21 oct. 2013

Un Numide en Amérique du Nord - 198 -

Le rapport Femmes - Hommes
Religions, guerres, et nature. 
Des valeurs et des Croyances … avant-hier et hier - 1 -
Mélange d’états d’âme, de réflexions inspirées par des lectures anciennes et nouvelles, des entendus et des échanges incertains, mais aussi par une actualité sociopolitique pleine de rebondissements, ce qui suit est une concoction qui pourrait interpeller non seulement des lecteurs passagers d’un moment mais aussi assidus ou encore des sociologues et des philosophes … les psys eux aussi pourraient s’y intéresser.  
Depuis plusieurs semaines, le Québec est en mode débat et cela se répercute dans le reste du Canada. Les discussions vont bon train sur le sujet du moment qui fâche le plus : La Charte des Valeurs Québécoises. Deux conceptions s’affrontent sur fonds de laïcité et de multiculturalisme.
En fait, la problématique pourrait se résumer à l’éternelle opposition sur deux visons du monde, la première propose l’égalité des droits entre les femmes et les hommes et la seconde, foncièrement trompeuse, est réfutée au nom de paramètres identitaires religieux qu’elle véhicule et qui sont porteurs d’une régression menaçant la cohésion et l’harmonie sociales.
Un préalable s’impose avant de poursuivre la lecture de ce texte. Le titre peut paraître inapproprié pour tout lecteur qui s’attend à ce que la réflexion mette en évidence les aspects les plus courants qu’expriment ces concepts (religions, guerres, et nature). Toutefois, au-delà des causes et des effets des guerres et des religions sur les hommes et particulièrement sur les femmes, il y a toujours une troisième variable qui interfère et prend une place incontournable. Dans ce cas-ci, la nature. Elle ne saurait être frappée de banalité dans la relation homme/femme.
Quelques-uns, diront mais c’est un éternel sujet que celui de la rencontre de la femme et de l’homme. Une situation somme toute naturelle puisque dés le départ et si l’on se réfère aux livres saints des religions monothéistes, en tout cas, selon l'un d'entre-eux -  Ève est née d’Adam.  Donc, la relation a été, dés le début, empreinte d’un attachement, j’allais dire, charnel, d’une affection faite de tendresse et de passion, d’une fidélité ou comme certains voudraient le faire accroire d’un rapport de  servitude.
Le tout a évolué ou mieux encore s’est développé en une rencontre que des valeurs, des règles, des principes, des obligations, des devoirs, des tabous, des interdits, du sacré,  etc. au nom du respectable, du vénérable, etc. tentent depuis l’origine de réguler, de façonner, de déterminer, d‘anticiper afin que chacun occupe la place qui lui revient, dit-on, de droit … pour que l’une soit le complément de l’autre et vice versa.
Qui pourrait ignorer que dés l’origine, trois questions fondamentales se posent puisqu’il s’agit d’une relation, d’un rapport à l’autre, d’un lien… :
1.    Comment – cette relation, ce rapport, ce lien) se formalisent-ils ?
2.    S’agit-il d’une hiérarchie ?
3.    Quelle est la place du vrai pouvoir de l’un sur l’autre ?
L’Histoire offre plusieurs  types de réponses … qui mêlent la raison et le bon sens, mais aussi l’ignorance accolée à la stupidité et le mépris associé à l’indifférence. Depuis la nuit des temps le rapport homme/femme a toujours été fondé sur la suprématie de l’un sur l’autre et seulement quelque fois de l’une sur l’autre … Nonobstant, les raisons, s’il en existe et qui pourraient être multiples.
Il y a eu des dieux, des rois, des princes … et parfois des déesses, des reines, des princesses, des sultanes, des guerrières avec les pleins pouvoirs, si les hommes ont souvent marqué leurs règnes par la force dans des combats, des guerres et autres luttes, il n’en demeure pas moins que beaucoup, parmi eux, en alliant leurs forces à leur intelligence ont bâti des empires fabuleux et leurs noms sont passés à la postérité.
De leur côté, les femmes ont aussi gouverné, guidé, mené des peuples et des communautés entières vers le progrès et le développement individuel et collectif. Si bien qu’il serait mal venu d’ignorer que des déesses telles que celles de la Grèce et de la Rome antiques, des cités impériales et autres empires disparus ont été aimées et adulées par leurs peuples. Qui ne connait pas ou n’a pas entendu parler des Amazones, de Cléopâtre, de la Reine de Saba, de Tin Hinan, de La Kahina, …  et de  toutes ces sociétés matriarcales, pour ne citer que celles qui sont les plus proches des civilisations Méditerranéennes, de nos jours toutes disparues même si quelques-unes ont laissé des traces de leur puissance ? Des mythes !? Peut-être !? Toujours est-il que beaucoup en rêvent.
À suivre

