4 sept. 2014

Un Numide en Amérique du Nord - 223 -

L’Islam est-il vraiment malade ?
1ere Partie
Les contres, les pours et ceux qui subissent
L’Islam porte en lui un savoir pur et généreux
 Ce sont les individus qui le pervertissent et font de ses préceptes une pratique sombre. 
Sommes-nous les témoins d’une nouvelle Croisade ?
Au moment où toutes les puissances occidentales, qui ont passé les dernières années à laisser faire des crimes odieux et horribles contre des populations pacifiques, se mettent d'accord pour imposer aux roitelets du Golfe de s'exprimer et d'agir contre les tueurs du Daesh ou État Islamique, contre Boko Haram du Nigeria et les Chebabs de Somalie, et de leur fermer les vannes financières, certains bien pensants font le procès de l'Islam, générateur, selon leurs théories..., de ces mercenaires sans foi ni loi.  
Avant de poursuivre une remarque de fond s’impose, cette réflexion se voudrait une critique de la perception des effets de pratiques étrangères à l’Islam et que d’aucuns lui imputent semant ainsi la confusion et le trouble dans les esprits des moins informés.
Et au-delà  des crimes commis en Irak et en Syrie, en Libye et au Nigéria, et ailleurs dans le monde musulman, ce point de vue à chaud concerne aussi cette propagande qui a servi dans une première phase aux islamistes de tous bords et à leurs ''aidants naturels'' pour façonner ce nouveau concept d'Islamophobie, a deux facette, la première initie la propagande tous azimuts qui se  convertie, entre l'aube et le lever du soleil, en un essai de nier aussi bien les aspects théologiques mais surtout spirituels ainsi que les apports civilisationnels de l’Islam et la seconde qui sert de tremplin à des islamistes pour tenter de bâillonner toutes celles et tous ceux qui critiquent l'Islam. Ce qui est surprenant c'est qu'aucune plainte ou réclamation n'a été lancée contre les vrais ennemis des musulmans et de l'Islam.   
Mieux encore, cette réflexion ne fait pas référence aux écrits et aux citations des uns et des autres, elle est l’expression d’une idée, d’une pensée, d’un moment de questionnement. Elle découle d’un vécu culturel et d’une expérience de vie, de diverses observations faites çà et là depuis quelques années, en fait depuis plus de quarante ans. Elle n'aborde pas tous les contours de ma pensée sur l'Islam ni de sa pratique mais elle est le reflet des acquis éducatifs tant familiaux, sociaux qu’universitaires.
Alors que des  analystes, des observateurs et des faiseurs d’opinions décrivent cette époque comme étant celle de la ''guerre'' faite aux plus vulnérables, à ceux qui en plus de la précarité presque légendaire dans laquelle ils vivent depuis leur naissance sont soumis, non seulement, aux épidémies qui les déciment mais aussi aux armes destructives dont usent les polémarques et les mercenaires… à la solde de puissances sans scrupules, d'autres annoncent que c'est l'époque d'une nouvelle guerre des religions, d’un nouveau choc des civilisations, d'une nouvelle confrontation Est Ouest, etc.. L'index est pointé sans réserve sur l'Islam. Religion pratiquée par des millions d'individus disséminés de par le monde, des populations qui ne se trouvent plus seulement au Sud mais aussi au Nord où elles ont essaimé.
‘’Quand l’Islam va très mal…’’ a récemment hurlé de rage Amin Zaoui, l’un des intellectuels algériens, qui ose depuis quelques temps réfléchir à voix haute, écrire ses constatations, ses réflexions, ce qu’il ressent et ce qui lui fait mal alors que de par le monde cette religion est bafouée par des criminels, des pseudos intellectuels et soi-disant penseurs en mal de notoriété qui s'acharnent à réexpédier les fidèles et leurs proches vers un passé pourtant à jamais révolu. Ce qui est gravissime, c'est que souvent cela est fait avec le silence complice de dirigeants dont le seul leitmotiv et de continuer à régner en monarque ou en chefs d'États absolus et indéracinables.
Les nouveaux philosophes et leurs injonctions
Bien positionnés en face, des individus de tous bords, sans envergure spirituelle, religieuse, sociale et encore moins académique, sortent comme par enchantement du néant et se mettent à sommer les musulmans de désacraliser le Coran, tout en qualifiant l’islam de creuset du mal. Ils omettent, ignorent, dédaignent et méprisent volontairement jusqu’aux travaux d’éminents exégètes et savants de la foi, de philosophes, d’historiens et autres sociologues arabes, européens, nord-américains, etc.,  publiés depuis des siècles. Leur seul avantage réside dans l’écriture même si ce dont ils parlent est insignifiant.
Pourtant, lorsque je me rends sur les chemins par lesquels est passé l’Islam, depuis son avènement, j’observe que des contrées entières ont connu, certes des moments de turbulences mais très vite suivis de périodes fastes, calmes, tranquilles, sereines, durant lesquelles les sciences et les arts ont culminé, la violence n’avait plus droit de citer dans des sociétés équilibrées ou le savoir-vivre était recherché et où le vivre en bonne intelligence était de rigueur.
Oui ! Après chaque apogée vient le déclin. Les sociétés musulmanes comme toutes les autres sociétés ont aussi connu des périodes durant lesquelles le côté sombre a été porté à son paroxysme.
