14 nov. 2009

Un Numide en Amérique du Nord - 20 -

De mon frère... à ma mère...
Osmose (Batna 1983)

Le ciel était intégralement bleu.

Sereine et rayonnante, un foulard marron-clair sur la tête, elle se recueillait devant la tombe de mon père. Je ne pensais pas à lui à ce moment-là, je prêtais plutôt attention au silence des lieux tout en la regardant psalmodier des versets du Coran.


Je la sentais bien dans sa peau; j'étais heureux de la voir ainsi; sa méditation était apaisante; une sorte de pureté émanait de son visage; cela lui conférait comme une prééminence sur ce qui nous environnait; elle semblait trôner sur tout le reste. L'impression que j'en avais alors dura peut-être une demi-heure, mais je crois aujourd'hui que tout était intemporel.

Elle était belle.

Autour des sépultures voisines, quelques femmes voilées conversaient à voix basse; c'était une ambiance reposante en dépit de ce que je percevais comme des clameurs provenant de la périphérie de la ville.
C'était une tranche horaire où la lumière du jour était excellente.
Les éléments étaient en osmose. Je le ressentis dans mon corps.

Lamine Bey Chikhi
Posté par imsat le 14 novembre 2009
http://imsat.unblog.fr/2009/11/14/osmose-batna-1983/

13 nov. 2009

Un Numide en Amérique du Nord - 19 -

À ceux qui traversent les océans...
Et à ceux qui les accueillent...

Ne vois-tu pas que je ne suis plus inquiet ?
Pourquoi ne parle t’on pas d’amitié ?
Écoute ! Viens ! Entre nous point de peur
Pour un futur de paix je suis acteur.


Regardes, de là d’où je viens, je n’ai pas fuis
Je ne fais que passer un instant de ma vie.
Regardes, je viens du jour et non de la nuit
Oui ! De ma lointaine patrie je suis venu.

Écoute, ta tranquillité m’a séduit.
C’est un instant de ma vie que j’ai choisi 
Là est une aubaine veux-tu que je te dise saisissons-la
Et, de nos mains ouvertes offrons-la.

De mon pays et de ma famille, il y a eu rupture.
Pourquoi ne pas façonner ensemble un autre futur ?
Venu d’ailleurs je te parais étrange
Que faut-il faire pour que tu changes ?

Le Numide
13 novembre 2003

11 nov. 2009

Un Numide en Amérique du Nord - 18 -

Le Berlin des Ponts contre le Berlin du Mur
En souvenirs de mon passage à Berlin en novembre 1999

Le Numide, l’Allemagne, l’Europe, le monde entier se souviennent et fêtent la chute du mur de Berlin. Il y a une dizaine d’années de cela tu m’as parlé de ta visite à Checkpoint Charlie et au pont de la Bornholmer Strasse qu’est ce que cela évoque pour toi ?
‘’De la joie mêlée à de la tristesse’’. Un silence. Des souvenirs qui remontent à la surface. Une sérénité qui s’affichent et Le Numide reprend son commentaire. ‘’ Oui, mon travail m’a amené à vivre trois années consécutives en Allemagne. J’y ai passé des moments inoubliables, tant avec les allemands qu’avec les environnements culturel et historique de ce pays. Au début des années ‘’90’’ les prémices du nouveau Berlin pour ne pas dire de la nouvelle Allemagne étaient palpables. Mais d’abord pour le mur, cela évoque pour moi des mots ignobles : fascisme, séquelles résurgentes de l’oppression permanente de la dictature, de l’oppression et de la répression.

Ça me rappelle qu’hier encore, en Algérie, il y avait les barbelés des lignes Challe et Morice. Infestées de mines anti personnelles. Aujourd’hui encore, elles poursuivent leur œuvre mortelle. Zone tampon nous a-t-on-dit. Mais leur minage est passé sous silence. Seule la déflagration nous rappelle le handicap qui nous guette ça et là. Elles handicapent et tuent encore et encore des enfants et tous ceux, y compris les animaux, qui osent s'égarer là ou elles existent encore.

Hier le mur de Berlin, le rideau de fer, aujourd'hui encore les murs des Corées et de Cisjordanie. Les murs à Chypre ou à Ceuta.  Mur de la honte pour les uns mur de protection antifasciste, anti terroriste et anti immigration pour les autres. Je me suis toujours demandé pourquoi construire des murs qui nous brouillent, nous coupent, nous désunissent, nous divisent, nous éloignent, nous fragmentent, nous morcellent alors que nous sommes semblables ?

Dans ma jeunesse j’avais appris que la construction d’un mur avait pour finalité la protection du danger.  Mais en vieillissant je me rends compte que ça n’est pas toujours la vraie raison. Qui peut voir ce qu’il y a derrière un mur dés lors que la vision est obstruée et que la circulation est restreinte, empêchée, interdite ?
Pourquoi construire des murs qui nous séparent et qui nous cachent les uns aux autres devenant à la longue le cauchemar réel pour les uns et les autres et l’expression de la haine de l'homme à l'égard de son semblable ?’’