Ferid Chikhi

5 oct. 2013

Un Numide en Amérique du Nord -197-

Charte des valeurs Québécoise
Ils refusent les lois du pays …
Depuis son dévoilement le projet de charte des valeurs québécoises occupe une grande partie des discussions quelque soit le lieu où l’on se trouve et je ne sais pas si c’est par précipitation
fondée sur des appréciations dépassées ou par fausse candeur, mais il y a des experts du verbe qui se comptent parmi d’éminents sociologues, philosophes, politologues et autres spécialistes de la société qui refusent d’admettre des faits tangibles qui n’échappent point au citoyen lambda et cela n’aide en rien ni à la sérénité des débats ni à l’apaisement des esprits.
Ça pourrait passer comme un couteau dans le beurre quant il s’agit de politiciens, de militants, d’activistes, etc. mais quant c’est le fait d’intellectuels il y a des questions d'éthique qui se posent d'elles-mêmes. Je tiens à souligner que le propos qui suit n’est pas pour les inventorier mais d’ajouter à la polémique discussion un chemin critique entre les deux  problématiques qui se font face.    
 Nous savons que deux visions, deux conceptions se font face. Celle du ''contre'' et celle du ''pour''. Du côté du groupe des ‘’contres’’ les concepts qui reviennent le plus souvent sont : racisme, xénophobie, exclusion, islamophobie, stigmatisation, congédiement, chômage, départ, etc. Du côté des ‘’pours’’ : adaptation, intégration, tolérance, inclusion, vivre ensemble, respect, solidarité, partage, etc.
Comme observateur et sur la base de mon expérience aussi bien en Algérie qu’en Europe, je trouve que les enjeux des uns et des autres configurent une confrontation entre la régression et le progrès.  Bien entendu, des voix diront : Nous ne sommes ni en Algérie, ni en Europe. Je maintiens qu’il s’agit d’enjeux porteurs de la suprématie d’une idéologie qui use de la religion à des fins politiques, même dans le plus petit espace possible, contre ceux qui veulent poursuivre l'édification d'un État moderne tout en parachevant un projet de société inclusive, juste et équitable.
Je vois le microcosme communautariste porté par une minorité qui privilégie la suprématie de l'homme sur la femme contre celui de l'égalité entre les hommes et les femmes. Je vois le
projet de société d'un petit groupe d'extrémistes qui décline la confusion sociale contre celui de la cohésion sociale. Je vois un projet reflétant des enjeux qui légaliseraient des exceptions et menaceraient l’édifice législatif par l’enchâssement de fondements arbitraires et leurs iniquités.
Selon certains – politiquement correctes - encore dans la zone de l'indécision - il faut mettre de l’avant la sécurité avant tout autre considération. Je suis en accord, en partie, avec cette affirmation. Mais je me demande, de quelle sécurité s’agit-il ? Celle des biens meubles et immeubles ? Les assurances sont faites pour compenser en tant que de besoin. Celles des frontières ? Les États-Uniens s’en occupent convenablement. Celle de l’intégrité physique et de l’intégrité morale des individus ? La justice et la police font le nécessaire pour que nous circulions, nous dormions et nous vaquions à nos occupations en paix. Toutes ? Nous n’en sommes pas là soutiennent les partisans du ‘'contre’’.
Quant à celles et à ceux, y compris, parmi les politiciens les plus avisés, qui crient au ‘’lèse majesté’’ en ce qui à trait à l'employabilité de quelques centaines de femmes qui portent le hijab et à qui on imposerait de l'enlever à leur poste de travail dans les institutions publiques, je suggère de prendre exemple sur ce qui s'est fait dans les pays où l'Islamisme a sévi ? L'Algérie, par exemple, j'ai été un des témoins privilégiés de la gestion du maintien en emploi ou du reclassement, entre autres, par la compagnie aérienne - Air Algérie - de ses hôtesses de l'air et d'accueil.
Elles provenaient presque toutes des quartiers périphériques de l'aéroport sous influence islamiste. Une grande partie, d'entre elles, avaient refusé d'abandonner leur emploi. Elles ont bravé avec un courage extraordinaire la menace du FIS* et des GIA**. Elles quittaient leurs domiciles avec le hijab sur leurs têtes et une fois rendues sur leurs lieux de travail elles l'enlevaient ; au retour elles le portaient de nouveau jusqu’à leurs domiciles. Bien d'autres travailleuses en firent de même. La quasi-totalité continue à le faire sans pour autant que cela ne nuise à leur foi.  Serions-nous, au Québec, plus enclins à accepter ce qui est banni dans un pays musulman ?   
Qu'est ce qui est tangible ?   
1)  Revenons à cette caractéristique dite ''sécuritaire'' bien que je lui préfère celle de la ‘’sureté’. Les partisans de la laïcité ouverte et un grand nombre de politiciens, de faiseurs d'opinions et de citoyens ne ménagent aucun répit pour orienter le débat sur cet aspect et ainsi occulter le fond du débat c'est-à-dire ‘’La laïcité’’. Or, par manque de clairvoyance ils pensent ainsi gagner quelques centaines de voix, celles des femmes en hijab et des partisans du multiculturalisme ghettoïsant. Ils sont convaincus de faire mal aux souverainistes.
2)  L’autre partie, la plus essentielle de cette problématique, est bel et bien idéologique, y compris, dans son spectre ‘’sécuritaire’’ et ne veut l'ignorer que celui qui se met des œillères. Tout le monde sait que cette charte ne cible pas en particulier le voile, le hijab ou les
musulmans mais tous les signes ostentatoires à caractère religieux qui influent sur les perceptions des uns, les sensations des autres ou encore les impressions trompeuses de quelques-uns avec des conséquences qui pourraient être fâcheuses sur l’ensemble de la société.
''Les contres'', toutes obédiences confondues, ont choisi de mettre le focus sur le hijab et la communauté musulmane, expliquant qu'une minorité serait stigmatisée … À partir de cet énoncé commence le manque de discernement de certains intellectuels victimes eux aussi de ce que je qualifie d’ostracisme de la pensée.
Depuis 2007, c'est au prétexte d'un symbole idéologique plus que religieux que la société Québécoise croit être divisée ... mais au fond il n'y a point de divergence sur le contenu de cette charte mais bel et bien un vrai consensus.
Et, s'il y a divergence, elle concerne dans le meilleur des cas, quelques centaines d'individus qui n'ont pas trouvé leur place dans leur société de provenance. Ils ne la trouvent pas dans celles qui les ont reçues. Ils ont refusé les lois de leurs pays d’origine. Ils refusent aussi celles de leur pays d’accueil.
Ferid Chikhi
*FIS : Front Islamique du Salut
*GIA : Groupes Islamiques Armés