Ce qui m’amène à  poser une série de questions du genre : Est-ce vraiment l’Islam qui en a été la cause ? Est-ce l’Islam qui de nos jours en est la cause ? Ne sont-ce pas les individus qui ont perverti les valeurs véhiculées et les fondements même de sa pratique ? Cela ne se vérifie-t-il pas aussi pour la période post Ottomane devenue la période coloniale européenne qui au nom du Christianisme a été la plus destructrice de l'humanité ?  N'est-il pas bizarre que  des écrivaillons, sans balises tentent de convoquer des situations et des statuts tels que la Dhimmitude, la force du sabre, la décapitation et l’amputation…? N'est-il pas insolite que, de par cette communication à sens unique, lancée sur des blogs, des réseaux sociaux, des sites internet et des médias occidentaux, avec des facilitations de leurs maîtres à penser et leurs associés dans les anciennes colonies, décrivent le mal qui est fait au nom de l’Islam et ne laissent aucune chance de conviction acceptable aux plus sceptiques ?
Les réponses pourraient être à géométrie variable mais il est vrai que le monde est ainsi fait de singularités… les faits historiques sont aussi têtus les uns que les autres, par exemple, personne ne trouve curieux, étonnant, étrange, surprenant et exceptionnel que ce soit depuis le Pacte secret du Quincy et la Greater Middle East Initiative que, subitement, l’Islam est devenu violent avec l’atteinte de son summum en cette période de déstabilisation de bien des contrées que ce soit en Afrique du nord et au Sahel (même si elles échappent partiellement et pour le moment aux turpitudes hégémoniques des USA et de leurs alliés… mais elles ont vécu des moments aussi dramatiques que ceux des autres contrées) en Asie (Proche, Moyen et même extrême Orient - voir ce qui se passe contre les musulmans Ouigours de Chine - ) et dans une grande partie de l’Afrique noire, ou encore la purification ethnique subie par les populations musulmanes des Balkans, sans oublier la Somalie, etc. ?
S'agit-il d'un pacte ou d'un complot ?
Mieux encore, émettons l'hypothèse à deux vecteurs :
1)  l'État Islamique grâce à son organisation et son fonctionnement, aux moyens financiers dont il dispose (et dont il faudra, tôt ou tard, parler de leurs véritables origines) a pu s'offrir un armement très sophistiqué, des outils de télécommunication que seuls des états modernes peuvent détenir et surtout des ressources humaines très qualifiées. Il a pu ainsi s'implanter dans des territoires supposés sous contrôle des puissances occidentales et leurs alliés locaux. Mais, il s’implante dans une région dont le caractère géostratégique n’échappe pas aux observateurs avertis. Sans quoi, que font les services de renseignements de ces puissances, notamment ceux des USA qui ont été renforcés, réorganisés, redéployés, etc. ?
2) Tous les discours haineux développer par certains médias occidentaux contre les islamistes ne sont qu'un montage et une manipulation à grande échelle orchestrée par des services de renseignements et des officines spécialisées dans le but d'une part, de sensibiliser et mobiliser  les individus vulnérables, corvéables à merci, impressionnables par des appels au Djihad et d'autre part, pour les canaliser afin qu'ils se rendent d'abord dans des camps entraînements et ensuite dans ces territoires qu'ils conquièrent aisément et sans aucune résistance pour ensuite faire l’objet d’action coordonnées en vue de leur anéantissement. Le tout avec l'aval d’éminents hommes des cultes.
À présent, supposons, que tout ce qui précède est de la fabulation et par conséquent non  crédible, comment se fait-il que l’appel du Vatican, initiateur du dialogue inter religieux ne soit pas entendu par les gouvernants de ce monde... afin de faire régner la paix !?
Pour l’heure, il serait intéressant et opportun de citer un ancien ministre algérien des affaires étrangères qui a déclaré juste après le début de l'agression israélienne contre Gaza : "les arabes, les musulmans sont tombés dans le piège d'Israël et par ricochet des USA qui ont su instrumentaliser les divisions entre sunnites et chiites et les pousser au pire..." Dans les faits, ce ne sont ni les musulmans et encore moins leur Islam qui sont à l’origine de ces guerres qu’ils n’ont jamais pensées ou fomentées. Ce sont les ambitions démesurées de gouvernants imposés notamment par les officines Britanniques, Étasuniennes, Françaises et leurs alliés économiques de par le monde… qui sont à l’origine de ces violences que subissent non seulement les musulmans mais aussi les pratiquants des autres religions.
Aujourd’hui, les créateurs de ces criminels et les fomentateurs de ces massacres étant convaincus que leurs protégés vêtus de la cape islamiste étaient apprivoisés et maîtrisables, revoient leurs copies pour admettre que cette sauvagerie, sous couvert de terrorisme, pratiquée par des organisations transnationales n'a rien d'humain. Ils sont mis dans l’obligation de coopérer pour les annihiler même s’ils les ont financés, armés et soutenus... Et, si nous voulons être un tant soit peu rationnels et objectifs demandons-nous : à quoi aboutit la guerre contre le terrorisme ? À plus de terrorisme !? Certainement. Cependant, ce terrorisme et les bombardements qui sont censés le réduire à néant ont détruit la Libye, la Syrie, l’Irak…