Que proposes-tu à la place ? ‘’À vrai dire je dirai qu’il ne faut plus construire des murs qui séparent et des murs qui cachent. Les murs qui existent encore pour ces idées doivent tomber. En allant à Berlin je suis passé sur un pont pour rejoindre l’autre partie de la ville. Alors pourquoi ne pas construire des ponts qui nous unissent, nous rassemblent et nous lient les uns autres ? Qui peut dire ce qu’il trouvera lorsqu’il aura passé le mur alors que le pont nous invite à nous rapprocher les uns des autres en connaissance de cause ?
Le mur nous incite à crier, à fulminer, à geindre, à pleurer, à récriminer, à reprocher à ses constructeurs notre sort et à aimer, à envier, à convoiter, à désirer celui de  ceux qui se trouvent de l’autre côté.  Le mur de Berlin est tombé et c’est par pont de la Bornholmer Strasse que nous nous sommes retrouvés à Check point Charlie. Le pont nous convie à dialoguer, à communiquer, à se parler, à se comprendre, à s’écouter, à franchir les étapes, les espaces vides qui nous séparent, les ponts relient.’’ Un silence suit cette réflexion. Une transition vers un autre thème s'annonce et se prépare.
Ferid Chikhi

6 nov. 2009

Un Numide en Amérique du Nord - 17 -

 Ne m’appelle pas étranger…

De Rafael Amor

 Le Numide, comment expliques-tu l'exil, l’expatriation, l'immigration? Là encore, une réaction à peine perceptible, quelque part indiscernable sur son visage, quelque chose de furtif…il se résout pourtant à commenter.
Je ne saurais tous les expliquer en quelques mots. Ils font partie du même mouvement régulier de l’humanité vers son futur. Ils sont nombreux celles et ceux qui les vivent comme synonymes de séparation brutale d’une famille, d’un pays, d’éloignement des proches. Dans le pays d'accueil ils sont aussi synonymes d’isolement, de rejet, d’exclusion.


Et pour cause un grand nombre n’arrivent pas à s’adapter au monde nouveau qui les accueille. Aux personnes qui les attendent…Le pire se vit quand commence la rencontre avec l’autre. Un autre qui à un moment ou à un autre de son existence ou celle de ses ancêtres est venu d’ailleurs.  Elles et ils sont arrivés en premier de la même façon que les suivants par des chemins difficiles. Mais pour elles et pour eux ces nouveaux arrivants sont des étrangers et étranges. C’est là que le bât blesse. 

Rafael Amor, un chanteur Uruguayen a su chanté l’étranger. Je pense que ces vers sont significatifs de ce que ressentent les ''intrus face aux originaires''. 
     
''Ne m'appelle pas étranger parce que ta route m'a attiré et parce que je suis né dans un autre pays, parce que j'ai connu d'autres océans et appareillé à d'autres ports.
Mais les mouchoirs voletant pour se dire adieu sont les mêmes,
Comme sont identiques les yeux humides de larmes
De ceux que nous laissons.
Les prières et l'amour de ceux
Qui espèrent notre retour sont les mêmes.


Ne m'appelle pas étranger.
Tous, nous pleurons avec la même voix et partageons la même fatigue,
que nous traînons derrière nous depuis le commencement des temps.

Quand les frontières n'existaient pas encore,
Bien avant l'existence de ceux qui divisent et tuent,
De ceux qui vendent nos rêves et qui auraient,
Un jour, inventé la parole ''étranger''.

Ne m'appelle pas étranger.
C'est un mot triste, un mot froid qui évoque l'exil''.

Après ces vers, le Numide, poursuit en insistant ''sais-tu ce qui me rassure le plus ? Et bien, c'est la chaleur avec laquelle ils arrivent dans le pays qui leur ouvre ses bras. Cela finit par avoir raison des rejets, de l'exclusion et des autres qualificatifs pratiqués pour les indexer. Cela se fait dans tous les cas parce que dans leur nouveau pays il existe des femmes et des hommes qui savent ce que les mots hospitalité, partage, écoute veulent dire''.  
Ferid Chikhi

Titre original du poème : ''No me llames estranjero''

Auteur : Rafael Amor

4 nov. 2009

Un Numide en Amérique du Nord - 16 -

Le futur de tes descendants est inscrit
dans le passé de tes ancêtres

Le Numide, j’ai une question un peu particulière que je voudrais te poser avant de revenir à New York et au Jardin de la Paix. Es-tu un nostalgique du temps passé, du présent ou bien es-tu quelqu’un qui vit pour son avenir, son futur ?

