30 avr. 2018

Un Numide en Amérique du Nord - 293 -


Québec : La pénurie est néolibérale, la prospérité est sociale-démocrate !
Depuis, quelques mois les gouvernants néolibéraux du Québec, malgré une retenue feinte de leurs propos et leurs commentaires, assistés de leurs économistes qui n’entendent pas les appels étouffés des employeurs, veulent nous faire accroire qu’ils s’inquiètent de la pénurie de candidats aux emplois disponibles toutes activités industrielles et commerciales confondues. 
Pourtant, ne devrait-on pas se réjouir des réalisations, fort appréciables des capitaines d’industries qui depuis plus de deux décennies n’ont ménagé aucun effort pour inventer, innover et créer des emplois ? Ils sont créatifs, ils sont innovateurs ces chefs d’entreprises qu’elles soient artisanales, familiales, petites ou moyennes, qui partent d’un petit investissement, souvent autour de cinq mille (5000$) dollars et, pour beaucoup comme travailleurs autonomes, arrivent cinq à dix années plus tard à concrétiser leurs idées en des réalisations tangibles. De nos jours, ils s’impliquent dans l’automatisation et la numérisation des fonctions de productions et de gestion de leurs organisations. Les gouvernants néolibéraux pour leur part, jubilent en clamant que c’est une période de plein emploi malgré 5% de chômeurs.
Ces mêmes gouvernants, osent orienter les causes de la pénurie en main d‘œuvre sur les départs en retraite, une population vieillissante, une immigration insuffisante pour ne pas dire non-qualifiée.  Mais, la cause, la vraie, pourrait se situer ailleurs que dans ces facteurs pour le moins aussi responsables mais pour une infime partie. En observant les déficits de management, trois paramètres 
ressortissent. Le premier est le manque de planification, réduite aux indicateurs et autres statistiques au niveau provincial et fédéral. Le second, se situe dans le manque de formation adaptée pour amener les chômeurs à se mettre au diapason des exigences des employeurs et accéder ainsi aux emplois de base alors qu’au même moment, les néolibéraux du gouvernement réduisent les budgets des assistés sociaux. Le troisième concerne les exigences des jeunes finissants qui ne répondent pas aux capacités salariales et sociaux professionnelles des employeurs, ce qui a pour conséquence la mobilité rapide de ces jeunes. Alors, comment faire ? Si nous regardons l’avers de la médaille plutôt que de rester figé sur l’envers, en quelques mots, changer le paradigme, tel qu’il est posé par les néolibéraux, pour réduire non pas la pénurie mais aller dans le sens de l’abondance des emplois ? Ne serait-il pas un chemin critique à défricher ?
Une observation fine laisse apparaître que la planification au niveau gouvernemental et la prévision des effectifs au sein des entreprises, sont totalement occultées.  Certes, il existe des statistiques publiées régulièrement, mises de l’avant et interprétées selon les besoins par ‘’les spécialistes’’ qui ne connaissent, ni le monde du travail et ses besoins en main d’œuvre, ni l’évolution et les progrès réalisés par les industries. Dès lors, les analyses sont biaisées à la source. Par ailleurs, presque tous les économistes focalisent essentiellement sur les causes des pénuries sans corrélation avec l’emploi.