Ferid Chikhi

20 août 2014

Un Numide en Amérique du Nord - 222 -

Moi mes souliers m’ont conté
Le silence et les senteurs de ma maison
J’ai souvent fait des analogies – je pense que nous le faisons toutes et tous, de manière instinctive et en fait, qui peut se départir de son passé ? - entre ce que j’ai connu et vu comme espaces de vie, bâti et non bâti ; ce que j’ai entendu comme sons et bruits ; ce que j’ai senti et ressenti comme senteurs et parfums, habitudes de vie, us et coutumes… et ceux que je découvre au fur et à mesure que le temps passe et que le poids des années laisse comme trace, non seulement, sur mon physique mais aussi sur mon mental, mes habitudes et mes façons de faire, mes solitudes et mes relations avec les autres.
J’ai eu l’occasion de parler des parfums et des senteurs, des bruits et des sons, que j’ai laissés derrière moi au moment où les portes de l’exil se sont d’abord entrouvertes et par la suite grande ouvertes lorsque j’ai quitté l’Algérie. Nostalgie diront certains, mémoire et souvenirs diront d’autres. Mais les deux se coupent et se recoupent.
Ce qui suit est une expression, une description d’une image, d’une reproduction de moments d’observations banaux, communs, à la limite, insignifiants mais pourtant qui se refont chaque jour avec presque la même habileté, la même habitude. Par exemple, le même geste d’ouverture de la porte d’entrée. Les clefs qui sortent de la poche, la manière de les ajuster pour que l’une d’entre elles pénètre la serrure, le petit coup de poignet pour déverrouiller et en même temps pousser la porte.
J’ouvre la portée d’entrée. J’entre dans le petit espace d’un mètre carré qui n’est ni un vestibule ni un hall d’entrée mais juste un petit passage entre l’extérieur et l’intérieur. Une zone tampon dans laquelle je me déchausse et mets mes pantoufles ou mes savates pour remplacer mes chaussures souillées sur les chemins empruntés dans la journée. C’est aussi l’espace de transition entre le public et le privé. Univers où la symbolique passe du monde pollué et corrompu à un monde plus sacré parce que plus personnel.
Il me permet de me préparer à me mettre en phase avec l’intérieur plus intime parce qu’apprivoisé, personnalisé et adapté à mon goût, mon bon vouloir et mes espoirs, malgré le fait que je n’en sois pas le seul auteur. Il est aussi la transition entre ce que je partage avec les autres, tous ceux  que je ne connais pas mais que je rencontre, que je croise, et ceux que je connais un peu ou beaucoup…   et ce qui m’est exclusif parce qu’apaisant. C’est un lieu où débute ma tranquillité et où je me sens déjà délivré du monde extérieur. C’est l’entrée de mon abri, de mon refuge pour me sentir tout en sécurité et tout en sûreté.
Je me déchausse. Je rentre. La deuxième porte s’ouvre plus facilement que la première. Le petit rectangle qui m’accueille, est suffisant pour être à deux, mais sans plus.  En fait, si nous sommes en accord, cet espace devient grand, immense et même spacieux. Il peut nous contenir à deux malgré nos dissensions, nos divergences mais aussi nos dimensions convergentes.
Ma maison, qui n’est pas la mienne, je la loue à l’Italien, ses différentes parties me parlent. Elles me racontent leurs histoires, très différentes de celles de mes autres maisons, la natale, celle de Babzou et aussi celle de Niederrad ou encore celle du 365 de la même rue.
Lorsque j’y pénètre, c’est d’abord un silence tranquillisant qui m’accueille. Puis des bruits calfeutrés, creux et profonds, se manifestent. Ils m’interpellent. Les uns sont familiers, les autres nouveaux, mystérieux, énigmatiques. J’en reconnais quelques-uns, même s’ils occurrent de temps en temps. D’une chambre à l’autre ils sont différents mais aussi étranges et indéchiffrables parce que singuliers. Les murs parlent. Les portes parlent. Les plafonds parlent et ce n’est pas souvent que je les entends.  Leurs voix sont discrètes, furtives et énigmatiques.
Le craquement du bois n’est pas le même d’une chambre à l’autre. Les bruits de fonds de la plomberie semblent parvenir parfois du bas, quelques fois du haut. Le moteur du frigidaire qui se déclenche me ramène à une autre réalité, celle de la technologie. Puis en ouvrant la porte extérieure arrière et les fenêtres je casse la symphonie intérieure, celle qui me rassure. Les bruits de ma maison depuis quelques années sont différents de ceux que j’ai entendu dans les autres maisons que j’ai habitées.  J’ai toujours eu l’impression qu’ils se mariaient avec les senteurs de chacun de leurs environnements.  
Je n’ai jamais pensé sérieusement à mon devenir. Je crois au destin. Je crois aux choses qui arrivent par elles-mêmes, sans que l’on s’y attende… Je sais que ce que j’ai vécu sera toujours différent de ce que je vis et de ce que je vivrai. Ce qui se passe au présent ne sera jamais comme ce qui est passé et sera toujours différent de ce qui adviendra. Ma maison du futur je ne sais pas comment elle sera faite. Est-ce de l’inconscience ? Est-ce de l’insouciance ? C’est peut-être de l’indifférence ou encore de l’imprudence surtout que je me suis souvent demandé : qui peut vivre sans penser à un toit pour s’abriter ?