Un clignement des yeux montre qu’il est réellement surpris par ma question. Avec un étonnement non feint il me demande ‘’Pourquoi une telle question ?’’ J’ai eu l’opportunité de constater que lorsque tu évoques tes souvenirs il y a des détails qui sont encore vivaces dans ton esprit, tu fais le lien avec le présent et tu te projettes dans le futur. Alors je me suis demandé comment tu conceptualises le temps ?

‘’Je te vois venir. Disons que, pour moi l’espace par où je passe une fois n’est plus le même lorsque mes pas m’y conduisent une seconde fois. Il y a la période et le moment qui ne sont plus les mêmes - le matin, l’après midi, le soir, la nuit sont des intervalles où tout change. Ce sont des changements naturels qui se succèdent mais ils sont différents par leurs caractéristiques. Penses aux vagues de la mer ou de l’océan, crois-tu qu’elles sont les mêmes lorsque la succession de roulis est presque permanente ?


En fait, il n’y a qu’une faculté qui ne change jamais ou presque pas : c’est la pensée que j’ai pour les miens, bien entendu et avant tout pour mes parents et l’ensemble de ma famille. Par ailleurs, je me suis toujours demandé s’il existe quelqu’un qui revient au même endroit et au même moment avec le même état d’esprit ?  Même chez moi, lorsque je quitte le matin et que j’y reviens à un autre moment de la journée, quelque chose a changé. 

Si ce n’est pas l’aspect physique de cet endroit qui peut être est figé, statique, sans vie, c’est moi qui ai changé. Je ne suis plus la même personne. J’ai vieilli de quelques minutes, de quelques heures, de quelques instants. J’ai eu une expérience de vie qui n’est plus la même que celle que j’avais au moment où j’ai quitté ce lieu.

J’ai vu, entendu et touché bien des personnes; j'ai senti des parfums et des odeurs et j'ai goûté des saveurs qui sont en changement permanent;  j'ai aussi touché bien des objets statiques et sans vie. 

Un de mes aînés m’a dit, ton passé et ton présent se fondent sur ce qu’a été le futur de tes ancêtres et si tu veux être en phase avec eux fais de ton futur non par le passé et le présent de tes descendants mais leur futur.’’

Comme toujours et de nouveau la sérénité est là…accompagnant la réflexion...

Ferid Chikhi

1 nov. 2009

Un Numidie en Amérique du Nord - 15 -

New York - Le sublime ? Est-il impensable ? – 2 –

(…) Voir Broadway, Vivre et Revivre (...).

Le Numide, lorsque tu étais plus jeune tu n’arrêtais pas de parler du music hall et tu rêvais d’aller à Broadway, l’as-tu réalisé ce rêve de jeunesse ? ‘’Contre vents et marées, OUI ! Ce qui m’a le plus enthousiasmé c’est ce retour mnémonique à mes 20 ans lorsque je m’imaginais sur cette avenue prestigieuse. Tu te rappelles sans doute qu’il y avait ceux qui disaient et qui, peut être, disent encore voir Venise, voir Paris, voir le Taj Mahal, voir la Muraille de Chine et mourir. Tu te rappelles que moi j’ai toujours dis voir Broadway, Vivre et Revivre.

Eh bien ! Voilà encore un autre de mes rêves de jeunesse qui s’est réalisé. J’aurais tant voulu voir une des pièces de théâtre ou une des comédies musicales, les plus en vue de l‘époque, telles que West Side Story de Bernstein, My Fair Lady de Frederick Loewe ou The Sound of Music de Richard Rodgers et Oscar Hammerstein II, cela ne s’est pas accompli et pour cause, ce n’était pas seulement un fantasme mais bien plus, c’était une chimère.

Mais à ton époque le rêve était permis. Vous aviez accès à une culture encore ouverte sur le monde. La comparaison que tu sembles faire est-elle bien à-propos ? Vois-tu, pour un jeune vivant dans une petite ville des Aurès, en Algérie. Ce n’était pas évident. Certes, nous avions le cinéma ;  trois salles pour un peu plus que 70.000 habitants dont 70 % âgés de moins de 30 ans. Un théâtre mais pas de pièce à jouer. Un festival, celui de Timgad qui dépendait plus du bon vouloir de ses organisateurs bénévoles que des finances publiques.  C’étaient un espace et un environnement ambiant voués à la sclérose, faute de gouvernance éclairée. La culture faisait partie d’un registre qui se reléguait de lui-même aux oubliettes.
Seule l’imagination était le moyen de transport le plus rapide et le plus confortable. Et tous, nous rêvions. Le rêve a l’avantage de n’appartenir à personne d’autre qu’à celui qui le fait. De nos jours le rêve des jeunes est de se jeter à l’eau…sans gilet de sauvetage. Le mien ou je dirais les miens je les ai réalisés en partie. J’étais là, devant ces prestigieuses salles qui ont vu défiler des dizaines de géants du théâtre, du music hall et du cinéma américain. C’était un soir d’avril 2009. La décennie de ce nouveau millénaire s’achève bien, ai-je pensé pendant quelques instants.

