11 déc. 2009

Un Numide en Amérique du Nord -25 -

À la rencontre des Mohawks…- 2-
des qualités et des valeurs qui font les uns et les autres…
Après quelques minutes de silence, véritable moment de méditation j’ose un, à quoi penses-tu ? Es-tu encore en voyage interne comme tu aimes si bien le faire ou peux-tu me parler de cette réserve indienne où tu t’es rendu en ce mois de juillet 2005 ?
‘’Hey ! Là tu viens de poser trois questions..’’. En fait j’aimerais que tu poursuives ton récit parce qu’il contient des informations que j’ignorais et d’autres qui m’ont fait revivre des moments de notre adolescence.  
'’Bon, commençons par quelques éléments. J’ai appris dans mes lectures de bandes dessinées des faits d’histoire, des évènements, des moments extraordinaires. Pour moi c’étaient des aventures auxquelles je croyais en partie. C’était pour moi, pour toi et tous les autres copains des moments d’évasions, de voyages et de rêves. Ce n’était pas seulement Blek Le Roc, il y avait aussi Miki le Ranger, Zembla, Akim, Tex Bill, Tartine Mariole, les pieds Nickelés, Tintin et Milou, etc.…
J’étais loin d’imaginer qu’un jour je confirmerai le contenu d’une partie de ces lectures. En rencontrant les résidents de Kanawake, qui soit dit en passant et au début de notre rencontre, n’ont pas été très loquaces - il a fallu quelques heures d’observation et de silence pour que la discussion s’engage - ils m’apprirent que ce territoire est une réserve amérindienne dite Mohawk du Québec. Située au sud ouest de Montréal. Vers 1830 ce village était le plus grand du Bas Canada. 
Ses résidents sont officiellement appelés "Native American of Caughnawaga" ou "Iroquois tribe of Caughnawaga", et les autres amérindiens, par exemple ceux de Châteauguay, les dénomment "Amérindiens du Sault", "Gens du Sault" ou "Sauvages du Sault".
Eux (les habitants de Kahnawake) disent s'appeler "Iroquois du Sault-Saint-Louis". Cette appellation ne cesse de se transformer au fil du temps. Au XIXe siècle, l’iroquois était la langue principale la plus parlée alors que le français était parlé par une forte majorité.
Cela veut-il dire qu’eux aussi ont vécu une acculturation ou une aliénation culturelle ? ‘’Je penche pour le pire. C’est une fission après une désintégration. Certains appellent ça un génocide, d’autres une assimilation…et j’en passe.’’ Mais eux qu’en disent-ils ? ‘’Il y a ceux qui confirment, il y a ceux qui infirment. Les plus intéressants sont ceux qui travaillent sur la mémoire pour refaçonner leur identité en préservant le peu qui en reste’’.
Existe t-il des résultats probants ? ‘’Bien entendu, par exemple, les gens de Kahnawake s'identifient à la confédération iroquoise, dont les villages se trouvent encore dans l’État de New York et constituent six (6) nations distinctes : Mohawk, Onondaga, Cayuga, Oneida, Tuscorora et Seneca. Ça ressemble quelque peu au travail de consolidation identitaire que font les numides, aujourd’hui, appelés berbères.’’ 


Que veux-tu dire par la ? Peux-tu préciser ta pensée ?  '’Par le passé,  il y avait 7 villages amérindiens du Bas-Canada, regroupés dans ce qui était dénommé la Fédération des Sept-Feux ou des Sept Nations. Kahnawake est le "chef-lieu" de ce pacte fédératif. Il sert à titre d'organisation politique centrale tout en respectant l'autonomie des communautés alliées.’’
Est-ce que tu penses aux villages de Kabylie … ? ‘‘Elle est intéressante ta question. Non je ne pense pas seulement aux villages de la Kabylie… Mais laisse-moi te dire que je suis toujours contrarié par les propos des personnes qui dés que quelqu’un aborde l’identité se braque sur la Kabylie. Pourtant, la problématique identitaire est encore plus forte chez les autres communautés berbères.’’
Je sens que Le Numide est irrité par ma question. Il se tait, passe la main sur la tête, ferme les yeux quelques trente secondes et les rouvre, me fixe en fronçant les sourcils et me dit ‘’ Puisque tu parles de la Kabylie, il y a un proverbe du Djurdjura qui dit, redoute l’homme noble si tu le traites avec mépris – redoute l’homme vil si tu le traites avec honneur’’
Ferid Chikhi

