10 mai 2015

Un Numide en Amérique du Nord - 240 -

Des murs virtuels ou des débats virtuels
Digest : Ce que nous disent les réseaux sociaux.
Ils sont étonnants et même souvent prodigieux, ces thèmes et ces sujets qui, au cours d’une seule semaine, réunissent sur un mur virtuel, ce qui est qualifié de participants aux réseaux sociaux. Des personnes d’âges différents, de formations diverses et singulières, d’expériences de vie variées. Généralement, c’est tellement disparate que cela parait presqu’invraisemblable. Et dire que chaque semaine, pour ne pas dire chaque jour, des milliers de sujets avec des thèmes particuliers sont discutés et font souvent l’objet d’échanges controversés et quelques fois très durs.
Sur un mur virtuel il arrive des moments ou les sujets abordés deviennent des anecdotes, des histoires à dormir debout… mais les auteurs des avis et autres commentaires arrivent à les rendre
presque vrais. Ils sont importants d’une part par la grandeur des personnes avec qui l’échange des informations s’opère, leurs connaissances, leurs expériences, leurs qualifications… et d’autre part, par la petitesse de certains, imbus de leur personne, ignorants de leur propre ignorance, de leurs méconnaissances et de leur médiocrités ; ils ont l’avantage de pouvoir  s’exprimer par des stupidités et des idioties, des inepties et inanités qu’ils débitent à des moments où vous y attendez le moins. L’avantage du virtuel est qu’il laisse la grande possibilité à tout un chacun de dire ou de retirer les récalcitrants de leurs murs mais pas de celui des autres ‘’amis virtuels’’.
L’expression par l’écriture devient importante, intéressante, parfois savoureuse, souvent interpellant… par les opinions et les commentaires de celles et de ceux qui sont pour ou contre, par la concision, la clarté et par ailleurs par le brouillon et le bouillonnement des idées qui épousent les mêmes vues que les vôtres ou au contraire sont divergentes.
Récemment, ces thèmes allaient dans tous les sens. Ils ont passé en revue, de manière succincte et résumée, le rôle et la présence des grandes puissances occidentales dans la reconfiguration du monde, des spécialités culinaires de  la région sud de l’Aurès, les images de certaines femmes voilées voleuses de profession, la manipulation maladive de certains médias occidentaux, les assassinats politiques, les définitions de la démocratie selon des intellectuels des pays occidentaux, la signification des tatouages berbère et leur origine
Prenons-en quelques-uns dans l’ordre de leur apparition sur la toile…
1)      Passer le relais pour garder la main…
Le rôle et la présence des grandes puissances dans des pays qui n’ont rien fait d’autre que prendre position contre des politiques qui ne leur conviennent pas. Et, bien, là où les USA et la GB ont foutu la M...De... c’est au tour des Français de rappliquer pour prendre la suite… afin de nettoyer les saletés laissées par les premiers. Au moment où ils tentent de se retirer de là où ils ont eux-mêmes foutu la pagaille. Ça se nomme passer le relais pour garder la main.
2)      L’évocation de certains plats devient une provocation 
La ‘’provocation’’ - parce que c’était ressenti comme un acte de provocation - perpétrée par l’un d’entre nous, lorsqu’il nous a proposé rien de moins qu’une spécialiste culinaire de la région Sud-Est de l’Aurès - la vraie Hassoua -  c'est du feu! À tel point que je lui ai demandé d’arrêter de nous mettre l’eau à la bouche….
3)      ''Les femmes voilées presque toutes les mêmes''
Les images de certaines femmes voilées, expertes en vol de bijouterie. Elles sont ''presque toutes les mêmes'' et ‘’hacha limatesthalhache... exceptions faites de celles qui ne le méritent pas’’. Elles font tout en douce... et en dessous. En tout cas je récuse tous ceux et toutes celles qui brandissent l'Islamophobie comme bâillon.
4)      Les médias occidentaux et la bêtise institutionnalisée
Les médias occidentaux savent tout et ils savent manipuler leurs téléspectateurs, leurs auditeurs et leurs lecteurs, convaincus qu'ils ne seront jamais découverts. Ils pensent les leurrer mais en fait ils ne mentent qu'à eux-mêmes... Ils sont devenus comme les hommes politiques à qui l’on demande ‘’Quand dites-vous la vérité et quand mentez-vous ?’’. Et lorsque la bêtise s'accompagne de l'idiotie c'est la stupidité qui règne.
5)  Les assassinats politiques des Algériens
Le rappel de l’assassinat de feu Mohamed Seddik Benyahia, un moment fort pour celles et ceux qui  se rappellent de lui alors qu'il était Ministre des Affaires étrangères. Il faisait preuve d’un grand sens de la diplomatie. Mais ce dont toutes et tous se rappellent c'est qu'il avait été avant cela Ministre de l'Enseignement Supérieur. C’est lui qui a été à l'origine de la réforme universitaire et fit un trait sur l'enseignement selon le modèle hérité de la colonisation. Il organisa la Démocratisation de l'Enseignement Universitaire... Il facilita la création des Œuvres Universitaires... Les Irakiens en abattant l'avion qui le transportait on en décidé autrement. Pourtant, il se rendait à une rencontre pour la paix.
6)      La corruption
Sa principale prémisse réside dans la perte des valeurs familiales et celles des principes démocratiques, d’honnêteté, d’intégrité et de respect de soi et des autres… dispensés par le système éducatif. Les fondements de ce fléau se trouvent aussi dans la défiance à l'endroit de la justice...  Pour y remédier il faut réformer complètement le système éducatif, en le mettant au diapason de ce que font les pays les plus développés... Sans quoi il n'y aura aucun redressement même avec des médiateurs, des conciliateurs ou des lobbyistes. Ils s'abreuvent tous à la même fontaine
7)      Quelle démocratie pour quel pays ?
La définition de la démocratie vue du Québec, par des Québécois à qui j’ai dit que j'ai connu plusieurs formes de démocraties... avec des partis uniques, du bipartisme et du pluripartisme... ne fait pas tellement débat en raison du fait qu’elle considérée comme acquise et irréversible. Cependant, la course à la chefferie péquiste, me fait rappeler celle d'un parti où plusieurs idéologies, plusieurs doctrines et plusieurs courants se disputent un brin de pouvoir et je suis vraiment curieux d'arriver à la fin du parcours.
J’observe que des ingrédients, qui dans de telles situations font la différence, sont en déficit : Le grain de sel ainsi qu’un véritable manque de ressourcement... J’ai donc décidé de m’assoir sur la ''rive gauche du fleuve’’ pour observer ce qu'il charrie... Le spectacle est magnifique et l'expérience enrichissante.
Mieux encore, je prends le temps de me questionne sur les capacités militantes des hommes et des femmes de ce parti pour nous donner une autre cheffe !? J’ai la nette impression qu’ils ne savent plus où donner de la tête tant le leadership est superficiel mais j’aimerais aussi me tromper... J’en parle comme ça parce que j’ai vécu dans une démocratie qualifiée de ''populaire'' et dans une démocratie qualifiée de ''directe''. Je vis dans une démocratie dite ''représentative''... mais croyez-en ma petite expérience : Le citoyen s'exprime mais il n'est pas écouté... et c'est là que réside le problème.... Le seul moment où il est ''entendu'' c'est lorsqu'il sort dans la rue... Et, là encore, des lois sont en cours d'examen pour l'en empêcher.
8)      Les signes sur le corps
La signification des tatouages des femmes berbères, pour certains, viendrait de l’époque de la propagation du Christianisme. Or, celui-ci n'avait pas besoin de se propager en Algérie et l'Histoire démontre par des faits et des évènements réels et bien authentifiés que ce sont les Amazigh qui l’ont propagé en Europe par St Augustin et bien entendu par le second Pape après St Pierre en l'occurrence Victor 1er. Les missionnaires chrétiens, et autres Pères Blancs de la colonisation française ont, bien entendu, tenté la voie du prosélytisme mais cela n'a pas donné grand-chose, l'Algérie est restée Musulmane et les tatouages sont connus comme étant ante christianisme  et antéislamiques.
Comme je le disais au début de ce propos, sur un mur virtuel il arrive des moments ou les sujets abordés deviennent des anecdotes, des histoires à dormir debout… mais les auteurs des avis et autres commentaires arrivent à les rendre presque vrais. Cela à l’avantage de ne jamais être effacé mais pourraient être supprimés, ils ont aussi l’avantage de constituer un déclic pour un réveil en sursaut qui pourrait rendre le tout réel même si la distance du virtuel est indéchiffrable.
Ferid Chikhi 