13 sept. 2013

Un Numide en Amérique du Nord - 196 -

Immigration, Exil et Société d'accueil   - 4 - 
Des lois et des valeurs faites par eux et pour eux ...
Oui ! Je dis que les sociétés changent.
Elles changent aussi parce qu’elles accueillent des pans entiers d’autres sociétés venant non seulement des territoires limitrophes aux leurs mais même et surtout de contrées lointaines. Des us et coutumes réapparaissent là où elles avaient disparues. Des habitudes nouvelles tentent de s’imposer. Il y a celles qui sont acceptées et partagées. Il y a les autres qui font peur, qui font craindre leur généralisation à des personnes mal à l’aise avec des pratiques étrangères à la société (...)
C’est là que des alarmes se font entendre. Des inquiétudes se transforment en frayeurs. Des formes d’agitation s’installent. Des hostilités prennent une tournure imprévue et nous voici en plein délire, en pleine phobie … des victimes du rejet – qu’elles ont pourtant produit par leurs attitudes, leurs comportements, leurs habillements … qualifiés au départ d’exotiques, ils finissent par être dérangeants … - Ces mêmes victimes se crispent, manifestent leurs craintes, dénoncent seules ou avec le soutien de proches sincères ou opportunistes … les souffrances psychiques qu’elles vivent. Elles savent qu’elles peuvent manipuler en usant des technologies de l’information. En même temps que les places publiques, les réseaux sociaux sont pris d’assaut. Des relais se forment hors du pays et des soutiens se révèlent à l’international.   
Ça va vite, c’est instantané et exponentiel. Celles qui se présentent comme des souffre-douleurs  en usent et mettent de l’avant le harcèlement, la discrimination et l’exclusion qu’elles subissent de la part des citoyens du pays d’accueil. Ces derniers sont d’accord pour accueillir mais dans le respect de leurs lois et de leurs valeurs.
Pour ne pas perdre le fil de l’information les médias traditionnels se rebiffent et leurs ouvrent leurs pages, leurs micros, leurs canaux … la surenchère prend place et le fonds du problème, les idées, les pensées positives sont réduites au silence ... La Société tout entière commence à s’interroger. Qu’est ce qui nous a échappé pour en arriver là ?
Les politiciens de l’opposition s’en mêlent … ils avaient durant leur gouvernance proposés un projet de loi (94) … un véritable piège à rats. Leurs intentions ont été percées à jour … Hier comme aujourd’hui, ils veulent gagner du temps et des voix dans les urnes … Ils parlent de remise en question des libertés individuelles alors qu’ils commettent un acte de fragilisation de la cohésion sociale. Ce qui est bizarre c’est que dans les rangs des indépendantistes des voix font échos à celles des opposants libéraux et fédéralistes.  S’agit-il de trahison de la pensée originelle ? Qui sait !?
Le nouveau gouvernement est traité de tous les noms. Il prend le temps de faire un travail de fonds pour défaire le nœud Gordien laissé par ceux qui ont, malgré tout, échappé à la vraie trappe. Tous veulent un consensus. Leur consensus. Le consensus qui leur convient sans pour autant convenir au citoyen.
Dans les faits, c’est tout une stratégie d’occupation des espaces publics et sociaux qui est déroulée. Cette occupation se manifeste par des attitudes et des comportements différents de ceux qui étaient connus jusque-là au Québec … le citoyen ne s’attendait pas à une telle interpellation. Il est sommé d’accepter sans les questionner ces nouvelles habitudes et d’autres. Les anciennes qu’il a cru avoir réduit à néant, même si cela heurte ses propres habitudes de vie et ses convictions. Des leaders venus d’ailleurs et formés ailleurs prennent le devant de la scène et menacent… 
Ce questionnement n’est plus seulement social, il est aussi culturel, politique et bien essentiellement identitaire. Le ‘’Rest Of Canada - RoC’’ s’y met et le Québec Bashing prend de l’ampleur sous forme d’accusations directes alliant : racisme, xénophobie, discrimination, exclusion etc. Cela devient un enjeu pour celles et ceux qui veulent s’emparer du pouvoir. Les régnants du moment - pas le gouvernement mais les restes du précédent - et les autres qui aspirent à plus de domination, d’autorité, de tutelle.
Oui ! Les sociétés changent et elles ne le font plus seulement pour l’amélioration des conditions de vie de la cellule de base, la famille et ses composantes, mais aussi pour se voir imposer par des politiciens peu scrupuleux des rites, des dogmes, des principes de groupes communautaristes. Mais attention au retour de manivelle, s’il n’est pas anticipé il sera violent et destructeur. Situation,certes sensible mais gérable.
Il est cependant avéré et incontestable que la capacité des femmes et des hommes de ma terre d’accueil à résister à ceux qui voudraient les assimiler par un enfermement inqualifiable est elle aussi potentiellement élevée pour absorber les chocs et les coups de boutoirs auxquels résiste toute la société.   
Ferid Chikhi
http://www.politicoglobe.com/2013/09/immigration-exil-et-societe-daccueil/