Ferid Chikhi

29 juil. 2014

Un Numide en Amérique du Nord - 221-

Les guerres et les trêves
‘’Duperies des temps modernes …’’
Le propos qui suit n’est pas une suite de ceux qui l’ont précédé. Je le veux une participation à la colère, à l’indignation généralisée, à la rage qui habitent celles et ceux qui assistent impuissants au carnage généralisé, à cette tuerie dont l’étendue n’a plus de limites, de frontières ou de ‘’murs’’ pour être mise sous le boisseau.
Il porte sur ce qui se passe dans cette partie du monde qui a été le berceau de plusieurs civilisations. Le Proche et le Moyen Orient, l’Afrique du Nord et le Sahel. Après la vieille Afrique – rappelons-nous du Rwanda, du Congo, de la Côte d’Ivoire, etc…-  des territoires entiers sont soumis aux lois des seigneurs de la guerre des temps modernes. Ils subissent les assauts des puissances destructrices.
La Libye pleure des larmes de sang pendant que Tripoli est à genoux, Ghaza tout en faisant de même, nous interpelle, nous appelle ‘’au secours!’’ et nous n’y pouvons rien, pendant que l’Irak, Bagdad et Mossoul sont saignés à blanc. La Syrie, Damas et Alep regardent les ruines de leurs bâtis et de leurs vestiges que ni le temps ni les hommes n’avaient jamais osé caresser de leurs mains destructrices…
Alors, comme tous les pacifistes de ce monde, je me demande qui va mettre un terme aux actions des hamasistes, des khalifistes, des islamistes… usant d’un armement sophistiqué qui ne saurait provenir que des industries des puissances occidentales ? 
Comment se fait-il que les gouvernants des pays de l’UE et des USA trouvent des solutions pour tenter d’empêcher la Russie de protéger ses frontières et ses populations et se disent incapables de réduire la sauvagerie destructrice d’Israël ?
Comment se fait-il qu’ils ne bougent pas alors que les Musulmans et les Chrétiens d’Irak sont malmenés tous les jours depuis des mois ?
Nous voici, là, à observer, à attendre, à tendre l’oreille au moindre frémissement informationnel qui nous annoncerait la bonne nouvelle : La guerre est terminée, les polémarques - Talibans, EEIL, Boko Haram, Israêl, le Hamas ... les rebelles de… - ont été désarmés.
Qui parmi les instruits de ce monde peut soutenir qu’ils sont sortis du néant, comme par enchantement ?
Qui parmi les instruits de ce monde peut nier qu’il ignore qu’ils ont été créés de toutes pièces par les puissances occidentales dans le seul but de déstabiliser ces pays riches de leurs populations et des produits de leurs sous-sols ?
Non contentes d’avoir organisé les fuites de cerveaux par une mobilité internationale sans limite, elles s’attèlent à créer les conflits les plus sanglants depuis des décennies pour  envahir, occuper ou vider de leurs populations des territoires entiers et ainsi s’emparer, sous couvert de pacification, de leurs or, diamant, pétrole, uranium, gaz naturel, cuivre, etc…
Aujourd’hui, aram, plus d’israêl les Ghazaouis sont à genoux, les femmes du Nigéria ont peur de Boko Haram, les Chrétiens d’Irak sont chassés de leur terre natale, les Syriens ne savent plus à quel saint se vouer.
Depuis plus de vingt ans, en fait depuis le milieu des années ‘’80’’, les batailles sont suivies d’attentats, les accrochages entre factions et autres groupes armés laissent sur le terrain des carnages des mutilés, des handicapés, etc… Les guerres sont suivies d’occupations et selon des ‘’intelligences’’ occidentales cela occupe les esprits et, les traumas que les populations  concernées vivent lors de ces moments de turpitudes, passeront avec le temps.
Voilà, elles l'ont fait (ces ‘’intelligences’’), elles ont ont réfléchi, elles ont parlé et elles ont orienté les débats… Tapies dans leur confort douillet, loin des aires de conflits et à l’abri des massacres, elles n’ont plus aucun sens de l’Éthique et ont perdu tout sens moral et le peu de crédibilité qui leur restait. Elles parlent de la guerre et pas des victimes. Elles discutent de trêves et soutiennent le plus fort, même si elles savent que le monde sait qu’il s'agit de la pire duperie des temps modernes.
Ferid Chikhi

