1 avr. 2014

Un Numide en Amérique du Nord - 213 -

Québec : Le monde de l'information à la sauce États-unième -2 -
Tout en réfléchissant à ce que je pourrais en dire, aujourd’hui, que je vis en Amérique du Nord, depuis presque une quinzaine d’années, j’ai été amené à examiner et à commenter la tournure que prend la politique au Québec avec la dernière campagne électorale des législatives qui porté le Parti Québécois à gouverner en minoritaire la Province et celle qui se tiendra le 07 avril 2014.
Bien qu’elle tire à sa fin et que le mois d’avril frappe à la porte d’un nouveau gouvernement, les débats sur le moindre mot, le moindre rictus, la moindre information sur le passé, le présent et le futur, le tout petit geste des candidates et des candidats du Parti Québécois, sont scrutés à la loupe non pas et seulement par les adversaires, ce qui est de bonne guerre, mais surtout par des journalistes qui ne font plus dans la simple information tout en se lançant dans un décryptage sans fin et… sans règles mais sans nouveauté pour l’auditeur, le téléspectateur ou le lecteur. Bien entendu les autres prétendants à la gouvernance législative ne sont pas épargnés, notamment pour certains libéraux. Toutefois, ces derniers semblent être habitués à cibler leurs opposants en servant non pas et seulement des flèches empoisonnées mais des missiles qui souvent font mouche.
De leur côté les spécialistes, politologues et autres universitaires habitués à être sollicités lors de telles campagnes électorales ont été, à deux ou trois exceptions près, débarqués ou ignorés. C’est dire combien je ne trouve plus le commentaire, l’éditorial, l’analyse, l’écrit journalistique objectif, raisonnable, impartial, désintéressé et je n’oserai même pas dire ‘’intègre’’ tant ils sont colorés de parti pris et de partisannerie, comme si tous ces porteurs de nouvelles appartenaient à la seule droite néo libérale.
A titre indicatif, selon un sondage CROP - La Presse (connus pour leur proximité fédéraliste), publié le 18 mars 2014 et portant  sur les intentions de votes des électeurs, faisait ressortir que le candidat libéral était en avance de sept points. Et c’est le début de la déferlante… des commentaires les uns plus vicieux, plus démagogiques, plus  immoraux… plus médiocres… plus  corrompus que les autres sont diffusés en boucle sur toutes les chaînes de la province et du reste du Canada. Je n’exclue point la publication d’autres sondages mettant de l’avant l’avancée des libéraux. Bien entendu, quelques commentateurs et autres animateurs d’émissions de nouvelles ont tenté de rester neutres mais dans l’ensemble le parti pris était évident, visible et flagrant.  De fait, même si le téléspectateur, l’auditeur, le lecteur… soumis à ce battage médiatique n’est pas dupe, il donne pourtant l’impression d’avaler tout ce qui lui est servi… Si j’ajoute l’usage des technologies de l’information par les réseaux sociaux… des indicateurs anodins finissent par impressionner et par convertir le plus sceptique.
Des plaintes des consommateurs ont été adressées aux ombudsmans et aux commissaires à l’éthique, aux directions des rédactions pour reprocher leur parti pris, mais ce sont des réponses toutes faites - soulignant que tout était en règle étaient reçues par le citoyen. Cela a été mon cas pour une réclamation que j’ai adressée à Radio-Canada. 
Pour en revenir à ma perception de la pensée unique, je considère que la dérision suffit un temps mais pas tout le temps. Il y a aussi la raison qui s’impose. À mon avis, quelque chose de plus conforme dans le monde politique crée l’espace nécessaire et suffisant pour implanter la pensée unique qui regroupe les idées auxquelles doivent se conformer les citoyens au sens large du terme. Un cadre de référence conçu par les idéologues ‘’d’un certain État’’ et duquel personne ne peut déroger ; le faire – déroger du cadre de référence - c’est s’exposer à être qualifié d’inconstant, de fluctuant, d’indécis à l’égard de cette pensée supposée être celle de la majorité alors qu’elle n’est que celle d’une minorité qui détient le pouvoir.
Ce qui extraordinaire c’est qu’elle arrive à en faire la pensée de tous. Ailleurs il serait question de propagande, ici ce n’est pas le cas. Pourtant, dans son ouvrage ‘’La propagande nouvelle force politique’’, Jacques Driencourt, nous dit ‘’Le règne de la Propagande au XXème siècle repose
autant sur ces instruments inventés parla science, qu’il est motivé par l’atmosphère générale d’irréalité dans laquelle baigne l’humanité. C’est dire que l’imprimé, le cinéma ou la radio (et aujourd’hui, que nous sommes passés au XXIème siècle, les technologies de l’information) découvertes du monde moderne, ne font que renforcer, amplifier et étendre une action qui a toujours existé justement par le fait qu’elle est le corollaire inévitable de ces activités naturelles de l’homme que sont la pensée, la parole…).
Elle est celle de la puissance d’un groupe, du pouvoir en place, de l’institution étatique, centralisante et centralisatrice, celle de l’Empire ou d’un empire, etc. Elle préconise que c’est l’intérêt général qui prime l’intérêt individuel, mais elle met de l’avant la liberté individuelle. Et elle est qualifié de démocratique dés lors qu’elle serait celle de la majorité. Sauf, qu'elle ne sert pas le projet de société que les plus éclairés souhaitent pour leur pays. 
À suivre
Ferid Chikhi

