10 oct. 2012

Un Numide en Amérique du Nord - 169 -

La souveraineté du Québec :  Utopie ou Instrumentalisation intellectuelle ? - 2 -
Commentaires des lecteurs

Ma réflexion sur La souveraineté du Québec : Utopie ou Instrumentalisation intellectuelle ? - 1 - et - 2 - reprise par le journal électronique
http://www.vigile.net/La-souverainete-du-Quebec-Utopie,51408
et sur Politicoglobe
http://www.politicoglobe.com/2012/10/la-souverainete-du-quebec-utopie-ou-instrumentalisation-intellectuelle-partie-2/
a suscité quelques commentaires des lecteurs et des questionnements mettant en exergue différentes perceptions partagées ou non par d'autres lecteurs. Certains m'ont adressé leurs points de vue à titre privé afin d'éviter des polémiques stériles ou inutiles et générer des débats qui auraient avantage à se faire de vive voix.
Dans ce qui suit je partage avec les lecteurs de ConvergencesPlurielles les commentaires publiés et je les fais suivre de ma réponse
Ferid Chikhi
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Michel Bélisle alias Didier
6 octobre 2012,
L’économie mondialisée avec ses déplacements de population du sud vers le nord a changé la donne depuis le milieu des années 1980 en rapport avec le projet souverainiste qui date de la révolution tranquille. Les nouveaux arrivants considèrent en général que ce projet de souveraineté du Québec n’est pas le leur mais celui de l’ethnie française qui cohabite avec eux le territoire du Québec.
Cette mondialisation a aussi changé les attitudes et les mentalités pour les Québécois de souche au point où la jeunesse québécoise de souche ne se reconnaît plus dans le projet souverainiste. Cette jeunesse québécoise évolue désormais à un autre niveau de compréhension de la société comparativement à leurs aînés.
Je vais encore citer l’article de monsieur Rodrigue Tremblay, ancien ministre péquiste, parce que tellement pertinent pour notre époque :
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François A. Lachapelle
6 octobre 2012,
Cher algérien de naissance,
C’est ainsi que je vous comprends. Votre référence culturelle et nationale est primordialement algérienne et contient de grandes valeurs qui vont dans le sens de la primauté que les algériens ont accordé à leur accession à l’indépendance politique.
Malgré votre entrée en matière poussive par le dialogue entre Gilles et Mélanie, vous faites ressortir la valse hésitation envers le projet de souveraineté du Québec chez les québécois de souche. Cette valse hésitation est réelle. Cependant, je ne suis pas certain que vous saisissez les méandres historiques qui expliquent cette "grande danse" dont la musique est "fédéraliste".
Je m’arrête uniquement à deux faits qui contiennent des subterfuges de nature "impérialiste britannique", le fameux "fair-play" britannique. Ce fair play est à sens unique dans le fond. Les britanniques et les canadiens-anglais sont fair play tant qu’ils gagnent. Quand ils perdent, ils mettent deux gardiens dans leur but, mettent 6-7 joueurs sur la patinoire. Oui-oui, je vous entends dire : pourquoi les laissez-vous faire ? autre sujet.
Je reviens au point du "fair play" à l’anglaise qui se transforme en injustice pour le petit. J’ai trois exemples.
No uno : savez-vous que l’entrée de Terre-Neuve (ancienne colonie anglaise jusqu’en 1948) dans le Canada est probablement le résultat d’un subterfuge en inversant les résultats du 2e tour de leur référendum tenu en juillet 1948 alors que c’était l’option de l’indépendance qui avait obtenu 52% et non ce qui a été révélé au public ?
No duo : le rapatriement de la Constitution en 1982 sans le consentement du Québec : pourquoi les provinces anglaise du Canada ont acceptée ce rapatriement sans le consentement du Québec ?
No tres : le 2e référendum du 30 octobre 1995 n’a pas été perdu, il a été volé par des subterfuges des fédéralistes. Toujours au nom du fair play britannique.
En Algérie, les algériens ont pris les armes. Ici, au Québec nous n’avons pas eu le "courage" de prendre les armes.
Puisque vous vivez au Québec, vous comprenez sans doute pourquoi nous n’avons pas pris les armes. En tant que souverainiste, j’aspire à fondé le Pays du Québec par des moyens pacifiques. Vous auriez peut-être avantage à lire le livre de Jane JACOBS, La Question du séparatisme, qui vient d’être publié chez VLB, traduit de l’anglais. J’aimerais lire votre commentaire après une lecture attentive de ce livre.
Le Général de Gaule avait raison de nous réveiller en disant le 24 juillet 1967 : Vive le Québec libre ! Cela est possible par des moyens pacifiques comme l’ont réalisé les habitants de la Tchéquie et de la Slovaquie.
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André Gignac
6 octobre 2012,
Monsieur Chikhi
J’ai bien aimé votre texte qui reflète assez bien le problème québécois dans son ensemble. Voilà où nous mène le colonialisme et la confusion identitaire (Ottawa-Québec) : à tourner en rond et bientôt sur le bord du précipice avec cette assimilation qui nous rend de plus en plus minoritaires même ici au Québec.
Notre classe politique est pourrie et vendue au fédéralisme "canadian" depuis belle lurette (carriérisme et sécurité monétaire) et ça continuera ainsi jusqu’à ce que le peuple cesse de s’agenouiller, qu’il se responsabilise et qu’il se prenne en main.
75% de la population québécoise ne sait même pas ce que signifie le mot INDÉPENDANCE ; c’est peu dire. Ne comptons pas sur les médias, tous fédéralistes au Québec, pour nous donner un cours 101 sur ce sujet.
