7 sept. 2012

Un Numide en Amérique du Nord - 164 -

Législatives au Québec - 2012 
Leçon d'une élection en 10 points.
Le projet de souveraineté porté par Mme Marois et les candidats péquistes lors des joutes électorales provinciales, en ce mois d'août/septembre 2012, n'a finalement pas eu l'aboutissement souhaité, un vote majoritaire pour le Parti Québécois.
À présent que le rideau sur la scène - 1 - et l'acte - 1 - de la campagne électorale est baissé, il importe d'une part de panser les blessures de celles et de ceux qui n'ont pas gagné la confiance des électeurs qu'ils soient Libéraux, Péquistes, Caquistes ou solidaires et d'autre part de laisser sécher les larmes de joie de celles et de ceux qui ont réussi l'examen de passage.
Les faits saillants sont souvent parlants et significatifs disent les politologues, les spécialistes et les observateurs avertis. Prenons quelques-uns que je classe parmi les dix plus novateurs générés par cette campagne électorale.
1.  L'Attentat qui vraisemblablement avait pour cible la vainqueur de ces législatives et qui s'est terminé par un mort, un blessé et un trauma béant dans la démocratie Québécoise incitera sans aucun doute les principaux concernés à revoir en premier lieu la sécurité des élus et la sureté de l'environnement ambiant dans lequel ils baignent. Le fondement même d'une telle sécurité exige que la violence, qu'elle soit le fait d'un acte isolé ou d'un groupe organisé, soit bannie. Mais en tout état de cause cet acte donne à réfléchir.  
2.  Pour la première fois depuis que les femmes québécoises ont obtenu le droit de voter le 25 avril 1940, c'est une femme, chef de parti, qui est élue Première Ministre de la Province. 
3.  Ces élections voient aussi la consécration d'un jeune, Léo Bureau Blouin, devenu, à force de persévérance et de détermination dans la mobilisation des forces vives de la jeunesse québécoise, le plus jeune parlementaire de l'histoire de la province. Leader talentueux parmi ceux du mouvement estudiantin, il a su se tailler une place solide dans une forteresse libérale face à un ténor de cette mouvance.  LBB a avec ses coreligionnaires réveillé la société québécoise et la sortie de sa somnolence. 
4.  C'était devenu quasiment la nécessité du moment que de voir, après sa belle prestation, lors du 1er débat des chefs, la féministe Françoise David se faire élire dans son quartier contre un adversaire solide du Parti Québécois qui aspirait à un autre mandat. Le score final a été sans appel.
5.  Nicolas Girard et Djemila Benhabib, pour ne citer que ces deux candidats, ont été défaits. Leur parcours inhabituels font de l’une et de l’autre deux éléments essentiels de la configuration nouvelle que le PQ voudra se donner en perspective des prochaines échéances qui, selon toute vraisemblance, se tiendront à moyen terme.
6.  La non élection du Premier ministre sortant dans son propre conté pourrait être interprétée comme la réponse donnée à son arrogance et à son obstination par une population excédée et offusquée par les présomptions de corruption qui minaient son gouvernement.
7.  Le taux de participation lors de cette élection a été, selon le DGE, de 74,64 % et 54 042 bulletins ont été rejetés.  Il y avait 5.919.778 personnes inscrites sur la liste électorale pour l'élection, ce qui donne 4.146.798 citoyens qui se sont exprimés. Une force démocratique qu'il faudra considérer avec une attention particulière lors des prochaines échéances.
8.  Alors que 14 anciens députés ne ses sont pas représentés, tous les transfuges des vieux partis vers la Coalition Avenir Québec (CAQ) n'ont pas été réélus. C'est là un facteur - celui de la fidélité aux convictions - que les électeurs apprécient différemment. Gare aux prochains!
9.  Les grandes idées des programmes électoraux des partis en lice ne seront pas réalisés notamment la souveraineté et la charte de la laïcité par le PQ, la création des 250.000 emplois par le PLQ, la suppression des commissions scolaires et de l'agence de la santé par la CAQ, la gratuité de l'éducation nationale et l'élimination de la suprématie de la Loi sur les mines par QS.
10.  Enfin deux autres éléments ont retenu mon attention, le premier est celui de la place des grands titres de la presse écrite et des médias audio-visuels de la province. Les uns comme les autres n'ont eu de cesse à délivrer des messages à forte connotation fédéraliste, ce qui a sans aucun doute influé sur les suffrages exprimés. La subjectivité était non seulement avérée par les éléments d'analyse et les commentaires servis sur les différents plateaux et aux différents micros, notamment autour des sondages, mais il y avait le contenu des messages totalement orientés et brillant par leur uniformité. Il n'est pas question ici des médias du Reste Of Canada.
Le second paramètre est que la disparition du Bloc Québécois a laissé la porte grande ouverte aux fédéralistes de tous bords. Leur travail de sape, presque imperceptible, de tout ce qui était porteur de souveraineté a permis aux libéraux de la Province de garder 50 sièges.  
Le paysage politique au Québec est en transition depuis le 04 septembre 2012. Les paramètres de ce changement sont perçus différemment. Ils balisent la voie à suivre par celles et à ceux qui ont une vision d'un Québec à plusieurs  facettes et, il ne saurait en être autrement.
Ferid Chikhi
http://www.vigile.net/Scene-1-Acte-2-Lecon-d-une

