17 sept. 2010

Un Numide en Amérique du Nord - 75 -

Les Imazighen et le Christianisme – 2 -

Pour revenir à notre conversation, dis moi, comment selon toi s’est effectué cet apport des Imazighen au Christianisme, sous quelle forme, qui en sont les auteurs, quels ont été ses moments forts ? …. Le Numide lève la main et avec le sourire me dit : doucement, doucement, tu poses trop de questions en une seule. D'abord si je mets de côté le contenu des écrits des anthropologues, des ethnologues, des historiens, etc., je me rappelle d’une période de ma vie où j’étais passionné par l’Histoire de l’Algérie, je le suis encore mais durant les années’’70’’ je discutais beaucoup avec mon grand oncle Smaïl. Une fois il me dit que ’les européens en général et les français en particulier ignorent que comme l’Islam c’est en Algérie que le Christianisme a pris son essor vers leur continent’’. Il m’apprit par exemple qu’en plus de ‘’Victor 1er, qui a été le 1er Pape Amazigh qui gouverna l’Église de Rome, entre 190 et199, il y a eu d’illustres Imazighen qui contribuèrent au développement de cette religion, parmi lesquels les plus prestigieux ont été : Tertullien, natif de Carthage et qui s’est converti au christianisme en 193, respectueux de l’esprit de résistance et de patience des premiers convertis au Christianisme face aux persécutions des romains, c’est lui qui a dit ’on ne nait pas chrétien, on le devient’’ (Apol, XVIII).
Qu’avait-il de particulier ? Il a été un opposant au paganisme et  l’auteur en latin de la 1ere transcription du christianisme. Le Numide s’arrête quelques secondes et poursuivit… St AugustinSt Augustin est né à Souk-Ahras en 354, d'un père Amazigh et citoyen romain et d'une mère berbère, sainte Monique, il était théologien chrétien. Il est devenu évêque d’Hippone et il est considéré comme l’un des personnages le plus en vue dans le développement du christianisme en occident et le penseur le plus lu au Moyen Âge. On ne saurait parler de St Augustin sans évoquer son œuvre autobiographique, en treize volumes intitulée ‘’Les Confessions’’ il y raconte sa quête de Dieu. Il en dit ce qui suit « Les treize livres de mes Confessions louent le Dieu juste et bon de mes maux et de mes biens, ils élèvent vers Dieu l'intelligence et le cœur de l'Homme. »
Ferid Chikhi

13 sept. 2010

Un Numide en Amérique du Nord - 74 -

La Pauvreté est-elle soluble dans les actions de la société civile ?

Lors des discussions de la dernière assemblée Mondiale de CIVICUS, tenue à Montréal du 20 au 23 septembre 2010, un des thèmes débattu par les participants a été l’implication de la société civile dans la lutte contre la pauvreté. De bonnes questions ont été posées, de bonnes constations ont été faites et par conséquent il est clairement apparu des divergences sur le fond et la forme des voies et moyens de la réduire, mais tous voulaient en découdre avec ce fléau.
Julie Dumontier, chroniqueuse de Parole Citoyenne a relaté une partie des discussions de la plénière et j’ai retenu cette phrase qui en dit long sur la société civile : ‘’Si on doute de l’utilité de la société civile, on doute fort de l’utilité de l’Assemblée alors. Ce que je crois plutôt, c’est que la société civile s’engage, car elle croit fermement à son pouvoir, mais qu’elle constate aussi qu’il y a des barrières à ses actions et qu’elle cherche des solutions pour faire tomber ces barrières.’’

Pour ma part je trouve que  la pauvreté n’est pas la même partout. Encore une Lapalissade… me dira t’on, mais celle-ci se confirme sous plusieurs cieux et se décline dans diverses langues. La conséquence majeure est qu’il ne peut pas y avoir une seule solution pour la contrer ou au moins la réduire.
La pauvreté en Afrique de l’Ouest est différente de celle de l’Afrique de l’Est et de celle de l’Afrique du Nord. La pauvreté en Asie est multiforme. La pauvreté au Québec, parce qu’il y en a une ne ressemble en rien aux autres pauvretés.

