23 août 2016

Un Numide en Amérique du Nord - 266 -

Islam, Islamisme et Terrorisme
Comment réformer, rompre et éradiquer ?
’Le bonheur de l'humanité n'est pas dans l'épée et la violence
Mais dans la plume et la bienveillance’’
Tablit Guerfi Malika
Il y a quelques années de cela, un ami me racontait l’anecdote suivante : ‘’Je me trouvais dans un autobus et trois jeunes se chahutaient et irritaient les autres passagers par leur attitude et comportement provocateurs. A un des arrêts suivants un ami Québécois monte et après quelques minutes me dit ‘’les arabes sont vraiment niaiseux, ils sont impolis et n’ont aucun respect pour les autres’’. Mon regard interrogateur l’amèna à compléter par une phrase qui allait me mettre hors de moi : ‘’ Au moins tu n’es pas comme eux, tu es différent’’. Je m’assume et lui réplique ‘’ils sont moi et en dépit de ce que tu peux penser je suis eux’’. En mon for intérieur je me suis dit, quel que soit ‘’X’’ sa perception étant biaisée je ne saurais lui en vouloir mais le double langage ne fait pas partie de mon expérience. Les trois compères ayant entendu ma réflexion se sont tus et ‘’calmés’’ jusqu’à leur descente de l’autobus’’.
Les musulmans ont le devoir de dénoncer ce qui est fait en leur nom
De nos jours, qui dit terrorisme dit islam et musulmans. Qui dit hijab, djilbab et Burqa dit
musulmanes soumises et islamisme. Qui dit burkini (qui depuis quelques jours défraie la chronique) dit Wahhabisme et recul du progrès et de l’émancipation des femmes musulmanes, oubliant que le processus est le même que celui par lequel le hijab a été imposé. Est-ce vrai ? La réponse, pourrait être lapidaire et ne se décline qu’en un seul mot : Oui ! J’ajoute que c’est révoltant ! C’est blâmable ! C’est répréhensible !
Nous observons tous les jours que le monde est pris au piège de la médiatisation du Wahhabisme et du Salafisme par la Ligue islamiste internationale littéralement financée par les petro-wahhabisme.  À cela s’ajoute qu’à chaque attentat commis par les criminels et autres mercenaires islamistes que ce soit au Moyen Orient, en Afrique subsaharienne ou ailleurs dans le monde, des appels sont adressés aux musulmans pour une introspection et une mise à niveau de leur pratique religieuse. Ces appels les invitent, parfois sèchement, parfois ‘’mielleusement’’ à réformer leur religion et même à rompre avec une partie du message révélé.
La source de ces appels provient essentiellement de pseudo-islamologues et autres politologues en panne de notoriété, de journalistes de droite, etc. Il existe ainsi une diversité de voix qui souvent ne connait que très peu de choses aux religions. Elles sont souvent en rupture de bans avec et s’érigent en donneuses de leçons à des millions de personnes acquises à l’Unicité d’un Dieu avec des valeurs les unes excellentes et compatibles avec celles des autres peuples et d’autres tout à fait en contradiction.
Une réforme de l’Islam ou l’éradication de l’Islamisme
Alors, comment faire ? Quelle est la solution ? Emettons quelques hypothèses qui constitueraient un blocage et considérons un des aspects en lien direct ou indirect avec l’Islam. Nous savons que cette religion est traversée par plusieurs courants qui s’emboitent les uns aux autres en fonction du temps et de l’espace de leurs survenances mais toujours autour de cinq principes dont le principal est une exigence incontournable : ‘’L’unicité’’, la foi en un seul Dieu et en son dernier prophète. La panoplie de ces courants va du rigoriste intégriste et conservateur au plus progressiste et ouvert d’esprit acceptant l’innovation et la nouveauté.  Nous savons qu’en général lorsqu’il y a une panne dans la pratique de leur religion les musulmans font appel à l’Ijtihad, c’est-à-dire l’effort sur soi pour trouver le juste milieu.
Or, ce qui est observé depuis quelques décennies c’est que ce travail sur soi qui résulte en un apport à la communauté a été selon les circonstances, le lieu, les sociétés soit invalidé
soit annihilé. Dans bien des situations il a été tout simplement balayé et pulvérisé par l’Idéologie Wahhabo Salafiste qui use non seulement de la terreur, de ses finances incontrôlées et de la corruption des esprits vulnérables et autres laissés pour compte. Dans une telle impasse, les musulmans se sentent enfermés et bâillonnés par cette idéologie même si quelques-uns de leurs penseurs vivant ailleurs que dans les pays musulmans sont à l’œuvre pour tenter de la contrer malgré sa capacité assassine et sa richesse outrageuse.