3 mai 2015

Un Numide en Amérique du Nord - 239 -

Constantine prestigieuse capitale de la culture Algérienne.
C’est devant une belle assistance que la troisième édition du Café Littéraire de Montréal, une initiative de l’Association des Amazighes d’Amérique du Nord s’est tenue ce samedi 02-05-2015, au : Café Gouraya, coin Papineau et Beaubien.
Le thème a été consacré à l’Histoire de Constantine Capitale Numide.    Le conférencier, Ahmed Houamel, un jeune passionné d’Histoire, des Arts et de la Culture est originaire de Batna. Il a étudié à Mc Gill et à l’université de Montréal. Il était accompagné entre autres de Nacer Irid et Saliha Abdenbi de l’AIAN.
Son exposé, malgré le temps de présentation limité, a passé en revue les grandes dates de la fondation de la Cirta antique et ses fondements préhistoriques jusqu’à la Constantine contemporaine.
Il a mis en exergue, non seulement les différents règnes des Rois Amazighs Massyles depuis
Massinissa mais aussi les grandes étapes de la construction de la ville du Rocher et les guerres qui ont jalonné les dynasties Amazighes jusqu’à l’Indépendance de l’Algérie et la prise en main de la Capitale de l’Est Algérien par les Algériens.
Le débat qui s’en est suivi a, par moments, pêché par défaut; quelques intervenants tenaient à faire le lien avec l’actualité en revenant à Constantine Capitale de la Culture Arabe. Pourtant, le cadre de références définies intelligemment par le bureau de la conférence,  Ahmed Houamel, Nacer Irid ainsi que Saliha Abdenbi a permis de faire la démonstration que Constantine est bel et bien une des prestigieuses capitales de la culture Algérienne mais qu’elle fait aussi partie du patrimoine universel, c’est ce qui l’a amené à questionner les nombreux observateurs, analystes et autres historiens à réfléchir à la consécration du territoire sur lequel a grandi le Royaume de Massinissa comme espace archéologique et donc de recherche et d’études.
Ferid. R Chikhi