3 sept. 2012

Un Numide en Amérique du Nord - 163 -

Législatives - Québec - Canada – Septembre 2012.
Qui a peur de la souveraineté du Québec ?
Lettre à Mme Petrowsky de La Presse
Madame,
C’est avec un réel plaisir que j’ai lu et relu votre article publié dans la PRESSE intitulé «Comme une seule femme» que vous terminez par «comme une femme seule» et c’est malheureusement ce que je constate.
Encouragée par votre article,  je me suis rendue  au rassemblement du PQ à Montréal. Sincèrement,  je pensais trouver une grande partie des femmes citées dans votre article.
Force est de constater que seules mesdames «courage» Denise Filiatrault et Julie Snyder ont répondu présentes. Toutes ces grandes féministes étaient absentes.
Certes Mme Marois n’est pas parfaite.
Mais Monsieur Charest est-il parfait ?
Qui peut jurer que monsieur Legault, sorti tout droit du chapeau du prestidigitateur Desmarais, n’a commis aucune erreur durant sa carrière politique ?
J’ai cherché vainement  toutes  «ces  femmes»  qui sont, comme vous  l'écrivez, le symbole même d'une émancipation visible et concrète telles que Marie-France Bazzo, Denise Robert, Lorraine Pintal, Marie Laberge mais surtout Denise Bombardier.
Pourquoi  Denise Bombardier ?
Denise Bombardier est entrée dans ma vie par le petit écran,  alors que je vivais encore en Algérie et que l’’islamisme n’était pas né. Elle était l’invitée  de Bernard Pivot à son émission «Apostrophe».
J’étais admirative de cette femme fière d’être québécoise francophone et scandalisée, à juste titre, d’avoir été servie en anglais sur un vol d’Air France pour Paris.
C’est grâce à l’enthousiasme de cette femme pour cette noble et juste cause que j’appris la menace qui pesait  sur la langue de Molière  dans ce gouffre anglophone. C’est pourquoi je m’attendais à la voir, à la lire plus que toute autre femme afin de soutenir la loi 101.
Mais, surtout, je  n’oublie pas  que c’est elle aussi qui dans les médias a dénoncé, le 16 avril 2010, et avec raison,  la venue de Tarik Ramadan en déclarant à Paul Arcand sur 98,5 :
 « La situation a changé en peu d’années. La réaction des Québécois existe alors qu’avant, on a reçu Mr Ramadan avec le tapis rouge, et dans le silence total de la part des musulmans. Et là, il y a des musulmans courageux qui viennent dire ce que Mr Ramadan représente véritablement. Sous des dehors extrêmement sexy et sophistiqués, sa pensée nous ramène à des années-lumière de la société dans laquelle on veut vivre aujourd’hui. Les Québécois sont très sensibles maintenant, ils sont très attentifs à ces mouvements, alors qu’avant on était naïfs. C’est un bon coup pour nous. Voilà du progrès ! ».
Aussi, je me rappelle avoir lu, avec un grand intérêt,  son article sur la menace islamiste publié dans « Le Devoir du 28 janvier 2010.  En voici quelques extraits.
«L’arriération  culturelle existe, et la burqa, le niqab et les autres déguisements pour cacher la femme totalement ou en partie en sont l’expression.»
«Le voile intégral est un pur produit de ce courant le plus extrémiste de l'islam, celui-là même qui contient les djihadistes qui, à l'image d'al-Qaïda, prônent la violence contre les mécréants que nous sommes tous à leurs yeux, nous les Occidentaux.»
«Savez-vous, monsieur le premier ministre Jean Charest, qu'il vous faudra bien aussi, au nom du peuple que vous représentez, dire haut et fort que la présence de ces fantômes n'est pas requise dans nos établissements publics, écoles, ministères, hôpitaux ?»
