23 mai 2015

Un Numide en Amérique du Nord - 242 -

Carrefour Littéraire de Montréal
Pour sa quatrième rencontre le Carrefour Littéraire de Montréal confirme son audience grandissante. En effet, la salle initialement prévue - au Café du Carrefour ; situé au 3131 Bélanger, à Montréal -  pour une trentaine de personnes s’est très vite avérée exiguë. La cinquantaine de sièges prévus a vite été occupée et une bonne centaine de personnes est restée à l’extérieur, ce qui été à la convenance du patron du café.
L’attrait d’autant de monde se justifie notamment par le thème de la conférence donnée par Daniel Baril, anthropologue, écrivain et journaliste. Science et religion : Complémentaires ou incompatibles ? Sociologues, psychologues, enseignants, athées, laïcs, pratiquants, Québécois de diverses origines ont été bien attentifs aux propos de Daniel Baril. À cela s’ajoutent les questions, les réponses et les commentaires des uns et des autres.
Même si le temps imparti était insuffisant, les grandes lignes du travail de Daniel Baril ont permis de cheminer vers un espace où les deux domaines pour ne pas dire les deux patrimoines de l’humanité se côtoient sans pour autant se compléter et sans être totalement incompatibles l’un à l’autre. L’un réfutant l’autre et vice et versa.  En quelques mots, disons que, les partisans de la religion sont restés attachés à leurs références attestant d’un avant et d’un après la vie terrestre, et les partisans des sciences, ou de la science, poursuivent leurs questionnements et aiguisent leur esprit critique pour encore et toujours tenter de découvrir d’éléments justifiant le comment et non pas seulement le pourquoi.
Le Carrefour Littéraire de Montréal, malgré la problématique de la logistique : espace approprié, organisation des discussions, gestion du temps… se consolide, se positionne et se développe comme un trait d’union entre intellectuels de culture et de savoir... d’ici et d’ailleurs. Il œuvre pour un espace d’échanges et de discussions sur des thèmes divers et il a déjà gagné le pari de l’existence avant de réussir, sans aucun doute, à relever le défi de la durée et du contenu par la qualité de ses intervenants et de son audience, et lorsque Idir, l’artiste et l'ambassadeur de la chanson kabyle de passage à Montréal, assiste à une telle rencontre on peut aisément ajouter que la science et la religion peuvent coexister avec la musique en toile de fond.
Ferid Chikhi

