14 août 2011

Un Numide en Amérique du Nord - 119 -

Les profils exclus ?!
Le recrutement des immigrants -3-
Au-delà des statistiques et des indicateurs du chômage, les employeurs font les choix qui leur conviennent. Ils préfèrent ouvrir la porte à des profils qu’ils connaissent qu’à ceux qu’ils doivent découvrir. Craignent-ils vraiment l'ouverture des portes de leurs entreprises aux candidats algériens au point de se passer de leurs compétences et de leurs potentiels ? Au regard de l’appréciation que je tire de ma propre expérience la réponse est sans conteste, NON ! Et, pourquoi le seraient-ils ? Bien des réponses se fondent notamment sur quelques cas et sur des préjugés bien ancrées dans la mentalité de beaucoup parmi eux. Il y a certes une méconnaissance des différents paramètres des profils professionnels, des pratiques culturelles et souvent des pratiques cultuelles.
Dans la communauté, il y a ceux qui abondent dans l’hypothèse que les employeurs québécois craignent que l’intégration professionnelle des nouveaux arrivants en provenance d’Algérie ne leur crée des problématiques de relations humaines, d’habitudes de travail et surtout de socialisation. Ils ressentent un fort sentiment de rejet même s’ils ne l’ont pas vécu.
D’aucuns diront qu’il s’agit d’un sentiment de solidarité communautaire. Ils considèrent qu’ils sont victimes des conséquences du 11/9 ; d’autres trouvent que ce sont les contrecoups et les effets des travaux de la commission Bouchard & Taylor, notamment parce que les suites tant attendues concernant les recommandations n’ont jamais été suivies d'effet. Un troisième groupe considère que ce sont malheureusement des séquelles des deux.
Pour les employeurs, la majorité rejettent ces explications et restent sur leur position à savoir que c’est le marché de l’emploi qui régule le recrutement. La compétition, disent-ils, est réelle et au-delà de l’expérience québécoise qu’ils ne trouvent pas chez des candidats algériens c’est aussi leur attitude … elle n’encourage pas les recruteurs à aller de l’avant avec eux.
À suivre    
Ferid Chikhi

7 août 2011

Un Numide en Amérique du Nord - 118 -

Les profils exclus ?!
Le recrutement des immigrants -2-
Des statistiques montrent que dans certaines communautés, plus de 25% des chercheurs d’emplois, parmi ceux qui ont moins de cinq années de présence à Montréal seraient en chômage ou ou occupent des emplois ne répondant pas à leurs attentes. Pourtant des conseillers en emploi - dans les organismes communautaires, les clubs de recherche d’emploi - offrent leurs services en proposant des outils tout à fait appropriés pour l’adéquation profils des candidats et exigences des employeurs et leur ‘’intégration professionnelle’’.
Alors se posent les questions qui fâchent : les employeurs ont-ils vraiment peur des candidats maghrébins au point de les exclure de leur recrutement ? Quelles peuvent être les logiques d’une telle attitude ? Les allégations rapportées çà et là sont-elles validées ? Quelles pourraient être les causes de ce constat ?
Les inventaires chiffrés et les recensements du monde du travail semblent confirmer cet état de fait. Mais ne dit-on pas que l’on peut faire dire une chose et son contraire à des indicateurs pourtant avérés? Qu'est-ce qui démarquent les Algériens des autres candidats aux emplois des entreprises québécoises ? Quelles attitudes, quels comportements, quels profils conviendraient le mieux pour se faire recruter et se maintenir en emploi dans un Québec en pleine mutation économique et socioculturelle? Que faut-il faire pour y remédier ?
Prenant un ancrage dans mon expérience professionnelle et ce que je sais, d’une part des exigences et des attentes des employeurs québécois et d’autre part des profils, des compétences, des qualifications et des expériences des candidats algériens, j’ai tenté à plusieurs reprises - au cours de conférences, d’ateliers de communication interpersonnelle et de discussions avec celles et ceux qui s’intéressent à cette problématique - de répondre à ces  interrogations. J’en livre ci-après quelques éléments de réflexion.
Ferid Chikhi

28 juil. 2011

Un Numide en Amérique du Nord -117-

Les profils exclus ?!
Le recrutement des immigrants - 1 -
La problématique du recrutement de candidats répondant aux critères et aux exigences des employeurs depuis des décennies fait l’objet de réflexions et de recherches par un grand nombre de professionnels, d’experts et de groupes d’analyse et même d'institutions gouvernementales, qui veulent découvrir le meilleur cheminement qui mène à repérer, à s’approprier et garder le plus longtemps possible les meilleurs potentiels.
Les chasseurs de têtes, les spécialistes du dépistage, les recruteurs, les conseillers en main-d’œuvre, et tant d’experts en ressources humaines tentent d’allier des méthodes de prospections, pour certaines en renouvellement permanent, des pratiques diversifiées tant par le processus que par le contenu, des usages et des formules parfois géniales et d’autres sans succès probants, sans pour autant arriver à trouver la recette idoine, celle qui deviendrait la plus rentable.
La psychologie et ses tests comportementaux, la sociologie industrielle et les rapports d’orientation ont été pratiqués, seuls ou ensemble et les résultats progressent avec difficultés. Les bassins de candidats sont multipliés : Les grandes écoles, les universités, les collèges sont investis par les salons de l’emploi. Des bourses sont offertes aux étudiants. Des ponts d’or sont tracés pour les meilleurs, etc. Les techniques de débauchage-embauchage chez les concurrents foisonnent et la mobilité des ressources humaines confrontent leur maintien. Il est vrai que quelques entreprises parmi les plus progressistes réussissent, les autres peinent à atteindre leurs objectifs.  
En Amérique du Nord, pour ce qui nous concerne, les techniques diffèrent d’un pays à l’autre. La technologie avec les banques de curriculum vitae et les moteurs de recherches investissent les départements des ressources humaines mais le recrutement et souvent la rétention des nouvelles recrues restent problématiques.
Au Québec, les pénuries en main d’œuvre professionnelle pour ne pas dire spécialisée deviennent plus cruciales, plus déterminantes. Elles atteignent des seuils critiques. Pourtant, il est dit que l’immigration est l’une des pistes à suivre. Chaque année, des immigrants professionnels arrivent par milliers. Un grand nombre parvient à se trouver ‘’la job’’ convoitée avant leur arrivée. Les autres peinent à intégrer un marché du travail en forme d’entonnoir ; plus sélectif il est perçu comme discriminatoire. .
À suivre
Ferid Chikhi

Un Numide en Amérique du Nord - 377

Le Revenant : la société kabyle du temps des Ottomans et des Espagnols Un village de Kabylie. D. R. Par Ferid Racim Chikhi  – Le 27 janvier ...