Les ONGs ou la société civile peuvent y faire face, la combattre, la vaincre mais avec quels moyens ? Ceux que les gouvernants mettent à leur disposition lorsqu’ils veulent bien y contribuer ? Ou bien ceux qu’elles vont mobiliser lorsqu’elles savent où les chercher et les trouver ?
La seule richesse pour faire face à la pauvreté c’est la mobilisation des personnes qui la vivent. Le message de cette doit être vrai. Les pauvres ne doivent pas attendre que les riches enfoncent leurs mains dans le fond de leurs poches. C’est en mobilisant les citoyens autour d’actions de travail collectif que cela fonctionnera.
Un message de vérité, une mobilisation autour des tâches concrètes, une sensibilisation au travail collectif et le tout fondé sur l’éducation de tous. Ça se fait sur le moyen et le long terme. Il ne faut pas parler de productivité mais d’apprentissage et de développement d’activités formatrices.
Ferid Chikhi
Convergences Plurielles

12 sept. 2010

Un Numide en Amérique du Nord - 73 -

Les Imazighen et le Christianisme
Seule la mémoire collective... - 1 -
Le Numide, au-delà de la relation des Imazighen à l’islam il y a eu une période pourrais-je dire fastueuse durant laquelle le Christianisme a écrit quelques-unes de ses lettres de noblesse, que peux-tu me dire de la relation qui a existé entre les autochtones et cette religion ?
Il est vrai que du point de vue de l’Histoire il existe des écrits sur la période allant de 256 à 640 de l’ère Chrétienne et bien après, mais rien ne semble avoir été recensé sur les premiers chrétiens, leurs relations avec les Imazighen et comment ils ont fait pour vivre leur foi en Tamazgha. Il ne faut pas occulter le fait que l’Histoire s’écrit par les vainqueurs. Il n’y a que la mémoire collective qui préserve la fortune et le patrimoine des vaincus.
Comment, selon toi, a été transmise cette mémoire ? L’oralité a été l’instrument ou le véhicule de cette Histoire. Les quelques contes et légendes légués l’ont été au cours des longues soirées et veillées familiales ou singulières entre marchands et acheteurs dans les lieux publics. Il était question de marchands venus directement du Proche Orient ou passant par Rome, habitués à commercer avec les Numides de l’époque qui malgré le fait qu’ils fussent sous la domination romaine n’ont pas hésité à les accueillir, à les protéger et à les aider contre cet occupant qui les persécutait partout dans son empire.
Ces marchands avaient à faire à des païens qui avaient déjà entendu parler de cette nouvelle religion et de Jésus de Nazareth mais n’étaient pas prêts à renier leurs dieux pour un prophète. Cependant, il faut souligner qu’ils étaient à l’écoute.
Il est, aussi, vrai qu’avant l’Islam et après le Judaïsme, le Christianisme a pu et a su prendre une place prépondérante en Tamazgha. Mais s’il y a eu comme tu le dis des périodes d’apothéose et de consécration d’autres moments ont été violents et douloureux tels que le schisme Donatiste (aux environs de 305). Mais encore une fois ce qu’il faut ne pas négliger c’est l’apport des Imazighen au Christianisme. … Le Numide prend un moment de silence et…
À suivre
Ferid Chikhi

