3 mai 2012

Un Numide en Amérique du Nord - 149-

Printemps arabes et Printemps de l’érable -1-
La grève des étudiants du Québec - 2012
Des lecteurs d’un Numide en Amérique du Nord m’ont demandé de m’exprimer sur la grève des étudiants du Québec, une grève qui en est à sa douzième semaine, un record de mobilisation citoyenne et un évènement majeur dans la vie politique du pays. A vrai dire j’observe le déroulement des rassemblements et des manifestations organisés par les fédérations des étudiants toutes organisations confondues. J’en parle avec des collègues, avec des amis et je regarde la télé ou j’écoute la radio dés le moment où les journalistes en parlent ou interviewent les protagonistes. Cependant, Je reste méfiant à l’égard de celles et de ceux – exception faite des étudiants des 3 fédérations - à qui sont offerts les micros pour donner leurs avis, que souvent je ne partage pas.
Ce qui a retenu mon attention c’est entre autres qu’un grand nombre d’observateurs a comparé la grève des étudiants du Québec aux Printemps Arabes au point de la qualifier de Printemps des Érables. Mais, si seuls les mots soutiennent la comparaison puisque les raisons fondamentales ne sont pas comparables il est certain que c’est d’avenir qu’il est question pour les deux : Celui des générations futures.
En fait, il faut admettre qu’autant, le printemps arabe est une réaction de la population des pays concernés contre l’oppression et la répression de leurs dirigeants, autant celui des érables est une opposition aux politiques du gouvernement libéral d’augmenter les frais de scolarités avec des effets dévastateurs sur les budgets des futurs gestionnaires du pays. Ce gouvernement ne veut rien entendre des revendications convaincu que les visées vont au-delà de l’attitude inflexible et inébranlable des étudiants. Par leur attitude ceux-ci font la démonstration que leur détermination est orientée vers sa chute.
La dernière proposition d’étaler ces frais de scolarité sur 7 ans au lieu de 5 ans a été rejetée unanimement par les fédérations et accompagnées de contre propositions fort intéressantes dans la mesure où elles demandent l’ouverture du dossier de l’université de façon globale et complète.   
L’argument le plus sensible des étudiants réside dans l’endettement de plus en plus croissant des générations futures et notamment la difficulté d’accès aux études universitaires des moins nantis..   
Ferid Chikhi

29 avr. 2012

Un Numide en Amérique du Nord - 148 -

Cinquantenaire 1962-2012
Indépendance et liberté(s)
Les expériences, les pratiques idéologiques et les vécus du citoyen ont été qualifiés d’hérésie, de blasphème, de mécréance. Ils ont été déclinés par la négation de la personnalité et de l’identité premières de l’Algérien. Ils ont été à l’origine de la mutilation et de la défiguration de l’indépendance et des libertés citoyennes.
Pis encore, pendant que dans les autres pays les citoyens s’identifient les uns à leurs héros, les autres a leurs philosophes et à leurs esprits visionnaires … En Algérie, les usurpateurs au pouvoir se sont appropriés celui de décideurs uniques. Ils ont fini par imposer des inconnus, ignorants non seulement l’histoire de l’Algérie mais aussi son apport aux civilisations méditerranéenne et africaine.
Pourtant, des héroïnes et des héros, des penseurs et des idéologues et même des visionnaires, il en a existé, il en existe et il en existera dans ce pays qui a vu naître Massinissa, St Augustin et St Donat, Tin Hinan et Dihya, Cléopâtre Séléné et Kateb Yacine, Abane Ramdane et Boukhobza, Boudiaf et Tahar Djaout, Saïd Mekbel, Liabes et Belkhenchir, … et toujours la même litanie, la même complainte, la même souffrance collatérale.
Ce sont les meilleurs qui sont assassinés, dit-on. Ce sont les meilleurs qui sont contraints à l’exil et bien entendu ce sont les meilleurs qui restés au pays sont soumis, ostracisés, et pour reprendre la réflexion de l’un d’entre eux : ‘’… comme des enfants dans leurs lits, tenus de fermer les yeux pour dormir et bordés par l’autorité pour ne pas tomber … ’’. C’est fait pour couper net un éventuel glissement ou progression, amélioration ou performance menant vers un futur meilleur.
Pendant que les gouvernants prescrivaient et convoquaient des figures emblématiques des autres mondes, les nôtres étaient exilés, emprisonnés, torturés, bâillonnés, retournés ou au final effacés pour ne pas dire assassinés.
Si ce n’était pas au lendemain de l’indépendance, c’était au moment où le monde parlait d’amour et de paix ; si ce n’était pas au moment de la révolution industrielle c’était juste après. Ceux qui ont échappé aux trois premières décennies ont été liquidés durant la décennie noire.  Ceux qui résistent encore, à défauts de fuir sont exclus, s’auto-excluent ou s’ostracisent. 
Ferid Chikhi

Un Numide en Amérique du Nord - 378

  Pour un Québec émancipé et indépendant ! La société des Québécois et les Sociétés d’immigrants !? Depuis quelques mois, les discussions vo...