7 sept. 2013

Un Numide en Amérique du Nord - 195 -

Immigration, Exil et Société d'accueil  - 3 -  
Qu’est ce qui nous a échappé pour en arriver là ?
Leurs effets (ceux des événements cités précédemment) sur un grand nombre de sociétés sont qualifiés de pervers et de dévastateurs. L’un parce qu’il est considéré comme contre nature, honteux, ignominieux et provocateur au regard des valeurs morales ; l’autre comme provocateur, d’agressant, restreignant et envahissant par la régression et les dérives socioculturelles qu’il véhicule.
Un autre exemple plus coloré. L’apparition de couleurs en arc-en-ciel attire l’attention. Elles n’ont as pour vocation de cacher mais d’exhiber ses porteurs.’Ils sortent du placard’’ dit-on … Les autres les voient mal. Pourtant, confrontées au pouvoir de l’argent et de la politique, beaucoup de voix parmi les antagonistes s’appliquent un bâillon. Toutes ou presque décident de faire preuve de ’rectitude politique’’.  
Presque en même temps un autre épiphénomène vole la primauté à cette bannière. Un morceau de tissu différent et distinct. Une étoffe sur la tête de ses porteuses. Elles soutiennent qu’il est le signe de leur soumission. Il éclipse celui des premiers cités. Plus visible par le nombre de porteuses il est plus ostentatoire. Elles se sentent indexées. Mais se pose-t-on la bonne question ? À l’évidence non. Quelle est-elle cette vraie question ? Tout simplement : que cache t'elle cette étoffe ? Ses porteuses crient à la discrimination, à la stigmatisation, à la protection de leur droit de le porter pour leur conviction. Voilà encore un autre concept qui est extrait de la besace de la victimisation. Ils sont tous deux utilisés tout azimut … les deux sont agressants pour les autres ; les deux culpabilisent les contradicteurs. 
Au plan linguistique, le vocabulaire de tous les jours s’enrichit, se met à jour, s’adapte : Homophobie. Islamophobie. Stigmatisation. Victimisation ... Des qualificatifs qui ne vont pas l’un sans l’autre et qui sont servis à bien des plats de la communication sur les ondes radios, les écrans de TV, les pages des journaux … Et même les réseaux sociaux … On essaye de ne pas en faire cas mais c’est plus fort que tout. On est interpellé … Les côtes d’écoute s’affolent dés que l’un des sujets est abordé … Ça dérange. Des organisations anti … sont créées. Elles essayent de mobiliser leurs ouailles. Elles veulent convaincre des sympathisants. Certaines font dans la manipulation pendant d’autres tentent la persuasion.
Le seul remède disent quelques-uns c’est l’instruction, l’éducation pour changer les mentalités … Non il faut  imposer des valeurs modernes et progressistes disent d’autres. Mais, s’exclament d’autres ces personnes sont instruites et même cultivées alors qu’un nombre de plus en plus grand rétorque, les deux sont aussi malades de ce que l’homme - le politicien en particulier - a fait d’elles. En fin de compte, il a coupé le cordon ombilical qui les reliait au projet de société. Projet qui définit les voies et moyens pour améliorer le bien être du citoyen en suivant le chemin de la logique, du raisonnement et surtout du progrès.
Oui ! Les sociétés changent. Elles changent aussi parce qu’elles accueillent des pans entiers d’autres sociétés venant non seulement des territoires limitrophes aux leurs mais même et surtout de contrées lointaines. Des us et coutumes réapparaissent là où elles avaient disparues. Des habitudes nouvelles tentent de s’imposer. Il y a celles qui sont acceptées et partagées. Il y a les autres qui font peur, qui font craindre leur généralisation à des personnes mal à l’aise avec des pratiques étrangères à la société. Les gouvernants, pourtant élus, veulent des sociétés qui les écoutent, qu’ils peuvent diriger comme ils l’entendent mais pas comme le veulent ces mêmes citoyens. Ils veulent des moutons.
À suivre
Ferid Chikhi

1 sept. 2013

Un Numide en Amérique du Nord - 194 -

Immigration, Exil et Société d’accueil  - 2 - 
L’effet des mots … des maux … dans une société de progrès !