1 juil. 2014

Un Numide en Amérique du Nord - 220 -

Chômage, Recrutement et Valeurs -2-
Les valeurs
À ce stade de la réflexion, demandons-nous, comment en sommes-nous arrivés à ce point, qui semble, être, celui du non retour ? Parce qu’il s’agit, réellement, d’un point de non retour au vu des effets constants, persistants et surtout inévitables. Perte de sens, perte de repères, suppression de référence aux valeurs qu’elles soient traditionnelles ou modernes ou tout simplement changement majeur dans l’industrialisation avec comme conséquence inévitable la restructuration des effectifs et l’altération des préceptes, des doctrines, des conventions et même des pensées managériales aussi bien entrepreneuriales que sociétales ?
Au cours de mes rencontres avec quelques-uns parmi ces chercheurs d’emplois, j’ai recueilli plusieurs fois la réflexion suivante qui, même si elle est énoncée différemment, reste dans le fonds la même : ''J'ai les qualifications, les compétences et l'expérience recherchées par l'employeur et il ne daigne même pas me dire pourquoi ils ne répondent pas à ma candidature...''.  
Du côté des employeurs (des entreprises) la réplique est simple : ''nous avons bien précisé que seules les candidatures qui répondent à nos exigences seront contactés''.  Pourtant de ce côté de la palissade, parce qu’il s’agit d’une véritable séparation entre les employeurs et les candidats aux emplois, il y a au moins quatre aspects à distinguer et à considérer; pour en avoir le cœur net il suffit de se poser les questions suivantes :
1) L'emploi est il disponible ou en voie de création ?
2) L'entreprise est-elle à sa première offre d'emploi ?
3) L'entreprise n'est elle pas en cours de constitution d'une banque de CV ?
4) Le nombre de candidats est-il conséquent ou trop grand ?
C’est aussi se demander si le chômage n’est pas devenu depuis trois décennies au moins une solution à la crise ?
Cependant, il reste de considérer que le candidat lui aussi se questionne mais n’a pas toujours la bonne
réponse à ‘’son manque de chance’’ et c'est en fonction de ce qui est dit en face, qu'il peut se faire une première idée sur les raisons du silence qui suit sa sollicitation.  À cet effet, il est souvent recommandé de faire un travail d'information ou d'exploration avant de procéder à l'envoi de sa candidature.
Ce qu'il aurait fallu entreprendre et c'est valable pour celle et celui qui sont encore en recherche d'emploi, c’est de prospecter et trouver de l'information sur l'entreprise même si elle est connue... C'est de montrer à l’interlocuteur que son organisation, le fonctionnement et la composante de l'entreprise sont connus mais pas suffisamment… même si l’objectif final est d’obtenir un rendez-vous pour compléter sa connaissance sur l’entreprise... la visite opérée est un moyen de pénétrer dans ''l'antre'', de montrez son intérêt à faire partie de l'équipe... et au moment opportun offrir ses services... C’est ainsi qu’environ 75% du cheminement est réalisé.
J’admets le cheminement est complexe. Tenter un seul essai de réponse ne saurait se faire si cela n’est pas à la fois global mais aussi spécifique, cependant, je parts de l’idée que les valeurs humaines sont l'œuvre des individus et leurs pratiques dépendent des groupes sociaux et des autres individus qui les composent. 
La règle essentielle étant que tout le monde s'en accommodent jusqu'au moment où de nouvelles apparaissent et poussent aux changements. Les premières deviennent ''non fonctionnelles'' pour le groupe social qui considère qu'elles sont obsolètes, alors qu’apparaissent les nouvelles. Elles occupent la place qui leur est dévolue dans un cadre de référence déjà en place. Ce qui fait que de deux choses l'une, ou elles sont mises à jour, adaptées, ajustées, ou elles sont rejetées et mises au placard, et par la suite ou concomitamment remplacées par les nouvelles. 
Alors, retenons que d’une part tout dépend du contexte et des situations nouvelles qui apparaissent à un moment donné et d’autre part que certaines de ces valeurs sont plus globales et acceptées, quelque soit le lieu et le temps où elles se pratiquent... et elles deviennent universelles. Les technologies de l’information, les réseaux sociaux en sont le révélateur le plus criant. La révolution technologique a introduit de nouvelles façons de communiquer et a supprimer les barrières conventionnelles traditionnelles pour les remplacer par de nouvelles qui échappent aux ‘’maîtres’’.

De nos jours même s'il y a plus d'AVOIR et de Paraître... l'ÊTRE se questionne et il reçoit toujours la même réponse : SOIT.... Les humanistes en savent quelque chose.