«Celui qui se rêve premier ministre du Canada en s'opposant à l'interdiction de la burqa chez nous tente sans doute de se faire du capital électoral, ce qui serait honteux. Mais s'il croit vraiment que cet accoutrement est un signe religieux plutôt que belliqueux, on doit s'interroger sur son jugement et sur sa clairvoyance. En fait, il n'est pas seul. A-t-on oublié le mouvement qui a failli imposer la charia en Ontario ?»
«Tant que les fondamentalistes religieux débarqués chez nous, attirés par la Charte élastique des droits de la personne, la jurisprudence de nos tribunaux et un multiculturalisme créé d'abord pour briser le concept des deux nations fondatrices du Canada, trouveront une démocratie ouverte, ils n'auront de cesse de mener leur combat pour imposer leurs pratiques. Les sanglots de l'homme blanc sont à ce point intarissables qu'ils l'étouffent de culpabilité.»
C’est pourquoi plus que toute autre femme,  je m’attendais à ce qu’elle soutienne toutes ces musulmanes et tous ces musulmans «courageux» qui voient dans la charte de la laïcité une protection contre les dérives islamistes.
Qui a peur de la souveraineté du Québec ?
Aucune raison n’a fait sortir madame Denise Bombardier de son mutisme pour soutenir la seule femme qui au risque de perdre des votes n’a pas hésité à inscrire ces valeurs dans le programme de son parti. 
Tous les médias lui sont tombés dessus, tous les autres candidats l'ont dénoncée pensant ainsi récupérer le vote islamiste comme si cette tendance était importante parmi les musulmans sans compter les laïcs. (Voir les statistiques)  
Je refuse de croire que madame Bombardier ait changé d’idée sur l'idéologie islamiste.
Pourtant, nous musulmans laïcs et «courageux» attendons un soutien franc et sincère quant à ces questions cruciales qui risquent de diviser notre société.
Madame Denise Bombardier ne sait-elle pas que Tarik Ramadan sera à Montréal le 3 septembre 2012,  c’est-à-dire la veille des élections provinciales ?  Il est l’invité de deux associations islamistes : M.A.C et Présence Musulmane.
Ce suisse viendra nous parler de paix et  notre printemps érable… Nous mettra-t-il en garde contre la charte de la laïcité ou dénoncera-t-il les crimes islamistes du printemps arabe commis contre les femmes, contre la culture et les libres penseurs, contre les laïcs et les intellectuels progressistes, commis contre les homosexuels et la VIE, contre la liberté et ... la liste est trop  longue malheureusement.
Je rappellerai à toutes celles et à tous ceux qui ont grimpé aux rideaux lors des dernières venues de Tarik Ramadan, que ce dernier n’a pas évolué quant aux droits des femmes et des homosexuels sans oublier son attachement à l’idéologie des frères musulmans.
La peur de la souveraineté serait-elle plus importante que les droits des femmes et le droit à l’émancipation ?
La peur de la souveraineté nous rendrait-elle amnésiques au point de balayer de nos mémoires  tous ces crimes commis et expliqués  au nom du multiculturalisme et justifiés par  la laïcité ouverte ?
La peur de la souveraineté nous rendrait-elle amnésiques au point de nous faire oublier nos idéaux ?
La peur de la souveraineté nous rendrait-elle amnésiques au point de nous faire oublier  le combat de nos ainés pour les  valeurs universelles qui sont les fondements de toute société moderne ?
La peur de la souveraineté nous rendrait-elle amnésiques au point de nous faire oublier que nous sommes avant tout des FEMMES ?
Merci madame Petrowski de rester FEMME avant tout.
Merci madame Petrowski de nous rappeler à la triste réalité.
Une musulmane révoltée par ce silence assourdissant.
Leila. L. C.

