17 déc. 2011

Un Numide en Amérique du Nord - 132 -

  L’année des changements et des mutations imprévisibles
2011 est sur le point de se terminer et chacun se prépare à évaluer les réalisations entreprises individuellement et/ou collectivement.
Le climat connu pour sa versatilité intemporelle ne change pas dans sa progression et ses mutations imprévisibles.
Le monde arabe a connu ses révolutions et les incertitudes qui devaient s’estomper rapidement se maintiennent et montrent le magma de risques que personne ne souhaitaient. Les religions attirent plus de foules et la spiritualité prend plus de place. Les identités se refaçonnent dans un monde sans frontières et se ressourcent.
Le monde s’indigne. Les plus démunis s’allient aux couches moyennes contre les classes dirigeantes et les plus nantis. Les gouvernants sont mis à l’index. La corruption s’empare de tous. Les incorruptibles se font de plus en plus rares.
Les idéologies s’emparent de tout ce qui mobilise les masses et leurs artisans veulent plus de pouvoir.
Les citoyens de partout explorent ''le bien vivre ensemble'' au grand dam des dirigeants qui ont égarés leurs qualités de discernement, leur esprit de compréhension et leurs aptitudes d’anticipation.     
La pensée positive selon laquelle plus nous progressons vers les limites du possible plus nous consolidons notre bien être est reléguée au second plan des préoccupations majeures des citoyens même si partout les barrières de l’intolérance se réduisent ou tout simplement tombent.
Le retour aux sources n’est pas seulement un voyage vers le passé c’est aussi le lieu que l’on revisite pour se purifier, en partie, un peu ou beaucoup.
L’éducation et la diffusion des sciences sont plus fragmentées et les technologies de l’information génèrent des réseaux sociaux reliant et liant tous les indignés de par ce bas monde.
Les faiseurs d’opinions ne s’aventurent plus à prédire l’avenir mais continuent à spéculer sans aucune morale arguant de leurs capacités d’adaptation aux mutations selon les modulations qu’ils veulent leurs conférer.
Ceux qui explorent l’histoire et qui par leurs aptitudes de rechercher et d’analyser, tentent d’offrir une lecture plus pertinente de la place de l’humain dans des sociétés de plus en plus plurielles n’osent plus se prononcer et lorsqu’ils le font c’est avec plus de prudence et de réserve.
En cheminant le long du cours de la vie, chacun peut confirmer cette forte sensation empreinte d’un saisissement émotionnel singulier qui fait que les lieux, les espaces et les territoires se complètent. Il reste que l’incertitude et le risque font partie de nous et que nous faisons partie d’eux mais personne ne sait ce que demain nous réserve ?
Ferid Chikhi

8 déc. 2011

Un Numide en Amérique du Nord -131-

Différences de partage ou partage des différences -2 -
Pour les premiers, en mettant de l’avant les différences, il est surtout question de valider qu’il en existe de particulières, de singulières et même de majeures entre eux et les autres. Il s’agit aussi pour eux d’affermir le fait qu’ils ont des caractéristiques qui font d’eux des êtres exceptionnels ou encore en avance sur les autres, ‘’ethnocentrisme oblige’’.
Le partage ne vient qu’en seconde position et seulement lorsqu’ils en ressentent le besoin dés lors que la remarque leur est adressée par les autres. Ils tentent d’éviter la question de la discrimination et celle de la controverse. Ils préconisent et prônent que les différences se partagent et constituent un enrichissement pour les uns et pour les autres. Pourtant, dans les faits ils ne partagent rien de leurs richesses spirituelles, mentales, éducationnelles, etc.  
Pour les seconds leur conception du partage pourrait s’accommoder de l’acte d’offrir sans attente de retour ou de contrepartie. Comme si c’était un don à répartir sans compensation. Une expérience qui devrait répondre au besoin exprimé ou ressenti par les autres. Ceux qui vivent une précarité. Question de culture me diriez-vous. Certes, oui ! Mais, j’ajouterais en complément d’une éducation d’abord et avant tout familiale et en second lieu scolaire. Une formation à la vie de tous les jours sans expectative, sans perspective d’un futur ou d’un avenir plein d’incertitudes.
Ferid Chikhi

30 nov. 2011

Un Numide en Amérique du Nord - 130 -

Différences de partage ou partage des différences - 1 -    
La question du partage des valeurs et de la différence des valeurs a souvent été mise de l’avant au cours de ces dernières années par divers groupes sociaux, des chercheurs universitaires, des politiques, des observateurs de la vie sociale et culturelle, etc.
Des discussions sur les perceptions des uns et des autres se font jour au détour d’un évènement qui interpelle les consciences. Bien des avis émis ça et là sont dans une grande proportion modérément enrobés d’hypothétiques incompréhensions et de barrières culturelles auxquelles sont confrontés les nomades des temps modernes qui, dans beaucoup de cas, ne semblent pas prêts à se départir de leur profil originel.
Ces citoyens du monde - immigrants ou exilés, réfugiés ou demandeurs d’asile - qui ont fait de la mobilité leur mode de changement tout en s’implantant de plus en plus nombreux dans des pays d’accueil et d’ouverture tel que le Canada en général et le Québec en particulier ne s’en offusquent pas pour autant.
Au détour de lectures et parfois au cours de quelques discussions spontanées et réduites dans un espace temps par des modérateurs souvent hors champs, les propos de certains d’entre-eux m’ont fortement dérangé parce que je trouvais qu’ils s’appropriaient sans gêne des idées et des concepts qui font d’eux des spécialistes ou encore des experts alors qu’ils n’en ont pas l’étoffe. 
Parfois, en écoutant ces propos, ma crédulité a été suivie de ma perplexité et mon étonnement et prenait la place de mon ouverture à l’égard de toute personne libre de s’exprimer et d’exprimer librement sa pensée.
C’est dire combien la perception des uns lorsqu’ils parlent de ‘’différences’’ et de ‘’partage’’ et celle de ceux qui parlent de ‘’partage’’ et de ‘’différences’’ semblent être inconciliables.
À suivre
Ferid Chikhi