Les facteurs du changement
Prenons le facteur démographique. Postulons qu’un démographe n’est pas forcément un ‘’spécialiste de l’économie’’ ; son point de vue est toujours intéressant mais appliqué à l’économie, on devrait le considérer avec circonspection. Ce facteur, est examiné sous plusieurs coutures et l’équation qui est de mise met en exergue, d’un côté celle des départs en retraite et, de l’autre celle des finissants, qui débutent un emploi. Cependant, aucun de ces spécialistes ne parlent d’un troisième paramètre, celui des 5% de chercheurs d’emplois. Considérant, le développement des compétences, non seulement, des employés en activité, ce qui pourrait les fidéliser et éviter leur mobilité chronique mais aussi celui, des chercheurs d’emplois. Des mesures gouvernementales pourraient être mise en œuvre pour les aider à se mettre à niveau, à convertir leurs compétences et au mieux bénéficier d’une orientation professionnelle suivi d’une insertion dans les secteurs les plus en demande. Mais là, il s’agit d’une solution qui est loin de convenir à des néolibéraux qui sont convaincus que le maintien d’un bassin de ‘’chercheurs d’emplois professionnels’’ est meilleur que pas de chômeurs du tout. 
Enfin, regardons ce que nous propose l’éducation nationale - des finissants des centres de formation professionnelle, des CEGEPS et des universités qui ne se présentent pas comme étant la solution attendue par les employeurs en raison, là aussi, d’une équation déséquilibrée ; les exigences, souvent trop élevées des jeunes en question, branchés sur les technologies de l’information, ayant bénéficié de formations, pas forcément très à-jour, et ne pouvant être opérationnels dès leur recrutement, ne correspondent pas aux capacités aussi bien salariales que sociales des industries. Il reste, une autre observation, qui se présente comme une faille dans l’édifice économique du quebec. Il s’agit de la planification. Aucune, entreprise de petite ou moyenne envergure ne considère cette fonction comme étant essentielle pour ses réalisations, ses performances, sa pérennité et le reste de ses fonctions qu’elles soient stratégiques ou opérationnelles. Alors, même si cette fonction est occultée comment peut-on anticiper l’avenir et notamment celui De remédier aux déficits en main d’œuvre ? La saturation au sein du secteur de la santé en est un symptôme non négligeable.
Les Capitaines d’Industrie du Québec sont certes des créateurs et des Innovateurs, comment peut-on 
penser que le facteur planification des ressources humaines leur a échappé ? Le mal se situe, à mon humble avis, beaucoup plus dans les gouvernances néolibérales assumées tant au niveau provincial que fédéral qui naviguent à vue et laissent place au sein des entreprises à une (GPA) Gestion Par Affolement. Le remède est rien d’autre qu’une nouvelle politique sociale-démocrate qui prendrait en compte des qualifications toujours renouvelées des acteurs, des compétences au diapason des besoins des entreprises, des progrès industriels qui se transforment grâce à l’automatisation et à la numérisation et une planification serrée pour anticiper l’avenir et la pérennité des entreprises.
Ferid Chikhi 

