25 déc. 2014

Un Numide en Amérique du Nord - 230 -

Un retour aux sources... Plusieurs sociétés qui s’entrecroisent …?
Un scaphandrier pour se prémunir…
Des effets du choc du retour !? Il est s’avéré selon mon entendement, mon discernement ou encore
ma capacité de jugement situationnel, comme par nécessité plus que par obligation, que je me suis prémuni mentalement et je me suis paré d’une protection à la mesure de mon état général que ce soit au plan psychique ou physique. J’ai emprunté à la plongée sous-marine et comme un plongeur qui se prépare à descendre au plus profondément de l’océan, je me suis positionné en apnée volontaire. J’ai enfilé une combinaison et me suis glissé dans un scaphandrier.
Oui ! J’ai vu le nombre disproportionné de véhicules et, je me suis demandé comment en est-on arrivé à importer autant de voitures de toutes les marques et de tous les pays ? Malgré les explications d’Abdenour... je suis resté dubitatif et la question est restée sans réponse…
Oui ! J’ai observé la circulation anarchique et, je me suis questionné, par exemple, sur ce besoin ‘’immature’’ qu’ont les conducteurs de klaxonner pour un rien… il suffit que celui qui est devant mette son clignotant et les klaxons se font entendre ; il suffit que celui qui est à côté ralentisse pour saluer quelqu’un sur le trottoir et les klaxons se font entendre ; il suffit que celui qui est derrière s’avance trop et la symphonie se poursuit comme si le moment de silence en faisait partie...
Oui ! Je me suis questionné sur les risques d’accidents matériels et corporels ainsi que les traumas, conséquences inévitables de la conduite sans respect du code de la route et particulièrement de la
signalisation, combien même celle-ci est presqu’inexistante ?  Là aussi je n’ai pas eu de réponse…
Oui ! J’ai constaté que des routes nouvelles, des contournements, des rocades ont été aménagés ainsi que différents évitements et autres déviations. Pourtant, la circulation non seulement des personnes mais aussi des véhicules est intense, dense et très anarchique. Souvent, je me suis trouvé devant un point d’interrogation…
Oui ! J’ai vu du monde, des gens, des personnes allant et venant dans tous les sens. Je me suis demandé : si toute cette foule est dans la rue alors, qui est au travail ? S’agit-il d’un absentéisme qui ne dit pas son nom ou d’un chômage latent est ingérable ? J’ai trouvé une partie de la réponse lorsque je me suis rendu, avec mon frère Ahmed, dans un Centre des Chèques Postaux (CCP) pour y retirer de l’argent… l’agence est répartie en deux espaces ; l’un derrière lequel se trouvent les employés ; je vois plus de femmes que d’hommes et beaucoup plus de femmes en hijab que de femmes dévoilées ; le second espace est celui réservé à la clientèle, la majorité est assise sur des sièges en métal.
Des hommes et des femmes. Même image que la précédente. Des femmes en hijab, d’autres sans hijab. Les unes comme les autres, sont soit seules soit accompagnées. Des hommes, jeunes et vieux. Plusieurs sociétés qui s'entrecroisent et se mêlent les unes aux autres, d'où une certaine compromission pour ne pas dire une altération de la proximité sociale. Les employés s’affairent à répondre aux demandes des clients… dépôts ou retraits, remises de chèques, de carnet d’épargne… etc.
Je prends un ticket… numéro 142. Sur l’écran, placé en dessus des employés face aux clients, c’est le numéro 79 qui est annoncé. Huit guichets de service. Ahmed, m’invite à être patient, ça va vite, me rassure t’il.
Vingt-deux minutes d’attente. Sept minutes pour réaliser l’opération. Ça  travaille ! Je respire un bon coup et je constate avec satisfaction que le scaphandrier joue pleinement son rôle.
Nous sortons de l’agence des chèques postaux. La rue Ferhat Boussaad (ex. Meissonnier) est noire de monde. Des cris, des discussions, des appels, des regards fuyants, des regards qui vous transpercent. Des femmes voilées et d’autres en hijab, d’autres sans rien sur la tête, en pantalons ou en jupes et les couleurs sont plutôt dans le sombre, pas trop de teintes. Des jeunes proposent à même le sol divers produits… cigarettes, lunettes de soleil, soutiens gorges, bas, tissus variés, dentifrices… cellulaires, tablettes… un bazar à ciel ouvert dans une ruelle squattée par tous ce beau monde. La circulation de quelques voitures relève du défi pour les conducteurs qui s’y aventurent. À 05 km à l’Heure et souvent un arrêt total le temps que les piétons daignent livrer le passage pour quelques mètres supplémentaires.   
À Suivre
Ferid Chikhi