Sommes-nous au croisement d’une perte de sens et celle des repères ? À certains égard, la suppression de référence aux valeurs ou tout simplement les changements majeurs dans l’industrialisation avec comme vecteur porteur les technologies de pointe a comme conséquence inévitable la restructuration des effectifs et l’altération des préceptes généraux tant entrepreneuriaux que sociétaux. Et pour terminer, les individus ne doivent jamais oublier qu’ils sont à l’origine de tous les apports qui modifient non seulement l’organisation, son fonctionnement mais aussi et surtout les valeurs qui les mettent en relation.
Ferid Chikhi

24 juin 2014

Un Numide en Amérique du Nord - 219 -

Chômage, Recrutement et Valeurs -1-
Le chômage et l’emploi
Depuis le début de ce millénaire, le monde du travail traverse un espace de turbulences jamais confrontées auparavant. Il y a eu, par le passé, des crises économiques qui ont été surmontées grâce à des plans de redressement et de réorganisation tellement drastiques que la reprise s’est faite ressentir assez rapidement et l’industrie comme le commerce ont connu des envolées qui perdurèrent jusqu’à la fin du siècle dernier et mieux encore certains effets positifs se font encore ressentir de nos jours. Tous ces bouleversements ont eu un impact certains sur les attitudes, les comportements, les principes de vie et les valeurs des individus et des collectivités.
Personne ne saurait nier que les mutations industrielles ont mené à des ajustements économiques avec des effets visibles sur les modèles commerciaux; les transformations technologiques rythment les évolutions observées là où l’intelligence individuelle et collective est stimulée, même si des dommages souvent catastrophiques (environnement, nature, etc.) interviennent ou surviennent malgré la vigilance des plus avertis.
Les crises dont il est question ne sont pas celles du siècle précédent puisqu’elles étaient plus organisationnelles et/ou structurelles, avec des effets négatifs sur la société, que morales et spirituelles tel que nous l’observons en ce milieu de la seconde décennie du troisième millénaire.
La situation est pratiquement similaire d’un continent à l'autre – à quelques exceptions près comme l’Allemagne et les pays Scandinaves en Europe, le Brésil et l’Argentine en Amérique Latine, la Chine, le Japon, etc. en Asie.  Même si je place un bémol, sachant que les pays reconnus comme étant les plus industrialisés ont mal encaissé les effets de cette crise, les indicateurs économiques deviennent des révélateurs d’une problématique morale avec son lot d’affaires de malversations et de détournements de deniers publics et leurs effets sociaux sur de grands pans des populations. À cela s’ajoute la cupidité de ceux qui se sont enrichis de façon malsaine par une dépravation des mœurs et un déni ostensible des valeurs partagées par la majorité, en provoquant des guerres dans des territoires avérés riches par leurs sols et leurs sous sols.          
Il ne s’agit pas par cette réflexion de revisiter et d’apporter du nouveau dans ce qui est décortiqué par les spécialistes, les experts et autres analystes, mais de focaliser sur le monde du travail et les conséquences capitales vécues par les employés des entreprises quelque soit leur envergure et leur importance ou encore ceux qui sont en recherche d'un premier emploi.
Personne ne saurait nier que les politiques libérales et néolibérales sont à l’origine des pertes d’emplois observées ici et là; elles se comptent par milliers dans la majorité des secteurs d’activités alors que le travail est reconnu et admis comme valeur sociétale.
Personne n’oserait soutenir que ce sont les développements industriels et les progrès technologiques qui sont à l’origine de ces pertes d’emplois. Pourtant, personne ne saurait, aussi, nier que les développements industriels et les progrès technologiques même s’ils font disparaître des emplois en créent de nouveaux.
Et c’est là que le bât blesse; l’incompréhension est totale et le questionnement encore plus, il pourrait se résumer à ce qui suit : comment expliquer que des milliers de postes de travail classiques et nouveaux sont affichés par les employeurs alors que des bassins de chercheurs d’emplois possédant des compétences, des habiletés, des qualifications avérées avec souvent un capital expérience en adéquation avec les exigences théoriques des employeurs n’arrivent pas à se placer?
Les candidats aux emplois affichés ne savent plus à quel saint se vouer puisque les entreprises ne daignent même pas répondre à leurs sollicitations. Cela se vérifie, ne serait-ce, que par l’expression de leur sentiment chaque fois que la réponse tarde à venir ou tout simplement ne vient pas.
Ferid Chikhi