Des bien-pensants prennent des raccourcis et suggèrent entre autres, d’amputer le Coran de sa partie ‘’mortifère’’, celle qui appelle à tuer tous les autres qui ne sont pas musulmans, les apostats, les athées, les homosexuels, etc. Pour quelles raisons cette question est-elle ainsi posée ? Dans le camp des musulmans, à l’évidence personne ne veut y répondre.  Pour bien d’autres musulmans cette exigence est, non seulement simpliste mais de par sa légèreté qualifiée d’incongrue. Une abrogation, aussi minime soit-elle, exigerait un consensus pratiquement utopique.
Mais de nos jours le terrorisme islamiste est transfrontalier et il remet en question toutes les valeurs universelles partagées. Les musulmans sont les plus visés et les premières victimes. Ils ont par conséquent le devoir de prendre des décisions intelligentes afin d’agir contre ce fléau.  Ils doivent assumer ce qui se fait en leur nom et au moins de dénoncer vigoureusement cette mainmise du Wahhabisme Salafiste sur leur statut de citoyen et de partie prenante de toutes les sociétés qui les ont accueillis de par le monde. Un hadith du Prophète (QLSSSL) le leur intime : ‘’Et si tu réprouves le mal alors que tu restes avec les désobéissants et les gens mauvais et que tu dises : ‘’Je réprouve avec mon cœur’’ alors ceci ne t'est pas permis car s'il y avait dans ton cœur une réprobation du mal tu ne serais pas resté avec eux’’. Il est par conséquent grand temps de passer du silence, qui s’interprète comme de la complicité, à l’expression et à l’action pacifique et participative. 
L’ère des ruptures nous interpelle
Sachant que l’Islam est une des matrices nourricières de l’Islamisme, interrogeons-nous au sujet de l’avenir des deux. Demandons-nous, comment doit-on procéder pour stopper l’islamisme wahhabosalafiste en évitant de porter préjudice à l’Islam et aux musulmans ? Les capacités et l’esprit de discernement sont des conditions sine qua none pour opérer un choix. Celles et ceux qui le savent et l’ont vécu, considèrent que l’éradication de l’Islam politique généré par le Wahhabisme est la réponse la plus appropriée.
Cette idéologie qui s’est construite autour de trois autres vecteurs que sont la philosophie de la Sahwa ou renouveau de l’Islam prêchant le salafisme c’est-à-dire un puritanisme hors espace des temps modernes.  Ensuite en ciblant et en soumettant la femme pour en faire la partie la plus visible de son forfait victimaire pendant que son dernier, le terrorisme s’en prend à des innocents avec un jugement situationnel et machiavélique mais jamais aveugle.
Il existe un autre problème que les gouvernements Occidentaux doivent résoudre c’est celui du soutien au terrorisme qui sévit contre leurs citoyens là où ils se regroupent le plus. C’est à dire l’espace public. Une partie des protagonistes vient des zones à forte concentration de populations vulnérables avec des statuts sociaux du bas de l’échelle. Tous ces jeunes des ‘’communautés d’origine…’’ ont un ‘’destin écrit’’ (Mektoub) que les éveilleurs, les endoctrineurs, les enrôleurs vont chercher et formater pour les pousser vers la radicalisation. 
Les gouvernements Occidentaux doivent aussi se demander comment des associations, soi-disant caritatives, œuvrant sous couvert de centres communautaires islamistes et autres associations culturelles arrivent à recruter des ‘’intervenants et éveilleurs influents‘’ et en même temps réunir des sommes aussi minimes soient elles sans que les services de police et les institutions financières de leurs pays, pourtant habitués à traquer le blanchiment d’argent, n’y voient que du feu ?  
Éradication de l’origine du mal
Ensuite comment des jeunes oisifs, petits délinquants et autres diagnostiqués en santé mentale se portent candidats au suicide ou à l’opposé des étudiants finissants ou doctorants dans des universités ou le débat d’idées fonctionne à plein tube, se trouvent subitement à développer un sentiment d’appartenance à l’Islam politique et sont happés par le Wahhabosalafisme pour devenir des éveilleurs et mentors des futurs radicalisés au lieu de considérer leur appartenance à la société qui les a vu naître ou qui les a accueilli ?