31 août 2012

Un Numide en Amérique du Nord - 162-

Gouvernement Péquiste et fédération des souverainistes
J (–) 04 des législatives Québécoises
Québec - Canada - Aout 2012.
Dans mes conversations, avec des amis et autres relations, j'ai mis de l'avant quelques-unes de mes observations et remarques au sujet du déroulement de la campagne électorale en cours pour les législatives québécoises du 04 septembre 2012. Certains parmi eux m'ont demandé de préciser pourquoi je ne suis pas favorable à un changement radical afin de donner la chance à des nouveaux partis ou à ceux qui n'ont jamais exercé le pouvoir. En quelques mots voici quelques éléments de réponse.
Si ça ne tenait qu’à moi ou que mon vote pouvait influer en quoi que ce soit sur le choix des électeurs j’opterais pour la première hypothèse en l’offrant au parti qui peut faire la différence. Ça serait au Parti Québécois à qui je redonnerai la chance avec une majorité confortable. Cela me parait plus approprié que de l’accorder à un jeune parti de la même mouvance. Loin de moi l’idée de minimiser l’apport des candidats en lice mais la gouvernance exige des compétences et une expérience non seulement individuelles mais aussi de groupe. Elle fait aussi référence à une histoire collective unificatrice, comprise et portée par la majorité. Ce qui est communément qualifié de société distincte.
Excluant le maintien du gouvernement libéral, la perspective du changement majeur et radical qui consiste à porter au pouvoir Québec Solidaire (QS) avec comme opposition officielle Option Nationale (ON) pourrait constituer une troisième voie, mais elle est à l’extrême et les risques sont incalculables. La démarche de QS pour l’affirmation de la souveraineté est sous tendue par l’organisation d’une constituante. Une utopie parmi tant d’autres annoncées par ce parti. C’est peut être pour cette raison que les libéraux ne tarissent pas d’éloge à l’égard de la coporte parole de ce parti.
Je considère que le choix des électeurs façonnera pour longtemps l’avenir du Québec, j’en suis convaincu parce que le changement est une exigence qui évite la stagnation et la régression. Certains,  m'ont dit que c’est une lapalissade. Oui ! C’en est une, mais elle est, à mon sens universelle, et j'ajoute que ce sont les Québécois qui l’appellent de toutes leurs forces.
Alors il reste, de deux choses l’une, ou le Parti Québécois avec à sa tête une femme - Pauline Marois - et des jeunes comme Léo Blouin - réussit l’examen de passage - son dernier avant sa mise au placard - de ces élections qui devraient, selon toute vraisemblance, le porter au pouvoir avec tous les souverainistes : gouvernement et opposition officielle, ou c’est l’échec avant l’heure et c’est les libéraux qui seront maintenus et portés à la barre avec une opposition officielle néolibérale, la réciproque pouvant se vérifier. Le Québec est donc à un tournant décisif de son histoire.
La perspective d’un PQ majoritaire a l’avantage de l’inviter en un seul mandat à prouver le bien fondé de sa politique en unifiant les rangs de souverainistes dans la perspective d’un référendum.
Alors, patientons, le 04 septembre c’est là ...  
Ferid Chikhi
PS : De mémoire, il n’y a qu’une seule révolution ’’tranquille’’ avec des caractéristiques sociales fortes, qui en une décennie a réussi à atteindre ses objectifs, c’est celle de la Pologne avec Lech Valesa et Anna Walentynowicz qui ont fondé Solidarność.
Longueuil le 30 août 2012.

Un Numide en Amérique du Nord - 378

  Pour un Québec émancipé et indépendant ! La société des Québécois et les Sociétés d’immigrants !? Depuis quelques mois, les discussions vo...