6 sept. 2010

Un Numide en Amérique du Nord - 72 -

Les Imazighen et l’Islam
Quand un arbre tombe on le relève par la tête - 2 -
"Le Berbère dit : "Vous m’avez regardé hier avec insistance ; j’ai craint que quelque verset de Dieu fût descendu sur vous à mon sujet
Le prophète lui dit : " En effet je t’ai regardé hier avec insistance, à cause de Gabriel (que le salut soit sur lui). Gabriel est venu vers moi et m’a dit : " Ô Muhammad, je te recommande la crainte de Dieu et les Berbères. " Je dis à Gabriel : " Et ces Berbères que sont-ils ?" Il répondit : " C’est le peuple auquel appartient cet homme. Il te désigna, et je t’ai observé ". Je dis alors à Gabriel : " quel sera leur rôle ".
Il me répondit : "Ce peuple vivifiera la religion de Dieu quand elle sera morte et la renouvellera quand elle sera usée."
Gabriel ajouta : "Ô Muhammad, la religion de Dieu est une créature parmi les créatures. Sa patrie est le Hijaz, elle a pris naissance à Médine.
Née faible, elle se développera et grandira jusqu’à ce qu’elle soit puissante et glorieuse, elle donnera des fruits comme en donnera un arbre ; puis elle tombera.
Or la tête de la religion du peuple de Dieu tombera dans le Maghreb ; et quand un arbre tombe, on ne le relèvera pas en le prenant par le milieu ou par les racines, mais par la tête."
Le Numide se tait quelques instants et poursuit… il y a d’autres contes que m’a raconté cette arrière Grand-Mère et qui ont été transmis de bouche à oreille dans les maisons de Tamazgha ils confirment le lien très fort entre les Imazighen et l’Islam sans pour autant que ni leur identité ni leur personnalité ne soient remises en question tel que cela se passe depuis quelques décennies.
Ferid Chikhi

3 sept. 2010

Un Numide en Amérique du Nord - 71 -

Les Imazighen et l’Islam

Quand un arbre tombe on le relève par la tête - 1 -
Le Numide, C’est le Ramadhan que peux-tu me dire des berbères et de leur relation à l’Islam ? Ses yeux d'un marron clair fixent les miens comme pour chercher dans leurs abysses la réponse qui me conviendrait. Il fronce les sourcils, se gratte la tête dans la partie où les cheveux se font de plus en plus rare et après quelques secondes de réflexion il dit :
L’histoire des dynasties tu la connais, entre autres celle des Aghlabides, des Mourabitoune, des Rostémide, des Abd al Wadide, des Zénète, des Hafside, etc. Tu sais que ce sont les berbères qui ont conquis l’Espagne, le Portugal et une partie du Sud Ouest de la France…donc je ne vais pas refaire l’Histoire mais je vais te raconter une histoire que m’a transmise Many l’arrière grand mère maternelle de mes filles. Je te la raconte sous réserve...
Qu’entends-tu par là ? Lorsque certains vont la lire et l’entendre pour la première fois j’espère qu’ils ne se prendront pas pour les nouveaux élus de Dieu. Allons-y, elle se décline comme suit :
Un jour, un Amazigh se présenta devant Aicha, fille d’AbuBakr et troisième épouse du Prophète ; elle était assise entourée de ses proches.  Elle se leva et lui offrit sa place, privilège qu’elle n’accordait pas à son entourage. Ses proches se retirèrent indignés. L’Amazigh eut une conversation avec Aicha sur un point de religion et s’en alla. Alors Elle rappela ses fidèles et leur demanda pourquoi ils sont partis visiblement en colère ?
L’un d’eux répondit : Nous nous sommes sentis vexés par le privilège que tu as accordé à cet Amazigh. Nous les méprisons et pourtant tu l’as honoré plus que nous.
Aicha dit alors : Je lui ai fait honneur plus qu’à vous parce que l’envoyé de Dieu (que le salut soit sur lui) a prononcé des paroles fort élogieuses sur les siens. Sachez qu’un jour j’étais assise avec lui, quand un Amazigh vint à nous, le visage pâle et les traits tirés. L’envoyé de Dieu le regarda avec attention et lui dit : "Que t’est-il arrivé ? Es-tu malade ? Hier tu es parti en santé et rayonnant de joie et te voici blanc comme un mort sorti de sa tombe ? "
" Ô l’Envoyé du Dieu, dit l’Amazigh, j’ai passé la nuit dans une peine cruelle. " " Et quelle est cette peine cruelle demanda le Prophète ? 
À suivre
Ferid Chikhi