Je ne sens pas de volonté politique pour l’indépendance du Québec ; le "p’tit " pouvoir provincial suffit amplement à nos politiciens québécois sans colonne vertébrale. Ils ont déjà commencé à reculer avec le futur marché européen de libre-échange.
Plus ça change(?) plus c’est pareil !
Bon texte !
André Gignac 6/10/12
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Mario Goyette
6 octobre 2012,
Le Maire Labeaume n’acceptera aucune interférence politique dans le choix des matériaux du nouvel amphithéâtre de Québec.
Le PDG du Groupe Canam, M.Marc Dutill qui craint le "climat de peur" créé par les mesures fiscales proposées par le gouvernement péquiste laisse entendre que le bois pourrait représenter un choix risqué pour l’amphithéatre.
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Michel Bélisle alias Didier
6 octobre 2012
Je constate chez les intervenants ce même malaise qui habite les militants souverainistes de longue date, c’est à dire la difficulté d’avouer que les jeunes Québécois de souche sont indifférents à la question de la souveraineté du Québec.
Je connais un militant péquiste de longue date qui admet que le projet de pays s’éloigne de plus en plus mais des militants comme lui sont rares. Il est difficile d’admettre qu’un rêve ne se réalisera jamais. Ce militant dont je parle admet que la jeune génération de Québécois de souche montre peu d’intérêt pour la souveraineté.
Il me dit que ce que les jeunes Québécois veulent, c’est de décrocher l’emploi bien rémunéré qui leur permettra de faire la belle vie et d’avoir tous les gadgets dernier cri.
En ce 21e siècle, l’idéalisme n’est plus très à la mode.
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André Gignac
7 octobre 2012
@ Michel Bélisle alias Didier
Si la jeunesse québécoise ne se reconnaît plus dans le projet souverainiste, c’est dû à notre système d’éducation qui n’enseigne plus notre histoire nationale dans les milieux d’enseignement. Pas surprenant qu’elle ait perdu ses points de repère ! Et dire que la devise du Québec, c’est : JE ME SOUVIENS ! Pourquoi le PQ qui est au pouvoir, ne la changerait-elle pas par celle-ci ? JE SUIS AMNÉSIQUE !
André Gignac 7/10/12
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Marcel Haché
7 octobre 2012,
Le souverainiste qui vous avoue que la souveraineté n’intéresse pas les jeunes de souches a raison. Mais c’est parce qu’il fait partie de ces souverainiste qui ont cru et espéré que tout un électorat se lèverait soudainement debout, convaincue de plus en plus de la nécessité de la souveraineté. Cette sorte de grand soir rêvé depuis 50 ans de la souveraineté n’arrivera sans doute jamais. Et pourtant je crois que l’indépendance du Québec est proche.
Les québécois n’accordent pas beaucoup d’attention à ce que disent les partis d’opposition. Ils écoutent plutôt ce que peut leur dire leur gouvernement. Le gouvernement péquiste actuel, s’il se laisserait entraîner par l’analyse superficielle à l’effet que les jeunes de souches sont indifférents, serait incapable de rien pronostiquer simplement parce qu’il serait incapable de diagnostiquer, comme ce souverainiste qui croit maintenant le Rêve inaccessible.
Ce que des années de référendisme ont créé chez les indépendantistes, c’est l’idée qu’un jour ou un soir, le fameux grand soir, les québécois décideraient Quelque Chose. Ce fut une façon pour les gouvernements péquistes de renoncer à se battre pour leurs convictions, en abandonnant simplement l’électorat qui les avait portés à un référendum.
Le gouvernement actuel a renoncé à s’en remettre à un hypothétique référendum. Cela le condamne à se battre. Voudrait-il renoncer que ses adversaires, eux, ne renonceraient pas. Et d’autant moins qu’ils n’ont plus à simplement attendre un référendum pour défaire le gouvernement.
Collectivement, nous ne sommes plus dans le « pourquoi » la souveraineté—cela sera facile à vendre par un gouvernement— nous sommes dans le « comment ». C’est précisément parce que nous sommes dans le « comment » que les partisans du « pourquoi » qui ne le reconnaissent pas font un diagnostique qui peut paraître si pessimiste.
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Michel Bélisle alias Didier
8 octobre 2012,
Une autre chose dont on ne parle pas et qui explique également en partie, je crois, pourquoi la jeunesse québécoise de souche est indifférente ou même contre la souveraineté, c’est cette réalité que décrivait il y a plus de 20 ans, à la fin des années 1980, monsieur Guy Paiement qui était à l’époque directeur de la revue "Relations".
Monsieur Paiement constatait à la fin des années 1980 qu’au Québec, c’était dans les classes socio-économiques les plus défavorisées qu’il y avait le plus de solitude et le moins d’enfants.
Et en regardant les résultats de la dernière élection dans la région de Québec par exemple, le seul comté qui a élu une péquiste (madame Maltais) comprend le quartier le plus défavorisée socio-économiquement parlant de la ville de Québec.
Si cette tendance des couches plus aisées à ne pas voter PQ est confirmée dans la région de Québec, cela veut dire que le fait que depuis plus de vingt ans, les pauvres ont moins eu d’enfants que les classes moyennes ou aisées, cela a peut-être fait baisser du même coup le pourcentage d’appuis au parti Québécois et à la souveraineté dans les années 2000.
Il y a d’autres facteurs évidemment qui entrent en ligne de compte comme la tendance au chacun pour soi qui s’est accentuée, rendant ainsi plus difficile les projets de pays ou de société
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5 oct. 2012

