29 mars 2012

Un Numide en Amérique du Nord - 143-

La Numidité une naissance toujours renouvelée -1-
 J’ai déjà évoqué les guides qui nous formulaient des  recommandations pour notre descente en rafting d’un point de la rivière rouge à un autre situé quelques kilomètres plus loin. Ils nous invitaient à porter un gilet de sauvetage, des espadrilles et ils nous dispensaient quelques rudiments de flottaison du genre ‘’recroquevillez-vous, comme l’est le bébé dans le ventre de sa mère, position fœtale ! Vous devez savoir nager !‘’. Sur le moment une question m’était venue à l’esprit mais je l’ai vite évacuée tant elle me paraissait déraisonnable : comment peut-on à la fois se recroqueviller en position fœtale et nager ?
À vrai dire, lors de cette petite formation, j’ai intégré le conseil segment par segment, tenant compte de ce que les guides nous avaient dit auparavant ‘’si le radeau se renverse agissez comme on vous le dit en ce moment et tout se passera bien’’. En fait, ils auraient du exiger que ceux qui veulent faire cette activité doivent savoir nager et si le radeau se renverse, il faut d’abord se recroqueviller pour remonter à la surface grâce au gilet de sauvetage et ensuite nager.
Ce n’est que plus tard que je fis le lien entre la position fœtale et la natation. J’ai toujours intégré le concept de la natation comme étant d’abord et avant tout celui de savoir flotter, de savoir se tenir dans l’eau mais la tête en dehors, de nous mouvoir vers l’avant.
Nous savons que nous venons au monde, après avoir baigné dans un monde clos contenant un peu de liquide. Nous avons tous flotté dans le ventre de nos mères mais sans en sortir jusqu’à l’heureuse bienvenue. Nous nous dégageons d’un espace fermé où nous étions immergés en toute sécurité. Nous vivons à notre naissance notre premier déracinement. Nous nous extrayons pour évoluer vers un monde d’incertitudes et de risques que nous sommes loin de pouvoir évaluer, apprécier et anticiper.
Ferid Chikhi

16 mars 2012

Un Numide en Amérique du Nord - 142 -

Qu’est ce que le risque, qu’est ce que l’incertitude ? -4-
‘’Numidité’’ V/o Déracinements
Amélie Notomb est une auteure Belge prolifique, née au Japon qu’elle a du quitter pour se rendre en Chine.  Elle dit à ce sujet  qu’’’elle quitte le  pays de la beauté pour se rendre à celui de la laideur’’. Je ne saurais en dire autant de l’Algérie et du Canada – les deux pays sont magnifiques - mais dans les faits autant pour elle que pour moi, le début d’un exil c’est aussi celui d'une incertitude.
La différence entre les deux, parce qu’il est bien entendu qu’il en existe au moins une, et seulement à ce niveau de l’expérience de vie, réside d’une part, dans le fait que pour elle, il s’agissait de subir les déplacements professionnels de son père, diplomate de fonction, elle décrit cette ‘’Numidité’’ comme autant de déracinements successifs qu’elle qualifie de  ‘’nomadisme culturel qui décuple sa curiosité et renforce sa précocité’’, et à ce stade de la réflexion il importe aussi de souligner que ses besoins ne sont pas les miens ; d'autre part en ce qui me concerne, il s’agit d’une autre sédentarité différente de celle que j’ai connue par le passé qui était bornée par des lois, des principes, des règles et des références qui empêchaient toute évolution, tout progrès, toute autonomie spontanée et innée. Un cadre de références sclérosant et rebutant.
Ma nouvelle sédentarité est sans frontières. Elle se décline selon une conception ‘’Khaldounienne’’ des temps modernes, c'est-à-dire, à quelques éléments près, c'est à dire la poursuite de la recherche d’un espace de liberté et d’une mobilité selon mon bon vouloir sans contrainte d’aucune sorte dans un espace d'évolution, de progression et d’accroissement sans limitations.
Dés lors, je n’ai plus pensé que ma perception ou ma propre conception du risque pouvait être à la fois entravée et amplifiée par des facteurs subjectifs donc humains et même culturels ou conjoncturels. C’est en vivant ces deux expériences de sports extrêmes que sont le rafting et le traineau à chiens que j’ai fais un parallèle avec certains évènements du passé, le mien et celui de mes proches.
J’ai le souvenir de cette insouciance que nous affichions et que d’autres qualifiaient de désintéressement ; il s’agissait plus d’un entrain, d’un enthousiasme perceptible sans que cela ne soit une passion.  Une chose est certaine c’est que nous nous assurions que cela nous convenait, nous plaisait, nous satisfaisait et même nous contentait. On appelait cela l’insouciance enfantine. Pourtant j’en conviens c’était dans beaucoup de cas risqué et incertain. 
Ferid Chikhi

Un Numide en Amérique du Nord - 378

  Pour un Québec émancipé et indépendant ! La société des Québécois et les Sociétés d’immigrants !? Depuis quelques mois, les discussions vo...