18 déc. 2017

Un Numide en Amérique du Nord - 286 -


Le Québec et ses paradoxes : abondance ou pénurie
Depuis plus d’une décennie, le Québec vit au rythme de quelques paradoxes tout à fait remarquables par leurs effets sur les stratégies et la cohérence des programmes socioéconomiques du gouvernement.  Depuis plus d'une décennie, le Québec vit au rythme de quelques paradoxes tout à fait remarquables par leurs effets sur les stratégies et la cohérence des programmes socioéconomiques du gouvernement et bien entendu sur toute la société.
Immigration : Une politique à reconfigurer
En fonction de la conjoncture, quelques-uns sont plus marquants que d'autres et leurs conséquences sur l'éducation, la santé, l'emploi et l'identité ne sauraient être ignorées.
Si nous prenons les indicateurs de l'emploi, consentons aux opérateurs autant qu'aux politiques, le fait qu'ils soulignent la pénurie de plus en plus aigüe de la main-d'œuvre qualifiée et les caractéristiques de ce phénomène ont été observées et analysées par des économistes, des spécialistes des ressources humaines, des gestionnaires et d'autres chercheurs, mais personne ne parle des causes de l'abondance des emplois.
Depuis la fin des années 90 et le début des années 2000, la politique d'immigration, conçue pour combler les déficits anticipés de cette main d'œuvre et son lien avec la démographie, il est admis qu'elle ne répond plus aux attentes initiales malgré des ajustements structurels réalisés ici et là.
Selon des analystes sérieux, une des causes se situe en amont du processus de sélection. En effet, malgré le siphonage outrancier, opéré par les pays européens, du bassin traditionnel de provenance (Sud de la Méditerranée) désagrégé par des guerres innommables, le Canada et le Québec poursuivent leurs propres sélections sans, nous semble-t-il, les adaptations nécessaires et suffisantes des critères, alors que ce même bassin est devenu à risque pour les identités originelles.
Ce qui est paradoxal, c'est que les changements de l'appellation du Ministère (MICC devenu MIDI) et celle du titulaire s'apparentent à du bricolage rudimentaire, d'autant plus que les politiques ne plus sont en adéquation avec les attentes du monde du travail.
Injections financières
Récemment, deux segments financier et budgétaire ont été mis de l'avant. Le premier par le gouvernement du Québec investit massivement, pas moins de 1,5 milliard $, dans le virage numérique. L'objectif essentiel étant le développement des régions grâce au déploiement de la fibre optique avec en prime la création d'emplois. Même s'il ne stoppera pas la critique envers plusieurs autres dossiers problématiques en raison de leur impact sur la vulnérabilité des citoyens (Éducation - Santé – Culture - Identité...) ce programme ne peut être ignoré.
Le second est à l'actif du gouvernement fédéral qui « offre » 11 milliards 700 cents millions $ dans le cadre de la péréquation. Une bouffée d'oxygène « toxique », disent des indépendantistes qui rappellent « on nous redonne d'une main ce qui a été pris de l'autre ». Malgré ces apports importants, les problématiques en éducation, santé, identité et immigration, clignotent intensément. Une question élémentaire me vient à l'esprit, si le bien-être de la société faisait partie des intentions du gouvernement libéral et sachant que cet apport était prévu pour 2018, pourquoi il s'est obstiné à procéder à des coupures aussi handicapantes pour les organismes sociaux ?
Comment concilier les besoins des citoyens et les programmes du gouvernement ?
Les liens de cause à effets sont pourtant palpables notamment sur les quatre segments cités plus haut : Éducation, santé, emploi et identité. L'éducation a besoin d'un véritable « assainissement » de ses programmes avec une mise à niveau qui la propulserait sur le seuil du 21e siècle. Ils présentent des inadéquations tangibles entre les perspectives d'une grande partie du monde du travail et les profils des finissants.
La santé qualifiée de département parmi les plus vulnérables, devrait répondre aux besoins de la population, mais elle est toujours confronté à des réformes organisationnelles et fonctionnelles mises en œuvre sans aucune efficacité. À cela s'ajoute que le ministre responsable de ce dossier manque visiblement de tact pour s'attirer l'appui des organisations professionnelles, sociales et des citoyens. Il reste indélicat dans sa façon d'imposer ses décisions.
Le dossier de « l'identité » est l'un des plus chauds de la gouvernance depuis un quart de siècle. L'impact d'une partie de l'immigration sur bien des valeurs partagées de la société modifie pleinement son profil et la rend sensible à l'effritement et bien entendu indispose les Québécois. Les politiques de recrutement des immigrants présentent de grandes lacunes en matière de critériologie. Ils devraient être reconsidérés en raison de leur influence sur l'intégration et l'adaptation aux valeurs de la société d'accueil.
Le gouvernement tente de se repositionner par rapport à ces deux axes (immigration et identité), mais il est clair que trop d'erreurs d'appréciation sont accumulées au point où les changements opérés n'aboutissent pas à une reprise en main du schéma de performance des véritables enjeux.
Des constats ignorés
Avant de conclure ces éléments de réflexion sur les causes de l'abondance et de la pénurie de main-d'œuvre, il importe de noter deux situations qui sont ignorées des analystes, il s'agit de la mobilité des ressources humaines d'une organisation à une autre et de la formation de ces mêmes ressources. Ces deux « aspirations » donnent du fil à retordre aux gestionnaires qui hésitent à s'y engager. Préférant le statu quo, et parfois, ils refusent le risque. Ils optent pour l'importation d'une main d'œuvre « européenne et latino-américaine » avec le soutien financier du gouvernement.
En fait, tenter d'analyser les causes de cette mobilité et de ce manque de formation, c'est craindre de qualifier comme étant inopérantes les politiques de rétention des ressources humaines et refuser de sortir de la zone de confort offerte par la mise à dispositions de bassins de main-d'œuvre qualifiée (néolibéralisme oblige) à de bas salaires.
Au-delà, des effets de tous ces paradoxes et des séquelles qu'ils génèrent, l'austérité imposée depuis 2014 alors que l'apport de la péréquation était planifié, l'investissement dans la numérisation, le déséquilibre démographique et les risques d'une immigration mal pensée, il reste que les politiques du gouvernement actuel pèchent par un manque d'une définition objective des différents processus qui les portent. Afin d'y remédier et préparer la prochaine décennie, seul un changement majeur de gouvernement pourrait y remédier.
Ferid Chikhi