Un Numide en Amérique du Nord - 168 -

La souveraineté du Québec Utopie ou instrumentalisation intellectuelle ? -2-
Alors que beaucoup de souverainistes ont la conviction que l’identité et la culture Québécoises sont deux cuirasses protectrices de leur mémoire collective, les fédéralistes conviennent qu’il s’agit là d’une définition élaborée par les élites intellectuelles et qu’elle n’est pas appropriée pour le Canada. Cependant ces mêmes élites sont convaincues que ces cuirasses résisteront aux coups de boutoirs, à l’évidence redondants, donnés par les fédéralistes, dans un contexte où la langue française autant que la culture qu’elle véhicule sont comme deux béquilles sans lesquelles le Canada n’existerait plus.
Mélanie, poursuit son énoncé en mettant de l’avant les ‘’… avantages à préserver les atouts culturels de la minorité francophone descendante de celle qui à été à l’origine de la découverte et du défrichage de ce territoire immense et qui résistent aux forces assimilationnistes en plus de l’agressivité d’un environnement humain anglophone’’. Gilles avance les ‘’… raisons et les conséquences suicidaires de cette séparation et notamment le fait qu’hors du Canada le Québec disparaitrait et que les individus vivraient au crochet du reste de l’Amérique du Nord, comme les autochtones’’.
Thé vert à la menthe poivrée …
La première souscrit à l’idée que ‘’sans la souveraineté de leur pays les Québécois seront aliénés intellectuellement et culturellement. Leur espace culturel s’amenuisant ils n’auraient plus la référence à leur identité originelle’’. Rêve ou utopie ? ‘’L’objectif ultime est ineffaçable, inaltérable, constant, perpétuel’’. Les qualificatifs qu’alignent Mélanie, résonnent et j’observe Gilles frémissant l’espace d’une gorgée de thé qu’il boit avec délice comme pour se rassurer à la saveur de la menthe poivrée qui l’épice. Il rétorque que ‘’l’idée même de la souveraineté est - comme l’a fait Mélanie il énonce des qualificatifs en rafale - une utopie, une chimère, un rêve irréalisable qu’utilisent ceux qui vivent à ses dépens,’’. Il rajoute l’argument massue ‘’Ce sont les Québécois, eux-mêmes qui refusent de se séparer du reste du Canada. Ils l’ont fait à plusieurs reprises dont deux à 15 ans d’intervalles. Il s’agit ni plus ni moins que d’une duperie politique d’intellectuels qui ont trouvé en ce moyen une façon pour en tirer profit’’. Mélanie rétorque du tac au tac, ‘’ce sont les fédéralistes qui vivent aux dépends non seulement des autres québécois mais aussi aux crochets d’Ottawa’’.
Avant même que chacun de mes deux protagonistes ne reprennent la parole, je me suis demandé, en mon for intérieur, ‘‘Et moi, dans tout ça, où me situe-je ?’’ Je coupe la parole à Gilles et j’exprime ma réprobation soulignant que c’est un coup bas inacceptable et déraisonnable qu’il vient d’asséner parce qu’il porte un jugement de valeur et mieux encore il remet en question la probité et l’éthique des intellectuels québécois. Ce que je ne veux en aucune manière cautionner. Je le pousse dans ses derniers retranchement en lui demandant que si je l’ai bien compris il soutien que c’est une instrumentalisation de la cause souverainiste par des élites ?!
Il feint d’ignorer mon interro-exclamation et en guise de réponse qui survient au moment où l’on s’y attend le moins, lI reprend son argumentaire par une tirade imprévue, comme pour me mettre de son côté. Il énonce une vérité que peu de souverainistes - par rectitude politique - mettent de l’avant ‘’Il n’y a pas que les québécois qui ne veulent pas de cette souveraineté il y a aussi les immigrants anciens et nouveaux depuis les années ‘’80’’. Ces nouveaux citoyens canadiens qui ont choisi le Canada et non pas le Québec comme terre d’accueil. Ils sont nombreux à vouloir y rester, ce sont des français qui s’en foutent de la souveraineté, des irlandais, des grecs, des italiens, des portugais, des libanais, des asiatiques et des arabes, des Africains, des gens des pays de l’Est de l’Europe - Roumains, Bosniaques, Albanais, etc. - qui ont fait de l’anglais, première langue du Canada leur deuxième langue de communication.‘’
Là, je prends sur moi d’interrompre la discussion la qualifiant d’un ‘’plus byzantine que cette conversation, tu meurs’’ et j’invite les deux amis à me révéler comment ils apprécient le thé vert à la menthe poivrée. Ils se taisent, en prennent une gorgée et simultanément conviennent qu’ils n’ont jamais gouté une telle boisson. Pour changer de sujet et calmer les esprits, je me mets à leur expliquer en quoi consiste la cérémonie du thé chez les Touaregs.
Et moi dans tout ça ?!
Au final, j’ai au moins saisis qu’il y a forcément deux groupes, eux-mêmes segmentés en plusieurs sous groupes parmi lesquels je soupçonne : ceux qui sont pour et qui peuvent expliquer pourquoi et comment ils veulent la faire. Il y a ceux qui sont pour et qui ne peuvent ou ne savent développer aucun argument plausible. Il y a ceux qui sont pour, qui en parlent mais qui ne convainquent personne pour les suivre. Il y a ceux qui ne sont pas contre et qui ne disent rien, ne font rien, bougent très peu et attendent, attendent, attendent. Il y a ceux qui sont contre et qui agissent, activent, participent, etc. Il y a ceux qui sont contre, sans savoir pourquoi ils le sont, et ils ne se posent aucune question sur leur opposition.
Il y a ceux qui sont contre parce qu'ils savent pourquoi, ils le disent, ils le montrent, ils militent pour que le Québec ne soit jamais souverain hors du Canada parce qu’ils pensent ni plus ni moins à leurs intérêts économiques personnels (rentes, pensions retraites, voyages au sud, etc.). Pourtant, ils sont d’origine française, Québécois de souche. Ils ont des noms et des prénoms qui sonnent français. Leur langue de communication est le français. Ils ne parlent pas l’anglais parce qu’ils l’abhorrent, travaillent en français dans des entreprises, des organismes et des institutions où la seule langue de travail tolérée est le français. Ils ne sont jamais sortis de leur ville ou village et parfois même pas de leur quartier qui a toujours été habité par des francophones. Ils insistent pour exprimer leur fédéralisme et se décrivent comme des canadiens français. En fait pour certains d’entre-eux ce sont les pires adversaires de la souveraineté. Pour une seconde fois je me demande : Et moi dans tout ça ?!
Je cherche encore et je me dis, si des Québécois ne veulent pas de la souveraineté, si d’autres pensent que c’est une utopie et que des élites l’ont instrumentalisée, pourquoi devrais-je m’inquiéter outre mesure du devenir du Québec ? À ce stade de la réflexion, la révolution algérienne remonte à la surface. Je repense à mes aînés qui il y a cinquante ans – à un mois près - ont arraché de haute lutte l’indépendance de l’Algérie ; lutte que des personnes comme Pierre Bourgaud et Pierre Fallardeau ont souvent cité comme références ; je repense à l’avilissement et à la dévalorisation que tous les colonialismes imposent à ceux qu’ils soumettent ; je repense à l’aliénation culturelle et aux séquelles profondément ancrées dans des esprits qui ne peuvent plus scruter le devenir d’un citoyen libre dans un pays indépendant. Je repense au défunt Président Boudiaf (1) qui en 1954, à la veille du déclenchement de la révolution algérienne avait lancé à ses pairs ‘’Même si c’est avec les singes de la Chiffa nous la ferons notre révolution’’. Certes à d’autres temps d’autres mœurs et à d’autres pays d’autres façons de faire mais les objectifs sont les mêmes dés lors que les plus éclairés, d’un peuple, l’orientent et choisissent la bonne option.
Alors, pour le moment et parlant de thé, je paraphraserai un de mes anciens confrères de la presse écrite algérienne (2) qui termine sa chronique quotidienne ‘’Pousse avec eux’’ par une citation devenue célébrissime : ‘’Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue’’, - en disant je fume du thé et je rêve éveillé pour qu’un jour je vive la souveraineté du Québec et encore plus de libertés et tant pis pour ceux qui ne l’aiment pas. Là, j’opte pour que ce soit l'indépendance de ma seconde patrie.
Ferid Chikhi