3 avr. 2018

Un Numide en Amérique du Nord - 292 -

Duperies des temps modernes …
Le propos qui suit est une reprise de celui que j’avais commis en juillet 2014. Je le veux une mise à jour et une participation à la colère, à l’indignation généralisée, à la rage qui habitent celles et ceux qui assistent impuissants au carnage généralisé, à cette tuerie dont l’étendue n’a plus de limites, de frontières ou de ‘’murs’’ pour être mise sous le boisseau. Cette tuerie qui se passe à Gaza, cet espace ‘’mouchoir’’ ou sont parqués des milliers de Palestiniens.
Il porte sur ce qui se passe dans cette partie du monde qui a été le berceau de plusieurs civilisations. Elle est comme le reste des Proche et Moyen Orient, comme l’Afrique du Nord et le Sahel et bien d’autres parties du Sud, soumise aux lois des seigneurs de la guerre des temps modernes. Elles subissent les assauts des puissances destructrices.
La Libye a pleuré et pleure encore des larmes de sang, les Kurdes subissent la trahison assumée des Européens ; Gaza, encore Gaza, tout en faisant de même, nous interpelle, nous appelle '’Au secours !’’ et nous n’y pouvons rien.
L’Irak, Bagdad et Mossoul ont été saignés à blanc ; la Syrie, Damas et Alep sont devenues ruines de leurs bâtis et des vestiges que ni le temps ni les hommes n’avaient jamais osé caresser de leurs mains destructrices…
Alors, comme tous les pacifistes de ce monde, je me suis encore et encore demandé qui va mettre un terme aux actions des polémarques, des seigneurs de la guerre des destructeurs des civilisations qui ont structurés le monde depuis des millénaires … Personne n’ignore que l’armement sophistiqué provient des industries des puissances occidentales ?
Comment se fait-il que les gouvernants des pays de l’UE, des USA, de l’OTAN, du G7/8 trouvent des solutions pour tenter d’empêcher la Russie de protéger ses frontières et ses populations et se disent incapables de réduire la sauvagerie destructrice d’Israël, de la Turquie, de l’Arabie Saoudite et de leurs mercenaires Daechistes et consorts ?
Comment se fait-il qu’ils ne bougent pas alors que les Musulmans, les Chrétiens et les réfugiés de Syrie, les demandeurs d’asile humanitaire, les Kurdes… damnés des temps modernes sont malmenés tous les jours depuis des années ?
Nous voici, là, à observer, à attendre, à tendre l’oreille au moindre frémissement informationnel qui nous annoncerait la bonne nouvelle mais ce ne sont que des fakes news : La guerre n’est pas terminée, les armes détonnent encore, les polémarques ne les ont pas déposées. Ce ne sont plus seulement les Talibans, EEIL, Boko Haram, Hamas ... ce sont les USA, la France, la Grande Bretagne, le Canada, Israël, la Turquie, l’Arabie Saoudite qui font la guerre. Ce sont des États puissants qui ne désarment pas.
Qui parmi les puissants et les instruits de ce monde peut soutenir qu’ils sont sortis du néant ?
Qui parmi les puissants et les instruits de ce monde peut nier qu’il ignore que ce sont les puissances occidentales qui décident des guerres et des trêves ... qui dupent le monde dans le seul but de déstabiliser ces pays riches de leurs populations et des produits de leurs sous-sols ?
Où est l’Éthique, lorsque la manipulation des masses s’impose ?
Non contentes d’avoir organisé les fuites des cerveaux par une mobilité internationale sans limite et une globalisation qui leur profite, elles se sont attelées à créer les conflits les plus sanglants depuis des siècles pour envahir, occuper et vider de leurs populations des territoires entiers et ainsi s’emparer, sous couvert de pacification, de leur or, de leurs diamants, de leur pétrole, de leur uranium, leur gaz naturel, de leur cuivre, etc…
Aujourd’hui, les Ghazaouis résistent encore aux forces armées d’Israël pendant que les Kurdes vivent un nouveau génocide et pas très loin les réfugiés Syriens ne savent plus à quel saint se vouer… 
Pendant ce temps-là, les migrants qui veulent se rendre en Europe par la Libye atteignent le million de personnes (Bureau de l’Organisation internationale des migrations), et un grand nombre parmi eux est vendu comme esclave.
Depuis plus de vingt ans, en fait depuis le milieu des années ‘’80’’, les batailles sont suivies d’attentats, les accrochages entre factions et autres groupes armés laissent sur le terrain des carnages des mutilés, des handicapés, etc.  Les guerres sont suivies d’occupations et selon des ‘’intelligences’’ occidentales cela occupe les esprits et, les traumas que les populations concernées vivent lors de ces moments de turpitudes, passeront avec le temps.
Voilà, elles l'ont fait ces ‘’intelligences’’. Elles ont réfléchi. Elles parlent et elles orientent les débats… Elles osent mêmes sortir de leur confort douillet mais toujours à l’abri des massacres, elles se rendent visibles les plateaux de télévisons, elles se font entendre par les micros des radios et elles occupent les colonnes des journaux, elles créent des blogues et sur les réseaux sociaux n’arrêtent pas de monopoliser l’attention des citoyens crédules. Elles n’ont plus aucune retenu, aucun sens de l’Éthique, elles manipulent et formatent les cerveaux des addicts à l’information et aux débats stériles. Elles ont perdu tout sens moral et le peu de crédibilité qui leur restait.
Elles ne parlent pas des guerres mais focalisent sur des victimes et leurs discours orientent, canalisent et guident dans le labyrinthe de l’information en live. Elles ne parlent que très rarement des trêves et soutiennent le plus fort, même si elles savent que le monde sait qu’il s'agit de la pire duperie des temps modernes.
Ferid Chikhi