4 avr. 2015

Un Numide en Amérique du Nord -238-

Algérie 53 ans après
Moi, mes souliers racontent
Nous avons été aspirés par la mondialisation -4-
Et voilà, nous sommes en avril 2015, à la même époque en 1962 apparurent des ‘’militants’’ qualifiés de ‘’Dizneufmarsistes’’ ; ils n’ont jamais été au maquis mais semblaient savoir ce qui allait se passer dans les premières semaines de ce printemps avant l’été de l’indépendance. 52 ans après la signature des accords d’Évian …. Bien des questions restent posées sur l’État de cette jeune Nation que d’aucuns vouent à une autre explosion populaire, durant ce même mois d’avril 2015, tant les paramètres variables semblent devenir ingérables et que les incertitudes aussi bien nationales, régionales, qu’internationales se font de plus en plus persistantes. Les ‘’valeurs et autres constantes révolutionnaires’’ ressassées depuis plus d’un demi-siècle n’accrochent presque plus personne.
Récemment encore, je discutais avec des jeunes (35 à 40 ans) d'un épisode de la Guerre de Libération Nationale et je leur disais que la même attention, le même intérêt, étaient portés par tous les algériens quels que fussent leurs origines, leurs régions, leurs statuts, exception faite de ceux qui ont choisi l'autre camp, que ce soit en toute connaissance de cause ou par ignorance, après 20 minutes d'écoute j'ai cru qu'ils étaient fatigués par mon discours.  Bien au contraire, ils ont posé d’autres questions et j'ai pour toute réponse plausible mais aussi pour les rassurer et les mettre en confiance, tirer les trois tomes d'El Moudjahid de la Révolution. Ils les feuilletèrent en s’arrêtant pour lire des paragraphes entiers. L’un d’entre-eux me demanda si la révolution avait été faite en arabe ou dans les deux langues, arabe et français ? Je répondis que les réflexions, les analyses, les rapports, les chartes, les documents officiels ont toujours été pensés en Algérien mais leur rédaction s’est faite en français. Alors, il prit la décision de faire des recherches et de m’emprunter les trois tomes d’El Moudjahid. Il me dit qu’il allait s’organiser pour organiser une présentation lors de rencontres avec ses amis québécois. Il pense même organiser des conférences... qui se tiendraient à Montréal.
Pour aller dans le même sens, récemment encore quelqu'un me demandait avec sagesse ''Oui Ferid. Il faut être fier de ce qui a été réalisé par les Algériens. Mais alors pourquoi sommes-nous si nombreux à être partis? C'est comme si ma réponse était déjà prête. En fait, j'y avais pensé depuis des années, mais jamais je n'ai pensé que ça serait un compatriote qui me la poserait. Elle consiste en ces quelques mots : ‘’la réponse, en ce qui me concerne, réside dans le fait que nous avons été aspirés, beaucoup plus, par la globalisation que par les effets de la décennie noire ou encore par la crise morale qui n'a pas été anticipée par les survivants de la révolution de Novembre 1954 ou tout au moins qui a été entretenue par les faux héritiers, falsificateurs et autres effaceurs de la mémoire collective...''
En fait, et sur une autre page du même registre, j’estime qu’au plan institutionnel il existe un vrai problème de fond et rien ne changera tant que la constitution ne le prend pas en charge.  Ce problème réside dans la définition, non pas et seulement, du PEUPLE ALGÉRIEN… Qui est-il ? D’où vient-il ? Où va-t-il ? Et Surtout de qui est-il composé ? Mais aussi du CITOYEN : Qui est-il ce citoyen algérien ? Que veut-on faire de lui ? Où veut-on le mener ? Et où, par lui-même, va-t-il aller ?  Il faut croire que tant que ces questions n’ont pas trouvé de réponses pertinentes, l’Algérie et les Algériens iront d’errements en errements au lieu d’aller sur un chemin balisé.
Ferid Chikhi

30 mars 2015

Un Numide en Amérique du Nord -237-

Algérie 53 ans après
Moi, mes souliers racontent 

Ceux qui de nos jours ''s’enfargent dans les fleurs du tapis'' -3-
En ce mois de mars 2015, quelques 52 ans après la signature des accords d’Évian qui ont mis fin à 132 ans de colonialisme français en terre d’Algérie, bien des questions restent posées sur l’État de cette jeune Nation que d’aucuns vouent à une autre explosion populaire tant les paramètres variables semblent devenir ingérables, en ces moments d’incertitudes aussi bien nationales, régionales, qu’internationales, alors que ’’les valeurs et autres constantes révolutionnaires’’ ressassées depuis plus d’un demi-siècle n’accrochent presque plus personne.
Il est vrai que depuis quelques années, personne ne peut et ne saurait nier que des dépassements, par moment mortels, sont observés,... J'en ai connu quelques-uns qui se sont aventurés au début des années ''70'' dans certaines zones touristiques telles que Moretti et Club des pins, ou encore, dans d'autres espaces réservés à Annaba, à Oran, etc. leurs incursions se sont transformées en cauchemar pour leurs parents, leurs familles et leurs amis... pourtant, tout ce qu'ils voulaient était de passer quelques moments agréables en groupes... de jeunes, en bord de mer.  Certes, cela ne peut en aucune manière nous faire occulter que nous avons fait partie de la solution : ''Édification, Construction et Avenir'' (chacun comprendra pourquoi je mets entre guillemets) et nous ne pouvons pas dire que nous n'avons pas travaillé...
Ceux qui de nos jours ''trébuchent sur les fleurs du tapis'' ne manquent pas de patriotisme… mais souvent ils oublient ce que cela veut dire. Juste une impression, pour être terre à terre, et peut être que je me trompe : le seul moment où ils ressentent un semblant de patriotisme que j'assimile à du chauvinisme, c'est avant un match de football et après, si l'équipe a gagné....  Ou encore, lorsque suite au décès d'une Algérienne ou d'un Algérien, devenu(e) prophète dans un autre pays, se retrouve à titre posthume sous les feux de la rampe…
Le cas d’Assia Djebbar est plein d'enseignements. Alors qu'il y à peine quelques mois Mohamed Arkoun a été ''splendidement'' ignoré... Des individus, en recherche d’un prestige jamais bien pisté, se mettent à tenter de démontrer qu’ils sont des connaisseurs de ces érudits. Pourtant, de leur vivant ces icônes n’ont jamais intéressé, de près ou de loin ces spécialistes de l’hommage à titre posthume.
Bien entendu c'est selon... Pour revenir à l’actualité du pays et à mon humble avis, tant que les politiques ne
parlent que des effets aberrants, incohérents, inconséquents et souvent insensés du système, des dépassements du régime, du mépris, de l’arrogance, de la Hogra, etc. d’une partie des dirigeants actuels, quel que soit le niveau de responsabilités qu’ils occupent (même si je sais qu’il y a en a qui sont sincères, honnêtes et intègres…) ils ne se font que du mal, du mal à la politique et à tout le pays. Le sens du patriotisme, non seulement, cela s'apprend mais en plus de cela il s'exerce avec objectivité et pertinence, sans quoi il ne sert à rien de l’afficher.
Je me rappelle qu'à partir de 1963, alors qu’ils venaient à peine de quitter les maquis, les anciens Scouts, qui avaient donné leur jeunesse à la lutte de libération nationale se sont attelés à créer des groupes et à rassembler les adolescents que nous étions... pour transmettre leur savoir et leur savoir-faire en la matière. Toujours Prêts ! Ils l’étaient et nous ont appris à l’être.
En plus des lois du mouvement international et de sa branche musulmane, il fallait apprendre le BaBa de la nature, des animaux, de la faune, de la flore… Le cosmos, l’orientation avec une boussole… C’étaient des idéalistes conscients que le rêve fait partie de la vie. Ils voulaient transmettre une connaissance qu’ils ont acquise avant de se lancer dans la révolution et consolidée durant les sept années de guerre. L'Histoire de la Révolution... Ils n'ont pas été très loin pour la chercher et la trouver, ils ont puisé dans leurs propres histoires... Leurs témoignages ont marqué un grand nombre d'entre nous.
À suivre
Ferid Chikhi