26 août 2010

Un Numide en Amérique du Nord - 70 -

Kker a mmis umazigh !
Dis-moi, le Numide, si nous revenions à l’histoire et aux spécificités des Imazighen. Tu m’as promis d’en parler, alors n’est ce pas le moment de le faire ? Qu’est qui caractérise un Numide…qu’est ce qui le distingue des autres, les arabes, les asiatiques, les autres africains… ?
Le mieux est que je te renvoi à la poésie et à la chanson qui font l’hymne des Imazighen. La lecture des mots et l’écoute de la chanson te diront ce qui le distingue des autres...
Debout fils d'Amazigh !
Notre soleil s'est levé,
Il y a longtemps que je ne l'avais vu,
Frère, notre tour est arrivé.
Cours dire à Massinissa : Que son pays est aujourd'hui réveillé,
Quant à celui qui ne veut pas avancer,
Qu'un seul de nous vaut plus qu'un lion.

Dis, dis à Yugurtha : Que ses enfants ne l'ont pas oublié, Qu'ils le vengeront, Qu'ils déterreront son nom.
A la Kahina des Chaouias, Qui a guidé les hommes, Dis :
"Le pacte qu'elle nous a laissé,
Jamais nous ne l'oublierons.

Nous vivrons avec notre langue,
Demain sera meilleur qu'hier,
Le berbère croîtra et prospérera,
C'est le pilier du progrès’’.
Des monts est venu l'appel, Nous sommes partis pour le combat.
Maintenant, maintenant plus d'hésitation,
Nous briserons mais nous ne plierons pas.
Numidie bien aimée, Pour toi, nous verserons notre sang,
Ton ciel s'est éclairé,
au soleil de la liberté.
Ô ! Faucon, volant en liberté, Salue bien nos frères.
De Rio de Oro à Siwa,
Enfants, le même sang nous unit.

Mohand u yidir Aït Amrane
1948 -  lycée de Ben Aknoun (Alger).

14 août 2010

Un Numide en Amérique du Nord – 69 -

Dans les autres provinces du Canada
L’anglais est roi mais ailleurs…?
Il est constitutionnellement reconnu que le Canada est bilingue, pourtant, après quatre jours passés en Ontario - Kingston, Chutes du Niagara, Toronto - j’y ai rencontré des communautés - asiatiques, africaines et latino-américaines - qui contrairement à celles du Québec qui parlent en plus des langues maternelles le français et même l’anglais - ne parlent que l’anglais y compris entre les membres d’une même famille.
*Des Pakistanais, des Indiens, des Chinois, des arabes dans la trentaine échangeaient avec leurs enfants en anglais.
*Les hôtels ’’de classe internationale’’ n’avaient aucun agent, aucun préposé à la clientèle qui parle le français ou une autre langue étrangère telle que l’allemand, l’espagnol, l’italien, l’arabe, le russe ou le chinois… 
*L’information écrite en français, en espagnol ou en mandarin, que ce soit dans les hôtels, les restaurants, les lieux touristiques ou chez le dépanneur (épicier) du coin, est inexistante.
*Exception faite du restaurant ‘’360’’ de la tour du CN - qui comptait parmi ses employés un français - et qui reçoit plus 5.000 personnes en provenance de tous les pays du monde, aucun des préposés ne parlent cette langue ... encore qu’à cet endroit il arrive quelques fois que le hindi, l’espagnol ou l’allemand sont parlés.
 *J’ai entendu quelques langues internationales seulement avec les passagers du ferry de la Cie Gananoque qui fait le tour des Milles Îles à partir d’Ivy Lea. Mais à Gananoque, à Kingston, aux chutes du Niagara et à Toronto seul l’anglais est roi.
Chaque fois que je posais mes questions, en français et quelques fois, pour pousser le bouchon plus loin, en arabe, à mes interlocuteurs ils me dévisageaient avec un étonnement qui n’avait d’égal que leur surprise à peine retenue ... Sorry, I don’t speak... je ne les laissais pas terminer leur réponse et je leur demandais comment se fait-il que personne ne parle le français ou une autre langue dans un restaurant de ce niveau ou dans cet hôtel classé quelques étoiles ? Une gêne non feinte et un recul du corps montraient à la fois le rejet et le complexe d’infériorité surtout lorsque je posais la question en anglais ... j’avais l’impression d’être chez nos voisins Étatsuniens...qui soit dit en passant ne parle que leur langue maternelle.
Cependant le Canada est selon sa constitution ‘’un pays bilingue’’ ... mais le citoyen anglophone ne semble pas en tenir compte. Est-ce du mépris pour les autres langues ? Est-ce les effets du multiculturalisme si cher aux Britanniques ? Ou bien est-ce les dernières séquelles de la langue d’un empire décadent qui survit en Amérique du Nord alors qu’ailleurs cette langue est phagocytée par des langues plus structurées ?  Les réponses pourraient venir des linguistes ou des grands voyageurs des temps modernes.
Ferid Chikhi