4 déc. 2009

Un Numide en Amérique du Nord - 24 -

À la rencontre des Mohawks… (1)

Le Numide,  je me rappelle qu’à la fin des années ‘’50’’ et au début des ‘’60’’, comme tous les adolescents de notre âge, tu étais un grand lecteur des ‘’illustrés’’. Récemment encore tu m’as parlé de ta rencontre avec des personnages de ces bandes dessinées. Peux-tu m’en dire plus ?  ‘’Ah ! Ça, c’est vraiment, à quelques éléments prés l’un des rêves d’enfance qui devient réalité. Vois-tu, en 2005, j’ai décidé de me promener dans la région de la Montérégie située au sud-ouest de Montréal, de l’autre côté du fleuve St Laurent. Pas très loin de New York.
Des amis m’avaient parlé du Pow-wow, une fête qui se tient presque toutes les fins de semaines de l’été. C’est une rencontre avec la musique, les danses, les habillements de danse, les aliments et les objets d'artisanat autochtones. C’est un moment de joie aussi bien des locaux que des touristes.

Cette fête a lieu habituellement dans les réserves indiennes partout au Canada. Selon des chefs Mohawks à qui j’ai parlé, les Pow-wow ont pris naissance dans les grandes plaines à la fin du 19e siècle et se tiennent dans les communautés autochtones. Les visiteurs y trouvent la meilleure opportunité d’'apprendre à connaître la vie des amérindiens et de se sensibiliser à leur culture.’’
Qu’as-tu ressenti de particulier lors de cette visite ? 
‘’Tu me disais tout à l’heure que lorsque nous étions tout petits nous lisions des illustrés, ce que sont de nos jours les bandes dessinées. Et, bien, parmi tant d'autres, ma préférence allait pour Blek le Roc. Un géant aux longs cheveux blonds parcourant la forêt. Il portait une veste de fourrure qui dévoilait une musculature impressionnante et un fusil en bandoullière. 

Il avait pour compagnons un jeune nommé Roddy et le professeur Occultis. Maître Connolly, Le chef de la résistance, face à l’oppresseur anglais lui confiait des missions de combattre les tuniques rouges. Tout au long de ses aventures il avait à faire à des indiens. Mohawks, Iroquois, Algonquins, Abénakés, etc.

Sais-tu qu’en arrivant à la réserve de Kahnawake je me suis trouve nez-à-nez avec des personnages de ces illustrés. Je n’en revenais pas. J’étais en extase. C’était fantastique. Ils étaient en tenue d’époque. Colorées, les plumes sur la tête, les Papooses (enfants) étaient là, les Squaws (femmes) aussi, les poneys (chevaux), les wigwams et les tipis (tentes), les totems, les danses, etc. C’était un rêve qui se réalisait.  
Je ne pouvais pas rater l’occasion de parler avec les chefs de ces tribus que j’ai rencontrés dans Blek Le Roc et qui ont participé à animer mon adolescence. A travers cette bande dessinée j’avais vécu en Amérique du Nord avant l’heure et je me voyais, en ce jour de juillet 2005, en train de partager de vrais moments d’histoire avec des chefs amérindiens.’’

Une inspiration profonde suivie d’une expiration et d’un silence termine cette partie du récit. 

Ferid Chikhi

Un Numide en Amérique du Nord - 378

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