29 mars 2015

Un Numide en Amérique du Nord - 236 -

Algérie 53 ans après
Moi, mes souliers racontent 
Une appropriation de faussetés sans discernement  -2-
En ce mois de mars 2015, quelques 52 ans après la signature des accords d’Évian qui ont mis fin à 132 ans de colonialisme français en terre d’Algérie, bien des questions restent posées sur l’État de cette jeune Nation que d’aucuns vouent à une autre explosion populaire tant les paramètres variables semblent devenir ingérables, en ces moments d’incertitudes aussi bien nationales, régionales, qu’internationales, alors que ’’les valeurs et autres constantes révolutionnaires’’ ressassées depuis plus d’un demi-siècle n’accrochent presque plus personne.
Comme je le disais précédemment je refuse de penser un seul instant …. D’imaginer un seul instant que mon travail durant plus de vingt-cinq ans... a été inutile ou sans résultats pertinents. Je refuse de penser que tous ceux et toutes celles de ma génération n’ont pas contribué à faire de l’Algérie un pays dont le peuple sait se tenir debout lorsque cela est nécessaire…  
Dans le domaine des arts, j’ai vu des films réalisés par des artistes algériens, des pièces de théâtre montés par des comédiens et des dramaturges algériens et jouées par des artistes algériens ; j’ai assisté à des concerts de musiques andalouse, de chaabi, de malouf, et j’en passe offert avec maestria par des musiciens algériens et dirigées par des hommes et des femmes extraordinaires, etc. J’ai passé des moments agréables dans des centres touristiques et des hôtels de luxe construits par des algériens, gérés par des algériens ; j’ai mangé dans des restaurants tenus par des algériens formés dans des instituts du tourisme et de l’hôtellerie bâtis et encadrés par des  algériens…
À celles et ceux qui nous interpellent en nous demandons ce que nous en avons fait ? Ce que nous en faisons ? Et ce que nous allons en faire ? Je réponds, tout d’abord hier, ces questions n’ont pas été posées et il est malvenu de les poser aujourd’hui, ensuite le bilan se fera s’il ne l’a déjà été fait par des Algériens et personne d’ailleurs n’a le droit de nous interpeler pour les réalisations des 60 dernières années.
Le destin de l’Algérie est entre les mains, d’abord de celles et de ceux des Algériens qui sont en Algérie et continuent d’œuvrer pour leur propre bien être et celui de leurs enfants, bien entendu il est aussi entre les mains de celles et de ceux qui tout en étant ailleurs participent à la poursuite de l’édification de ce pays qu’ils ne renieront jamais.
Toutefois, je considère que lorsque des nostalgiques d’une certaine Algérie signent des cartes postales d’époque ou falsifient l’Histoire pour paraître beaux et meilleurs que leurs actes barbares, sauvages, aliénants culturellement et effaçant l’identité d’un peuple, etc. non seulement cela ne m'émeut pas, ça ne me met pas en colère, cela ne me dérange pas parce qu’ils poursuivent des ombres qu’ils n’ont jamais pu capter et encore moins maîtriser.
Mais indubitablement, ce qui est à la fois irritant et interpelant, c’est qu’inconsciemment des Algériens, je parle des authentiques, s'approprient ces images sans appréciation ou jugement situationnel, tout en omettant de préciser que toutes ces villes, tous ces villages, tous ce bâti, même s'ils font partie de l'histoire coloniale, ont été réalisés avec la force de travail, la sueur et souvent le sang de nos aînés et ça c'est important et nécessaire de le dire de l'écrire et de se l'approprier...
À suivre
Ferid Chikhi

24 mars 2015

Un Numide en amérique du Nord - 235 -

Algérie 53 ans après

Moi, mes souliers racontent

Soyons fiers de nos réalisations -1-

En ce mois de mars 2015, quelques 52 ans après la signature des accords d’Évian qui ont mis fin à 132 ans de colonialisme français en terre d’Algérie, bien des questions restent posées sur l’État de l’Algérie, jeune nation que d’aucuns vouent à une autre explosion populaire tant les paramètres variables semblent devenir ingérables. En ces moments d’incertitudes aussi bien nationales, régionales, qu’internationales, ’’les valeurs et autres constantes révolutionnaires’’, ressassées depuis plus d’un demi-siècle, n’accrochent presque plus personne.