Une troisième interrogation s’énonce comme suit : comment une association de criminels arrive à créer une agence d’information et à diffuser ses messages et ses communiqués via les satellites appartenant à des agences internationales ?  Enfin, une dernière explication doit être fournie au sujet des liens entre ces associations et certaines groupes financiers transnationaux qui offrent ‘’d’excellents placements’’ pour leurs apports financiers?
Quant au terrorisme transnational soutenu par les Pétro Wahhabisme et son idéologie porteuse des gênes de la souffrance de populations innocentes, il ne doit plus être médiatisé au nom des musulmans.  Les médias publics doivent être mandés pour agencer leurs messages afin d’éviter les confusions en parlant par exemple de l’origine des terroristes qui sont pourtant nés dans le pays où ils commettent leurs crimes ou encore évoquer l’islam radical sachant que la radicalisation et le terrorisme sont l’œuvre du wahhabisme salafiste et de la Da’awa Islamia. Il n’est plus question d’intérêts seulement économiques et industriels mais il s’agit surtout de désamorcer une déflagration qui serait hors de contrôle.
Pour terminer cette réflexion, j’emprunte à mon amie, Mme Malika Tablit Guerfi, professeur à l’université d’Alger et poétesse la citation qui suit ‘’Le bonheur de l'humanité n'est pas dans l'épée et la violence mais dans la plume et la bienveillance’’. N’est-ce pas le chemin à suivre pour consolider le rapprochement entre citoyens de toutes les fois, de toutes les obédiences religieuses et de tous les statuts ? Sera-t-il considéré par les gouvernants pour assurer que tous les ressortissants de leurs pays sont des citoyens à part entière ? Le temps nous le dira.
Ferid Chikhi
http://quebec.huffingtonpost.ca/ferid-chikhi/islam-islamisme-et-terrorisme_b_11646970.html 

23 juil. 2016

Un Numide en Amérique du Nord - 265 -

Terrorisme : Pourquoi les musulmans ne parlent pas ?
 « Le silence, c'est la mort, et toi, si tu te tais, tu meurs et
Si tu parles, tu meurs. Alors, dis et meurs ! »
Tahar Djaout
Depuis les attentats de Paris nous ne sommes plus dans le « Je suis Charlie », mais dans « l'après Nice » et le faux coup d'État Turc en passant par Molenbeek et les autres crimes commis contre les civils de Syrie, de Libye, du Yémen, d'Afghanistan et d'ailleurs. En l'espace d'un semestre, le monde a changé. Un changement majeur qui configure les contours d'un nouveau monde et dépasse celui de la seule mondialisation.
Récemment, sur la terrasse d'un restaurant, alors que nous échangions nos commentaires sur ces crimes contre des citoyens innocents, une amie allemande s'est demandé : « À qui le tour ?» Sur le moment, un rictus se fige sur mon visage et très vite, les souvenirs des jours d'enterrements de mes amis assassinés, durant les années 90, remontent à la surface. Je la fixe quelques secondes avant d'exprimer mon anxiété en rappelant que maintes fois nous avons répété cette question et toujours la réponse – un autre assassinat de l’un des nôtres - ne tardait pas à nous parvenir. C'est ce qui s'est passé.  Quelques jours après, c'est Munich ! Encore Munich ! Des morts, des blessés, des familles endeuillées, des peurs exposées...
En Allemagne, des explications mesurées des autorités, et ailleurs, ce sont des spéculations maladives, souvent insensées, des politiques en déphasage total avec la nouvelle réalité d'un monde meurtri par des individus avec lesquels seule la puissance de la force publique est de mise. Le monde a changé. Le monde va encore changer avec l'élection vraisemblable de Donald Trump à la tête des États-Unis. Le monde change avec le pseudo coup d'état en Turquie, alors que de nouvelles victimes s'ajoutent sur la liste des islamistes.
Victimes d'abord anonymes et par la suite connues. Mais encore et toujours bien des citoyens du monde dit « libre » demandent, entre autres : « Pourquoi les musulmans ne dénoncent-ils pas ces attentats commis par leurs coreligionnaires ? »
Nous avons souvent entendu cet énoncé qui nous cible, nous invite, nous interpelle, nous somme de nous exprimer contre ce fléau devenu mondial. Que ce soit en France, au Canada ou ailleurs, c'est le même appel, le même refrain : Pourquoi ne dites-vous rien ? Pourquoi ne dénoncez-vous pas ces actes abjects, ces crimes scandaleux commis par les vôtres ?