Le Président Med Boudiaf a été lâchement assassiné le 29 juin 1992.
Du Soir d’Algérie, Hakim Laâlam   http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/10/04/hakim.php
Cet article a été publié sur Vigile.Net le 06-10-2012 : http://www.vigile.net/La-souverainete-du-Quebec-Utopie,51408

1 oct. 2012

Un Numide en Amérique du Nord - 167 -

La souveraineté du Québec Utopie ou
instrumentalisation intellectuelle ? -1-
Alors que beaucoup de souverainistes ont la conviction que l'identité et la culture  québécoises 
forment la cuirasse (face et dos) protectrice de leur mémoire collective, les fédéralistes conviennent qu’il s’agit là d’une définition élaborée par des élites intellectuelles et qu’elle n’est pas appropriée pour le Canada. Cependant, ces mêmes élites sont convaincues que cette cuirasse résistera aux coups de boutoirs, à l’évidence redondants, des fédéralistes, dans un contexte où la langue française autant que la culture qu’elle véhicule sont comme deux béquilles sans lesquelles le Canada n’existerait plus.

Depuis moins de trois semaines, c’est par intermittence que les annonces chocs font réagir les oppositions néolibérales et leurs groupes économiques affiliés qui ne manquent pas d’exprimer leurs inquiétudes et afficher leur panique suite au coup de barre à gauche impulsé par le gouvernement Marois.
Un grand nombre d’observateurs semble s’accorder pour souligner que même si les unes comme les autres sont indissociables ne serait-ce qu’en raisons des choix stratégiques qu’elles véhiculent, les promesses économiques de ce programme sont mises de l’avant alors que celles en rapport avec la souveraineté sont temporairement mises sous l’éteignoir.
Cela ne m’empêche pas de revenir sur cette idée qui a été centrale au cours de la campagne électorale péquiste et que beaucoup évoquent en fonction d’appréciations parfois singulières.
J’admets avec raison que la vraie problématique de la souveraineté m’échappe en partie même si je m’y intéresse depuis plus de dix ans. Ces dernières semaines, ma curiosité en ce qui concerne la problématique sociale m’a incité à interpeler deux amis ‘’québécois’’ se qualifiants tous deux ‘’de souche’’ et affirmant des visions opposées et antagoniques sur le maintien du Québec au sein du Canada ou sa séparation du ‘’Rest of Canada (RoC)’’.
Mélanie, originaire de l’Estrie, affiche les conditions et les arguments favorables à la souveraineté. Gilles, natif du Sud Ouest de Montréal, dit être favorable au statuquo et par conséquent au maintien de la Province au sein de la Confédération Canadienne. Ce qui suit est la synthèse d’une conversation, que j’ai voulue sereine et tranquille, arrangée afin que chacun à sa manière me fasse part de ses convictions en la matière.
Cela s’est passé, dans un espace ouvert situé sur le Boulevard St Laurent, artère principale, frontière – presque virtuelle – entre l’Ouest et l’Est de Montréal. Terrain neutre, le lieu se trouve physiquement du côté Ouest et appartient à un québécois d‘origine algérienne, marquant avec un sourire narquois sa neutralité dans ce type d’échanges.
Pour témoigner mon intérêt à l’idée de la souveraineté je leur ai proposé de m’en parler autour d’un thé, accompagné de douceur bien de chez-moi. J’ai introduis la discussion en évoquant le fait que cette idée est considérée par beaucoup comme étant dangereuse et agressante, pendant que d’autres la dépeignent comme étant une nécessité absolue et n’hésitent pas à l’afficher et à l’exhiber chaque fois que nécessaire. Elle est latente, parfois commentée comme ésotérique par celles et ceux qui n’y voient pas leur intérêt et de toute évidence soumise à une volonté farouche d’étouffement par les fédéralistes.
Une nation sans pays ça ne compte pas …
J’ai tenté d’expliquer à mes deux interlocuteurs que je souhaitais comprendre et apprendre un peu plus sur ce projet de sortir la Province, où je suis venu m’installer, du reste de la confédération. Quels seraient les gains d’une aussi totale et complète autonomie qui séparerait la population en deux grands groupes opposés, divergents, à la limite antinomiques ?
Chacun y est allé de ses arguments. Historiques (Québec Province du Canada distincte depuis 1867), économiques (Hydroélectricité, énergies renouvelables, aérospatiale, technologies de l’information), politiques (autodétermination, choix du peuple), géographiques (superficie, réserve d’eau, immensité des forêts, exploitation du bois, etc.) et surtout culturels et identitaires (le fait français, etc.). ‘’Les Québécois forment une nation au sein d'un Canada uni’’ a décidé le 27 novembre 2006, la Chambre des communes du Canada. ‘’C’est déjà un premier pas vers l’objectif final’’, soutiendra Mélanie.
Ferid Chikhi

20 sept. 2012

Un Numide en Amérique du Nord - 166 -

La démocratie québécoise est elle soluble dans la francophonie ? 