7 août 2010

Un Numide en Amérique du Nord - 68 -

L'essentiel est invisible pour les yeux
Le Québec est une société qui vit au 21ième siècle. C’est ce que souligne Le Numide en mettant en exergue les facteurs déterminants de cette société nord américaine distincte des autres – les anglophones – canadiens et étatsuniens.
Il souligne aussi les différences avec les immigrants qui viennent particulièrement des pays arabes et qui semblent n’avoir pas encore compris qu’une nouvelle ère a bel et bien commencé et que leurs Us & Coutumes sans être totalement mis au placard doivent tenir compte de ceux du pays d’accueil.
Il met en évidence les efforts que font les canadiens en général et les québécois en particulier pour accommoder les immigrants en assouplissant les critères de sélection même s’ils ne sont pas adaptés aux profils de tous les candidats.
Il cite une solide référence concernant la classification selon laquelle et en ce qui concerne l’Algérie des efforts gigantesques doivent faits pour une mise à niveau essentielle de son université si le retard accumulé en matière de transfert des connaissances et des savoirs n’est pas rapidement comblé.
Se mettre au diapason des nations modernes n’est pas chose facile mais pas impossible si les gouvernants admettent le principe de la pérennité des institutions sur les hommes mais aussi de leur renouvellement. Il suggère de voir les choses autrement et propose la réponse du renard au Petit Prince …
Que conseilles-tu aux uns et aux autres ? Je suggère de revisiter Antoine de Saint-Exupéry et le Petit Prince lorsqu’il revint vers le renard :
-     Adieu, dit-il …
-     Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux.
-     L'essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir :
-     C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.
-     C'est le temps que j'ai perdu pour ma rose. Fit le petit prince, afin de se souvenir.
Ferid Chikhi

26 juil. 2010

Un Numide en Amérique du Nord - 67 -

Le Québec est une société qui vit au 21ième siècle. - 2 -

Dis-moi le Numide, cette classification a été certainement établie selon une critériologie bien pensée, quels en sont les principaux paramètres ? Pour classer les 1700 universités de ces pays et déterminer la performance académique de chacune d’elles, l’étude a pris en considération les articles publiés par chacune d’elle durant les années 2004 à 2006. Au final, parmi les vingt premières universités des pays de l’OCI, 18 sont asiatiques et seulement deux sont arabes : l’Égypte et le Koweït. Parmi ces 18 universités d’Asie, 14 sont Turques, 3 sont Iraniennes et une Malaisienne.
Et où se situe l’Algérie dans ce classement ? L’Algérie ! Elle n’y est même pas mentionnée. Si j’extrapole un tout petit peu, je me trouve face à un paradoxe. Celui du recrutement des candidats à l’immigration au Québec. La langue française est un des critères fondamentaux or personne n’ignore que la formation des algériens se fait en arabe. Il est par conséquent normal que celui qui débarque tout frais moulu au Québec a de la difficulté à se trouver un emploi en adéquation avec ses acquis scolaires et professionnels. 
Si je comprends bien ce que tu veux dire, les compatriotes qui débarquent ne peuvent pas prétendre à un recrutement immédiat parce que les exigences des employeurs sont trop élevées. Mais est ce le cas tout le temps ? Pour la première partie de ta question, il faut savoir que les exigences sont en conformité avec les besoins technologiques et industriels du pays. Cependant, pour la deuxième partie, je réponds, NON ! Parce qu’heureusement parmi les nouveaux arrivants il y a celles et ceux qui ont échappé à ‘’l’école fondamentale’’ grâce à l’apport de leurs parentset il y a celles et ceux qui s’adaptent en comprenant très vite qu’ils doivent changer un grand nombre de paramètres de leurs cadres de références.
Ferid Chikhi