1 juin 2014

Un Numide en Amérique du Nord - 218 -

Du 1 juin 2014 au 7 juin 2014-06-01
Semaine québécoise des personnes handicapées  
Revoir nos paradigmes à l’endroit de
Celles et de ceux qui sont différents de nous.  
Depuis quelques mois il a été question d’inclusion et de discrimination, la politique nous a quelque peu fait oublier que ces deux termes étaient initialement retenus presque spécifiquement pour parler des personnes handicapées. Alors, redonnons leurs la place qui leur convient le mieux.
Il y a 22 ans de cela, en octobre 1992, prenait fin la Décennie des Nations Unies pour les personnes handicapées et l’Assemblée Générale des Nations Unies proclamait le 3 décembre «Journée internationale des personnes handicapées». Sensibilisation, amélioration de la situation et égalité des chances des personnes handicapées dans le monde, étaient les principaux axes de travail qui ont été développés pendant la 1ere décennie. Depuis, cette journée est célébrée de façon particulière en vue d’accroître la participation sociale des personnes handicapées.
Dans cet esprit, la première Semaine québécoise des personnes handicapées s’est tenue du 2 au 8 décembre 1996.  Un coup d’essai, un coup de maître. Un grand succès selon les témoignages de l’époque. Les milieux associatif, patronal et syndical de même que des ministères et des organismes gouvernementaux, se impliqués pour en faire un évènement qui a pris de l’ampleur d’une année à l’autre.
En réponse aux demandes des associations de personnes handicapées et des différents comités organisateurs régionaux il a été décidé de déplacer l’organisation de la semaine des personnes handicapées à une période de l’année plus propice, à cet effet, la semaine du 1er au 7 juin chaque année a été choisie par les institutions provinciales.
Comme depuis 18 ans, nous sommes tous invités à revoir nos paradigmes à l’endroit de celles et de ceux qui sont différents de nous. Quelque soit notre place dans la société, nous sommes en mesure de poser un geste pour aider à la levée des obstacles pour une participation sociale des personnes handicapées et qu’ensemble nous bâtissions une société plus inclusive.
De nos jours il n’y a pas que les victimes des guerres…
Rappelons nous qu’au commencement nous voulions que les personnes handicapées se libèrent de l’isolement dans lequel leurs limitations les emprisonnent et cela a notamment concerné les victimes des guerres… les victimes des accidents de la route… qu’elles retrouvent leur dignité et qu’elles participent aux activités sociales ou, tout simplement, qu’elles accèdent à un espace de partage, de grand défis et nombreux sont celles et ceux qui les relèvent avec brio.
Dans quelques pays industrialisés il a d’abord été question d’occupations manuelles pour un retour à la vie sociale. Les mentalités ont bien évolué au point de changer du tout au tout et voici que non seulement la santé (médecine : rééducation fonctionnelle comme moyen de prévention des séquelles de la maladie ou des blessures et d'éviter l'aggravation de certaines situations.) mais aussi la formation professionnelle qui s’ouvrent à cette catégorie de la population qui généralement s’est sacrifiée pour tel ou tel idéal ou a été victime d’un dysfonctionnement improbable ou inopportun.
Toutes les sociétés ont fait des percées et des avancées multiples pour que les handicapés puissent recouvrir une vie normale par rapport à la majorité de la population. Il ne s’agit pas et seulement de l’accessibilité aux places publiques et aux bâtisses mais aussi aux espaces sociaux et au travail.
Il faut cependant retenir que le soutien aux personnes vivants de limitations (neurologiques, psychologiques, intellectuelles, etc.) ne sont pas en reste et des programmes sont développés pour les considérer comme potentiellement productives. Des accommodements sont mis en œuvre afin de leur facilité l’accès aux industries, aux commerces, … au travail.
Au Québec l’apport du SDEM-SEMO Montérégie
Au Québec, le SEMO Montérégie a été créé en 1981 alors que le SDEM l’a été en 1995, voici donc depuis plus de 30 ans. Cela s’est effectué autour de sept valeurs qui font la force de ses intervenants à l’endroit des personnes handicapées soit l’autonomie, la coopération, la créativité, l’équilibre, l’intégrité, l’ouverture d’esprit et le respect. Récemment, une décision a été prise de considérer une seule et unique dénomination : Le SDEM-SEMO Montérégie.
Le 28 mai 2014 dernier, un cocktail de reconnaissance réunissant plus de 120 personnes a été organisé à Longueuil, sous la présidence d’honneur de Mme Laure Waridel, une personne de cœur, cofondatrice, ex-présidente et porte-parole d'Équiterre, mais aussi mère d'une enfant handicapée. Plus de cinquante entreprises ont reçu un certificat de reconnaissance pour leur ouverture d’esprit et leur philosophie d’inclusion. 
Pour rappel, plus de 21 000 personnes handicapées ont trouvé un emploi grâce au SDEM-SEMO Montérégie. Cela s’est fait d’une part avec l’aide de plusieurs centaines d'entreprises et organismes de la région et d’autre part grâce à l’implication des intervenants. Ceux-ci sont d’un soutien spécialisés qui se vérifie tous les jours par le travail multiforme, varié et surtout professionnel, qu’ils offrent aux participants des programmes conçus à cet effet, tels que, et entre autres : un service d’emploi adapté aux besoins et à la situation de la personne, un accompagnement et un suivi individuel, un coaching en entreprise, des stages de développement d’habiletés de travail en entreprise, une orientation professionnelle, une confirmation du choix professionnel, une évaluation psychosociale, un bilan des compétences, une aide à l’élaboration d’un plan de carrière… Les personnes handicapées admissibles au Programme de Préparation aux Emplois pour Personnes Handicapées, qui veulent se trouver un emploi ou se réinsérer au plan professionnel peuvent compter non seulement sur les employeurs mais aussi sur les conseillers du SDEM-SEMO Montérégie.