5 févr. 2018

Un Numide en Amérique du Nord - 291 -

Lettre ouverte à Monsieur le Premier Ministre du Canada
Le musulman victime de ses islamistes et de ses gouvernants !?
Selon les islamistes alimentés au wahhabo-salafisme tous ceux qui se qualifient de laïcs sont à la fois, mécréants, athées et anathématisés donc passibles de la peine capitale. En occident il faut les censurer et leur imposer le silence. (http://quebec.huffingtonpost.ca/ferid-chikhi/terrorisme-pourquoi-les-musulmans-ne-parlent-pas_b_11178132.html)
Dans le monde occidental, ici au Canada comme au Québec, les citoyens venant des pays musulmans sont étiquetés comme étant des arabes et bien entendu des musulmans et par extension d’islamistes potentiels. Alors entre le marteau et l’enclume comment faire pour être considérés seulement comme citoyens ? 
‘’… Il faut poursuivre la réflexion…’’ avez-vous dit Monsieur le Premier ministre…
Je suis citoyen Canadien, résident au Québec et je m’érige contre cet état de fait qui m’est prescrit et j’en appelle à votre bon sens, Monsieur le Prime Ministre, pour mettre un terme à ce louvoiement qui ignore la majorité silencieuse ainsi que toutes celles et tous ceux qui expriment leur rejet de celles et de ceux qui sous prétexte du respect de ‘’leur religion’’, exigent de faire taire les autres, y compris, celles et ceux qui ne sont pas comme eux, ni conservateurs religieux, ni intégristes, ni fondamentalistes et encore moins islamistes.
Faut-il vous blâmer parce que vous n’ignorez pas que l’Islamisme fait des ravages incommensurables de par le monde, qu’il est dévastateur pour la collectivité Canadienne s’il est exempt de critiques et que vous voulez encore réfléchir ?
Oui ! Monsieur le Premier Ministre, poursuivons la réflexion et faisons-le à haute voix afin que tout le monde entende ce que nous allons penser et dire au sujet de l’Islamophobie, ce concept qui nous fait tant peur et donc, demandons-nous pourquoi il nous fait tant peur ?!
Oui ! Malgré quatre décennies de lutte contre la régression actionnée par les islamistes, comme des millions d’autres musulmans, je suis piégé par l’Islam politique, même si dans mon propre groupe social je suis différent des autres et qu’eux aussi sont différents de moi.
Oui ! Je rejette l’Islam politique parce que mortifère alors que l’Islam, selon ses grands axes du discernement, ordonne à la fois le terrestre et le céleste et il me ‘’souffle’’ d’être singulier par mon esprit, par mon attitude, par mon comportement, par mes réflexions, par mes actions, par ma participation au sein de ma collectivité et hors d’elle.
Oui ! L’Islam offre un cadre de références et invite à opérer un effort constant connu sous le concept d’‘’El Ijtihad’’ pour inciter le croyant à atteindre la performance absolue, l’efficacité totale et complète ainsi que la pureté idéale sans pour autant s’éloigner de la ligne droite ‘’Tariq El Moustaqim’’ connue aussi comme étant la représentation de ‘’la ligne médiane’’ et pour les connaisseurs ‘’le juste milieu’’. Ce que ne fait pas l’Islamisme qui se veut régenter le monde avec des peurs que seuls les Émirs imposent et changent selon leur bon vouloir.
L’Islam politique nie l’Islam et les autres religions.
Oui ! Je suis musulman et, en tant que tel, ma pratique ou ma non-pratique, m’invitent à dénoncer le mal là où il se commet, là où il apparaît, et si je n’ai ni la vigueur physique pour m’y opposer, ni la puissance mentale pour le dénoncer parce que le silence m’est imposé, je dois en mon for intérieur le repousser. L’Islamisme est nuisible pour celui qui ne fait pas partie de la secte.
Oui ! Je suis musulman et, en tant que tel, ma pratique ou ma non-pratique, exigent de moi de dénoncer les dérives des extrémistes, celles des intégristes, fondamentalistes et des radicalisés … parce qu’ils n’aident pas au progrès et au développement non seulement de l’individu mais aussi de la collectivité.
Alors, comment accepter la légalisation d’une journée nationale de commémoration et d'activités concernant l'islamophobie et toute autre forme de discrimination religieuse alors qu’elle va à l’encontre de ma pratique religieuse ou ma non-pratique, en me suggérant, non pas de dénigrer mais, d’évaluer et critiquer tout acte contraire aux usages de l’Islam intrinsèque ?
La légalisation de cette journée sera une entrave à ma liberté d’expression qui est dictée par le
premier verset de la révélation : ‘’Iqra Bismi Rabika El A’la…’’ = ‘’dit au nom de ton Dieu Suprême...’’ commandement soutenu par un autre fondement de l’Islam qui est de me singulariser par El Ijtihad, contre ce qui porte préjudice à l’égalité des droits entre les humains, femmes, hommes, communautés, et par conséquent contre toutes les religions.
L’Islam politique nie l’Islam de l’ouverture à l’autre et aux autres religions. Il porte atteinte à la place de la femme au sein de la société en la reléguant à un statut minorisé et voudrait réduire la place de la grande collectivité musulmane à la sienne si ce n’est par les armes et les massacres c’est par le juridisme érigé en Ijtihad. Est-ce cela que vous voulez mettre en pratique, Monsieur le Premier Ministre du Canada ?
Applaudir ? Non ! Je sais et je connais, et toute personne dotée de bon sens sait et connait les effets de ce fléau qu’est l’Islam politique, alors empêcher de critiquer l’Islam et surtout son succédané l’Islam politique c’est accepter la mainmise de ce dernier sur des pans entiers de la population Canadienne.
Ferid Chikhi