Nous y sommes, le gouvernement du Québec est à présent connu. Un gouvernement avec plus d'hommes que de femmes - 15 pour 8 – et nous pouvons, sans risque de nous tromper, dire qu'il s'agit de femmes et d'hommes qui non seulement ont les compétences nécessaires et suffisantes pour orienter la marche du Québec vers le renouveau mais aussi celles de pouvoir communiquer à la fois avec les citoyens, les autres paliers gouvernementaux et les oppositions multiples qui vont se dresser sur leurs parcours. Il est évident que la réussite de ce gouvernement dépendra du style de gouvernance qu'imprimera la première Québécoise devenue Premier Ministre de la province.
Ce qui est à première vue extraordinaire suite aux dernières législatives -‘’ceteris paribus’’ - ‘’toute chose étant égale par ailleurs’’ - c'est que la démocratie québécoise a livré quelques énoncés de son fonctionnement considérant les parties en lice et les influences aussi bien endogènes qu'exogènes. Elles sont riches en enseignements à même d’être profitables à d’autres nations, d’autres pays et d’autres institutions régionales et internationales.
La manière dont s'est déroulée la campagne électorale d'août/septembre 2012 laisse penser que la démocratie québécoise est soluble dans la francophonie et pourrait servir de modèle pour des pays devenus indépendants mais toujours sceptiques vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale française.
Elle (la démocratie à la québécoise) est à même de constituer un vrai modèle d'apprentissage pour les pays qui usent de la langue française pour communiquer entre eux et avec le reste du monde.
Cependant, il est navrant qu’exception faite de la vie politique Française, très suivie dans les pays de la francophonie, celle du Québec est méconnue. Pourtant, elle gagnerait à être mise de l'avant et pourrait devenir une source d'inspiration pour ces pays à la recherche d'une référence fonctionnelle et progressiste. C’est là un créneau que Mme Marois aura avantage à initier et à développer. Est-ce le rôle et la mission dévolus au tout nouveau ministre des relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur, M. Jean-François Lisée ? Cela est possible et il devra faire la preuve que la propulsion du Québec dans cette voie est un gain incontestable au moment où va se tenir la conférence de la Francophonie au Congo.
L’activité non seulement des échanges entre les hommes et les femmes politiques, le lien avec les citoyens, mais aussi la manière dont ils appréhendent et vivent la définition et la signification du concept de tolérance, celui de l'occupation de l'espace d'expression culturelle et identitaire. Ils sont tout à fait singuliers au Québec et pourraient être adaptés pour les besoins d’autres pays.
Au moment ou les mutations mondiales atteignent leurs plus hauts niveaux de tolérance, les activités d'échange et d'écoute, fortement appréciées pour la compréhension des différentes politiques partisanes couplées à la reconnaissance de l'autre et au respect des résultats des suffrages exprimés ainsi que le choix des élus par les électeurs ... etc. font que la démocratie québécoise - que d’aucuns considèrent comme l'une des plus novatrices et par conséquent des plus avancées du monde occidental - est exportable vers des pays à la recherche d'un équilibre politique et démocratique.
Ferid Chikhi

14 sept. 2012

Un Numide en Amérique du Nord -165 -

Législatives au Québec - 2012
 Richesse des enseignements Et sens commun
À la veille de la désignation du nouveau gouvernement péquiste et comme je l'ai déjà souligné dans d'autres réflexions, le paysage politique du Québec poursuit sa mue. Plusieurs facteurs majeurs ont modifié les enjeux mis de l'avant par les formations politiques, la société civile et les autres acteurs principaux au Québec et dans le reste du Canada. Quels sont les enseignements clés que peuvent en tirer les différentes formations politiques ? Comment peuvent-ils favoriser les progrès sociopolitiques au Québec?
Ce qui suit est un essai de réponse à ces deux questions. Au-delà de l'acte violent, commis au Métropolis dans la nuit du 4 au 5 septembre 2012 et de ses répercussions tant immédiates que futures sur les institutions Canadiennes en général et Québécoises en particulier ainsi que sur les citoyennes et citoyens du pays.
Personne ne peut nier qu'en l‘espace d’un printemps et d’une campagne électorale, le sens commun a imprégné une façon nouvelle de faire la politique. Cela se vérifie parce qu’il a imposé ‘’une anesthésie politique'' aux promesses principales des partis en lice - la souveraineté et la charte de la laïcité pour le PQ, la création des 250.000 emplois pour le PLQ, la suppression des commissions scolaires et de l’agence de la santé pour la CAQ, la gratuité de l’éducation nationale et l’élimination de la suprématie de la Loi sur les mines pour QS - la durée de cette insensibilisation pourrait être de 12 mois et plus et dans la limite de 18 mois.
Une autre conséquence du vote contre le gouvernement sortant est observée dans l'espace de la gouvernance qui s'est subitement refermé sur un statuquo que les acteurs du changement ne souhaitaient pas maintenir tel quel, et en considérant leurs calculs à long terme, parce qu'il restreint leurs actions.
Selon les différents angles de lecture de tout un chacun, deux constatations peuvent être mises en exergue, c’est en premier lieu la non réélection du chef du gouvernement dans son propre territoire malgré la préservation de 50 sièges au parlement et forcément une course à la chefferie.  À ce stade de la réflexion, deux tendances majeures de la vie politique libérale sont ainsi observées, d’une part - et quoiqu'en disent les médias acquis à la cause fédéraliste, ses propres militants et son chef sortant - le parti libéral n'est plus en bon état parce que miné par de fortes présomptions de corruption que les travaux de la commission Charbonneau pourraient confirmer. Des dissidences apparaitront au grand jour dans les semaines qui vont suivre et elles influeront sans aucun doute sur le choix du nouveau chef de ce parti. Bien entendu ses élus feront de sorte que cela ne paraisse pas.
C’est en second lieu, le programme gouvernemental du Québec devra être, revu et mis au gout du jour par une équipe péquiste qui aura à mettre de l'avant au moins deux atouts : des qualités intrinsèques de gouvernance pour mener à bien la gestion des affaires courantes et des compétences en prospective afin d'appréhender autrement l'avenir.
Par ailleurs les objectifs du gouvernement Marois gagneraient à être revus et adaptés en tenant compte de facteurs endogènes et exogènes difficilement maîtrisables. Par exemple poursuivre la mise à niveau de la loi 101 mais en procédant à une révision de la méthodologie de prise en charge pour éviter les manifestations de rejets exprimés par une partie des poches d’expression anglophone du Québec. Un second exemple réside dans la nécessaire réflexion pour améliorer l’image du PQ et de ses rapports citoyens afin de passer le projet de loi sur la laïcité et notamment en rassurant ou pour le moins en gérant les groupuscules actifs des minorités culturelles les plus en vue.
Pour la partie exogène, il s'agira essentiellement d'harmoniser ou encore concilier le contenu des résolutions pour la souveraineté avec les attentes de tous les concernés, du fait que la simple expression d'un projet référendaire attise les tensions et provoque des réactions que ce soit ici au Québec ou dans le RoC.
Il est aussi impératif de réfléchir à un plan de communication plus adapté aux besoins de l'heure. Ce qui aura pour mérite d'agir en suivant deux voies convergentes, la première pour éviter que ne se reproduisent des actions spontanées ou réfléchies de la part d'individus ''politiquement qualifiés de solitaires et auteurs d'actes isolés'' ainsi que les réactions épidermiques des médias anglophones ; la seconde pour mieux gérer l'image et les relations avec d'abord avec la majorité de la population québécoise et ensuite avec les média véritable courroie de transmission vers le citoyen indécis. Il faut dire que l’une des plus grandes entraves à la souveraineté restera toujours la façon la meilleure pour ''apprivoiser le RoC'' toujours réfractaire à l’égard de la pensée souverainiste pourtant légitime à plusieurs égards.