17 juil. 2010

Un Numide en Amérique du Nord - 66 -

Le Québec est une société qui vit au 21ième siècle. - 1 -
Pour reprendre quelques facteurs déterminants des précédentes conversations laisse moi te dire qu’en ce début de siècle, les néo québécois en provenance des pays d’Afrique et notamment ceux originaires des pays ‘’qualifiés d’arabes’’, qui n’ont pas encore compris qu’une nouvelle ère a bel et bien commencé, se trompent lourdement en croyant pouvoir imposer, à toute une société qui vit au 21ième siècle, leurs coutumes, leurs habitudes de vie ou encore leurs règles sociales. Le mieux qu’ils puissent faire et de privilégier la présentation et la représentation de leurs valeurs d’intégration fondées sur leurs capacités d’adaptation et d’ajustement en ce qui à trait aux points de partage entre l’homme et la femme et en tentant de comprendre les pratiques sociales du pays d’accueil.  
Qui vises-tu en particulier ? Ceux et celles qui, bien qu’ils soient fortement minoritaires, viennent en pays d’accueil et tentent le tout pour le tout afin d’imposer leur conservatisme ; celles et ceux qui en ont après les occidentaux alors qu’ils prennent ce qui leur convient dans le négatif au lieu de s’enrichir du positif de ces sociétés. Ils ne se cachent même pas de profiter des règles, justement sociales, pour ensuite les dénigrer. Il est vrai que ceci est valable, non seulement, pour l’Amérique du Nord mais aussi pour l’Europe. Il y a cependant une grande différence entre les deux. Ici, les québécois ont une façon très spécifique de gérer leur patience. Beaucoup, la prennent pour de la naïveté alors que d’autres la jaugent très mal ; pour reprendre un proverbe de chez nous ‘’il ne faut pas sous estimer l'aiguillon qui peut t’aveugler’’
Dans nos précédentes éditions nous avons abordé les efforts que font les canadiens en général et les québécois en particulier pour accommoder les immigrants penses-tu que ce qui est fait est suffisant ? En ce qui me concerne et pour le peu que j’ai compris des facilités offertes par les institutions, je trouve que c’est même beaucoup trop. Par contre, je trouve aussi que les gouvernants doivent ajuster leur politique d’intégration. Le mieux est de gérer les besoins en main d’œuvre de leurs industries et de leur commerce, non pas et seulement sur le long terme mais aussi sur le court et moyen termes. Il est clair qu’au-delà des attitudes, de comportements et du cadre des valeurs de références, ils n’ont aucune connaissance des compétences actuelles des jeunes immigrants, il n’y aucune corrélation, aucune adéquation entre les profils des immigrants qui débarquent chaque jour au Québec et les exigences des employeurs.
Peux-tu être un peu plus explicite ? Veux-tu dire par là que les critères de sélection ne sont pas adaptés aux profils des candidats ? Prenons le cas des jeunes compatriotes diplômés des universités qui arrivent depuis le milieu de la décennie. Leur profil étant connu ils ont appris ce que la pondération du système de sélection veut dire et comment il fonctionne. Les institutions canadiennes, ne se sont pas adaptées pour compléter leurs critères de choix. L’exemple des diplômes établis par les universités algériennes est fort intéressant ; nous savons que le contenu des différents cursus a régressé comparativement à ceux que nous avons connu dans les années ‘’60’’ et ‘’70’’. Selon une étude statistique très sérieuse, effectuée par le centre de recherches statistiques en économie, recherche sociale et formation pour les pays islamiques d’Ankara (SESRTCIC), datant d’avril 2007, il est parmi les moins compétitifs des pays membres  de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI).
À suivre…
Ferid Chikhi