Au moment où le crépuscule enveloppait de son manteau embrumé cette partie de Manhattan et que les panneaux lumineux et colorés défiaient les étoiles du ciel et éclairaient des milliers de rêveurs, je m'étais rendu compte que je n’étais pas seul à avoir désiré venir ici et vivre ce moment intensément. 

Ils venaient de partout. Ils avaient, sans aucun doute, les mêmes fantasmes que moi. Ils devaient certainement considérer que lorsque le rêve devient réalité que faire si ce n’est imaginer le meilleur, le sublime ? C'est-à-dire, dominer New York. C’est l’impensable qui se concrétise… Mais l’est-ce vraiment ? Il y a des instants où le doute nous envahit. Est-ce la réalité ou bien suis-je toujours dans le rêve ? ’’ 

Le Numide s’arrête et s’en suit encore un questionnement, une profonde réflexion, un moment de sérénité et de pensées apaisantes, le début d’une autre introspection. Je l’inviterai à en parler lors d’une prochaine rencontre.

Ferid Chikhi

23 oct. 2009

Un Numide en Amérique du Nord - 14 -

À New York - Le sublime ? Est-il impensable ?

Le Numide !? Récemment, New York a été un point de rencontre entre une certaine Amérique du Nord et toi. Tu l’as qualifié de moment de vérité. Peux-tu m’en dire un peu plus? Le silence prend place suivi d'un court moment de méditation, comme pour réunir ses souvenirs les plus prégnants et il débute par un :

‘’Voir New York n’est pas une si mince affaire même si auparavant les États-Unis m’avaient déjà accueilli à deux reprises. Ma première visite à Washington a été pleine d’enseignements et de rencontres aussi passionnantes, séduisantes, je dirais même ravissantes les unes que les autres, la seconde a été une visite de 24h à Plattsburgh. Là, c’est surtout une des observations faite par un ami qui m’accompagnait qui m’a interpelée. Regarde ! me dit-il, il ya tellement d’obèses que j’en suis à me demander comment se sentent les plus maigres à côté d’eux ?

En effet, assis sur un banc de l’un des principaux centres commerciaux de la ville, il s’est mit à compter les surdimensionnés qui passaient devant lui. ‘’72 en 10 minutes’’. Les effets des Mac étaient là, devant moi, par la quantité et les caractéristiques, de quoi renforcer la décision, que j’ai prise 15 ans plus tôt, de faire un trait définitif sur la restauration rapide.

Mais New York c’est autre chose que les fast food, les restaurants et les bars. C’est réellement un concert de spécificités, de particularités et de bizarreries différentes par la forme et par le fonds qui font de cette ville et ses édifices une ville séduisante. La fascination qu’elle a exercée sur moi n’a d’égale que celle que j’ai ressentie lorsque, descendant de l’autobus, j’ai foulé le sol de la 5ième Avenue et un peu plus tard de Broadway’’.

Qu’est ce qui à le plus retenu ton attention : ‘’En venant dans cet espace nord américain quatre places, parmi tant d’autres, étaient incontournables dans mon esprit. Wall Street, Manhattan, la résidence de John Lennon et South Street Seaport. À cette dernière place, les ponts de Brooklyn et de Manhattan sont visibles du quai 17. Ils surplombent l’East River. Leila et moi, sommes rejoints par Hanadi. La suite a été une multitude de souvenirs qui sont remontés à la surface. Souvenirs de Berne et d’Alger. En somme des moments parmi les plus agréables de cette visite.

Bien avant cet instant de retrouvailles, j’ai grimpé au dernier étage de l’Empire State Building d’où j’ai admiré les cimes des grattes ciels qui culminent plus haut que les minarets des mosquées les plus prestigieuses du monde. J’ai visité l’Église St John the Divine, et ressenti la ferveur des croyants chrétiens venus de partout assister à une des messes qui s’y tiennent quotidiennement. La parade des Pâques a été un moment fort intéressant de découvertes singulières.