7 sept. 2012

Un Numide en Amérique du Nord - 164 -

Législatives au Québec - 2012 
Leçon d'une élection en 10 points.
Le projet de souveraineté porté par Mme Marois et les candidats péquistes lors des joutes électorales provinciales, en ce mois d'août/septembre 2012, n'a finalement pas eu l'aboutissement souhaité, un vote majoritaire pour le Parti Québécois.
À présent que le rideau sur la scène - 1 - et l'acte - 1 - de la campagne électorale est baissé, il importe d'une part de panser les blessures de celles et de ceux qui n'ont pas gagné la confiance des électeurs qu'ils soient Libéraux, Péquistes, Caquistes ou solidaires et d'autre part de laisser sécher les larmes de joie de celles et de ceux qui ont réussi l'examen de passage.
Les faits saillants sont souvent parlants et significatifs disent les politologues, les spécialistes et les observateurs avertis. Prenons quelques-uns que je classe parmi les dix plus novateurs générés par cette campagne électorale.
1.  L'Attentat qui vraisemblablement avait pour cible la vainqueur de ces législatives et qui s'est terminé par un mort, un blessé et un trauma béant dans la démocratie Québécoise incitera sans aucun doute les principaux concernés à revoir en premier lieu la sécurité des élus et la sureté de l'environnement ambiant dans lequel ils baignent. Le fondement même d'une telle sécurité exige que la violence, qu'elle soit le fait d'un acte isolé ou d'un groupe organisé, soit bannie. Mais en tout état de cause cet acte donne à réfléchir.  
2.  Pour la première fois depuis que les femmes québécoises ont obtenu le droit de voter le 25 avril 1940, c'est une femme, chef de parti, qui est élue Première Ministre de la Province. 
3.  Ces élections voient aussi la consécration d'un jeune, Léo Bureau Blouin, devenu, à force de persévérance et de détermination dans la mobilisation des forces vives de la jeunesse québécoise, le plus jeune parlementaire de l'histoire de la province. Leader talentueux parmi ceux du mouvement estudiantin, il a su se tailler une place solide dans une forteresse libérale face à un ténor de cette mouvance.  LBB a avec ses coreligionnaires réveillé la société québécoise et la sortie de sa somnolence. 
4.  C'était devenu quasiment la nécessité du moment que de voir, après sa belle prestation, lors du 1er débat des chefs, la féministe Françoise David se faire élire dans son quartier contre un adversaire solide du Parti Québécois qui aspirait à un autre mandat. Le score final a été sans appel.
5.  Nicolas Girard et Djemila Benhabib, pour ne citer que ces deux candidats, ont été défaits. Leur parcours inhabituels font de l’une et de l’autre deux éléments essentiels de la configuration nouvelle que le PQ voudra se donner en perspective des prochaines échéances qui, selon toute vraisemblance, se tiendront à moyen terme.
6.  La non élection du Premier ministre sortant dans son propre conté pourrait être interprétée comme la réponse donnée à son arrogance et à son obstination par une population excédée et offusquée par les présomptions de corruption qui minaient son gouvernement.
7.  Le taux de participation lors de cette élection a été, selon le DGE, de 74,64 % et 54 042 bulletins ont été rejetés.  Il y avait 5.919.778 personnes inscrites sur la liste électorale pour l'élection, ce qui donne 4.146.798 citoyens qui se sont exprimés. Une force démocratique qu'il faudra considérer avec une attention particulière lors des prochaines échéances.
8.  Alors que 14 anciens députés ne ses sont pas représentés, tous les transfuges des vieux partis vers la Coalition Avenir Québec (CAQ) n'ont pas été réélus. C'est là un facteur - celui de la fidélité aux convictions - que les électeurs apprécient différemment. Gare aux prochains!
9.  Les grandes idées des programmes électoraux des partis en lice ne seront pas réalisés notamment la souveraineté et la charte de la laïcité par le PQ, la création des 250.000 emplois par le PLQ, la suppression des commissions scolaires et de l'agence de la santé par la CAQ, la gratuité de l'éducation nationale et l'élimination de la suprématie de la Loi sur les mines par QS.
10.  Enfin deux autres éléments ont retenu mon attention, le premier est celui de la place des grands titres de la presse écrite et des médias audio-visuels de la province. Les uns comme les autres n'ont eu de cesse à délivrer des messages à forte connotation fédéraliste, ce qui a sans aucun doute influé sur les suffrages exprimés. La subjectivité était non seulement avérée par les éléments d'analyse et les commentaires servis sur les différents plateaux et aux différents micros, notamment autour des sondages, mais il y avait le contenu des messages totalement orientés et brillant par leur uniformité. Il n'est pas question ici des médias du Reste Of Canada.
Le second paramètre est que la disparition du Bloc Québécois a laissé la porte grande ouverte aux fédéralistes de tous bords. Leur travail de sape, presque imperceptible, de tout ce qui était porteur de souveraineté a permis aux libéraux de la Province de garder 50 sièges.  
Le paysage politique au Québec est en transition depuis le 04 septembre 2012. Les paramètres de ce changement sont perçus différemment. Ils balisent la voie à suivre par celles et à ceux qui ont une vision d'un Québec à plusieurs  facettes et, il ne saurait en être autrement.
Ferid Chikhi
http://www.vigile.net/Scene-1-Acte-2-Lecon-d-une

