21 févr. 2022

Un Numide en Amérique du Nord - 362 -

L’Algérie et les effets de la démographie

Parler d’économie et d’industrie c’est bien, tenter de les configurer différemment est aussi une bonne chose mais il reste que bien d’autres domaines ont besoins d’une attention singulière et soutenue.

Dans quelques-unes de mes précédentes (réflexions,) j’ai abordé à grands traits d’autres aspects de la gouvernance et des chantiers de l’Algérie nouvelle qui s
emblent être occultés. Quelques experts avancent des solutions que je qualifierais de livresques pour résoudre des problématiques spécifiques des secteurs stratégiques tels que ceux des banques, des finances, des assurances et des douanes … Dans l’absolu, (ces secteurs) ont besoin de changements majeurs, rapides et efficients sans quoi, là aussi, les effets de la sclérose seront incontrôlables. Oui ! Je le confirme, quelques-uns sont bien pris en charge (par) le Président et son équipe. Toutefois, quatre secteurs d’activités doivent bénéficier d’une vigilance spéciale du gouvernement afin d’ancrer les populations là où elles se sentent le mieux et anticiper, entre autres, la harga des adolescents et des jeunes mais aussi la fuite des diplômés des universités.

Secteurs d’activités à restaurer

En voici quelques-uns ciblés compte tenu de leurs répercussions protéiformes et cruciales à tous les niveaux. Les problématiques de l’éthique et de la morale (la récente fausse désignation d’une patriote dans le tiers présidentiel du Sénat en est un épiphénomène non négligeable) ont été muselées depuis l’indépendance du pays. La corruption ou si l’on préfère la décrépitude pour ne pas dire le dérèglement ont atteint un tel point de déliquescence que leur effet est selon bien du monde une obscénité généralisée et malheureusement banalisée. 

L’autre domaine qui a besoin d’une changement constitutif est celui de l’éducation nationale tous paliers confondus. Les progrès observés ailleurs dans le monde et dans toutes les spécialités, que ce soit celles des sciences humaines, des mathématiques, de la physique et des autres technologies montrent par analogie à quel point l’Algérie a pris du retard, et même si certains se réjouissent des quelques lauréats de prix internationaux en mathématique provenant en majorité de l’école privée, on peut souligner que cela ne saurait cacher les dysfonctionnements profonds que connait ce secteur.

Le domaine de la santé. La pandémie a acculé tout le monde pour constater que les réponses apportées par les pouvoirs publics sont en deçà des attentes du citoyen. La santé n’est pas en reste car elle a besoin non seulement d’un ajustement sur le plan organisationnel mais aussi d’une mise à niveau rapide et intelligente de tous les paliers fonctionnels. Cela aiderait à prévenir non seulement les épidémies mais surtout à offrir les conditions de soins décents pour les usagers.

Enfin, la thématique cruciale de la citoyenneté et de la place du citoyen sur l’échiquier institutionnel par le biais de la justice. Sans développer une problématique technique, ce domaine souffre d’un réel manque de sérieux et pour citer le président de la République  …’’ la construction de la démocratie passe par une liberté d'expression réelle et responsable et non pas une liberté de sabotage’’, ajoutant que "rédiger un article hostile à l'Armée nationale populaire (ANP), par exemple, est comme travailler dans une cinquième colonne mobilisée pour nuire au moral de l'armée, chose que certains ont fait en collaboration avec des ambassades étrangères". Cependant, le citoyen constate tous les jours que les dossiers traités par cette justice montrent qu’elle est en situation d’essoufflement, notamment en raison de la nouveauté des embarras soulevés par la liberté d’expression que revendiquent tous les citoyens mais aussi pour les limites du savoir de bien des magistrats et d’avocats qui font montre d’une corruptibilité que personne ne peut ignorer. Il est vrai qu’il existe un autre paramètre que tous invoquent et qui est la dépendance de certains magistrats du ‘’coup de fil’’ qui bâillonne les actes, les libertés et les droits des citoyens.

L’impasse ‘’invisible’’ de la mobilité des personnes

Avec tous ces obstacles, le citoyen se sent méprisé, dédaigné et exclu. Les contraintes qu’il vit tous les jours de l’année font de lui une personne dans une impasse sans issue ou dans un labyrinthe sans sortie possible. Ce sont ses libertés individuelles et collectives et sa mobilité comme citoyen qu’il vit comme un enfermement qu’il n’a jamais voulu. Je me souviens qu’au début de l’indépendance, des millions de personnes se sont déplacées de leurs lieux de vie et de résidences vers de nouveaux espaces. Quelques observateurs ont qualifié cet exode de ‘’rural’’ et de rares sociologues et anthropologues ont parlé de ‘’retour aux sources’’. Des douars, des villages, des petites villes, les populations ont rejoint les grands centres urbains et les villes côtières. Les réfugiés des frontières Est et Ouest sont revenus au pays. Ces déplacements ont eu un premier effet, celui de remplacer les pieds-noirs qui ont choisi de prendre ‘’les chemins du retour vers la France’’ ; d’autres ont choisi d’émigrer sous d’autres cieux, qui en Allemagne, qui au Québec, etc… d’autres encore aux USA et bien des israélites sont partis en Israël.