Même si tous savent que les premières victimes sont les musulmans. Un grand nombre parmi nous ne trouvant pas quoi répondre assurent : « Non, ce n'est pas cela l'islam. Les musulmans n'agissent pas
ainsi... » Parfois, ils citent maladroitement un verset du Coran qui condamne celui qui tue une vie. Sans plus. Ils ne disent pas la phrase magique. Celle que tous les autres veulent entendre : Oui ! Ils sont des nôtres et nous devons les arrêter, les condamner, les dénoncer. Manifester contre eux.
Des Occidentaux voudraient supprimer le mal à la source en s'en prenant à la matrice coranique et se présentent comme des experts et spécialistes du texte sans tenir compte du contexte, et encore moins de l'époque de sa révélation ou, en fonction de l’époque, de ce que les hommes ont fait de lui.
Pendant ce temps, les médias de masse poursuivent leur quête du sensationnel. Ils ont choisi d'offrir leurs plateaux de télévisions, leurs micros de radios, leurs colonnes de journaux à des militants islamistes et à quelques musulmans conservateurs et activistes de la Sahwa[1], qui ne cachent ni leur proximité ni leur allégeance au salafisme, au wahhabisme et au Tekfirisme, y compris les plus criminels. De toute façon, ils le sont tous si ce n'est pas directement, c'est par une complicité qui valide leur duplicité.
Quand un musulman « normal » - je n'aime pas ce qualificatif, comme je n'aime pas l'autre, le « modéré » parce qu'ils sont tous les deux péjoratifs - parle, « la communauté » est sommée de le contrer. Elle considère que c'est au représentant accrédité par ‘’la tribu’’, par les politiques et leurs médias, de parler au nom de toutes et de tous, y compris celles et ceux qui n'ont jamais accordé leur délégation.
Mieux encore, pour le faire, la communauté réfléchit et patiente que le « La » soit donné par les pseudo imams, les pseudo leaders, les pseudo représentants. Leur message se résume à quelques mots : « Ils sont contre, mais... »
Le « MOI » et le « JE » sont haïssables, honnis et bannis dans les pays arabo-musulmans
En Occident, si un musulman - pas un islamiste - ose s'exprimer en dehors de ce cadre préétabli, des groupes et leurs porte-voix s'en offusquent et le qualifient de vendu, de traître, de retourné... de moins que rien, qui a renié les références de son groupe et les valeurs de sa communauté. La raison d'une telle attitude est simple : le « MOI » et le « JE » sont haïssables, honnis et bannis dans les pays qui ont plié, non pas et seulement, devant les préceptes religieux, mais aussi devant les cultures venues d'ailleurs portées par l'islam, et étrangères aux us et coutumes des pays arabo-islamisés. Paul Valéry aurait été bienheureux de constater que ce qu'il a dit se vérifie dans un contexte qu'il n'aurait jamais imaginé.
L'appropriation du « ON » et du « NOUS » est soutenue en substance par une phrase qui est inculquée dès le plus jeune âge et se lit comme suit : « Mon Dieu préserve moi du haïssable, aide-moi pour ne pas prononcer le mot " Moi " ou le mot "Je", ils sont détestables. » Et, ça fonctionne.
Le musulman ne doit jamais parler à la première personne du singulier, seul Allah peut le faire. Lui seul peut le dire. Le « JE » est le sien. Le musulman peut s'approprier le « Nous » et le « Il » impersonnels. Mais il ne se citera jamais comme sujet principal. L'estime de soi en prend un coup, tellement il se « désavoue ». Et, si par hasard cela venait à être entendu, les questions de la stigmatisation fuseront automatiquement : comment oses-tu parler en ton nom alors que tu es avec « NOUS » ? Si tu le fais, c'est que tu les as rejoints, « EUX », pas nos adversaires, mais « EUX », nos ennemis. « Te prends-tu pour Dieu alors que tu n'es que poussière !? » La boucle est ainsi bouclée.
Les islamistes - je préfère ce qualificatif parce qu'il est idéologique - et les intégristes et/ou les fondamentalistes qui s'accrochent mordicus aux dogmes et aux pratiques religieuses d'une autre ère - parlent du « NOUS » inclusif, contre ceux d'en face. Il m'est arrivé, plus d'une fois, de sursauter lorsque j'entends certains Québécois parler d'inclusion. Je me demande s'ils entendent ce concept comme le comprennent les islamistes qu'ils privilégient ? Pourtant, entre eux ils (les islamistes) les qualifient de mécréants, d'athées, d'impies, d'infidèles, etc.