Ferid Chikhi 

10 mai 2014

Un Numide en Amérique du Nord - 217 -

Mes souliers m’ont conté
Vous avez beau vous éloigner… vous y revenez toujours !
Il fut un temps où il ne se passait pas un moment pour évoquer d’une façon ou d’une autre ses origines, ses sources, sa provenance, ses ascendances, ses lignées, ses souches, ses racines, et même son sang… pour signifier ou savoir qui est qui !? Dans d’autres circonstances le retour aux sources est une façon singulière de se retremper dans son passé et celui des siens. Par exemple retourner sur son lieu de naissance, sa maison de naissance… oui le village d’où est originaire toute sa famille.,
Dans les années ‘’90’’ j’ai souvent gravi le chemin qui mène à Tadhart N’Azrou Kolal, le village
familial situé pas très loin des cimes du Djurdjura. Je me rappelle, entre-autres, que lors d’un déplacement, un ami, compagnon du voyage qui nous a mené d’Alger à Ain EL Hammam, me suggéra d’y faire un tour. Une opportunité parmi tant d’autres de rendre une visite de courtoisie à mes oncles et tantes… qui s’y trouvaient pour quelques jours. J’avais répliqué, respectueux des règles de bienséance, ‘’nous pourrons le faire plus tard ou du moins au moment du retour vers Alger’’.
Mustapha qui connaissait la famille insista, considérant que nous avions suffisamment de temps pour aller à leur rencontre, insista en soulignant, ‘’moi, je sais qu’ils seront bien contents de voir arriver leur cousin de Batna’’. Sans hésitation il dit à Kamel de s’arrêter au bas du chemin qui quelques mètres plus loin se transformait en un sentier parfois assez large pour nous permettre de marcher côte à côte et parfois tellement étroit de sorte que nous avancions l’un derrière l’autre, en file indienne. Ce chemin menait vers les premières maisons du village.
Un  chemin qui monte, semblable aux milliers d’autres empruntés depuis la nuit des temps par les habitants de la région. Un sentier au milieu duquel le ruissellement des eaux de pluie avaient creusé de profondes rides sinueuses, ornées de cailloux ronds semblables à des galets et d’autres de formes diverses. 
Mes grands oncles El Hocine et Salah, frères de ma Grand-mère paternelle, occupaient encore une des maisons dont la plupart étaient désertées par les plus jeunes, rendus depuis fort longtemps des citadins bien intégrés. À notre arrivée et avant même de nous inviter à nous asseoir Dada El Hocine, nous dit ‘’Vous avez le temps de prendre un café, n’est-ce pas !?’’ Et, il ajouta ‘’installez vous sous le figuier. Ça ne sera pas long.’’ Il poursuivit d’un air narquois ‘’Te rends-tu compte à quel point la vie a changé’’…  Ma réponse était laconique mais je savais qu’il l’appréciait… ‘‘Il faut bien qu’elle change sinon on ne progresse pas…’’ Et lui de poursuivre sans transition, tout en faisant un clin d’œil à mes amis et accompagnateurs, que je feignais de ne pas voir,  ‘’Depuis que tu fais de la politique tu as appris à parler… ‘’.
Je souriais et le laissais faire la conversation. Il expliquait avec moult détails, comment, pourquoi et à quel moment, mon arrière grand père Ali, le bâtisseur, avait décidé de quitter la Kabylie pour s’installer dans les Aurès. ‘’Vous savez, nous dit-il, vous avez beau vous éloignez du nid familial, vous y revenez toujoursun jour ou l’autre. Vous revenez avec un regard neuf, une vision neuve, un amour neuf, une compréhension de la vie différente de celle que les anciens avaient’’.
Mustapha, participait à la conversation alors que Kamel, se faisait discret sans  perdre un mot de la conversation. En fait, Mustapha, n’hésitait pas à dire qu’en ce qui le concerne il passait presque tous ses Week-ends avec son frère à Ain El Hammam alors que s’il n’insistait pas nous resterions toujours à Alger… Et mon oncle tout en hochant la tête, nous invitait à suivre son exemple, ‘’vous savez, les jeunes, l’air de la montagne est bon pour les poumons et une nuit de sommeil à proximité du Djurdjura vaut mille nuits à Alger... vous devriez revenir plus souvent !
Kamel se hasarda avec un ‘’ça serait en effet intéressant de venir vous donner un coup de main dans le petit jardin si en même temps vous nous parlez un peu plus de l’histoire des gens du village’’. Et, mon oncle de partir d’un rire rauque Ah ! Toi aussi tu as appris à poser des conditions, crois-tu que j’ai besoin de vous pour faire pousser quelques salades ? Rappelle-moi déjà ton nom !?
Je suis un Ait Mebarek, répondit Kamel.
Qui est ton père ?
C’est Da L’hacène.
Ah ! Bon, serais-tu le fils de Dhahbia ?
Oui ! répondit Kamel.
Donc, toi aussi tu es de la famille. Ton père était un brave homme honnête et courageux… Que devient ton frère Hamid, c’est l’ainé, n’est-ce pas !? Lui aussi est comme ton père. Il a su être un bon chef de famille. Dis-lui de venir me voir.
Nous primes le café qu’il nous servi tout en poursuivant notre conversation. Une heure plus tard nous étions sur la route à analyser ce qu’il nous avait dit. Il ressortit de celle-ci, notamment, que ces anciens sont une mémoire vivante de leur histoire, de celle de la famille et bien entendu de la région. Il fallait réfléchir à la façon de les faire parler et d’enregistrer tout ce qu’ils pouvaient nous raconter.
Ferid Chikhi

Un Numide en Amérique du Nord - 378

  Pour un Québec émancipé et indépendant ! La société des Québécois et les Sociétés d’immigrants !? Depuis quelques mois, les discussions vo...