29 sept. 2022

La vie des Iraniennes compte !

 

« Ils ont tué mon ange ! » 

dénonce la maman de Mahsa Amini en apprenant le décès de sa fille.

Mahsa symbole du courage, de la dignité et de la liberté ne se doutait pas que visiter sa famille à Téhéran lui couterait la vie.

Son délit : une mèche de cheveu rebelle défiant la colère de la police des mœurs dans ce pays devenu le cimetière de toute liberté, depuis 43 ans, au nom d’une religion pervertie et instrumentalisée par une idéologie fondamentaliste. 

Depuis cet assassinat, le nombre des Mahsa ne cesse d’augmenter.

Depuis 43 ans, les Iraniennes sont effacées sous ce voile, symbole de pureté et de pudeur pour les unes, identitaire pour les autres et émancipateur pour celles non forcées de le porter car vivant dans les états séculiers où les droits sont reconnus équitablement entre les citoyennes et les citoyens. Dans ces états, la religion ne s’ingère pas dans le politique et l’indépendance judiciaire est une condition essentielle à la démocratie. 

Depuis 43 ans, les Iraniennes crient à l´injustice se heurtant à la surdité des pouvoirs occidentaux qui concèdent leur attachement à la défense des droits fondamentaux des femmes, du fait de leur dépendance économique au pétrole. Les Iraniennes subissent les exactions de la police des mœurs au service des mollahs, structure politique et sectaire s’octroyant le droit de vie ou de mort sur la population iranienne. Non, les Iraniennes ne se sont jamais tues !

L’espoir aurait été encore permis, si l’Occident ne les avait abandonnées au profit de régimes théocratiques, violant les droits humains, incluant ceux des personnes homosexuelles et des laïques.

Pour plaire aux mollahs, n’a-t-on pas vu des femmes de la diplomatie occidentale rendues à Téhéran en exhibant fièrement ce symbole avilissant portant le sang d´autres femmes afin d’obtenir les grâces d’un régime sous lequel elles n’auraient jamais accepté de vivre. 

Cet instrument de ségrégation sexiste qu’est le voile devient dans le discours de la gauche communautariste et du libéralisme décomplexé, le symbole d’émancipation d’un néo féminisme islamiste en Occident. Refuser que cette injonction religieuse et patriarcale s’affiche dans nos services publics, surtout nos écoles, serait islamophobe. Une femme musulmane est-elle, nécessairement, une femme voilée ?

Dans le monde dit musulman, ce voile s’est imposé par la violence, le viol et l’assassinat.  Souvent, en occident, il est présenté comme un symbole identitaire traditionnel voire exotique, dénué de sa charge symbolique comme le serait un sombrero ou une tuque. Aucune femme occidentale ayant défendu cet étendard de l´islam politique ségrégationniste, patriarcal et misogyne, n’a jamais subi la moindre violence pour porter un sombrero ou une tuque.

Aujourd’hui, en Occident, de grandes marques du prêt à porter vont jusqu’à à faire de cet instrument de contrôle du corps des femmes une mode féminine dite pudique osant inclure même les fillettes. Il est devenu un outil de marketing aux revenus appréciables. Et tant pis pour les fillettes et les femmes qui le subissent dans les pays où il est imposé avec une extrême violence dont l’objectif est la soumission, la négation ou la mort.

Le voile est le porte-étendard d’un système d’apartheid sexuel.  Pourtant, qui aurait osé faire la promotion, en Occident, du symbole de l’apartheid racial de l’Afrique du Sud?

La mobilisation de certaines femmes politiques, promptes à se couvrir la tête de ce voile de l’indignité pour contrer le moindre mouvement soutenant la laïcité, se fait plutôt discrète face aux crimes odieux commis actuellement en Iran.

Où est la solidarité des femmes de tous bords politiques envers les Iraniennes pourtant si promptes à se mobiliser pour défendre le choix individuel de porter le signe de la ségrégation sexiste dans nos écoles ?

Ne voit-on pas à chaque élection canadienne, certaines candidates se draper du symbole du patriarcat et de la misogynie frappant à la porte des mosquées pour glaner d’hypothétiques appuis à leur élection : la fin justifie les moyens... Ces femmes, futures élues, ne sont pas sans savoir les conséquences désastreuses de leur geste sur le quotidien des femmes vivant dans ces pays dits musulmans.