J’ai aussi été conquis par Manhattan, la Statue de la Liberté et le Chinatown. Des lieux pleins d’histoires et d’une Histoire qui font oublier leurs cauchemars à ceux qui ne savent plus rêver. Des endroits et des lieux que beaucoup ont déjà décrits avec moult détails. Mais en ce qui me concerne voir New York et ignorer Wall Street c’est comme aller au Djurdjura et ne pas voir les neiges éternelles. J’ai fais encore mieux. J’ai découvert le fameux taureau de la bourse (la tradition veut que lorsqu’on touche à ses parties génitales !! Nos finances se porteraient mieux. -  peut être qu’un jour je te montrerai la photo de ce moment mémorable ?). À voir.
Ferid Chikhi

17 oct. 2009

Un Numide en Amérique du Nord - 13 -

Qui s’est habitué à marcher
En montagne peut évoluer en plaine
Comment se fait-il que les historiens occultent ces pans de l’Histoire de l’Afrique du Nord ?  Toujours, comme à son habitude, Le Numide, l’air songeur, cherche dans sa mémoire la réflexion qui pourrait porter son message. Avec sa voix calme et apaisante il commence à énoncer une hypothèse en principe irréfutable ‘’Il y a au préalable un point que je tiens à décoder, tu me dis l’Afrique du Nord !? Tu aurais pu dire Le Maghreb Arabe !? Comme le soutiennent certaines néo idéologues qui ne voient même pas les paradoxes qu’ils véhiculent avec ce type de qualificatif. Par exemple, l’Égypte, qui fait partie intégrante de cette région du continent africain, en est exclue. Pourtant, ses habitants sont aussi, si ce n’est plus, arabes que beaucoup d’Algériens qui tiennent mordicus à une arabité sans podium. 

Par ailleurs et à mon sens, il est rare que l’Histoire d’un peuple ou d’une contrée soit écrite par les pacifistes. L’Histoire du monde a toujours été écrite par les polémarques et leurs biographes. Ou encore des pseudos chercheurs bénéficiant des facilités et des privilèges des puissants du moment’’.

Veux-tu parler de la problématique de l’éthique ? ‘’Oui! En quelques mots le respect des faits et de leurs auteurs. À titre indicatif, je me suis toujours posé les questions suivantes : qui parmi les historiens qui ont parlé et qui parlent de la Grèce ou de la Rome antiques ignorent qu’Hercule le Grec et Hannibal le Carthaginois pour se rendre en Espagne sont passés par les hauts plateaux et la côte de cette contrée sans brimer sa population?  Qui parmi eux ignorent que Massinissa, Adherbal, Micipsa, Hiemspal et Syphax ont bien été des rois Numides ? Tous n’en parlent qu’en tant qu’ennemis de Rome.
     
Ils sont cités comme des chefs rebelles battus par la plus grande puissance militaire de l’époque et dans une demi mesure comme des résistants obstinés et opiniâtres. Mais tous, nous savons qu’ils ont eux aussi été des Aguelidène, des sages, des protecteurs de leur peuple, des bâtisseurs, donc pacifistes. Mais, les circonstances les ont amenés à combattre Rome avec bravoure et honneur pour que la dignité de leur peuple soit sauve?

Pour en revenir à l’analogie entre les deux peuples, oui ! Il y a des spécificités fondamentales entre les Numides et les Nord Américains. Il est aussi vrai comme le dit un proverbe numide que celui qui s’est habitué à marcher en montagne peut évoluer en plaine.  Mieux encore, parmi les valeurs les plus en vue dans leurs relations de tous les jours avec autrui, les numides ne se font pas prier pour afficher leur mépris pour l’injustice et le mensonge ils ne s’en cachent pas. À-contrario ils savent aussi passer sous silence leur générosité et leur bonté pour les humbles. Ils sont connus pour être francs et directs’’.
Un soupir, puis un long moment de silence suit cette réflexion.

Ferid Chikhi

11 oct. 2009

Un Numide en Amérique du Nord - 12 -



Il n’y a ni plaques de circulation
Ni policier pour m’empêcher de le faire’’ - 2 -
‘’Des proverbes de chez moi’’


De nos jours, la problématique de la personnalité et de l’identité des peuples de ce que fut La Numidie interpelle ses gouvernants y a-t-il une raison qui confirmerait l’hypothèse de leur dilution ?

‘’ C'est une évidence qui n'a pas besoin d'être confirmée. Une Nation, un Peuple, une Société sont constitués d’individus culturellement, socialement et économiquement complémentaires et en constante évolution. Pour cela la famille a un rôle à jouer. La société a un rôle à jouer. Les espaces et les lieux d'acquisition du savoir et de la connaissance ont un rôle à jouer. Mais, c’est seulement là, et uniquement à ce niveau que les rôles ne sont ni transformables ni transférables. Lorsque cela survient c’est l’anarchie et le chaos qui guettent la Nation, le Peuple et la Société.

C’est ainsi que les médiocres se hissent au sommet de la gouvernance et que l’on rencontre des personnes instruites mais sans éducation, par conséquent leur culture étant limitée elle s’érode facilement. Elles sont secondées par d’autres qui sont cultivées et éduquées mais pas très instruites. Il existe, dans beaucoup de cas, un troisième groupe constitué de personnes incultes, analphabètes et basse extraction qui complète ce panel. L’espace que n'occupent pas ces personnes leur échappe en raison de paramètres qui ne sont pas à leur portée. Et, c'est là qu'apparaissent des intellectuels égarés et une élite qui faute d’oser s’exprimer démissionnent, s’ostracisent et vit en parasite.