C’est là, encore une fois, que mes souliers m’interpellent. Oui, ces souliers que j’ai portés longtemps et qui m’ont mené d’une place à une autre, d’un chemin à un autre, d’une route à une autre… sur les chemins qui montent et ceux qui rejoignent les vallées, par monts et par vaux. Ces souliers qui m’ont promené sur les dunes de sable chaud et préservés de la brûlure du soleil ce maître du jour dans le désert du Sahara.

Ces souliers qui m’ont aussi conduit dans des impasses d’où il fallait sortir, souvent en reculant, mais parfois, le chemin me semblait tellement long et interminable que je perdais espoir de m’arrêter. Il fallait pourtant continuer et avancer, toujours avancer, en regardant à l’avant et sans perdre de vue la distance parcourue, les repères fixes que j’ai pu mémoriser et ceux qui restent comme une image confuse, variable et juste comme une ombre diffuse…

Au bon milieu de ce mois de mars 2015, une de mes relations écrivait sur sa page Facebook : Aujourd’hui, on essaye par le Net de recoloniser les Algériens à travers toutes ces cartes postales et anciennes vidéos parlant d’Alger, Oran et d'autres villes ; pour leur signifier qu'avant 1962 c'était très beau ! Ce qu'on oublie de dire aux Algériens c'est que des quartiers entiers étaient interdits "aux Arabes et aux chiens" Idem, pour certains peintres et écrivains algériens qui font du néo-orientalisme ... et jouent le rôle de l'indigène complexé. Il y a un vrai déficit en images et en textes, produits sur nous-mêmes, que ce soit à travers les institutions officielles où médias locaux, blogs, sites, Facebook, etc.

Plusieurs amis participent aux échanges en soulignant le bon, le moins bon et le pire… J’y ai aussi contribué en soulignant entre autres que nous devons être fiers de ce que nous avons réalisé tout au long de ce demi-siècle. Ce que les algériens ont accompli alors que le colonialisme était parti, en laissant derrière lui, comme tous les indus occupants, une dévastation innommable perpétrée en toute impunité pendant 132 ans. C’était le point d’initiation d’une nouvelle page d’Histoire de cette Algérie moderne et future.

Les quelques mots qui suivent, je l’ai dit et je le reconnais, sont écrits sous l’impulsion de la colère. Alors, mes amis (surtout celles et ceux qui me connaissent directement) soyez indulgents avec leur portée.

Je vais débuter par trois constats avant de poursuivre et proposer quelques éléments de réponses.

En cette période de décryptage difficile des incertitudes multiformes, non seulement, locale, régionale mais aussi internationale, pour beaucoup - si ce n’est pour tous - d’Algériens, l'Algérie est gangrénée par la mafia (politicofinancière) la corruption est devenue une institution, l'ère du ''régionalisme'' a laissé place à celles du clientélisme et des réseaux d'affaires illicites, composés, non seulement, d'Algériens entre-eux, mais aussi par l'apport néfaste et nuisible de lobbies internationaux qui veulent s'enrichir aux dépens des nationaux…

Chacun peut se rappeler et écrire…

Pour celles et ceux qui s’en rappellent lorsque la France coloniale a plié bagages, qu’a-t-elle laissé derrière elle ? Du bâti, des institutions désuètes et une administration créées par les colons pour les colons et prévues pour perdurer et seulement pour perpétuer le colonialisme. Des petits ateliers de réparation et quelques entreprises de moyenne envergure. Des routes, disent certains, des ponts disent d’autres, des hôpitaux surenchérissent les autres, etc. etc.  Mais cela a été fait avec la sueur du front et le sang de nos aînés nous étions des indigènes et toutes ces constructions n'étaient pas pour nous… n’en déplaisent aux nostalgériques.

Par conséquent, j’ai suggéré que, pendant un laps de temps, nous arrêtions de dénigrer et d’être un tant soit peu critique tout en soulignant au moins les quelques aspects positifs d’une société Algérienne qui a franchi des étapes nulle part ailleurs égalées :

1.    L’occupation, des bureaux et autres locaux de l’administration coloniale, par les plus instruits (quelques certifiés de l’enseignement primaire, des brevetés et des bacheliers de l’enseignement secondaire de l’époque) - à partir de septembre 1962 - a permis de créer le préalable à une administration algérienne qui s’est raffermie au fil du temps malgré des dysfonctionnements importants.

2.    Nonobstant toutes les insuffisances engendrées par leur méconnaissance ou leur peu de savoir-faire, le défi a été relevé par la poursuite de la conception, la consolidation et l’affermissement de procédures de travail nouvelles.

3.    Les écoles, les lycées, les universités ont accueilli et formé des millions de jeunes (dont nous faisons partie) qui n’auraient jamais espéré ou imaginé un instant qu’ils feraient un parcours comme celui que nous avons réalisé…

4.    Les embryons de petits ateliers que d’aucuns osent comparer avec ignominie a des petites industries … laissés par les colons français ont été ‘’pris en main’’ par une main-d’œuvre d’origine paysanne, comme nous l’étions tous, quelques apprentis-ouvriers et quelques rares ouvriers spécialisés.