Pourtant, ces pays si peu respectueux des droits des femmes et de l’égalité siègent dans les instances internationales au nom de la démocratie qu’ils exècrent et où ils œuvrent pour que leur vision misogyne et patriarcale soit reconnue.

Et ils ont réussi.

Aujourd’hui, notre devoir est d’être aux côtés des femmes iraniennes, de porter leurs revendications et de nous mobiliser pour faire entendre leurs voix auprès des instances internationales pour qu’aucune femme ne soit soumise à des lois et à des coutumes qui sont en contradiction avec la dignité humaine, les droits universels et égalitaires qui protègent toute personne au-delà des croyances, des coutumes et des religions.

Seule la mobilisation peut mettre fin à ces régimes dictatoriaux, corrompus, immoraux et surtout misogynes où la femme n’est qu’un objet sexuel de perversion, d’où l’obsession de son invisibilité.

Leila Lesbet

Féministe universaliste.

Association québécoise des nord-Africains pour la laïcité-AQNAL. 

12 août 2022

Un Numide en Amérique du Nord - 366 -

 

HEC Montréal : Notre préférence va aux femmes voilées d’Algérie

La publicité d’attraction énoncée par les HEC Montréal est condamnable à plus d’un titre. Elle cible une catégorie de personnes, notamment des femmes venant d’Algérie mais spécifiquement celles qui sont voilées comme si les autres n’ont pas le droit de se porter candidates à cette offre. Pourtant, cette institution de formation se veut avec un accès universel.

Ce qui est absolument condamnable de la part de HEC c'est l'ignorance abyssale de cette institution qui se veut ou se dit scientifique en arborant une femme voilée dans une publicité destinée à attirer des étudiants/es algériens/algériennes.

Or, l'Algérie a une histoire sanglante avec le voile islamique et islamiste et non musulman faut-il le rappeler.

Des milliers de femmes, de jeunes filles et d'adolescentes ont été aspergées d'acide, kidnappées et violées, tuées, égorgées, éventrées, mutilées de la façon la plus barbare qui soit et c'est ce symbole, dont nous gardons les stigmates à jamais et qui font partie de nos plus douloureux cauchemars, qui est choisi par HEC Montréal.

Ce choix, non anodin, envoie deux messages, à nous les algériennes laïques : le premier est la banalisation des crimes commis pour imposer ce symbole dégradant qui n'est point religieux mais patriarcal, politique, rétrograde et misogyne et le second un affront aux parents des adolescentes à peine pubères et à toutes ces femmes innocentes arrachées à la vie sous les yeux horrifiés de leurs familles et de leurs proches dont le seul crime, si crime il y avait, était d'arborer leur chevelure tout comme le faisait la petite fille du prophète qui refusa cette injonction des islamistes, il y a de cela 14 siècles.

Mes amies/amis d'Algérie ne sont point étonnées-es de cet Occident cupide en perdition de valeurs humanistes et qui ne sait plus quoi inventer pour maintenir sa suprématie et son hégémonie.

Le souvenir récent de l'abandon des femmes Afghanes est encore vif dans nos mémoires.

À vouloir trop étreindre on finit par étouffer.

Ce que dit HEC Montréal, au pouvoir algérien à travers cette décadente publicité, que sa préférence va aux candidates voilées qui prétendent à ce programme.

Et aux Algériens en général, voilez vos filles si vous voulez qu'elles soient acceptées au Québec.

Les pays de la péninsule arabique et l'Iran n'ont font pas moins mais SANS AUCUNE CONDESCENDANCE. Leur misogynie est assumée avec arrogance et relativisée par le communautarisme occidental.

Quelle tristesse pour HEC qui gomme les femmes algériennes qui continuent de lutter pour leur dignité avec courage malgré les vicissitudes.

HEC Montréal choisit un message foncièrement patriarcal et misogyne pour communiquer avec les femmes qui se battent pacifiquement avec dignité pour leur liberté dans ce monde dit arabo-musulman, la nausée me soulève le cœur.