27 janv. 2018

Un Numide en Amérique du Nord - 290 -


Le Québec est-il en abondance d’emplois ?

Au Québec, avec un taux moyen de chômage de 5%, les Capitaines d'industries font de son économie une des meilleurs de l'OCDE. Dans cette zone le taux de chômage est stable à 5.6% en novembre 2017.  Allemagne (3.6%) - Pays-Bas (4.4%) - Belgique (6.7%) - France (9.2%) - Italie (11.0%) - Espagne (37.9%) - Italie (32.7%).

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Il est une évidence que personne ne saurait nier, c'est que les progrès technologiques, les innovations industrielles et les avancées managériales réalisées par des capitaines d'industrie clairvoyants et visionnaires ont fait du Québec une puissance industrielle et économique dont le reste du Canada ne saurait se passer face au géant étatsunien et les économies émergentes.
Mais, ces progrès et ces avancées semblent être, quelque peu, freinés par le déficit démographique dont l'impact sur la main d'œuvre est percutant. Selon les observateurs et les spécialistes du management, il y a au Québec « une pénurie alarmante d'une main-d'œuvre qualifiée » et un taux de chômage de 4,9% en janvier 2018. Du jamais vu depuis le milieu des années 70 ».

Une question me vient à l'esprit et s'énonce comme suit : pourquoi parler de pénurie de candidats plutôt que d'abondance d'emplois ?

Les employeurs sont très inquiets et ils le disent avec force voix. La situation ira en « s'aggravant » si le gouvernement n'y remédie pas rapidement. Une question me vient à l'esprit et s'énonce comme suit : pourquoi parler de pénurie de candidats plutôt que d'abondance d'emplois ? En fait, les causes ne sont pas les mêmes et les conséquences ou les effets de l'un et de l'autre ne se ressemblent pas.

En utilisant le concept de la « pénurie » qui veut tout simplement dire «rareté» c'est-à-dire un manque, une insuffisance, un «déficit», les gestionnaires sont en position d'attente et se placent, à l'évidence, du mauvais côté de la problématique et par conséquent réfléchissent à remplacer ce qui n'existe plus par ce qui n'existe pas d'autant plus que les candidats immigrants ne passent pas le filtre de la sélection. Ce qui est contraire à l'esprit novateur des capitaines d'industrie dont il est question plus haut.