(…) Les personnes victimes des rejets de la part de leurs environnements humains et vivant des souffrances psychiques cherchent dans l’histoire des langues les mots appropriés pour se défendre et dénoncer ces perceptions, ces actes qui les marginalisent ... elles apprennent la victimisation, elles en usent à outrance ...
Afin de préciser ma pensée, je me dois de confier qu’il m’arrive de faire des temps d’arrêt pour faire le point de la situation concernant mon implantation en Amérique du Nord, au Canada au Québec et je me demande en quoi ai-je changé ? Cela se voit-il ? Mon statut, mes progrès, mes apprentissages, les changements auxquels je suis confronté sont-ils définitifs ou bien peuvent ils encore être altérés ? 
Je le fait en observant le fonctionnement de ma nouvelle société d’accueil. Une société que ses concepteurs et autres chroniqueurs, prosateurs, historiens et sociologues, décrivent comme étant multiethnique et très diversifiée. Avec des nuances puisque les uns la veulent multiculturelle les autres interculturelle.
Je continue à apprendre et à comprendre son fonctionnement, l’évolution avec laquelle elle se transforme, les résistances et les avancées sociales, culturelles et économiques. J’en conclus, sans détours, que c’est une société de progrès et de développements sérieux avec des impacts conséquents pour certains, notables pour d’autres, marquants et utiles pour les individus et toute la société ; d’autres sont constants et majeurs. Ils sont certes ponctuels mais très structurants.
Même la langue par ses mots et sa syntaxe se modifie sous l’influence des divers apports en provenance d’Asie, d’Afrique, d’Europe de l’Est, etc. Elle se transforme, change, s’adapte, s’ajuste et les technologies de l’information d’un côté accélèrent ses améliorations et d’autres hâtent la disparition de quelques règles de base considérées comme désuètes. La langue Française au Québec se métamorphose.
Pourtant, ce sont seulement des mots, des termes, des vocables, des concepts…en quoi peuvent-ils influencer les attitudes et les comportements ? Et bien, ils prennent une signification et un sens particuliers lorsque la façon de les dire ou de les écrire est porteuse d’arrogance, d’insolence, de suffisance, d’irrespect, de raillerie…Ils peuvent aussi exposer le mépris et le dédain.
Il est vrai qu’en fonction des époques, certains de ces substantifs sont sagesse et conscience. Sentiment d’amour ou perception d’inclusion. Ils motivent. Ils justifient, ils légitiment, ils innocentent, ils réhabilitent, ils condamnent…Cependant, souvent ce sont les pires que l’on retient parce qu’ils frappent la conscience. Leur fonction est de nier l’autre.
À titre indicatif…À la fin du siècle dernier, un mot, un terme signifiait la violence à l’endroit des femmes. Il l’est encore de nos jours. Misogynie. Bien entendu, il existe depuis toujours mais ce sont les Grecs qui nous l’ont concocté sous sa forme et son sens actuels. Il est à la fois excessif, abusif et précis. Parmi les peurs générées par les violences sociales la misogynie était répandue sans être totalement généralisée. De nos jours on n’en parle presque plus. Les gens se sont organisés pour tout réduire à des cas et des actes isolés. Un soutien psychologique, de défense, de protection et même de prévention sont offerts aux femmes. La loi s’applique même si parfois elle l’est de façon restrictive.
Pendant ce temps d’autres individus sont ciblées. Des fléaux sociaux nouveaux occupent le champ médiatique !? On vient à en oublier que les séquelles de la misogynie sont encore observées et des stigmates sont devenues indélébiles chez beaucoup de femmes et par extension de familles. Pourtant la récurrence est toujours là, aveuglante, violente et de plus en plus agressante.
Des appels à la fois insidieux et perfides sont entendus afin de les réduire. ’Il faut passer à autre chose’’ entend-on ça et là. Les regards se focalisent sur des événements sociaux et idéologiques, qui malgré le fait qu’ils soient différents par leurs formes et leurs contenus, restent singuliers par leur ampleur. Le monde moderne les redécouvre presque simultanément.
À suivre
Ferid Chikhi