11 juil. 2010

Un Numide en Amérique du Nord - 65 -

L’adaptation, les ajustements et l’intégration ?
Instruire celui qui arrive des valeurs, des moeurs... -5-
Poursuivant la conversation de la semaine dernière, Le Numide souligne que pour ce qui est des préjugés, il y a toujours un point d’initiation, un début à chaque chose. Par exemple, il faut d’abord, que celui qui se pose comme objecteur se débarrasse des préjugés qu’il véhicule concernant le statut de l’autre. C’est la même chose pour la culture du pays d’accueil et le principe de la réciprocité doit être respecté. Celui-ci consiste à instruire celui qui arrive des valeurs, des mœurs, des pratiques, des habitudes sociales et de tout ce qui compose non pas et seulement le folklore mais aussi et surtout les règles qui régissent la société et ses citoyens.
Dis moi, Le Numide,  comment cela pourrait-il se concrétiser puisque tu dis que la culture est différente, la formation est différente et l’éducation est différente ? Comment quelqu’un qui a des préjugés peut-il s’en défaire pour accéder à l’autre ?
C’est simple, à mon sens, chacun doit se repositionner par rapport à son savoir et ses acquis. Considérant l’apport des années ‘’60’’ que ce soit ici au Québec, au Canada ou ailleurs dans le monde, l’instruction et la circulation de l’information se faisaient de la même manière et avec presque les mêmes instruments, à tel point que partout il y a eu une révolution scolaire. Au Québec c’était les prémisses de la révolution tranquille, en Algérie le début de l’indépendance, etc.
Tu sais très bien qu'en Algérie nous ne savions pas ce que la révolution tranquille voulait dire ? Détrompe-toi, beaucoup d’étudiants le savaient et un grand nombre de compatriotes étaient au courant que le FLN et son département des Mouvements de libération nationale étaient en contact avec le front de libération du Québec (FLQ)…Il est vrai qu’à l’époque tu travaillais au département des études  ... dans les années ‘’60’’, Non ! C’est durant la décennie suivante que j’y étais…pour poursuivre sur les préjugés, il faut savoir qu’un grand nombre de souverainistes avaient suivi de très près le développement de la révolution de Novembre et le processus d’indépendance qui s’en suivi. Certains en parlent encore. Plus tard dans les années ’’70’’ des contacts existaient avec des cadres du FLN et les indépendantistes québécois. Peux-tu en citer quelques-uns ? En as-tu rencontré ? Laissons cela pour un autre moment et restons sur notre thème ; des évènements qui se déroulaient dans quelque partie du monde n’échappaient ni aux étudiants, ni aux militants et encore moins aux gouvernants, c’était ainsi pour la guerre du Viet Nam, les premiers pas de l’homme sur la lune. Nous étions tous au diapason de cette information.
Mais en Algérie qu’est ce qui se passait qui pouvait intéresser les nord américains, les canadiens ou les québécois ? En Algérie !? Et bien, c’était l’époque des premiers plans régionaux triennaux et spéciaux qui orientaient la reconstruction du pays, les universités s’emplissaient de jeunes avides de savoir et d’apprendre… et les pays européens et nord américains étaient intéressés par l’édification de l’Algérie, il y avaient des contrats juteux pour la réalisation de projets de grande envergure. A la même période se tenait au Québec l’Expo 1967 et la contraception simple était devenue accessible à toute les femmes ; c’était la libération sexuelle avec la pilule ‘’Énovid’’. C’était aussi un évènement marquant qui, en Algérie, n’était pas à l’ordre du jour et ne nous traversait même pas l’esprit. Par contre nous étions à l’écoute de tout ce qui se disait sur la guerre froide et la menace atomique. C’est ce genre d’évènements qui doit être mis au même niveau et valider ce que nous savions et ce que les autres ne savaient pas. L’inverse étant valable.
Était-ce la même situation durant la décennie ‘’70’’ ? Le Numide se tait, réfléchit et lève son index et dit faisons une pause. Il se leva et sortit dans le jardin…
À suivre…
Ferid Chikhi

Un Numide en Amérique du Nord - 378

  Pour un Québec émancipé et indépendant ! La société des Québécois et les Sociétés d’immigrants !? Depuis quelques mois, les discussions vo...