De nos jours ce sont des milliers de techniciens et d’ingénieurs, de juristes, d’économistes, de gestionnaires, etc. qui œuvrent pour la pérennité de plusieurs industries dans des champs d’activités multidimensionnelles (Écoles, lycées, Universités, Instituts de formation professionnelles Hydrocarbures, Sidérurgie, Métallurgie, Ports et Aéroports, Industries alimentaires, Transports ferroviaire, routiers, aériens, etc.).

Chacun peut se rappeler et écrire, ne serait-ce que, ce qu’il a fait depuis la fin de ses études payés par l’Algérie, en plus des œuvres sociales (Bourses, chambres universitaires, restaurants, transports…). Nous, qui sommes là à commenter le post de mon ami, et tous les autres demandons-nous, chacun pour soi : N’ai-je pas réalisé des missions de travail et atteint des objectifs qui m’ont été assignés par la direction, par le ministère de tutelle et celui du Plan ?

Je refuse de penser un seul instant, que mes études à l’école primaire, au lycée, à l’université et à l’INPED ont été inutiles. Je refuse d’imaginer un seul instant que ma carrière dans l’administration, les ports, la sidérurgie, les transports aériens, l’Institut Supérieur de Gestion et de Planification (ISGP)… a été inutile ou sans résultats pertinents. Je refuse de penser, un seul instant, que mes activités de loisirs aient été nulles et sans apports...