Donc, si nous examinons, les indicateurs de l'emploi, consentons aux opérateurs autant qu'aux politiques, le fait qu'ils soulignent la pénurie de plus en plus aigüe de la main-d'œuvre qualifiée et les caractéristiques de ce phénomène ont été observées et analysées par des économistes, des spécialistes des ressources humaines, des gestionnaires et bien d'autres chercheurs, mais ce qui constituerait un paradoxe singulier, personne ne parle de l'origine de l'abondance des emplois.

Pourtant, chacun focalise en fonction de sa spécialité sur la démographie, ses paramètres du vieillissement de la population et ceux du départ en retraite des plus âgés ainsi que sur l'immigration censée être la solution idoine, mais qui est pensée sans tenir compte des besoins de l'industrie. Or, si nous regardons de cet autre côté du mur et si nous considérons l'abondance d'emplois et les difficultés de les pourvoir, nous pouvons comprendre que les employeurs ne trouvent plus les profils répondant à leurs exigences malgré un bassin de chercheurs d'emplois constitués d'environ 330 000 chômeurs dont une grande partie d'immigrants n'ayant pas l'expérience québécoise ou ne répondant pas aux valeurs industrielles du pays.

Quelles solutions organisationnelles ?

Selon des analyses diverses, en plus du manque d'expérience québécoise, d'autres paramètres clés creusent le déficit en question et il s'agit du : salaire horaire, conditions et avantages sociaux, organisation du travail sont parmi tant d'autres des éléments sur lesquels une attention soutenue devrait être portée.

Si l'on ajoute les paramètres relatifs aux normes et aux standards professionnels, on peut conclure que les conditions sont réunies pour que l'abondance des emplois perdure.

À lui seul, le salaire horaire n'a pas suivi les fluctuations de l'inflation et ses effets sur le pouvoir d'achat des consommateurs. Quant aux équipements et autres instruments de production, mis à part quelques domaines d'activités, les installations techniques, n'ont pas évolué au rythme de la technologie et des avancées en matière de numérisation. Si l'on ajoute les paramètres relatifs aux normes et aux standards professionnels, on peut conclure que les conditions sont réunies pour que l'abondance des emplois perdure.

Alors que faire ? En situation d'abondance d'emplois ce qui coûte cher à une entreprise, c'est la fidélisation des employés compétents et productifs. En effet, bien des employés sont tentés de migrer vers d'autres secteurs en offrant leurs compétences et leurs expériences acquises si ce n'est pas chez les compétiteurs ou dans d'autres secteurs.

Ces employés qui ont capitalisé une belle expérience propre à chaque entreprise vont chercher ailleurs ce qu'ils ne trouvent pas chez leurs employeurs actuels, soit de meilleures conditions de travail, d'avantages sociaux, de salaires, d'organisation, de supervision, de conciliation travail / famille, etc.

Pour faire face à cette situation, les services de ressources humaines sont tenus de repenser leurs modèles de rétention pour que leurs employés se stabilisent et n'envisagent pas d'être « hameçonnés » par les concurrents.

Au remodelage des services de gestion des ressources humaines, il faut ajouter que les procédures aussi nécessitent une oxygénation qui porterait sur cinq axes convergents : la révision des grands aspects de la culture d'entreprise et la consolidation des conditions de travail (réaménagement de l'amplitude horaire, amélioration des avantages sociaux et la flexibilité de la supervision) ; la mise en oeuvre de programmes de développement des compétences en tenant compte de la diversité culturelle ; la mobilité interne des ressources humaines et, aussi paradoxal que cela puisse paraître, veiller à la résultante que sera la fidélisation des employés ; l'ouverture aux immigrants avec un soutien plus intelligent, non pas du ministère de l'Immigration, mais celui, du ministère de l'Emploi.

Avec ces dispositions « l'abondance d'emplois » sera mieux prise en charge et le déficit en employé pourrait être réduit.

Ferid Chikhi

Un Numide en Amérique du Nord - 378

  Pour un Québec émancipé et indépendant ! La société des Québécois et les Sociétés d’immigrants !? Depuis quelques mois, les discussions vo...