Leila Lesbet

Féministe laïque

AQNAL

https://www.ledevoir.com/societe/742974/jean-francois-lisee-condamne-une-publicite-de-hec-montreal-montrant-une-femme-voilee

6 juil. 2022

Un Numide en Amérique du Nord - 365 -

 Honneur et gloire à tous les martyrs de la résistance Algérienne

L'indépendance de l'Algérie est certes l'aboutissement d'une lutte armée mais aussi politique et diplomatique qui a débuté le 1er novembre 1954.
Ceux que l'on qualifie de Moudjahidine, de Maquisards, de Fidai, de Moussebel, de militants ont fait leur devoir envers la patrie. C'étaient des jeunes, des moins jeunes, des plus âgés ; c'étaient des hommes, des femmes, des jeunes filles qui ont résisté face à la pire des soldatesques coloniales. Une guerre disent-ils ! Mais pour nous c'était une révolution qui a été initiée après que l'union de tous a été fait
Mais ne limitons pas cette révolution à la seule période allant de 1954 à 1962. Rappelons-nous qu'il y a une résistance farouche depuis les premiers jours du débarquement des soldats coloniaux en juin 1932. Cette résistance ne s’est jamais arrêtée puisque depuis l’avènement de l’Émir Abd El Kader les patriotes ont été nombreux à tomber au champ d‘honneur. À cet époque, après 17 ans de lutte il a été décompté pas moins de 47.000 cavaliers, fantassins, hommes de la logistique… qui ont péri pour défendre leur pays en faisant face à une armée aguerrie et sans scrupules.
La résistance des Algériens est jalonnée de période de batailles, de combats, de luttes armées parmi lesquelles celles d’Ichériden avec Fathma N’soumer, celles des Zaatcha et des Henanchas, celles d’El Mokrani et encore celle de 1879, dans les Aurès sous la direction du cheikh Mohamed Ben Abderrahmane et de Med Ameziane … jusqu’au massacres de Sétif et Guelma (au lendemain du 8 mai 1945).
La suite se résumerait en quelques mots : Une véritable révolution armée contre l’occupant colonialiste français qui finit par accepter son départ et laisser les Algériens devenir maitres de leur destin.

1 juin 2022

Un Numide en Amérique du Nord - 364 -

L’Algérie en ce début de décennie 2020 

 La politique extérieure d’un pays est le reflet de sa politique intérieure

On dit souvent que la politique étrangère d’un pays est le reflet de sa politique intérieure. Toutefois, il semblerait que l’Algérie est en voie de démontrer que ce n’est pas toujours le cas. En effet, autant le corps diplomatique et son chef M. Lamamra, sont parmi les plus performants des diplomates algériens depuis au moins quatre décennies, autant la politique intérieure patine et n’excelle point du tout.

Une politique intérieure essoufflée !?

Méthodiquement et efficacement, la diplomatie Algérienne va de l’avant en remportant succès après succès. La politique intérieure quant à elle, malgré les ouvertures faites par le président Tebboune est encore à la recherche d’un souffle qu’elle n’a jamais eu et par conséquent qu’elle n’a jamais entretenu.

Il est vrai que c’est presqu’unanimement que les Algériens s’accordent pour dire que depuis au moins deux ans la politique étrangère est au top des tops.  Alors se posent des questions élémentaires : Quelle est la motivation ou la cause qui fait que ces succès sont conformes et retentissants ? Est-il question du profil des hommes et des femmes qui la mènent, tant à la centrale qu’au niveau des chancelleries en dépit d’accrocs au niveau opérationnel ou est-ce un programme concocté par quelque bureau d’études stratégiques ou encore est-ce l’héritage retrouvé des diplomates de la révolution qui ont su avec des moyens dérisoires sensibiliser les pays frères et amis d’être des soutiens indéfectibles pour l’indépendance de l’Algérie ?

Deux paramètres retiennent mon attention : le premier est celui de la référence à l’héritage de la révolution de novembre 1954. Il convient de dire que le ressourcement est motivant. Les agents diplomatiques algériens en s’abreuvant au passé récent et à l’histoire des grands moments depuis la conférence de Bandoeng (1955) ont capitalisé une expérience indéniable. Le second paramètre est celui du profil des personnes qui font cette politique diplomatique. Ils sont qualifiés, expérimentés et bien éduqués. Alors, en comparant l’international au national me vient à l’esprit une interrogation basique : Pourquoi, les performances observées au niveau diplomatique ne sont pas une source d'inspiration pour les agents et autres fonctionnaires du service public en Algérie ? Trois types de réponses ont été recensées auprès de quelques personnes avisées. Le contexte ainsi que les profils des principaux concernés ne sont pas les mêmes des deux côtés ; les défis à l’international, eux aussi sont singuliers ; une troisième tranche de personnes a répondu que les interférences exogènes sur le plan diplomatique sont très limitées parce les acteurs impliqués sont directement concernés par la réussite et notamment parce qu’il y va de la stabilité du pouvoir en place.