L'histoire le démontre, ils se referrent à une ère, une époque, un contexte à jamais révolus, lorsque tout était tribal et qu'il fallait dans ce désert d'Arabie survivre et se protéger contre tout ce qui n'était pas similaire et semblable. Alors, de nos jours, au lieu de se fondre dans la société qui les a accueillis, comme le font des milliers de musulmans venus chercher une citoyenneté complète, ils choisissent de s'ostraciser, se ghettoïser et occuper la marge avec la bénédiction des multiculturalistes.
Seuls les islamistes et leurs alliés naturels crient à l'islamophobie
Au Québec, la menace islamiste existe bel et bien, dans les faits et les actes. Nous savons, même ceux qui font semblant de ne pas le savoir, qu'il est important de distinguer la bonne graine de l'ivraie et comprendre que tous les musulmans ne sont pas islamistes, mais que tous les islamistes sont musulmans. Alors se pose la seule et vraie question, à savoir : comment faire pour les distinguer et éviter la stigmatisation, le ciblage, « le racisme », le mépris, le dédain, le rejet... des autres, de toute la grande masse de citoyens de confession musulmane ?
Pour tenter de trouver quelques pistes de réponses, faisons parler quelques indicateurs : il existe au Canada environ 700 000 musulmans d'origines diverses, ces personnes viennent aussi bien des pays musulmans du Moyen Orient, d’Asie que des pays européens, africains, etc. Au seul Québec ils avoisinent les 200 000 (femmes et enfants compris). 
Il existe une très faible proportion de fondamentalistes, d’intégristes, de conservateurs et d’islamistes - la ligne de démarcation entre les deux premiers groupes et le dernier est mince - les militants islamistes engagés, purs et durs ainsi que les sympathisants de cette mouvance au Québec avoisinent les 1500.
Pendant ce temps, la masse critique des pratiquants (respect total ou partiel des cinq piliers : foi en un Dieu unique et en son dernier prophète, prière, jeune, aumône, pèlerinage) s'intègre bien et ne sollicite aucun accommodement religieux. Elle voudrait s'exprimer et participer au débat. Elle n'est ni entendue ni audible pendant que les relais médiatiques l'évitent lui préférant les représentants autoproclamés et soutenus par les militants actifs. À force de « comparaitre », ils ont appris à maîtriser l'art de la victimisation et celui de la culpabiliser tous les autres citoyens, y compris ceux qui valident leur inclusion.
Le grand mal vient d'eux. Ils crient à l'islamophobie, à la marginalisation, à la discrimination et même au racisme, lorsque ce n'est pas à la xénophobie. Leurs chantres - ils sont, de nos jours, hommes et femmes publiques, intellectuels, universitaires, bien-pensants - n'hésitent pas à marquer leur territoire et leurs espaces de communication en exigeant que leur religion - entendez par là leur idéologie - soit respectée chaque fois que leurs demandes déraisonnables, contraires aux principes de «l'islam du Juste Milieu», sont ignorées parce qu'elles mettent à mal le bon vivre d'abord avec les musulmans ensuite avec les Canadiens en général, les Québécois en particulier et un nombre de plus en plus croissant d'immigrants de provenances diverses.
Bien des individus vont crier au scandale en répétant que le Coran, la Charia, les Hadiths - et j'en passe - portent en eux les germes de la violence, de l'agressivité de la provocation ostentatoire. Le bon sens veut que personne ne puisse le nier, mais les musulmans n'en font pas cas.
Pire encore, ils ne sont même pas en mesure d'expliquer que ces « versets » s'appliquaient à une époque où l'implantation et l'expansion de l'islam se faisaient par le sabre de la domination d'une ou plusieurs tribus sur d'autres.
S'ils le font, ils remettraient en cause tout le contenu de la révélation, et ça, c'est tabou. À l'époque, le modus operandi se fondait sur deux éléments : les alliances avec les femmes comme tribut et le « ou vous vous intégrez à nous ou vous êtes contre nous ».
Comment faire pour stopper l'islamisation ?
Dans les pays occidentaux, tant que les bien-pensants, les intellectuels, les femmes et hommes politiques ne comprennent pas le sens de la Sahwa islamique - idéologie et instruments de guerre de l'Alliance conjoncturelle Wahhabite et de la confrérie des Frères musulmans - tous les efforts pour préserver les vies humaines seront vains.
Tant que les relations diplomatiques et de partenariat avec l'Arabie Saoudite et le Qatar ne sont pas révisées, le mal islamiste se répandra de plus en plus et sans possibilité de l'annihiler.  Tant que certains circuits commerciaux sont pollués par des pratiques « islamistes », le financement des activistes se poursuivra.