Le second effet provoqué par ces déplacements libres - sans plan des autorités pour anticiper les besoins et les moyens nécessaires pour satisfaire aux exigences de tous - est constitué par ces changements dans les attitudes et comportements qui, venant de la ruralité sont souvent incompatibles avec ceux de l’urbanité.

Les gouvernements de la première décennie de l’indépendance n’ont même pas réfléchi à des programmes spéciaux – en avaient-ils les compétences ? -pour répondre aux attentes de ces déplacés du rural vers l’urbain.

Le troisième effet réside dans la compréhension et la perception de ce qu’est l’hygiène urbaine par analogie à l’hygiène rurale. Résultat les villes sont devenues hideuses, sales ... Tout un changement de paradigmes. Il a fallu attendre le début des années ‘‘70’’ pour lancer des semblants de programmes d’actions orientés vers les villages et les villes désertées. Dans le cadre de la fameuse ‘’révolution agraire’’ et le ‘’projet mille villages’’ en est un exemple concret. Bilan ‘’Zéro’’. Pourtant, un plan d’action national de modernisation des villes aurait été une belle option. Mais lorsque nous savons qu’aucun plan d'action n’a été réfléchi et mis en œuvre pour aider les municipalités et les wilaya du nord à accueillir ces citoyens de l’Algérie profonde, nous doutons de la perspective.

Un nouvel exode pour mieux ancrer la population

Donc, au lendemain de l’indépendance l’Algérie a connu un exode massif des populations des campagnes et des montagnes vers les grands centres urbains qu’ils soient situés le long de la côté ou à l’intérieur des terres tels que Constantine, Sétif, Batna, Biskra, Khenchela, Tébessa, Guelma, Tiaret, Sidi Bel Abbes, Médéa, Tizi Ouzou, Bouira, Médéa, Blida, Tamanrasset, Ouargla, Béchar Djelfa, Tlemcen … Sous le poids démographique ressenti le développement en particulier économique, industriel et éducatif n’a pas été de pair avec les ambitions théoriques des plans gouvernementaux. Ne serait-il pas temps pour les autorités en charge du bien-être des populations d’envisager un avenir plus radieux prenant en considération ce qui pourrait être un ‘’exode réfléchi vers l’intérieur du pays’’, une révolution fondée sur deux axes de travail le qualitatif et le quantitatif ? Ce plan permettrait de faire bouger les populations vers les villes les moins peuplées avec comme pivot central l’allégement du poids des villes côtières et des grands centres urbains. Ce quiéviterait dans un premier temps, et tant que ce n’est pas encore totalement perdu, de bétonner des cités dortoirs en prenant sur les terres les plus fertiles

. Ensuite, cela améliorerait le standard de vie dans les villes cibles, et enfin mettre de l’avant les facteurs de stabilisation dans ces villes. Les municipalités et les wilayate piloteraient ce projet grandiose et singulier en tant compte du fait que la mobilité des populations réside aussi dans les facilitations de transports tous modes confondus, nécessaires et suffisants qui aideraient aux déplacements rapides de chacun sans trop de contraintes : un réseau ferroviaire amélioré ; un réseau de cabotage entre les villes côtières ; un réseau de transports en commun complémentaire aux deux premiers et bien entendu un réseau de transports aériens plus accessibles à tous. Des millions d’emplois pour des décennies.

Les démographes, je ne sais pas s’il en existe encore en Algérie, peut-être dans d’anciennes structures et autres organismes d’État, manquent cruellement sur la scène médiatique pour nous faire part de leurs travaux et autres études ou analyses à même de nous dire dans quelle situation se trouve la population algérienne et au moins avoir une idée précise du poids de la pyramide des âges : jeunes femmes et jeunes gens, personnes du troisième âge ; taux de natalité et taux de mortalité ; répartitions urbaine et rurale ; proportion de lettrés et d’illettrés ; diplômés des universités, etc.  Cela contribuerait à faciliter la tâche de ceux qui prennent les décisions nécessaires qui structurent les politiques nationales dans tous les domaines d’activités et à avoir un minimum de cohérence ; de déterminer les besoins cruciaux et vitaux des populations par groupes d’âges ; de mieux dessiner les contours de politiques alimentaires en lien avec l’agriculture et l’industrie agroalimentaire ; de mieux appréhender les problématiques de santé et d’éducation, et bien d’autres aspects de la vie sociopolitique du pays.