Des problématiques et des hypothèses de travail

En reprenant dans le détail ces problématiques je me suis souvenu que dans une de mes précédentes analyses (19 janvier 2022 In AP) portant sur la nouvelle amorce pour un développement structuré du programme du gouvernement Tebboune, j’avais notamment mis de l’avant le fait qu’au cours des deux dernières décennies, l’ex-président de la République n’a pas tenu autant de réunions de son Conseil des ministres que l’actuel président depuis son investiture. Mais peut-être est-ce un effet du Hirak ?

Des dossiers sensibles aux affaires courantes, les membres du gouvernement œuvrent et agissent avec une efficacité à peine moyenne. Ils arrivent, à tout le moins, à améliorer un tant soit peu quelques procédures de gouvernance, sans de grands effets sur les individus. En fait, il n’est pas besoin de procéder aux évaluations de leurs actions, puisque des détracteurs - perfides - sont tapis, ici et là, en Europe et ailleurs pour jouer aux guetteurs qui alertent l’opinion publique sur les insuffisances, les manquements et les dérives de ceux qui pensent être encore intouchables.

Plusieurs facteurs aléatoires parmi les plus sensibles ont été recensés et mis en évidence ; ce qui a engendré des hypothèses de travail audacieuses afin d’améliorer le fonctionnement, non seulement des institutions de l’État, mais aussi de toutes les autres organisations du système gouvernemental. Cependant, les opérations en lien avec le public ne suivent pas et les résultats ne sont pas encore probants.

La bureaucratie et la justice

À chaque période exigeant des ajustement les gestionnaires sont confrontés à quatre handicaps significatifs : Le premier est celui de leurs compétences loin d’être en adéquation avec les exigences des postes qu’ils occupent. Cela bloque la machine administrative au point de générer le second handicap c’est-à-dire une bureaucratie prégnante ; le troisième réside dans la justice et l’équité sociale et le quatrième est celui de la communication institutionnelle.

Il est admis et, personne ne saurait le nier que des problèmes, apparemment insolubles, auxquels est confronté l’Algérien dans sa vie de tous les jours montrent l’influence abusive d’une bureaucratie elle-même devenue anachronique, sans une éthique et une déontologie appropriées. Le tout relève de l’impunité dont jouissent les agents des services publics. Les fléaux générés par cette bureaucratie tentaculaire, non seulement, provoquent des blocages institutionnels inqualifiables mais aussi une défiance de l’Algérien à l’endroit de ses dirigeants. La cause principale se situe à non point douter dans l’incompétence et dans le manque d’évaluation des performances des agents en charge de répondre aux demandes des usagers du service public. De l’autre côté, les dérives de la justice et les fractures qu’elle crée au sein de la population ne sont pas toujours expliquées par le pouvoir en place. Il faut admettre que lesdites décisions de justice qui sont prises, par exemple, pour ‘‘atteinte à l'intégrité du territoire nationalatteinte à l’unité nationale ou encore réouverture du dossier de la tragédie nationale, etc.’’, sont qualifiées de déraisonnables par le commun des mortels et le pire est que le pouvoir en place ne daigne même pas informer. C’est du mépris (hogra) dit l’Algérien. Quelques-uns soutiennent qu’il existe un groupe d’agents de justice qui œuvrent ouvertement pour procéder à des détentions abusives même si les protections constitutionnelles sont évoquées par les défenseurs.

 

Ce qui ne suit pas dans le lien avec l’Algérien c’est que les carences en matière de communication gouvernementale sont aggravantes.  Les médias lourds ont montré leur obsolescence ce qui exige une attention particulière pour les sortir de leur désuétude au moment où les technologies de l’information sont à portée de main. Malgré mon scepticisme quant à une unité d’action, une sensibilisation et un rassemblement des médias autour des projets gouvernementaux j’ai envie de laisser au coureur la chance de le démontrer.

Malgré cela, la réalité veut que tous ces problèmes ne se résolvent pas sans un grand coup de pied dans la fourmilière. L’Algérie fait face à des défis gigantesques dans bien des domaines d’activités, y compris ces attaques venant de l’extérieur qui confirment la fameuse « main de l’étranger ». L’un de ces défis majeurs reste celui de l’individu dans toutes ses dimensions et dans tout ce qu’il entreprend et, surtout, dans sa vision de l’avenir.