3 sept. 2012

Un Numide en Amérique du Nord - 163 -

Législatives - Québec - Canada – Septembre 2012.
Qui a peur de la souveraineté du Québec ?
Lettre à Mme Petrowsky de La Presse
Madame,
C’est avec un réel plaisir que j’ai lu et relu votre article publié dans la PRESSE intitulé «Comme une seule femme» que vous terminez par «comme une femme seule» et c’est malheureusement ce que je constate.
Encouragée par votre article,  je me suis rendue  au rassemblement du PQ à Montréal. Sincèrement,  je pensais trouver une grande partie des femmes citées dans votre article.
Force est de constater que seules mesdames «courage» Denise Filiatrault et Julie Snyder ont répondu présentes. Toutes ces grandes féministes étaient absentes.
Certes Mme Marois n’est pas parfaite.
Mais Monsieur Charest est-il parfait ?
Qui peut jurer que monsieur Legault, sorti tout droit du chapeau du prestidigitateur Desmarais, n’a commis aucune erreur durant sa carrière politique ?
J’ai cherché vainement  toutes  «ces  femmes»  qui sont, comme vous  l'écrivez, le symbole même d'une émancipation visible et concrète telles que Marie-France Bazzo, Denise Robert, Lorraine Pintal, Marie Laberge mais surtout Denise Bombardier.
Pourquoi  Denise Bombardier ?
Denise Bombardier est entrée dans ma vie par le petit écran,  alors que je vivais encore en Algérie et que l’’islamisme n’était pas né. Elle était l’invitée  de Bernard Pivot à son émission «Apostrophe».
J’étais admirative de cette femme fière d’être québécoise francophone et scandalisée, à juste titre, d’avoir été servie en anglais sur un vol d’Air France pour Paris.
C’est grâce à l’enthousiasme de cette femme pour cette noble et juste cause que j’appris la menace qui pesait  sur la langue de Molière  dans ce gouffre anglophone. C’est pourquoi je m’attendais à la voir, à la lire plus que toute autre femme afin de soutenir la loi 101.
Mais, surtout, je  n’oublie pas  que c’est elle aussi qui dans les médias a dénoncé, le 16 avril 2010, et avec raison,  la venue de Tarik Ramadan en déclarant à Paul Arcand sur 98,5 :
 « La situation a changé en peu d’années. La réaction des Québécois existe alors qu’avant, on a reçu Mr Ramadan avec le tapis rouge, et dans le silence total de la part des musulmans. Et là, il y a des musulmans courageux qui viennent dire ce que Mr Ramadan représente véritablement. Sous des dehors extrêmement sexy et sophistiqués, sa pensée nous ramène à des années-lumière de la société dans laquelle on veut vivre aujourd’hui. Les Québécois sont très sensibles maintenant, ils sont très attentifs à ces mouvements, alors qu’avant on était naïfs. C’est un bon coup pour nous. Voilà du progrès ! ».
Aussi, je me rappelle avoir lu, avec un grand intérêt,  son article sur la menace islamiste publié dans « Le Devoir du 28 janvier 2010.  En voici quelques extraits.
«L’arriération  culturelle existe, et la burqa, le niqab et les autres déguisements pour cacher la femme totalement ou en partie en sont l’expression.»
«Le voile intégral est un pur produit de ce courant le plus extrémiste de l'islam, celui-là même qui contient les djihadistes qui, à l'image d'al-Qaïda, prônent la violence contre les mécréants que nous sommes tous à leurs yeux, nous les Occidentaux.»
«Savez-vous, monsieur le premier ministre Jean Charest, qu'il vous faudra bien aussi, au nom du peuple que vous représentez, dire haut et fort que la présence de ces fantômes n'est pas requise dans nos établissements publics, écoles, ministères, hôpitaux ?»
«Celui qui se rêve premier ministre du Canada en s'opposant à l'interdiction de la burqa chez nous tente sans doute de se faire du capital électoral, ce qui serait honteux. Mais s'il croit vraiment que cet accoutrement est un signe religieux plutôt que belliqueux, on doit s'interroger sur son jugement et sur sa clairvoyance. En fait, il n'est pas seul. A-t-on oublié le mouvement qui a failli imposer la charia en Ontario ?»
«Tant que les fondamentalistes religieux débarqués chez nous, attirés par la Charte élastique des droits de la personne, la jurisprudence de nos tribunaux et un multiculturalisme créé d'abord pour briser le concept des deux nations fondatrices du Canada, trouveront une démocratie ouverte, ils n'auront de cesse de mener leur combat pour imposer leurs pratiques. Les sanglots de l'homme blanc sont à ce point intarissables qu'ils l'étouffent de culpabilité.»
C’est pourquoi plus que toute autre femme,  je m’attendais à ce qu’elle soutienne toutes ces musulmanes et tous ces musulmans «courageux» qui voient dans la charte de la laïcité une protection contre les dérives islamistes.
Qui a peur de la souveraineté du Québec ?
Aucune raison n’a fait sortir madame Denise Bombardier de son mutisme pour soutenir la seule femme qui au risque de perdre des votes n’a pas hésité à inscrire ces valeurs dans le programme de son parti. 
Tous les médias lui sont tombés dessus, tous les autres candidats l'ont dénoncée pensant ainsi récupérer le vote islamiste comme si cette tendance était importante parmi les musulmans sans compter les laïcs. (Voir les statistiques)  
Je refuse de croire que madame Bombardier ait changé d’idée sur l'idéologie islamiste.
Pourtant, nous musulmans laïcs et «courageux» attendons un soutien franc et sincère quant à ces questions cruciales qui risquent de diviser notre société.
Madame Denise Bombardier ne sait-elle pas que Tarik Ramadan sera à Montréal le 3 septembre 2012,  c’est-à-dire la veille des élections provinciales ?  Il est l’invité de deux associations islamistes : M.A.C et Présence Musulmane.
Ce suisse viendra nous parler de paix et  notre printemps érable… Nous mettra-t-il en garde contre la charte de la laïcité ou dénoncera-t-il les crimes islamistes du printemps arabe commis contre les femmes, contre la culture et les libres penseurs, contre les laïcs et les intellectuels progressistes, commis contre les homosexuels et la VIE, contre la liberté et ... la liste est trop  longue malheureusement.
Je rappellerai à toutes celles et à tous ceux qui ont grimpé aux rideaux lors des dernières venues de Tarik Ramadan, que ce dernier n’a pas évolué quant aux droits des femmes et des homosexuels sans oublier son attachement à l’idéologie des frères musulmans.
La peur de la souveraineté serait-elle plus importante que les droits des femmes et le droit à l’émancipation ?
La peur de la souveraineté nous rendrait-elle amnésiques au point de balayer de nos mémoires  tous ces crimes commis et expliqués  au nom du multiculturalisme et justifiés par  la laïcité ouverte ?
La peur de la souveraineté nous rendrait-elle amnésiques au point de nous faire oublier nos idéaux ?
La peur de la souveraineté nous rendrait-elle amnésiques au point de nous faire oublier  le combat de nos ainés pour les  valeurs universelles qui sont les fondements de toute société moderne ?
La peur de la souveraineté nous rendrait-elle amnésiques au point de nous faire oublier que nous sommes avant tout des FEMMES ?
Merci madame Petrowski de rester FEMME avant tout.
Merci madame Petrowski de nous rappeler à la triste réalité.
Une musulmane révoltée par ce silence assourdissant.
Leila. L. C.