25 août 2013

Un Numide en Amérique du Nord – 193 -

Immigration, Exil et Société d'accueil  - 1 - 
Le poids du passé - les effets du présent
À la fin du siècle dernier on entendait souvent l’énoncé suivant : ‘’Les voyages forment la jeunesse ...’’. De nos jours ce ne sont pas seulement les jeunes qui voyagent mais presque tous ceux qui ont en les moyens. Au-delà des petits voyages, qui durent moins de 45 jours et que l’on fait pour se déplacer d’un point à un autre avec toujours le billet du retour en poche, il y a l’autre, le grand voyage, celui que l’on réalise sans être sûr de revenir sur ses pas ; celui que l’on fait pour fuir une guerre, une dictature, le mépris du totalitarisme, etc. Le voyage qui nous fait immigrer ou l’autre celui de l’exil. Deux concepts qui semblent dire la même chose mais se décryptent différemment que ce soit par la forme ou par le fonds. 
L’immigration, concept aussi vieux que l’humanité. Porteuse de promesses pour contrecarrer les causes qui la génèrent. Elles peuvent être idéologiques, sociales, économiques et / ou religieuses. Des causes qui encouragent, incitent ou poussent des millions d’individus à passer les frontières avec bagages et capitaux des pays les moins nantis vers les pays les plus riches. L’immigration est conçu comme un voyage avec l’objectif de s’installer dans un ailleurs meilleur.
Mouvement du passé vers le présent et le futur. Aujourd’hui, qualifiée de mobilité internationale des ressources humaines. Mobilité au-delà des frontières. Dans son ensemble elle aide à mieux appréhender les grands changements qui interviennent dans le monde et facilitent le transfert du savoir ... Tout le monde le sait, me diriez-vous !
Certes, cela est bien le cas. Un voyage au-delà d’une frontière est assimilé et compris comme une évasion, une échappée ou au moins comme une escapade laissant derrière soi les proches, une partie de son identité, de ses valeurs, et des pans entiers de sa culture. Une partie de soi. Le peu que l’on garde, on tente d’abord de le préserver puis de le ressusciter … Pendant que l’on perd ce peu on apprend, on assimile, on emprunte, on acquiert des nouveaux, sans jamais le faire totalement et complètement parce qu’il est difficile de tout perdre, de tout oublier, de tout ignorer de son passé et de tout apprendre et ou réapprendre. La mémoire est là toujours présente pour nous rappeler ce passé que l’on pense avoir laissé derrière, la-bas, au loin.
On apprend à vivre l’incertitude, le risque, une autre précarité mais on apprend aussi à jouir d’une vraie intégrité physique et mentale et aussi minime soit-il d'un devenir meilleur. En l’espace de quinze ans, depuis le début de ce millénaire des changements politiques, sociaux, scientifiques, technologiques, etc. se font avec une rapidité fulgurante que plus personne ne maîtrise. Les lois, les règlements, les principes sont soumis à des modifications majeures et permanentes.
Les valeurs universelles et sociétales partagées par presque tous les peuples sont soumises à la concurrence de nouveaux paradigmes … concurrence tellement féroce que seuls quelques groupuscules osent encore les défendre.
La peur du nouveau et de l’inconnu génèrent de l’inquiétude qui se transforme à son tour en frayeur. Les individus s’affolent. Une forme d’effroi s’installe et l’hostilité s’affiche pour devenir une phobie … les personnes victimes des rejets de la part de leurs environnements humains et vivant des souffrances psychiques cherchent dans l’histoire des langues les mots appropriés pour se défendre et dénoncer ces perceptions, ces actes qui les marginalisent.
À suivre
Ferid Chikhi