Les dirigeants et les postes institutionnels qu’ils occupent

Personne n’ignore que l’avenir de l’Algérien est coincé entre plusieurs projets de société : Le projet conservateur et intégriste, le projet moderne et progressiste, etc. Mais le plus important reste celui que conduit le président. (Quelles en sont les grandes lignes ? Quelles sont les voies et moyens d’atteindre les objectifs qui rassembleraient tous les Algériens … ? Personne ne sait. Sur le plan domestique et international, le président Tebboune a hérité d’une situation parmi les plus désastreuses qu’a connue l’Algérie depuis l’indépendance, néanmoins dans son plan de redressement, il n’a pas fait le bilan ou l’évaluation de ce qu’il a trouvé dans tous les domaines d’activités, celui des ressources humaines restant le plus potentiellement complexe.  

Parmi tant d’autres indicateurs, et comme souligné plus haut, ceux des personnels élus (quelques élus au passé sombre) et institutionnels, attirent l’attention. Mais, je me demande si un jour une véritable reddition des comptes sera instituée partout dans les rouages de l’État ? Je ne connais pas un seul dirigeant algérien qui depuis l’indépendance du pays a été évalué sur les résultats qu’il a obtenus en adéquation avec le plan de charge qui lui a été confié. Le seul paramètre retenu est celui de son obédience à un groupe d’hommes qui lui a fait occuper le poste ciblé. Il suffit que ce groupe soit dégommé pour que lui aussi en subisse les conséquences mais souvent sans tambour ni trompette. Durant la décennie 85/95, Il s’en est fallu de peu pour que des plans de travail imposés aux dirigeants des fameux Holding deviennent la clé du succès mais très vite le copinage, le népotisme, le régionalisme … etc. ont remis tout en question. C’est dire que tant qu’une véritable politique nationale de gestion des ressources humains n’est pas rationnellement conçue et mise en place, les performances des dirigeants ne seront jamais évaluées et les postes institutionnels seront à la merci de quelques ‘’décideurs’’ qui identifieront qui les occupera.

Récemment encore nous l’avons vu pour ce qui concerne le PDG d’Air Algérie et le Gouverneur de la Banque Centrale. Ils ont été quasiment chassés de leurs fauteuils, comme des vanupieds. ‘’Règlement de compte’’ disent certains, alors qu’ils venaient d’être nommés un peu moins d’un trimestre pour le PDG de la Cie nationale et à peine deux ans pour l’ex-gouverneur de la BA. Pourtant, ces institutions, comme d’autres, sont connues pour relever du management du Président. Si elles avaient été occupées par des personnes compétentes, cela aurait été grâce à ceux qui les ont mis sur la liste des candidats potentiels, si en revanche il s’est avéré qu’après quelques mois ils ne répondent pas aux exigences et autres critères de sélection pour une saine administration, n’était-ce pas aux maîtres recruteurs d’êtres blâmés ?

Avant de conclure cette réflexion, je me demande si la main tendue du Président vers les organisations politiques donnera des résultats ? Certainement ! Mais, seront-ils à la hauteur des attentes des Algériens ? J’en doute, parce qu’on ne peut gouverner avec une politique tournée vers le futur en faisant appel à des personnes qui font partie du passé même si elles sont jeunes. L’idée de puiser dans le passé révolutionnaire est une bonne chose, mais retenons que l’ère de l’ante-révolution de novembre est unique. Cette période exceptionnelle qui, rappelons-le a exigé l’unification des rangs des militants, de tous les militants du mouvement national et non pas des organisations politiques. Voilà pourquoi je ne crois pas que les partis politiques qui ont répondu à l’appel du Président soient en mesure de participer sereinement à la réalisation de son programme.

Pour terminer, les objectifs économiques doivent inciter les autorités algériennes à gérer de façon intelligente et prospective l'embellie financière générée par la hausse des prix pétroliers et gaziers, et en faire le vrai levier du redressement économique du pays. L’état doit à tout prix éviter de céder à la tentation du traitement social de l’économie comme ce fut le cas durant les deux décennies précédentes avec toutes les dérives et tous les effets pervers que l’on a connus.

Ferid Racim Chikhi

Analyste senior chez German

Un Numide en Amérique du Nord - 378

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