27 nov. 2017

Un Numide en Amérique du Nord - 285 -

Langue française, immigration et/ou un autre baby-boom !?


Je me souviens ! À la fin des années ‘’60’’ et au débute des ‘’70’’, j’ai appris l’anglais à la faculté des lettres d’Alger et le laboratoire de langues qui était utilisé par la section d’anglais l’était aussi pour l’Allemand, le russe, l’italien, l’espagnol … on se bousculait pour y accéder. Les plus malins parmi nous s’inscrivaient pour le russe mais tournaient les boutons pour apprendre l’anglais ou l’Allemand…

Au Québec, le français comme langue nationale et marqueur identitaire, comme outil de travail et de communication générale est très  mal ''encadré'' et à l'évidence rien n'est fait pour l'améliorer. 

Juste un exemple, là où il est enseigné aux immigrants je n’ai pas vu un seul laboratoire de langue exception faite de la Bibliothèque du Québec à Montréal. 

Dans cette province du Canada, Environ 20% de la population a plus (+) de 65 ans et la croissance de ce paramètre sera d’un demi-point jusqu’à 2030. 

D’ici là, selon les indicateurs économiques clairement établis, il y aura plus de baby-boomers qui quittent le marché du travail que de jeunes qui y feront leur entrée. 

L’économie pâtira de ce déséquilibre parce que les entreprises ne trouveront pas les employés dont elles ont besoin.   C’est ce qui se passe en ce moment dans plusieurs postes de l’industrie (soudeurs, mécaniciens camionneurs…), de la restauration et de l’hôtellerie, de la santé, etc... 

L’immigration représente la principale source de croissance du Québec et il faudra mettre les bouchées doubles pour combler le déficit ou que les Québécoises sortent de leur confort social et fassent plus d’enfants, en moyenne trois et pourquoi pas quatre. 

Alors quelles sont les solutions ? Un autre baby-boom et/ou l’immigration sélectionnée ? Qui fera le bon choix ?

Ferid Chikhi

Un Numide en Amérique du Nord - 378

  Pour un Québec émancipé et indépendant ! La société des Québécois et les Sociétés d’immigrants !? Depuis quelques mois, les discussions vo...