4 août 2013

Un Numide en Amérique du Nord – 192 -

Moi mes souliers m’ont conté … (3)
''À mes petits écrivains en herbe …’’
Pour clore cette réflexion revenons un cours moment à mes souliers  …  ils avaient déjà pris des chemins qui montent et emprunté bien des chemins de vie ... en les observant une réminiscence du passé m’invite à relater … cet instant de sincérité, d’authenticité et de pertinence qu’on ne vit pas deux fois dans son existence mais dont on se rappelle à un moment impromptu de sa vie.
Malgré mes questionnements, me voici parti dans mes élucubrations, mes rêveries d'enfants, mes illusions, ... en fait, mes plats préférés, les héros de mes illustrés - aujourd’hui on dit bandes dessinées - (Blek le Roc, Les pieds nickelés, Tartine Mariole …), les vestiges romains de Timgad, l’espace sidéral, mes stars du club local de football (Soccer en anglais) sont les sujets dont je voulais parler. Toutefois et rapidement l’angoisse, l’anxiété, le désarroi prennent la place de l’enthousiasme du début. Je n’arrivais pas à débuter le premier mot de la première phrase et il fallait en écrire dix. ‘’10’’, devenait pour moi un chiffre catastrophe.
Donc, les idées se bousculaient pêle-mêle dans ma tête … Ma première pensée était d’associer ce chiffre à une expression populaire que l’on prononce pour conjurer le sort : ‘’dix dans tes yeux’’ mais en fait, on dit ‘’cinq dans tes yeux’’ … tout s’entrechoquait mais rien ne se dessinait au bout de ma plume Sergent Major.
La feuille blanche me fixe et je la fixe. Les mots ne viennent pas. Leur écriture est difficile, ardue, laborieuse, compliquée ... J’ai choisi d’écrire, les fameuses dix lignes, non pas sur les plats que j’aime mais sur l’un de mes héros de bandes dessinées, celui qui me faisait rêver des embuscades qu’il faisait aux ‘’tuniques rouges’’. Blek Le Roc, était un trappeur qui se battait pour l’indépendance de l’Amérique du Nord. Il faut savoir que les bandes dessinées étaient, pour les bambins que nous étions à l’époque, notre télévision, notre cinéma et surtout un grand sujet de discussions mais aussi de chamailleries … Écrire dix phrases sur Blek Le Roc et ses compagnons de lutte le Professeur Occultis (médecin itinérant) et Double Rhum, le vieux trappeur, appelé ainsi parce qu’Il aimait boire du rhum, me paraissait chose aisée.
Pendant plus de quinze ans, aucun, parmi la trentaine d’élèves, ne savait s'il avait bien écrit où le contraire. Quelle note avait-il méritée ? Et toutes les questions que l’on se pose après son premier examen, test ou exercice.  Il faut savoir que la demande avait été formulée à la fin du mois de juin et de l’année scolaire. L’enseignante était partie sans faire connaître son appréciation. Je ne lui en voulais pas mais au plus profond de moi-même j’espérais avoir été à la hauteur de ses attentes et de mes espoirs.  
Un jour, de l’année 1972, quelques-uns parmi les élèves de l’époque - une douzaine - reçurent une lettre, la même pour tous, dans laquelle on pouvait lire une phrase valorisante, élogieuse, flatteuse … on pouvait y lire : ''À mes petits écrivains en herbe, vous rappelez-vous votre première composition en français ? Sachez qu'elle fut le premier jalon d'un livre que vous n'aviez pas fini d'écrire. Alors, avez-vous poursuivi l’exercice ou bien vous êtes vous arrêtés en si bon chemin? Si c'est le cas, sachez que vous avez raté une occasion de vous exprimer si vous avez continué à faire part de vos expérience vous êtes certainement sur la voie du succès. Belles plumes ... ne lâchez pas. Toutes les langues s'apprennent par la lecture, par l'écoute mais aussi par leur écriture ...''.   Depuis, ce temps là,  ... l'aventure continue. 
Ferid Chikhi          