21 déc. 2014

Un Numide en Amérique du Nord - 229 -

Un retour aux sources... Qu’en est-il du choc …?
Je me souviens de quelques théories énoncées au cours d’une causerie à laquelle j’avais participé en 2002 et qui avait pour intitulé : 
Les chocs culturels et leurs effets sur les immigrants. Il était surtout question des problématiques ressenties et des perceptions des nouveaux arrivants dans un pays comme le Canada. Une courbe de progression présentée par l’animatrice principale montrait les cycles et les différentes étapes par lesquels passe chaque immigrant depuis le moment où il prend la décision de changer de pays jusqu’à, au moins, 6 mois après son arrivée dans le pays d’accueil et son premier retour au pays d’origine.
Il était aussi question de périodes et de phases d’acquisitions, d’assimilations, d’appropriations, d’appréciations, de compréhensions, discernements, etc. Ces étapes étaient qualifiées de chocs – de l’arrivée, de l’insertion socioprofessionnelle, de l’intégration culturelle et bien après lors d’une expérience passée dans la ville de Québec j’avais ajouté le choc thermique - ressentis chaque fois qu’un nouveau facteur est vu, perçu et maîtrisé ou rejeté par le nouvel arrivant. Il y avait aussi ce concept qui consistait à avertir sur ‘’le choc du retour’’.
Faire le deuil du passé…
C’est ce qu’on appelle un nouveau concept et je l’ai, un peu décortiqué à ma manière selon mon savoir et mes connaissances et ce que j’ai distingué des expériences vécues par des amis, des proches et même des inconnus devenus des relations et qui ont bien voulu me faire part de leurs pratiques et expériences de leur arrivée et de leur installation au Canada.
’en ai retenu qu’après une période passée dans le pays d’accueil, le nouvel arrivant, cet immigrant qui après l’euphorie de l’installation, du marquage de repères nouveaux et de ses appropriations suivis de frustrations répétitives dans beaucoup de cas, ressent le besoin d’un retour dans son pays d’origine et bien entendu le tout enveloppé de nostalgie et souvent d’un lot de dépossessions, de tromperies, d’effractions culturelles, des spoliations et détournements identitaires, d’insatisfactions mêlées de tristesse et de morosité générées par diverses contrariétés et désagréments. Bien entendu l’Interférence des observateurs les uns bienveillants les autres négatifs,  parlent aussi de l’Intégration versus l’assimilation…
En fait, ce qui est difficile à assimiler pour celles et ceux qui n’ont pas appris à faire le ‘’deuil de leur passé’’, c’est que le retour au pays d’origine devient à son tour un choc après quelques dix jours passés à revoir les siens, etc. Les siens reprennent leurs habitudes de vie et délaissent les visiteurs, les vacanciers devenus étrangers dans leur propre pays. Mais peut-on réellement faire le deuil de son passé ? Je vous en parle. De retour au pays, après une longue absence entrecoupée par des hauts et de bas, ai-je vécu ces instants, ces moments, ces sensations et autres sentiments que tout un chacun discerne, observe, remarque, constate ou ressent à sa façon? Certainement ! Cependant, cela ne s’est pas réalisé et opéré de la même manière que celle brossée par celles et ceux qui m’ont précédés. Est-ce en raison de mon âge, de mon expérience de vie, des conseils mesurés de certains de mes proches, des avis particuliers d’amis avertis, des commentaires et autres recommandations de celles et de ceux qui ont déjà fait vécu leur voyage de retour ? À vrai dire, j’ai bien tenu compte de quelques-uns et je me suis départi de ceux qui me paraissaient mal venus et inappropriés. Le tout a été à l’origine de quelques-unes des résolutions que j’ai prises avec détermination.  Peut-être qu’incontestablement certaines de ces suggestion m’ont été d’une grande utilité durant mon séjour… ?

À suivre
Ferid Chikhi

Un Numide en Amérique du Nord - 378

  Pour un Québec émancipé et indépendant ! La société des Québécois et les Sociétés d’immigrants !? Depuis quelques mois, les discussions vo...