Un Plan Stratégique Spécial de Stabilisation des Populations

C’est dire combien les déficits observés ici et là sont marquants et sensibles. Même dans les universités, lieux de recherche et de développement par excellence, aucun sociologue, aucun historien, aucun psychologue, aucun statisticien ne s’est penché sur cette question du déplacement des populations, ses causes et ses effets sur le reste de l’économie, de la politique de la culture du pays. Alors, une idée en passant, pourquoi ne pas organiser des états généraux en vue d’une réflexion inventive, audacieuse et pragmatique en ce qui concerne toutes les libertés citoyennes que ce soit en matière de mouvements et de la circulation des personnes ? Un premier volet de réflexion et d’analyse serait la mobilité intramuros en Algérie ; le second la mobilité de l’Algérie vers le reste du monde et le troisième celui de l’apport des émigrés vers l’Algérie ? Une utopie, diront certains ! Mais qui sait ? Théodore Monod, nous rappelle que l’utopie est simplement ce qui n’a pas été essayé !

Ferid Racim Chikhi

Analyste sénior - German

 

 


19 janv. 2022

Un Numide en Amérique du Nord - 361 -

L'Algérie en 2022 : une nouvelle amorce pour un développement structuré !?

Jamais, au cours des deux dernières décennies, l’ex-Président de la République n’a tenu autant de réunions de son conseil des ministres comme le fait Abdelmadjid Tebboune depuis son investiture. Les dossiers sensibles qui y sont examinés montrent l’implication du gouvernement pour trouver des réponses aux questions posées depuis fort longtemps. Même si des détracteurs – fort nombreux et perfides – agissent ouvertement pour réduire à zéro les résultats atteints depuis plus d’une année.

Des problèmes, une résilience et une force tranquille

Du déficit en matière de communication avec des médias lourds obsolètes et auxquels une attention particulière devrait être accordée pour les sortir de leur torpeur alors que les technologies de l’information sont omniprésentes, aux multiples incertitudes générées par les variants du Covid 19, en passant par les dérives de la justice et les fractures qu’elle crée au sein de la population il y a de quoi se questionner sur le pouvoir des gouvernants sur certaines organisations nationales. 

Les fléaux comme la bureaucratie, des décisions de justice qualifiées de déraisonnables par le commun des mortels, les problèmes que rencontrent le citoyen dans sa vie de tous les jours, l’influence abusive de l'administration, etc… ne se résolvent pas sans de grands coups de pieds dans la fourmilière. Alors reprenant, février est déjà là et l’année 2022 est bien entamée. L’Algérie fait face à des défis gigantesques dans bien des domaines d’activités y compris ces attaques venant de l’extérieur qui confirment la fameuse ‘’main de l’étranger’’. Pourtant, l’un de ces défis majeur reste celui de l’individu dans toutes ses dimensions et dans tout ce qu’il entreprend et surtout dans sa vision de l’avenir. L’Algérien, face à toutes les incertitudes use de son fatalisme imaginaire. Il y aussi la posture incontournable que l’Algérien s’est cloitré depuis fort longtemps dans une attitude de résistant et d’opposant paisible et prudent. Dans l’histoire contemporaine, depuis l’invasion française, ce n’est que tardivement qu’il a laissé sa force intérieure s’exprimer d’abord face à l’oppression et au mépris du colonisateur, ensuite contre l’hydre islamiste durant les années ‘’90’’. Il a fini très difficilement par s’en libérer. Mais les stigmates sont encore apparents. Au cours des deux dernières décennies son opposition tranquille et stoïque, alors qu’il subissait les dérives d’une gouvernance corrompue, il a encore une fois privilégié sa posture pourtant révolue en accusant les contrecoups de la fatalité refusant toute forme nouvelle de diktat. Il est vrai qu’il a pris comme une seconde habitude de patienter longtemps avant d’agir. Pourtant, cette action collective a souvent été qualifiée d’impulsivité. Qu’elle soit légendaire ou manipulée et finement orchestrée, l’Algérien a toujours fini par marcher en ordre pour dire ‘’Baraket’’ (ça suffit). Sa capacité de résilience est à examiner en profondeur. C’est sa force tranquille.