19 mai 2015

Un Numide en Amérique du Nord - 241 -

Digest : La bas, ici et ailleurs - I -
Cinq (5) sujets partagés
Alors que les sujets politiques ne manquent pas sur la planète information, bien des murs et des plateformes conçues pour une expression libre, ne servent pas à séparer les citoyens du monde – comme cela existe notamment en Israël - mais à les rapprocher malgré une relation toujours et encore virtuelle. Cette fois-ci il s’agit de thèmes dans le désordre que je propose d’explorer et de déchiffrer en digest.
1) Algérie - I - : la numérisation de l’État Civil in El Moudjahid… Le doyen des quotidiens nationaux algériens, malgré le fait qu’il s’agisse bien d’un média public, reste le seul journal à donner des informations sans commentaires, sans analyse et sans plus verser depuis longtemps dans la langue de bois, laissant ainsi au lecteur la possibilité de se faire sa propre idée. J’avoue que je parcourais ses titres par habitude et surtout en raison d’une petite ‘‘affection’’, sachant que c’est le premier après Révolution Africaine qui a publié mes opinions, mes réflexions et mes articles. Donc de temps à autres je lis quelques exergues sans aller plus loin. Et, récemment un titre a attiré mon attention : Algérie: État civil, passeports, permis de conduire... des chiffres qui m’interpellent et pour cause, selon, Le Monsieur «Informatique» du ministère de l'intérieur, directeur général du département de la numérisation, entre autres, de l’état civil, de la carte nationale, du passeport et du permis de conduire électroniques, nous apprend que le dit fichier est entièrement numérisé, soulignant que 61 millions d’actes de naissance l’ont été et que 47 millions d’entre eux ont déjà été retirés. Il révèle également que ce travail a permis aux citoyens, depuis le début de l’opération, de retirer 3,5 millions d’actes de naissance (12 S), 4 millions d’actes de décès. Mieux encore 3 millions d’actes de mariage ont été retirés en dehors des communes de naissance. 
Ces informations ont été communiquées lors d’une rencontre avec des journalistes et c’est là que mon intérêt a été aiguisé parce que mon inquiétude réside dans le fait que justement pas un seul journaliste ne lui a demandé pourquoi il parle de la quantité de documents établis et délivrés... qu'il en oubli le mal que ressentent et que vivent les citoyens (S'il les considère comme tels) lors du dépôt des demandes de tous ces documents... et lorsqu'ils les reçoivent truffés d'erreurs, de fautes, etc. ... LA QUALITÉ DU SERVICE...et des PRODUITS...
Il est vrai, que ce ne sont ni la compétence ni l’intégrité de ce Monsieur qui posent problème, je dirais même que c'est le cas de la grande majorité des cadres Algériens, mais le contenu de ce qu'il livre aux consœurs et confrères ainsi qu'aux citoyens pêche par défaut. Les journalistes présents ne semblaient pas avoir fait leur boulot en se préparant à poser les bonnes questions... Bien entendu... Les statistiques ont leur signification mais on peut aussi les faire parler... Par ailleurs, il a été question des équipements et je me suis demandé, comment se fait-il que personne n'ait questionné cet éminent fonctionnaire sur leurs origines, leurs constructeurs ? Sur leurs couts ? Ou encore, où ont été formés les employés qui utilisent ces équipements et qui s’occupe de la maintenance ? Quelle est la proportion de l'utilisation qui en est faite... ? Pourtant, ces rencontres sont des opportunités en or pour évaluer les avancées des programmes gouvernementaux et faire les critiques appropriées plutôt que de verser dans le dénigrement systématique... (Du moins c'est là mon point de vue et…) c'est là que se situe le vrai problème des cadres Algériens. Incapables ce prendre leurs responsabilités !!
2) Québec : Ce qui est désolant c’est que depuis 2010, l'Islamisation s'étend aux prisons et le prosélytisme fait des dégâts même dans les budgets des centres pénitentiaires... et dire qu’il y a celles et ceux qui font dans les amalgames, les confusions entre les religions et les idéologies. Ils le savent mais ils ont tendance à enfoncer la lame au plus loin et la tourner pour encore et encore faire mal. Juste pour ce qui concerne l’Islam, ils omettent consciemment ou par omission  que les autres religions ont eu et ont encore leurs intégrismes et que les puissances s’abreuvent aux idéologies religieuses qui leur siéent le plus.