Mais il doit exister une possibilité pour les faire participer, les faire parler, les interpeler pour connaître leur avis, leur point de vue, les résultats de leur connaissance … ? Bien sûr, cependant, lorsque les élites se défient de leurs gouvernants, c’est le début d’une révolution qui couve. Il ne faut pas oublier la leçon des origines de la révolution de novembre 1954 ; ou encore celle des insurrections qui la précédèrent. Sais-tu que nos aînés insistaient sur deux principes le premier est de connaître l’origine des personnes que l’on veut fréquenter, le second est de connaître l’éducation familiale et sociale ainsi que la culture individuelle et collective des groupes sociaux auxquels ils appartiennent et auxquelles on veut s’allier. La gouvernance d’une peuple ou d’un pays procède de la même démarche’’

Pour revenir aux proverbes et aux adages quels sont ceux que tu as en tête? ‘’De mémoire ces mêmes aînés savaient et savent encore que L’éducation vaut mieux que l’or. Ils sont tolérants au point de soutenir que Si dieu ne pardonnait pas, son paradis serait vide. Ils savaient et ils savent encore les limites de l’être humain, pour ne pas vexer une personne qu’ils ne croient pas par la dérision ils lui diront Quand le sel germera et le charbon fleurira. Ils ont été et sont encore prudents et circonspects et t’engagent à mieux connaître les choses de la vie au point qu’ils te diraient Écoutes et tu apprendras ; garde le silence et tu échapperas au danger. Ce qui est extraordinaire c’est qu’ils sont convaincus qu’Organiser un peuple vaut mieux que de multiplier les armées’’


Ferid Chikhi

7 oct. 2009

Un Numide en Amérique du Nord - 11 -

’Il n’y a ni plaques de circulation
Ni policier pour m’empêcher de le faire’’ – 1-

‘’Des proverbes de chez moi’’


Un long moment de réflexion occupe l’espace qui nous accueille. Le Numide sourit et ses yeux brillent ; je savais qu’il ’circulait dans ses pensées’’. Souvent, lorsque ce même silence prenait place et que je lui demandais à quoi il pensait il me répondait ‘’Je circule dans mes pensées et il n’y a ni plaques de circulation ni policier pour m’empêcher de le faire’’. Je n’ose même pas un ‘’pourquoi souris-tu?’’ Qui me brûlait les lèvres.

Pour ne pas perdre le fil de ses pensées je change de registre et lui demande de confirmer s’il partage l’idée selon laquelle les proverbes sont la sagesse des nations et l’expression de leurs caractères et comment cela se conçoit là d’où il vient ? Son sourire s’élargit ses dents se desserrent et il accroche … ‘’Il n’y a pas que les proverbes, il y a aussi les adages et les maximes, les dictons et les aphorismes. Ils ne forment pas seulement la sagesse des nations et l’expression des attributs, ils définissent les contours de leurs mœurs et de leurs coutumes ; quoique parfois leur façon de faire se trouve en contradiction avec leurs maximes et leurs dictons.

Par exemple, La Numidie a enfanté de peuples éduqués et cultivés mais leur instruction a été empêchée d’éclore. Pour contrecarrer ce processus ils n’ont pas trouvé mieux que de mémoriser leur alphabet et d’enfouir au plus profond de leurs âmes ce qui devait être leurs littératures. Ce que je sais c’est que la personnalité de ses peuples se fonde sur un beaucoup d’éducation, un peu de culture et presque pas d’instruction. Le taux d’analphabétisme est là pour nous le rappeler.

Mais, parfois je doute et je me demande si la personnalité d’un peuple se fonde seulement sur le triptyque Éducation, Instruction et Culture et si l’absence de l’un de ces trois piliers ne fragilise pas l’édifice de l’identité et de l’image de ce peuple et de ses individus ?’’(…)


Ferid Chikhi

2 oct. 2009

Un Numide en Amérique du Nord - 10 -

Les chemins qui montent,

Les rues et les côtes des saints - 2 -


Un bâillon sur la langue de la vérité


Mais en ce qui concerne les Numides que reflètent ces chemins qui montent ? ’’Pour les Numides !? Ce sont les pistes qui mènent vers les sommets des collines et des montagnes qui traversent la Numidie. Ce sont par exemple ces itinéraires qui vont vers les hauteurs qui surplombent les plaines verdoyantes de la Mitidja porteuses des perles rouges et des émeraudes vertes qui pendent des vignes. Ce sont ces sentiers qui descendent ruisselants des cimes qui scrutent les hauts plateaux de Sétif et de Tiaret dorés par la couleur des épis de blé.