À suivre

Ferid Chikhi

14 mars 2015

Un Numide en Amérique du Nord - 234-

Le Québec et la Nouvelle Politique du MIDI
Une architecture sociétale : Utopie ou panacée
1.)    Quelle architecture pour un bâti en patchwork?
Depuis quelques mois, et même depuis quelques années, ce n'est pas tant l'immigration qui fait l'objet de discussions pénibles et malaisées mais bien l'intégration des immigrants qui s'avère souvent complexe et par moments compliquée en raison d’épiphénomènes incontrôlés.
J’ai lu le projet du Ministère de l’Immigration de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI) intitulé ''Vers une Nouvelle Politique Québécoise en matière d'Immigration, de Diversité et d'Inclusion (NPIDI)'' le sentiment d’insatisfaction que j’ai ressenti m’a incité au questionnement suivant : Est-ce une illusion donc une utopie qui ne se vérifiera pas ou la panacée c'est à dire une situation idéale qui est recherchée?
La rédaction d’un mémoire avec l’objectif d’une audition par la commission des relations avec les citoyens (CRC) de l'Assemblée Nationale venait de devenir un projet d’écriture. Mais les intervenants qui allaient être entendus, en raison apparemment de leurs sympathies, avait été présélectionnés par le MIDI depuis juillet 2014. J’ai donc décidé de faire publier le résumé de mon mémoire.
Dans l’absolu personne n’ignore que si une institution, notamment gouvernementale, projette de modifier, compléter ou remplacer une politique, qui a déjà fait l'objet de deux révisions à dix ans d'intervalle, c'est que des insuffisances et des difficultés ont été relevées çà et là.
Le travail d'ajustements et de mise à niveau que dévoile la NPIDI est fort louable. Cependant, selon ma compréhension, ce sont des modifications de fonds qui sont préconisées, sans le développement organisationnel et fonctionnel nécessaire et suffisant. Imaginons un instant que par cette NPIDI c’est le remodelage de l'ensemble de la société qui est recherché. Les raisons suivantes le laisseraient entendre : premièrement, elle n’épouse pas forcément les exigences de ce début de siècle, ensuite elle est judicieusement présentée sous le couvert de la préservation des libertés, non pas et seulement, individuelles, mais aussi collectives. C'est pour cela qu’elle peut être considérée comme une architecture nouvelle de la société Québécoise.
Par conséquent, tout le cadre de références sera modifié et tendra d’une part, à la redéfinition des concepts de l’interculturalité qui deviendrait spécifique au Québec, de la diversité ethnoculturelle, de l’inclusion et pour couronner le tout, des particularismes - Autochtones et Anglophones (singularisés) qui sont cités par référence à l’Histoire et aux lois qui les définissent, tout en restant muet sur la définition du Québécois auquel tout et tous devraient se référer. Et, les autres, NOUS qui venons d’ailleurs, nous le sommes par le terme générique de COMMUNAUTÉ.
Pourtant, les immigrants arrivés depuis les 20 dernières années - ne l’ont pas été en tant que Chrétiens, Juifs, Musulmans, Bouddhiste ou encore d’Asiatiques, de Maghrébins, de Latino, Slaves, etc. - Ils ne sont pas venus pour faire partie d’une communauté d’origine… mais pour faire partie intégrante de la Société d’accueil.  Ils sont venus en tant qu’immigrants pour devenir des citoyens à part entière. Ils sont venus et ils disposent de potentiels extraordinaires, par leurs qualifications, par leurs compétences et par leurs expériences. Cependant, leur employabilité limité et le chômage, génèrent des conséquences pénibles, d'abord sur leur santé mentale et, au plus loin, sur l'avenir de leurs enfants et de leur stabilité sociale[1].  
2.)    Des espaces séparés ou un espace commun à tous les citoyens
Si la politique actuelle révisée et ajustée, il y a de cela quelques années, n’a pas été suffisamment bien pensée, bien réfléchie et bien mise en œuvre compte tenu du bilan global qui en est fait (voir statistiques et autres indicateurs d’appréciation), n’aurait-il pas été plus approprié d'abord de ne pas refaire la même erreur de lecture et de révision et ensuite d’établir un inventaire des budgets alloués et de leur utilisation, des bienfaits majeurs et des effets altérés et observés.
L'analyse de l'organisation sociétale projetée par la NPIDI, fait que plusieurs autres questionnements interpellent par leur fond. D’abord, ne recherche-t-on pas le renforcement d’un statu quo qui se fragilise de plus en plus avec le vieillissement de la population?
Ensuite, le fait de singulariser les communautés, les ethnies, les groupes communautaires, les ensembles culturels n’est-ce pas l’expression d’une volonté de morcèlement de la Grande Nation Québécoise en devenir? Ou encore la recherche du maintien d’une société distincte du reste de l’Amérique nord qui par certains gouvernants veut maintenir cette distinction y compris à l’endroit des immigrants de dates récentes ?
Enfin, l’érection de frontières entre des groupes de personnes, de communautés, d’ethnies, de tribus - hommes et femmes - admises et acceptées parce qu’elles existeraient déjà comme de simples limites folkloriques, culturelles, religieuses ou encore sexiste, ne serait-ce pas, en premier lieu, pour les empêcher de se rapprocher et ainsi de prévenir toute mobilité à l'extérieur d'un espace défini qui est leur quartier et deuxièmement ne servirait-elle pas de prémices au renforcement d’une suprématie qui ne dit pas son nom?
Nous passerons ainsi des traditionnels quartiers des Italiens, des Asiatiques, des Juifs, des Autochtones, des Anglophones, à ceux des Libanais et des Syriens, des riches, des moins riches et des pauvres, etc. et depuis quelques années est venu s’ajouté celui des Maghrébins… il y aussi celui des Québécois...? Tiens ou sont-ils les Québécois dans tout ça?  Il faudra aussi penser à ceux des Chrétiens – arabes, à ceux des Latinos, des Caribéens et ainsi de suite.  Ils existent peut-être et nous ne le savons pas.
3.)    Un patchwork n’aide pas à réfléchir et à rechercher des facteurs de convergences
Alors, je me suis demandé si le Québec fera partie de ces espaces où s’érigent de nouvelles barrières; barrières certes virtuelles mais des barrières malgré tout, comme s'il fallait se protéger d'un danger imminent et éminemment à haut risque ?
Là aussi émettons l’hypothèse que ce qui est recherché c’est la mise en place de frontières entre
des groupes de personnes, des communautés, des ethnies, des tribus - hommes et femmes - pour renforcer un pouvoir qui ne dit pas son nom en les empêchant de se rapprocher et ainsi de prévenir toute mobilité à l'extérieur d'un espace défini qui est leur quartier (Il faudra alors des autorisations de transferts et de mobilité). 
Sinon, comment pourrait-on les considérer comme de simples limites : folklorique, culturelle, religieuse ou encore sexiste, etc. ? Selon notre compréhension de la démarche, il s'agit ni plus ni moins que d'une parcellisation de la mosaïque, de la grande nation Québécoise en devenir.
Au moment où il faut réfléchir et rechercher des facteurs de convergences et des principes fédérateurs de toutes les communautés jusqu’à obtenir une belle entité, à la fois harmonieuse et diversifiée par ses citoyens, ce sont des caractérisations qui les isolent alors que c’est leur INCLUSION qui est recherchée.    
Les immigrants qui sont venus au Canada et au Québec, l’ont fait sachant qu’ils acquièrent le droit
du sol qui régit toute démocratie véritable. À partir de ce moment-là, ils accèdent à un territoire, une province, un pays possédant des institutions bien établies qui peuvent faire l'objet de changements, quelques fois majeurs et parfois mineurs mais dont le caractère humain et intégrateur doit être accepté par tous pour que chacun puisse mettre en œuvre sa volonté de participer à part entière à la vie de la collectivité. Et ça c'est la démocratie. Il ne faut surtout pas oublier que le premier pas de celle-ci est symbolisé au niveau local et non pas au niveau d'un groupe ethnique, communautaire ou tribal.  
Si le pouvoir est détenu par une poignée d’hommes, par quelques représentants d’une communauté ethnique ou religieuse particulière, ou par n'importe lequel des lobbies qui sévissent de nos jours, c’est qu’il n’appartient pas à tous et que les valeurs sont fragiles.  C’est encore pire lorsque ce sont les femmes qui en sont exclues.
Ferid Chikhi


[1] (En raison de la précarité et de la vulnérabilité latentes dans lesquelles ils se retrouvent depuis leur arrivée et souvent bien après les cinq premières années passées au Québec. Les cellules familiales se désintègrent générant des répercussions, jusques et y compris dans les pays de provenance).
 
 

