4 avr. 2012

Un Numide en Amérique du Nord -144-

La Numidité plus une  mobilité  qu’une stabilité -2-
Il reste qu’il existe une relation et une continuité indubitables entre les multiples espaces, les univers, par exemple celui de l’air et celui du liquide ou encore celui d’un monde clos et celui d’un monde ouvert. Comme de bien entendu il en existe entre l’univers solide donc tangible, palpable, matériel tel que la terre et celui intangible, immatériel et impalpable tel que celui du temps.
De même, il existe des facteurs déterminants mais en apparence contradictoires, d’une part la stabilité et d’autre part la mobilité ; autant, le premier est nécessaire pour s’ancrer ou se fixer, s’implanter ou s’établir, s’installer et s’enraciner autant le second l’est pour partir, marcher, se déplacer, quitter, se mouvoir, voyager, cheminer, progresser, parcourir, se propulser, fuir ou encore se déraciner.
Cela peut être la caractéristique du voyageur, du pèlerin, de l’homme en mouvement, celui d’un Numide qui vit l'instant qui le mène d'un lieu à un autre, avec cette force qui le caractérise et dont il use pour aller de l'avant tout en préservant son passé. Un Numide vit ces situations de façon tout à fait naturelle.
Par ce mouvement, il fait une rupture avec la constance, la stabilité, la permanence. Cette mobilité le définit, le distingue et le singularise. C’est à travers elle qu’il est en équilibre. Cependant, toujours, il laisse derrière lui un peu de son passé récent. Il le laisse à la nature qui s’en charge, le fige, le modifie, lui donne la forme que le temps lui imprime et le fossilise en tant que de besoin.
La force du Numide est à la fois dans l'appropriation du moment passé et de l'espace dans lequel il vit mais aussi dans la distance qu’il parcourt et qu’il insuffle à sa personnalité. Il renaît par cette mobilité constante qui l’invite à vivre sa ‘’Numidité’’ tout en préservant son authenticité et sa pérennité.   
Ferid Chikhi

29 mars 2012

Un Numide en Amérique du Nord - 143-

La Numidité une naissance toujours renouvelée -1-
 J’ai déjà évoqué les guides qui nous formulaient des  recommandations pour notre descente en rafting d’un point de la rivière rouge à un autre situé quelques kilomètres plus loin. Ils nous invitaient à porter un gilet de sauvetage, des espadrilles et ils nous dispensaient quelques rudiments de flottaison du genre ‘’recroquevillez-vous, comme l’est le bébé dans le ventre de sa mère, position fœtale ! Vous devez savoir nager !‘’. Sur le moment une question m’était venue à l’esprit mais je l’ai vite évacuée tant elle me paraissait déraisonnable : comment peut-on à la fois se recroqueviller en position fœtale et nager ?
À vrai dire, lors de cette petite formation, j’ai intégré le conseil segment par segment, tenant compte de ce que les guides nous avaient dit auparavant ‘’si le radeau se renverse agissez comme on vous le dit en ce moment et tout se passera bien’’. En fait, ils auraient du exiger que ceux qui veulent faire cette activité doivent savoir nager et si le radeau se renverse, il faut d’abord se recroqueviller pour remonter à la surface grâce au gilet de sauvetage et ensuite nager.
Ce n’est que plus tard que je fis le lien entre la position fœtale et la natation. J’ai toujours intégré le concept de la natation comme étant d’abord et avant tout celui de savoir flotter, de savoir se tenir dans l’eau mais la tête en dehors, de nous mouvoir vers l’avant.
Nous savons que nous venons au monde, après avoir baigné dans un monde clos contenant un peu de liquide. Nous avons tous flotté dans le ventre de nos mères mais sans en sortir jusqu’à l’heureuse bienvenue. Nous nous dégageons d’un espace fermé où nous étions immergés en toute sécurité. Nous vivons à notre naissance notre premier déracinement. Nous nous extrayons pour évoluer vers un monde d’incertitudes et de risques que nous sommes loin de pouvoir évaluer, apprécier et anticiper.
Ferid Chikhi

Un Numide en Amérique du Nord - 378

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