Les chemins qui montent dans les Aurès


Ce sont ces passages empruntés pour rejoindre les refuges inexpugnables des sommets du Djurdjura, de l’Aurès, de l’Ouarsenis, des monts de Chréa ou plus au Sud du Hoggar et de l’Assekrem à la recherche de leur paix toujours menacée par des envahisseurs, des conquérants et des colonisateurs.


Les chemins qui montent ce sont aussi les convergences d’amours parfois impossibles. Ce sont ces voies qui relient les espaces, les temps et les distances pour s’ajuster aux moments de vérité qui remplissent leur vie. Une vie parfois monotone, quelques fois sereine et souvent tumultueuse pour ne pas dire complexe.’’


Considères-tu qu’il existe des éléments communs aux deux contrées et peuples Numide et Nord Américains ? ‘’Non pas du tout. Il y a beaucoup de spécificités. Les espaces et le climat ne sont pas les même et par conséquent le temps n’est pas le même. Les distances ne sont pas les mêmes.


L’Histoire des deux peuples est différente, notamment parce qu’il y a une silence assourdissant commis par les historiens au sujet de ce que fut vraiment La Numidie. Ils ont parlé de la Grèce et de la Rome antiques. Ils ont parlé de Carthage et de la Phénicie mais ils ont occulté celle des Numides, et pire que cela, ils serrent encore plus le bâillon sur la langue de la vérité’’.


Ferid Chikhi

26 sept. 2009

Un Numide en Amérique du Nord - 9 -

Les chemins qui montent,
Les rues et les côtes des saints - 1 –
L'Assekrem

Le Numide! Souvent, tu me dis que ton pays est le plus beau pays du monde par sa diversité géographique et celle de ses populations. Si je t’invite à m’en parler par analogie au Québec qu’en diras-tu ?

‘’Il est vrai que faire l’analogie avec le Québec et les Québécois en tant que peuple Nord Américain n’est pas chose aisée. Il est pourtant aussi vrai que pour chaque individu le lieu où il est né est le plus beau du monde. La terre qui l’enfante devient sa patrie et il n’y a pas d’aussi grand et d’aussi beau, si ce n’est plus grand et plus beau que l’amour que l’on porte à sa mère et à sa compagne de toujours. À la différence mon pays est fait de chemins qui montent et de gens qui émigrent.

Pour un numide, partir c’est commencer de nouveau un parcours différent des précédents. Non seulement c’est différent par l’orientation mais aussi par le but. Il part pour changer. Il va de l’avant pour apporter et pour offrir. Il va au-devant de son destin en suivant les vallées escarpées de son pays. Il marche sur le plat. Il scrute l’horizon au loin à la recherche d’un éventuel nuage qui l’obligerait à s’arrêter.

Mais sais-tu que par le passé, très souvent, ce n’étaient pas les nuages de pluie qui lui ont fait peur mais ceux de la poussière soulevée par les hordes conquérantes venues du Nord Est, du Sud Est et du Nord qui l’ont contraint à emprunter les chemins qui montent ? ‘’


Veux-tu dire les chemins qui mènent aux montagnes ? ‘’Non ! Il ne s’agit pas seulement de ceux-là. ‘’Les chemins qui montent’’ c’est aussi (voir le roman de Mouloud Feraoun) ce dédale qui va du sentiment que chacun a de la voie qu’il suit pour aller de sa prime jeunesse à la fin de sa vie d’adulte. Et c’est là que se marque la différence avec les autres.





L’Oratoire St Joseph à Montréal

Pour un Québécois, par exemple, ce sont, peut être, toutes ces rues et ces côtes, toutes ces villes et tous ces villages qu’il a édifiés depuis 4 siècles qui font sa fierté et qui le poussent à avancer.


Beaucoup d’entre elles et d’entre eux portent des noms de Saints et de Saintes. St Gérôme, Ste Adèle, Ste Agathe des Monts, Ste Julie, Ste-Aimé-du-Lac-des-Îles ; côte St Luc, côte St Paul, côte St Antoine ; rue Ste Catherine ; rue St Sacrement, rue St Jacques, rue St Denis, rue St Jean ; boulevard Saint Laurent, etc. qui font la différence.


Peut être, est-ce en raison du lien très fort à la religion qu’a eu, par le passé, cette société que les chemins qui mènent à leurs haltes et qu’ils empruntent au quotidien portent les noms de celles et de ceux qu’ils ont respecté(e) et reconnu(e)s comme étant leurs sages ? Peut être est-ce aussi une manière fort judicieuse de maintenir un rapport avec le sacré et l’immanent’’?

Ferid Chikhi


22 sept. 2009

Un Numide en Amérique du Nord – 8 –





Les érables et les bleuets n’ont pas les senteurs des figuiers et des oliviers - 2 -


‘’Seuls la mort et l’amour sont sans remèdes’’



Le Numide s’arrête un instant. Songeur. Avec cette impression d’être satisfait d’avoir recomposé des senteurs, des couleurs et des goûts d’olives et de figues à jamais mémorisés. C’était pour lui un ressourcement inédit. Il reprend lentement son histoire.

