notre premier lieu d’hébergement''.

Ferid Chikhi

2 août 2009

Un Numide en Amérique du Nord -1-

De nouveaux pas après… l’horizon


Il vient de la rive sud de la méditerranée. L’exil l’a guidé pour atteindre l’autre continent, terre d’accueil par excellence. Il a traversé le ciel de l’Océan. Rien ne semblait l’arrêter. Ni la fatigue cumulée de ses ancêtres, ni la lassitude qui se lisait sur le visage de tous les numides. Pourtant, il avait déjà fait le tour de sa terre natale, de son territoire. Il en avait visité d'autres qui se trouvaient de l'autre côté de la mer et il s’engageait d'un nouveau pas vers l'espace qui se profilait à l’horizon.

Cette mouvance qui le portait vers l’avant, vers le futur. N’est-ce pas plutôt l’exil qui en était le maître d’œuvre ? Un autre départ, pour ce nomade, ressemblant à s’y méprendre aux précédents. Croyant laisser derrière lui les maux de la terre, l’exclusion et la discrimination incluses, marquant cette longue procession d’évènements les uns plus laborieux à vivre que les autres, il se retrouve les confrontant de nouveau.

Et, en ce nouvel espace connu pour être la terre promise la ligne d'horizon limitait les nouvelles aires qu'il allait parcourir. La nouvelle frontière ! avaient dis ceux qui l'ont précèdé. Et en un bref instant qui semblait valoir l'éternité il revit ce qu’il a cru laisser derrière lui. À l'évidence cet amâs d'évènments ne l’a pas suivi mais l’a devancé. Et, même si la réussite est toujours derrière l’échec, il venait de comprendre, à ce moment précis, que c’est un temps nouveau qui commençait pour lui.

Ce qui l’attendait c’était un autre segment de son long chemin vers l'avenir. Pourtant, il avait la sensation de l’avoir déjà franchi. La crainte d’une nouvelle exploration faisait défiler dans sa tête autant de kilomètres que ceux qu’il avait déjà couvert de ses pas, parfois lents, quelques fois rapides, très souvent déterminés mais toujours avec la même impression de lassitude.

Tout s’estompait au fur et à mesure qu’il percevait cette sensation diffuse de se sentir encore seul dans l’immensité de cette Nouvelle Numidie, il comprit très vite qu’il restera pour toujours un Numide.
Ferid Chikhi

Un Numide en Amérique du Nord - 378

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