Je ne suis pas tellement en accord avec cette assertion qui fait de la religion une idéologie. Elle ne peut ni être démontrée ni prouvée par contre la religion inspire des individus qui en tire une idéologie, c'est plus que démontré et prouvé. Dans un journal Québécois, il est écrit qu’en moyenne, le prix d’un repas en prison coûte 2 $ à l’État. Le prix unitaire dun repas fait de produits casher s’élève à 5,25 $ et à 3,31 $ pour un repas fait de produits halal. Le nombre de repas halal préparés pour les détenus musulmans incarcérés dans les prisons québécoises continue d’augmenter, allant même jusqu’à doubler depuis quatre ans. Il semblerait même que certains criminels se convertissent par opportunisme pour profiter des diètes religieuses parce que ces repas sont un peu plus santé, de meilleure qualité et des portions un peu plus généreuses. Les couts de ces repas sont passés de 299197$ en 2012/2013 à 349 125$ en 2014-2015. À ce moment de la réflexion une question, me traverse l’esprit : Comment se fait-il que depuis, à peine, 5 ans seulement, le nombre de musulmans incarcérés ait autant augmenté ? Le journaliste auteur de cet article comme les autres ne s’est pas posé cette question…
3) Repères : La vie, les silences et les mots, les chemins vers le jamais ou vers le succès... Souvent
des pensées d’auteurs ont traversé le temps et l’espace pour nous revenir marquant avec force et certitude des moments présents que nous vivons presque sans repères et elles nous aident à nous replacer, à nous repositionner et même à repartir du bon pied.
Par exemple, Sénèque a dit ‘’En suivant le chemin qui s’appelle plus tard nous arrivons sur la place qui s’appelle jamais et un anonyme a souligné que : ‘’La vie est un  rêve pour les sages ; un jeu pour les fous, une comédie pour les riches ; une tragédie pour les pauvres. Et, un autre nous avise qu’’’Il y a des silences qui disent beaucoup. Sauf qu’il y a des gens qui parlent pour ne rien dire’’.
4) Algérie - II - : C’est encore El Moudjahid qui a retenu mon attention avec un article sur Les Foggaras. Selon M. Abdellah Smaïli, professeur et chercheur en Histoire de la région d’Adrar, la classification des  foggaras (système traditionnel de captage et d’adduction d'eau dans le Sahara)
permet de "capitaliser le savoir local ancestral et les connaissances académiques modernes" dans l’objectif de "perpétuer un mode de gestion de l’eau". Ce système a prouvé son efficacité et a permis à l’homme de survivre dans les régions arides. Évoquant l’histoire de la création des foggaras à Adrar, il a fait savoir que ce type d'irrigation, profondément original, créé par les Amazighs de cette région, donne aux oasis du Touat, qui s'étendent le long de la vallée de l’oued Messaoud, un cachet particulier et spécifique. Dans les détails qu’il nous fournit, M. Smaili a expliqué qu’une foggara est une canalisation souterraine avec une pente légère, construite pour alimenter les palmeraies, et court à environ 5 ou 10 mètres sous la surface du sol, soulignant que l’ingéniosité du procédé réside dans son adaptation aux conditions de la vie et du climat sahariens, assurant ainsi, a-t-il appuyé, "un approvisionnement à débit constant, et une limitation de l’évaporation".  
Tiens, jusqu’à ce jour, cette invention, dont l’utilité n’est plus à démontrer, là où le manque d’eau se fait ressentir, n’a pas reçu, par exemple, un Prix Nobel.
5) New York : ‘’Les Femmes d’Alger’’. Ce chef d’œuvre de Picasso et son cout exorbitant intéresse plus d’un individu mais je vais oser le ramener à terre et demander quel est le lien entre cette œuvre picturale et la jupe courte d’une étudiante d’Alger ? En fait, c’est du pareil au même si l’on prend un raccourci. En ce mois de mai de 2015, le recteur d’une université Algérienne - devenu entretemps ministre de l’enseignement supérieur - n’a pas trouvé mieux que de soutenir ‘’un de ses gardiens des mœurs’’, qui a refusé l’accès de l’université et par conséquent celui de la salle d’examen à une
étudiante vêtue d’une jupe, légèrement au-dessus des genoux mais, suffisamment courte pour mettre en évidence ses belles jambes. Pendant ce temps, à l’autre bout du monde, plus précisément à New York, une chaine de TV américaine, en l’occurrence FOX5NY, à l’évidence en total contradiction... entre ce qu’elle montre le matin - le tableau de Picasso sans en cacher quoique soit - et ce que ses téléspectateurs peuvent voir le soir  - a décidé dans un moment de puritanisme décadent, de cacher les seins de ce fabuleux tableau ‘’Les Femmes d’Alger’’.
Et bien c’est dans le pays le plus libertin du monde mais aussi le plus suintant de puritanisme avec cent sept Églises indépendantes développant cet esprit  de pudibonderie extrême que sévit Fox5NY.  J’allais dire, tant mieux, car nous préférons garder les seins de nos femmes pour nous…
Ferid Chikhi

Un Numide en Amérique du Nord - 377

Le Revenant : la société kabyle du temps des Ottomans et des Espagnols Un village de Kabylie. D. R. Par Ferid Racim Chikhi  – Le 27 janvier ...