Par ailleurs, une issue serait intéressante à emprunter dans le très court terme c'est celle de la formalisation du renforcement des libertés fondamentales, celles de la pensée, de l'expression, de l'opinion et de la critique citoyenne qui garantissent la place de toutes et de tous sans discrimination légale, sans stigmatisation et sans singularisation. Cela ne va pas sans le bon sens commun qui se fonde sur un vrai consensus social.
Les récalcitrants, les fanatisés pour ne pas dire les endoctrinés et les radicalisés doivent être débusqués, contraints par la législation en vigueur, et éloignés de la société. Même si je sais que cela ne fonctionnera pas, des actes pédagogiques pourraient être mis en œuvre pour celles et ceux qui voudraient être réadmis au sein de la société. Les autres seront maintenus hors du cadre social généralement accepté par toutes et par tous.
Chez le musulman « le silence » est une compétence à déconstruire
Avant d'arriver au Québec, bien des musulmans ne parlaient pas, ne pouvaient pas agir et encore moins se plaindre, malgré le fait qu'ils font partie de la grande communauté, la Oumma musulmane. Ils étaient en minorité parce qu'ils étaient partisans et favorables à la laïcité. Ils étaient aussi considérés comme athées, mécréants et donc apostats. Ils ont choisi de se taire pour éviter leur stigmatisation, leur marginalisation ou tout simplement leur mort.  
Le silence était une de leurs principales caractéristiques. Arrivés au Canada, au Québec ou partis ailleurs « cette compétence » leur colle à la peau. Ils n'arrivent pas, pour le moment, à s'en défaire. Ils voudraient bien, mais personne, pour l'heure, n'ose la déconstruire.
En Algérie, pour nous alerter et nous réveiller, il a fallu que le regretté Tahar Djaout, dramaturge et écrivain de renom, nous interpelle et nous rappelle à l'ordre avec son fameux « Le silence, c'est la mort, et toi, si tu te tais, tu meurs et si tu parles, tu meurs. Alors, dis et meurs ! ».  Beaucoup de libres penseurs, de laïcs, de contradicteurs, d'objecteurs de conscience ont osé le pari. Ils se sont retrouvés face à une barre de fer, un sabre, une chaîne de vélo et même un Kalachnikov. Ils décidèrent de s'exiler. Ils sont partis en France, en Allemagne, en Amérique du Nord et même en Australie... L'âme en peine et sans espoir de retour.
Arrivés dans leur pays d'accueil, ils découvrent à leurs dépens, qu'ici et ailleurs, cela peut être comme chez eux, mais en plus raffiné. Les islamistes, les égorgeurs... les kamikazes, salafistes, wahhabites et autres tekfiristes les avaient devancés.  S'ils parlent, ils sont contrés avec « l'instrumentalisation des concepts ». Des concepts qui intimident ; ils sont stigmatisants : racistes, intolérants, islamophobes, extrémistes, fauteurs de troubles sociaux, empêcheurs de « multiculturaliser », ennemis de la liberté religieuse, irrespectueux des cultures minoritaires et des communautés, y compris celles dont ils sont issus, etc.
Alors, ils se fondent dans la grande foule, deviennent invisibles et restent inaudibles. Ils ont choisi de laisser l'espace, tout l'espace à celles et ceux qui parmi les Canadiens et les Québécois au nom de leur générosité, de leur tolérance, de leur magnanimité leur ont préféré les islamistes. Mais ils savent au plus profond de leur être que leur société d'accueil ne frappe pas celui qui est venu en ami et qui est à terre. Ils savent que le moment voulu les Québécois en particulier sauront à qui accorder leur satisfecit.
Ferid Chikhi


[1] L’éveil, le réveil islamique. Mouvement initié à la fin des années ‘’70’’ en même temps que le Khomeynisme et au début des années ‘’80’’ quand les Saoudiens ont décidé de ne plus avoir d’accointance avec les frères musulmans sans pour autant les renier complètement, se laissant une porte ouverte au cas oû ….
Publié sur le HuffingtonPost Québec
http://quebec.huffingtonpost.ca/ferid-chikhi/terrorisme-pourquoi-les-musulmans-ne-parlent-pas_b_11178132.html 

Un Numide en Amérique du Nord - 377

Le Revenant : la société kabyle du temps des Ottomans et des Espagnols Un village de Kabylie. D. R. Par Ferid Racim Chikhi  – Le 27 janvier ...