24 févr. 2015

Un Numide en Amérique du Nord - 233 -


De la liberté d’expression et autres manipulations médiatiques… - II -
Les mois de janvier et février 2015 ont été violents que ce soit en Europe et particulièrement en France et au Danemark, en Ukraine… mais aussi en Afrique et spécifiquement au Nigéria, au Mali, au Cameroun, au Niger… en Libye… sans oublier le Congo… En Asie, qui avec le découpage géopolitique imposé par les grandes puissances (…) À proximité de tous ces lieux, où les polémarques règnent en Seigneurs, la mer n’est pas en reste, elle s’approprie des centaines de vies des tourmentés, écartelés entre leurs pays d’origine et les terres qu’ils ont traversées pour dépasser de nouvelles frontières (…)
Comme je l’annonçais dans la partie précédente ce propos interpelle les pratiques de certains médias nationaux et internationaux qui façonnent l’opinion publique et servent les propriétaires, et autres possédants, actionnaires et nantis qu'entre autres la cupidité motive.
Pourtant, qui, parmi les journalistes, leurs rédactions, et les chefs de rubriques… ignore que La rigueur intellectuelle et la minutie professionnelle représentent la garantie d’une information de qualité. Des éminences grises de l'éthique professionnelle soulignent que cela ne signifie pas qu'il faille faire dans la restriction, la censure, le conformisme ou l'absence d’imagination. Les deux constituent à elles seules un cadre de références à la fois morales et déontologiques où les maitres mots sont  objectivité, exactitude, précision, intégrité, respect des personnes, des groupes, des faits et des événements.
Souvent, lorsqu’il observe des non-sens ou même des contre-sens, de la manipulation, un parti pris ou tout simplement une recherche d'influence, le lecteur se sent floué et a l’impression que les fameuses devises telles que "Le droit de savoir et le devoir d'informer" qui sont la manifestation de l’intégrité, de la probité et de la maturité des journalistes, de tous ces médias sont en permanences remisées au placard des oubliettes.
Alors deux attitudes apparaissent :
1.  La première est celle de ces lecteurs, auditeurs et téléspectateurs qui se retrouvent otages des rédactions et de certains journalistes en mal de prestige et/ou de notoriété et se demandent à quel point ‘’ILS’’ sont devenus des caméléons de la plume. Passant d’un journal à un autre, d’un plateau de TV à un  autre, d’un micro à un autre, d'un ''propriétaire à un autre'', sans scrupules, sans pudeurs et sans égards à leurs attentes informationnelles.
2.  La seconde est celle des rédactions, des médias en question, qui pour ne pas être en porte à
faux avec l’éthique, les valeurs, les référents de la liberté d’expression et aussi pour ne pas bâillonner leurs multiples pigistes, collaborateurs et autres journalistes sérieux, presque tous les médias se sont adaptés aux conjonctures et ont adopté le principe d’ouverture en hébergeant les blogs de ces auteurs et en offrant des espaces de publication sous forme d’opinions, de lettres et autres débats d’idées. Le tout subtilement suivi de cette mention passe partout : Vous serez l'unique responsable de vos propres contributions et des conséquences de leur publication… mais si ce n’est pas le cas le contenu nous appartient… et on peut en… faire ce que bon nous semble…
Le comble de la désinformation?
Dans ces échanges, ce qui est extraordinaire c’est qu’au fil de leurs déroulement l’on se rend compte que tout dépend de la perception que les uns et les autres ont des choses de la vie, de leurs expériences, de leurs formations, de leurs identités, de la culture à laquelle ils appartiennent… et
de  bien d’autres facteurs traditionnels (économiques, politiques, etc.). Mais lequel de ces facteurs peut retenir l’attention lorsque c’est seulement une facette parmi tant d’autres qui est présentée, observée, décrite…? En outre, ne faut-il pas se demander et tenir compte du fait que la liberté d’expression dans un milieu tolérant est une porte ouverte aux interdits dans un milieu intolérant ? Or, les sujets, les thèmes, les aspects et les choses de la vie qui ont été manipulés, sortis de leurs contextes, enrobés de fausses descriptions, etc. sont légions. Leurs auteurs n’ont jamais pris la peine de démentir ou d’exprimer le moindre regret, le moindre remord d’avoir mal informés leurs lecteurs. Comment qualifier cette situation si ce n’est de comble de la désinformation?
Revenant aux guerres, aux batailles et aux attentats terroristes qui surviennent, comme par enchantement, sur presque, tous les continents, comment se fait-il qu'aucun journaliste, caméraman, photographe n'est du côté des victimes si ce n'est que pour désigner ''Le'' commettant et personne n'ose parler des causes ? Comment se fait-il que les groupes et les armées composés de recrues provenant d’Europe, d’Amérique du Nord et du reste du monde n'aient pas été dépistés avant leur enrôlement? Il a fallu des mois pour ne pas dire des années pour annoncer, informer et dire que ce sont ces médias aux ordres qui leur font une place privilégiées dans le monde de l'information.
Et, pour contrecarrer cette propagande victimaire et nauséabonde, ces groupes et autres armées se sont créés leurs propres sites Internet. Ils ont acquis des matériels et des équipements de haute technologie à même de filmer et surtout de découper les images qu’ils veulent, comme ils le veulent et surtout là où ils le veulent. Le pire dans tout cela c’est que les spécialistes de l’information réelle ou manipulée n'arrivent même pas à contrer cette nouvelle donne de la communication et de l’information en temps réel.
Au moment où je termine cette petite réflexion, les réseaux sociaux sont partagés au sujet ''d'une
ingérence'' dans les lignes éditoriales des médias algériens. Celle de l'opérateur Oredoo, multinationale du Qatar qui joue le jeu des grandes entreprises en matière de publicité. Son patron en Algérie, annonce qu’il n’y aura pas de contrat avec les médias qui personnalisent leurs attaques contre l'Algérie et le Qatar. Cette annonce se fait en présence du ministre Algérien de la communication et bien d'autres journalistes. En ce 24 février 2015, jour anniversaire de la nationalisation de ses hydrocarbures par l’Algérie, le quotidien Français Le Monde, ajoute son grain de sel pour soutenir les journalistes algériens et défendre la liberté de la presse. N'est-ce pas de l'ingérence ? Bizarre ! Que ceux-là même qui dénoncent l'autre ingérence se taisent pour cette dernière!? À mon sens, il y a réellement un gros problème de déontologie.
Ferid Chikhi

Un Numide en Amérique du Nord - 378

  Pour un Québec émancipé et indépendant ! La société des Québécois et les Sociétés d’immigrants !? Depuis quelques mois, les discussions vo...