19 nov. 2011

Un Numide en Amérique du Nord -129 –

À la rencontre de ‘’K13’’ - Liberté
Au cours des 20 dernières années, j’ai parlé de la Liberté et de ma sensibilité à son endroit. Et qui n’en parle pas, me diriez-vous ? Vrai, nous en parlons tous d’une façon ou d’une autre, à un moment ou à un autre de notre vécu, de nos rencontres, des étapes de notre vie. C’est un fait universel et personne ne saurait l’ignorer. Chacun la vit comme il l’a comprend et elle se vit par chacun d’entre nous comme elle nous aliène à son contenu et à sa trajectoire. Récemment, j’ai eu le privilège de rencontrer ‘’K13’’.
Immédiatement, spontanément, je dirais même, normalement, j'ai associé son nom à Liberté.
Pourtant rien en son initiale ne rejoins cette représentation si ce n’est cette sensibilité que rarement nous portons en nous et que j’ai perçue instantanément en son être, en son entité, en ses caractéristiques physiques, en ses croyances exprimées.
Je dois dire que j’ai eu la ferme sensation d’être en phase avec la Liberté autant que je l’ai été lorsque par un matin de juillet 1991, le désarroi et l’affolement envahirent tout mon être.
Fortement secoué par son vrai sens, une profonde émotion s’empara de  moi. C’était un saisissement intense qui laissa en moi une empreinte mentale indélébile. En fait je venais comprendre,  de  découvrir que j’avais vécu une grande partie de ma vie dans une illusion entretenue par un environnement idéologique savamment façonné par des pseudo-maîtres que je n’ai pas mandatés en toute liberté.  
En rencontrant ’K13’’ - Liberté j’ai retrouvé l’espace de quelques heures mes amis du Tassili N’Ajjer : Abdel, Seddik, Tedjini et Kerami et des souvenirs enfouis depuis plus de dix ans au plus profond de ma mémoire. Cette rencontre a été aussi celle de nos deux entités. Nous avons alors parlé de La Cérémonie du Thé que certains définissent de la sorte : Le premier verre, disent-ils, est amer comme la vie, le second est doux comme l'amour, et le troisième est léger comme la mort. Mais, Kerami me l’expliqua différemment et me la fit vivre en trois temps. Le premier verre de thé préparé et servi selon un acte de préséance, m’avait-il expliqué, est doux comme la vie ; le second est sucré comme l’amour et le troisième est amer comme la mort.
Il m’a parlé de la liberté telle qu’elle est conçue chez nos cousins les Touareg et le solide lien qu’ils font entre les deux. En reproduisant ces souvenirs avec ‘’K13’’ -Liberté, j’ai repris le tout dans mes mots et sous ma plume, je l’ai habillée comme suit :
... Il fait de nos mots des poèmes ...
Le premier verre de thé est
Doux comme la vie
Nous sommes tous les jours confrontés à la douceur de la vie.
Quel que soit le chemin que nous suivons les lignes de notre vie se lisent sur nos visages.
L’important n’est-il pas de faire face aux choses de la vie ?
Relever des défis en acceptant les épreuves quotidiennes ?
Rester debout lorsque la précarité nous a ciblé
Plier quant le vent de la douleur souffle,
Ne pas se laisser abattre, toujours repartir et recommencer de nouveau …
Le deuxième verre est
Sucré comme l’amour
L’amour nous enlace et nous étreint.
Il ne prévient pas. Il nous enivre. 
Il nous fait pleurer, et nos larmes l’alimentent.
Il fait de nos mots des poèmes et de nos poèmes il panse nos blessures.

Il illumine notre monde et colore ses moindres espaces.
Il nous rend heureux ou fous.
Il remplit nos cœurs et la distance qui nous sépare.
Nous sommes faits pour aimer et pour être aimés.
Le troisième verre de thé est
Amer comme la mort
La mort complète l’amour de la vie.
Elle est son prolongement.
Contrairement à l’amour personne ne l’aime.
Personne ne la recherche. 
Elle est le repos éternel. Elle est sans issue. 
Le thé nous révèle l'amertume de la mort, la douceur de la vie et de l'amour.
Ferid Chikhi

Un Numide en Amérique du Nord - 378

  Pour un Québec émancipé et indépendant ! La société des Québécois et les Sociétés d’immigrants !? Depuis quelques mois, les discussions vo...