29 mars 2014

Un Numide en Amérique du Nord - 212 -

Québec : Le formatage de la pensée unique par
Le message unique
Quelques années après mon installation au Québec et avant de devenir citoyen Canadien, j’étais enthousiaste à la seule idée que ce que je voyais à la télévision, ce que j’écoutais à la radio et ce que je lisais dans la presse écrite ne relevait point de la langue de bois et que la diversité et je dirais la pluralité des pensées, des idées, des opinions, etc. grâce aux supports de grands médias étaient assurée et assumée. Je le pensais intrinsèquement et fondamentalement. Mais au lendemain des travaux de la Commission Bouchard & Taylor, créée par le Parti Libéral provincial pour baliser les accommodements religieux dits raisonnables, j’avoue être revenu de loin.
En fait je m'étais rendu compte que la quasi majorité des journalistes, les animateurs des débats, les chroniqueurs, les éditorialistes - qu’ils appartiennent aux grands groupes tels que Quebecor, Gesca, Cogeco, Radio Canada et CBC, la division de Bell Media avec entre autres CTV propriété de BCE Inc. (côté en bourse), la plus grande compagnie de communications du Canada - parlaient le même langage informationnel et communicationnel et je trouvais cela normal sachant qu’ils ont été formés à la même pensée et la même école de journalisme.
La variété et la diversité des émissions et des écrits proposées par les uns et les autres disaient la même chose à quelques exceptions près mais dans une forme qui diffère selon que l’on soit vu, lu et écouté d’un océan à l’autre, sur le continent nord américain pour les supports en anglais ou tout simplement provincial dans l’espace strictement québécois. ‘’Du vernis à ongle’’ pour reprendre une expression de mon défunt ami Mohamed Abderrahmani, à qui soit dit en passant je rends un vibrant hommage pour son courage; lâchement assassiné par les hordes islamistes il était  à l’époque directeur de la publication El Moudjahid.  
Pour revenir à mon propos, mon étonnement venait du fait que la diversité des programmes d’informations, de variétés et de loisirs est telle que personne ne devrait s’ennuyer. Si j’y ajoute les chaînes Étatsuniennes ça devient un monde abyssal de médias, etc.  C’est dire que le croisement des diffusions venant du Sud (USA) ou de l’Ouest Canadien tous deux anglophones ne laisse aucune chance aux médias francophones de dominer même dans l’espace censé être le leur. Alors, selon mes observations les faiseurs d’opinion, les commentateurs, les analystes, les… ne peuvent que tenter de s’ajuster, de s’adapter et d’imiter les auteurs de l’envahissement anglophone à défaut de les contrer par le contenu des programmes. Je dois souligner que seuls les caricaturistes restent près de leur art et disent la vérité. 
Mieux encore, au fur et à mesure que les semaines et les mois passaient j’observais des faits, des évènements, des attitudes et des comportements qui m’interpellaient et qui finirent par se transformer en questionnements de fond. Par exemple, le dimanche 12 juin 2005,  j’ai été à la fois surpris et choqué de faire une centaine de mètres à côté d’une douzaine d’Ontariens, tous couverts d’imperméables jaunes, un gobelet en carton de Tim Horton’s à la main. Ils se dirigeant visiblement vers le métro Berri UQAM, pour se rendre au circuit où aller se dérouler le Grand Prix du Canada de Formule 1.
Après un moment d’étonnement, ma femme et moi, échangeâmes non seulement des regards mais aussi quelques propos tout en exprimant nos points de vues sur ce que disaient les Étatsuniens sur les athlètes Allemands de l’Est, Soviétiques et tous les autres des pays dits communistes, lors des jeux olympiques; ceux-ci portaient les mêmes survêtements, chantaient l’Internationale Socialiste et rafler les médailles d’or et d’argent. Je résumerais ça en ce qui suit : Ils sont habillés de la même façon ils pensent de la même manière, ils gagnent leurs médailles parce qu’ils sont dopés. Ça c’est le fruit de la Pensée Unique, celle du socialisme et du Parti Unique, nous n’en voulons pas.    
Ça me rappelait aussi qu’en Algérie au lendemain de l’indépendance (juillet 1962) et le ‘’Sursaut révolutionnaire’’ (juin 1965) le socialisme a été choisi comme idéologie de gouvernance. Le Front de Libération Nationale (FLN) est devenu Parti Unique ce qui a engendré la Pensée Unique, la Presse Unique, etc. et gare à celui qui sort du cadre de référence unique.
Récemment sur un réseau socioprofessionnel la question de la pensée unique a été abordée et à fait l’objet de divers échanges portant sur sa définition, sa portée, ses effets, etc. sur le citoyen et toute la société. J’ai souri à l’idée d’en débattre. J’ai proposé de commencer en partant de la dérision en suggérant que ‘C'est celle de quelqu'un qui parle pendant que les autres hochent leurs têtes de haut vers le bas ! Quant il finit de l'exprimer les autres continuent de hocher leurs têtes’’. J’ai commencé par la dérision parce que j’anticipais qu’à un moment ou à un autre certains des commentateurs emprunteraient les chemins de la philosophie, d’autres ceux de la sociologie, etc.
À suivre
Ferid Chikhi

Un Numide en Amérique du Nord - 378

  Pour un Québec émancipé et indépendant ! La société des Québécois et les Sociétés d’immigrants !? Depuis quelques mois, les discussions vo...