31 août 2012

Un Numide en Amérique du Nord - 162-

Gouvernement Péquiste et fédération des souverainistes
J (–) 04 des législatives Québécoises
Québec - Canada - Aout 2012.
Dans mes conversations, avec des amis et autres relations, j'ai mis de l'avant quelques-unes de mes observations et remarques au sujet du déroulement de la campagne électorale en cours pour les législatives québécoises du 04 septembre 2012. Certains parmi eux m'ont demandé de préciser pourquoi je ne suis pas favorable à un changement radical afin de donner la chance à des nouveaux partis ou à ceux qui n'ont jamais exercé le pouvoir. En quelques mots voici quelques éléments de réponse.
Si ça ne tenait qu’à moi ou que mon vote pouvait influer en quoi que ce soit sur le choix des électeurs j’opterais pour la première hypothèse en l’offrant au parti qui peut faire la différence. Ça serait au Parti Québécois à qui je redonnerai la chance avec une majorité confortable. Cela me parait plus approprié que de l’accorder à un jeune parti de la même mouvance. Loin de moi l’idée de minimiser l’apport des candidats en lice mais la gouvernance exige des compétences et une expérience non seulement individuelles mais aussi de groupe. Elle fait aussi référence à une histoire collective unificatrice, comprise et portée par la majorité. Ce qui est communément qualifié de société distincte.
Excluant le maintien du gouvernement libéral, la perspective du changement majeur et radical qui consiste à porter au pouvoir Québec Solidaire (QS) avec comme opposition officielle Option Nationale (ON) pourrait constituer une troisième voie, mais elle est à l’extrême et les risques sont incalculables. La démarche de QS pour l’affirmation de la souveraineté est sous tendue par l’organisation d’une constituante. Une utopie parmi tant d’autres annoncées par ce parti. C’est peut être pour cette raison que les libéraux ne tarissent pas d’éloge à l’égard de la coporte parole de ce parti.
Je considère que le choix des électeurs façonnera pour longtemps l’avenir du Québec, j’en suis convaincu parce que le changement est une exigence qui évite la stagnation et la régression. Certains,  m'ont dit que c’est une lapalissade. Oui ! C’en est une, mais elle est, à mon sens universelle, et j'ajoute que ce sont les Québécois qui l’appellent de toutes leurs forces.
Alors il reste, de deux choses l’une, ou le Parti Québécois avec à sa tête une femme - Pauline Marois - et des jeunes comme Léo Blouin - réussit l’examen de passage - son dernier avant sa mise au placard - de ces élections qui devraient, selon toute vraisemblance, le porter au pouvoir avec tous les souverainistes : gouvernement et opposition officielle, ou c’est l’échec avant l’heure et c’est les libéraux qui seront maintenus et portés à la barre avec une opposition officielle néolibérale, la réciproque pouvant se vérifier. Le Québec est donc à un tournant décisif de son histoire.
La perspective d’un PQ majoritaire a l’avantage de l’inviter en un seul mandat à prouver le bien fondé de sa politique en unifiant les rangs de souverainistes dans la perspective d’un référendum.
Alors, patientons, le 04 septembre c’est là ...  
Ferid Chikhi
PS : De mémoire, il n’y a qu’une seule révolution ’’tranquille’’ avec des caractéristiques sociales fortes, qui en une décennie a réussi à atteindre ses objectifs, c’est celle de la Pologne avec Lech Valesa et Anna Walentynowicz qui ont fondé Solidarność.
Longueuil le 30 août 2012.

Un Numide en Amérique du Nord - 378

  Pour un Québec émancipé et indépendant ! La société des Québécois et les Sociétés d’immigrants !? Depuis quelques mois, les discussions vo...