De leur côté les gouvernants disent qu’ils agissent selon les intérêts du peuple mais le peuple tenant compte de son expérience récente n’est pas sûr de leurs intentions. Certes, une nouvelle constitution, de nouvelles institutions, une organisation gouvernementale réparée, un nouveau programme de charges nationales, une remise en fonction d’institutions avec des missions bien définies … De nouveaux visages (à quelques exceptions près), une dynamique nouvelle sont mis sur la table et il ne reste plus que la mise au travail de tous.

Le président Tebboune a hérité d’une situation parmi les plus désastreuses qu’a connu l’Algérie depuis l’indépendance. Parmi tant d’autres indicateurs ceux de l’économie avec leurs effets sur toute la société ; une indigence éducationnelle sans avenir complétée par des contours culturels et artistiques loin de refléter les composantes de la société dans son entièreté ; des dérives architecturales et urbanistiques qui défient le rationnel et l’intégrité mentale et physique des individus. À cela s’ajoute les pires des fléaux que sont les concussions, la corruption généralisée, les escroqueries, les forfaitures, les malversations, qui ne sont plus à inventorier. Leurs effets sur la société sont devenus presqu’invisibles mais ils restent dévastateurs.

Il y a certes la manne pétrolière et gazière ainsi que les richesses minérales qui contrebalancent certains déficits, cependant, tout le monde sait que celles-ci ne sont pas durables et qu’elles se réduisent au fur et à mesure que le temps passe et que des énergies renouvelables apparaissent sur le marché mondial.

Les détracteurs sont nombreux et perfides

Partant de ces quelques défis à relever, il y a ceux majeurs de la mise à niveau pour ne pas dire la réforme en profondeur des deux secteurs que sont l’éducation nationale et la santé. Pour l’éducation nationale qui forment les citoyens de demain elle exige une refonte draconienne des contenus enseignés, la révision de la formation des enseignants et la mise à niveau des infrastructures. Il y a de quoi s’occuper pendant une décennie. Pour le secteur de la santé dans toute sa diversité que ce soit l’accès aux soins des usagers, les équipements et la logistique des hôpitaux et des cliniques, la formation des médecins, des paramédicaux (infirmiers, préposés, etc.) ou encore celle des gestionnaires, la nécessité d’un plan spécial dynamique et orienté sur les personnes devrait être mis sur la table. Ces deux indicateurs ne vont pas sans l’emploi de tous les potentiels humains de l’Algérie.

Le développement des régions est un autre secteur qui mérite une attention très spéciale que ce soit en matière d’infrastructures routières, d’agriculture et d’industrie (formations et emplois) qui à n’en point douter, ont été délaissées durant les vingt dernières années et les déficits en développement et en bien-être des populations ont été augmentée. Un réaménagement des régions ou une remise à niveau est un axe de travail aussi sensible que le reste des activités nationales.

La bureaucratie !?

Lorsque le médiateur de la république livre son compte rendu au conseil des ministres et signale que 679 projets d’investissement sur un total de 877 ont été libérés mais ne dit rien au sujet des auteurs de ces blocages je me questionne. Ont-ils été virés ou affectés à d’autres fonctions où ils vont encore sévir ? C’est dire que rendre la confiance au citoyens c’est surtout lui offrir des services publics rapides, sans ambiguïtés et surtout crédibles par leur contenu et leur portée. Malheureusement, de nos jours comme hier, ce n’est point le cas en raison de la bureaucratie érigée en modèle de gestion et à l’évidence rendue incontournable par certains clercs au service de l’anarchie, du désordre par une incompétence collective savamment entretenu par des filous et autres escrocs.

Personne n’ignore que sans l’interventionnisme ambiant, il est quasiment impossible d’avoir des réponses appropriées à des questions pourtant très simples. La ‘’protection’’ d’un puissant du moment, le clientélisme, le régionalisme, le népotisme, toutes ces calamités qui ont depuis longtemps ‘’droit de cité’’ perdurent et ni le président de la république ni le premier ministre et encore moins le ministre de l’intérieur ne regardent de ce côté-là.

Le gouvernement, sur le plan stratégique et macro organisationnel, œuvre à la mise en place d’institutions, de lois et les règlements attendus par le citoyen mais il a aussi le devoir de lever avec diligence, pourquoi pas au cas par cas, les contraintes que rencontrent ce même citoyen lorsqu’il s’adresse à l’administration publique, aux entreprises et aux agences d’état et par extension à tout ce qui le concerne de près ou de loin en matière de droits. Si les passe-droits perdurent c’est que le message ne passe pas.


Justice !?