‘’Oui! Les parfums ne sont pas les mêmes. Les goûts ne sont pas les mêmes. Les couleurs ne sont pas les mêmes. Et, j’imagine que c’est le même sentiment que ressent chaque être humain lorsqu’il est loin des siens et loin de son environnement initial. Que serait le Canadien en général et le Québécois en particulier sans le sirop et le beurre d’érable ou la tarte aux bleuets ?

Regarde autour de toi. La verdure fait partie de la nature. Mais il n’y a pas de figuiers, il n’y pas d’oliviers, il n’y a pas de citronniers. Où sont les fragrances du jasmin et du muscadier ? Sens-tu le persil et la coriandre ? C’est ce monde d’arômes méditerranéens qui fait défaut.

Mais sais-tu que chaque chose en ce monde a son médecin. Un de nos vénérables vieillards me disait il y a de cela trois décennies que seuls la mort et l’amour sont sans remèdes. Et comme je suis devenu amoureux de ce pays je ne sais pas comment en guérir.’’

Est-ce des regrets ou de la nostalgie que tu exprimes en ce moment? ‘’J’ai appris avec le temps qu’il vaut mieux dormir avec des soucis que de se réveiller plein de regrets. Non, je n’ai pas de regret mais, oui, j’ai de la nostalgie. Et, qui peut dire ou même vivre sans nostalgie ? Elle fait partie de notre présent et elle fait revivre notre passé. Elle exprime aujourd’hui les meilleurs moments de notre passé. Elle vivra toujours dans notre futur.’’


Le silence. Un moment d’apaisement. Un instant de quiétude termine cette réflexion.

Ferid Chikhi

19 sept. 2009

Un Numide en Amérique du Nord - 7 -


Les érables et les bleuets n’ont pas les senteurs

Des figuiers et des oliviers - 1 -.


Depuis quelques années, les figuiers et les oliviers, ne font plus partie de ton environnement naturel, comment vis-tu cette privation ? Parce que je pense que tu es privé de quelque chose qui a toujours fait partie de ton environnement ?


‘’Foufff !’’ C’est par une profonde expiration qu’il se prépare à répondre à mes questions, comme pour exorciser une insignifiance ou extirper cette sensation que chacun ressent lorsque dépité ou irrité par quelque chose qu’il ne peut évacuer. Le Numide, comme à son habitude, songeur et réfléchit, se met à parler de sa voix assurée et calme. ’Ce n’est pas seulement une privation c’est aussi et surtout l’impression de l’imperfection de la nature. Comme une déformation ou mieux encore une anomalie dans cet environnement qui pourtant est riche d’autres espèces d’arbres et de plantes. Mais pour moi il est évident que l’habitude de voir les oliviers et les figuiers, mais aussi les orangers et les citronniers c’est cela qui fait la nature.’’


Mais qu’est ce qui te manque le plus, est ce l’aspect physique ou… ? Sans me laisser terminer ma phrase il poursuit ‘’ Non, comme pour ce pays d’accueil, lorsque c’est la période de collecter le sirop d’érable ou cueillir les bleuets …c’est tout ce qui se fait autour de cette tradition de collecte qui me manque. C’est durant ces moments que les relations sociales et la solidarité se façonnent. Tout ce qui se crée et qui rapproche les membres de la communauté.


D’où je viens, dés les prémices de l’automne commencent les préparatifs de la récolte des olives et des figues; pour les figues, par exemple, il faut un accord de Tajma’at (assemblée du village) pour débuter la récolte. Celle-ci commence le même jour pour tous. C’est la fête parce que nous en tirons une partie de notre subsistance. Un numide sans huile d’olive et sans figue – primeur et fin de saison – n’est pas intégral. D’autant plus qu’avec la tradition ancestrale la religion est venue consacrer le figuier et l’olivier. Ils sont bénis de Dieu. Ils donnent les meilleurs fruits que porte en elle la terre nourricière. Ils sont symboles de l'homme universel. L'huile d'olive est source de lumière divine.


Alors, il faut comprendre que ce n’est pas seulement l’olive ou la figue, en tant que telles, qui ont leur importance mais toutes ces conventions, ces valeurs et ces mythes qui ont été érigées autour de ces deux arbres et de leurs fruits depuis des millénaires et qui différencient les Nord Américains des Méditerranéens’’.


Le Numide s’arrête un instant. Il me dévisage et de son regard pénétrant me fixe dans les yeux. C’est un regard sondeur, et aussi paradoxale que cela puisse paraître, plein d’un mélange de tristesse et de satisfaction. J’ai la sensation qu’il me scrute jusqu’au plus profond de mon être. Un long silence fige le temps et le mouvement.


Ferid Chikhi

Un Numide en Amérique du Nord - 378

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