Un autre pont qui vit des paradoxes incommensurables. Celui de la justice qui défraye la chronique et pour cause, d’une part la lenteur pour la rendre fait partie de mœurs depuis des décennies et d’autre part, la corruption est à l’évidence le pilier qui encadre les décisions de bien des magistrats. Les dérives et les dépassements sont légion et l’impunité devient légendaire. Ne dit-on pas que la corruption cache l’incompétence ? Bien des détentions exécutées sur ordre et ailleurs que dans les cours de justice en font foi. Elles touchent des citoyens pourtant avisés parce qu’ils ont usés de leurs droits et libertés d’expression. Là, ce qui est confirmé c’est que la justice est injuste !? Récemment nous avons vu que le gouvernement, accorder un grand intérêt au système judiciaire puisqu’il envisage sa ‘’ modernisation’’.  Pourtant, selon des observations singulières, la modernisation ne saurait se projeter si la refonte de ses rouages, les profils de ses multiples intervenants et leur indépendance dans le cadre de la loi ne sont pas eux aussi revisités.

Si nous regardons de près le profil des magistrats (juges, procureurs, et greffiers) tout le monde est d’accord pour qualifier leurs connaissances comme étant insuffisantes que ce soit en matière de codes (civil, pénal, etc.) et le pire c’est leur méconnaissance en matière de doctrines (réflexions et autres analyses commises par des spécialistes (professeurs, analystes, etc.) du domaine. Pour les défenseurs, avocats et autres auxiliaires, il ne suffit pas d’avoir fait des études en droit, d’être membres du barreau … pour devenir du jour au lendemain compétent et performant. Les peines par sursis ou fermes paraissent arbitraire au commun des mortels et occultent les possibilités de libérations et pourquoi pas de dédommagements pour les préjudices causés.

Les cas des détenus d’opinions en sont une excellente illustration. Les dossiers sont vides crient des défenseurs en levant les bras au ciel mais rien ne montre la solidité des arguments présentés aux juges. Mieux encore, jamais, au grand jamais l’un de ces avocats n’a parlé d’enquêtes ou du travail de préparation de ses clients avant les audiences pour mieux apprécier le contenu des dossiers constitués par les procureurs et les enquêteurs. Alors, faut-il s’étonner des décisions souvent controversées des juges ?

Des cadres de références, des codes, des valeurs, de l’éthique et…

Pour conclure, disons que ce soit pour les menaces contre la réémergence de l'Algérie sur la scène régionale et internationale, l’amélioration des procédures de gouvernance, la gestion économique et industrielle et leurs répercussions sur tous les espaces sociaux, les actions culturelles et celles qui consolident l’identité, tout est sujet à polémique, d’où la défiance des citoyens à l’endroit de la chose publique. Alors, quels pourraient être les moyens et les voies pour y remédier ? Le programme présidentiel est certes ambitieux mais, comme déjà dit précédemment, il recèle bien des lacunes malgré la bonne volonté mise à l’entreprendre.  L’une d’entre elles réside dans la distance qui existe entre les représentants du peuple, les gouvernants tous niveaux de responsabilités confondues et la population ; cela s’observe aussi dans la supervision (les dirigeants) et les opérationnels du terrain qui doivent le mettre en pratique. Des déviations et un non-respect de ce que le gouvernement demande comme réactivité en matière de communication avec le public, etc. est pris à la légère et l’attentisme des agents publics en fait foi. Pour contrer ce dysfonctionnement, il est nécessaire que les mentalités changent. Tout le monde est en accord avec ce principe de base. Mais comment procéder ? Ce qui manque c’est entre autres des valeurs partagées pour la mise au travail de tous. Cela peut s’opérer par l’introduction d’un code d’éthique pour toutes les institutions publique ainsi que élues ; un code de déontologie imposée à tous. Ces codes doivent aussi être à la portée de tous, y compris le simple citoyen. Pour l’heure, la création des structures d’inspection, la remise en activité de la cour des comptes, les ajustements du CNES, etc. ne suffisent pas. Il faut souligner que les codes précités doivent amener le citoyen à y adhérer mais aussi à les faire respecter. Ceux qui y dérogent comme les auteurs des blocages des projets d’investissements signalés plus haut ont-ils été sanctionnés pour redonner confiance au citoyen ? C’est avec un cadre de références bien construit que le citoyen finira par se discipliner et n’hésitera plus à s’impliquer pour devenir lui-même un agent du changement. Sans quoi, les meilleures politiques sur le papier n’aboutiront à rien.

Ferid Racim Chikhi

Analyste Senior

GERMAN

L’Algérie en 2022 : une nouvelle amorce pour un développement structuré ? - Algérie Patriotique (algeriepatriotique.com)

 

 

 


Un Numide en Amérique du Nord - 378

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