25 juil. 2013

Un Numide en Amérique du Nord - 191 -

Moi mes souliers m’ont conté … (2)
De la ‘’Darja’’ à la langue française en dix phrases …
Comme je le soulignais dans mon précédent paragraphe, la dernière fois que je les ai donnés à réparer, ils avaient déjà pris des chemins qui montent et emprunté bien des chemins de vie ... Je pensais avoir révélé à la cordonnière toute l’histoire de ces souliers … avoir divulgué tout ce qui les concernait, les secrets, du moindre au plus gardé, de celui que j’ai tu à celui que j’ai partagé avec l’intime … mais, voilà … une réminiscence du passé m’invite à relater un moment que j’ai vécu comme un défi qu’on ne vit pas deux fois dans son existence mais dont on se rappelle à un autre moment exceptionnel et singulier de sa vie.
(…) Donc, revenons à mon CE2ième année sachant qu’entre temps mes souliers avaient suivi tant de déambulations … pourtant un déclic venait de faire remonter jusqu’à la surface des souvenirs d’antan. En regardant les lanières, qui servent de cordons d’attache et leur enchevêtrement presque artistique, quant elles sont nouées, je repense à ce que disait mon institutrice pour m’aider à rédiger ma première ‘’composition’’. Ses conseils étaient un imbroglio de mots qui avaient du sens mais qui me paraissaient incompréhensibles. Il en était de même en ce qui me concernait puisque souvent ce que je voulais écrire donnait aussi des phrases insolites comparables par certains aspects à cet enchevêtrement de lacets.
Bien plus tard, il faut que je le dise, je découvrais, entre autres, que je pensais, que je réfléchissais en ‘’Darja’’ tout en faisant une traduction approximative en français. Il en était de même pour mes camarades de classes. Si mes premiers pas en écriture de la langue française étaient un des prétextes principaux de rires et de fous rires commis par mes camarades de classe, la véritable cause était sans conteste la mauvaise traduction que j’en faisais. Des moments d’hilarité indescriptible. Mon institutrice, elle aussi, ne pouvait pas, malgré son sérieux, y échapper. Son rire était franc, vrai et surtout associatif. Avec elle, c’étaient de vrais moments de détente et de confiance en soi.
Cependant, et comme préalable il importe de savoir que, cette ‘’composition’’ de dix phrases allait s’avérer l’exercice le plus difficile que je devais réaliser et un objectif surhumain pour mon âge. Cependant, je savais que c’était le début d’une aventure par l’écriture … ne dit-on pas que ‘’c’est le premier pas qui compte le plus, le suivant viendra automatiquement et pour beaucoup instinctivement ?’’ C’était réellement passer une frontière.
Mme Ar…, avait donné des consignes résumées comme suit : ''même si c'est votre première rédaction et qu'elle sera truffée de fautes d'orthographe, je ne serai pas sévère, il n’y aura pas de zéro mais peut être m’étonnerez-vous !? Vous mériterez alors un ‘’très bien ...’’ Tout ce que je veux c'est que vous écriviez dix lignes sur quelque chose que vous aimez faire, que vous aimez manger, un jeu que vous appréciez, votre héros ... sur la personne que vous aimez le plus. Écrivez ce que vous voulez, l’essentiel c’est que cela soit cohérent et compréhensible ''.
Écrire quelque chose que j’aime faire ; mais à 8 ans j’aime tout. Quelque chose que j’aime manger ; là aussi c’est simple à dire mais à écrire ?? Si j’écris que j’aime le ‘’tajine ezzitoune’’ saura t’elle de quoi je parle. Si c’est ‘’El Yahni’’ comment écrire la recette. Lorsque je pense à ce que j’apprécie le plus ... ou encore écrire ce que je veux … c’est un défi que je ne me sens pas encore prêt à relever. Peut-être devrais-je décrire mon héros préféré. Si je le fais elle saura que je lis des illustrés au lieu de lire des livres ; ne va-t-elle pas me gronder ? Je présumais qu’elle comprendrait que regarder des images c’est plus facile que de déchiffrer n’importe quel livre ?! En fait, le plus dur à saisir et à assimiler était  son ‘’l’essentiel c’est que cela soit cohérent et compréhensible’’ … pourtant elle savait que tout ce que je dis l’est … pourquoi alors le demande t’elle ? J’étais perdu et j’ai préféré ne pas imaginer ni envisager son appréciation au moment de la remise du résultat final ...
À suivre ....
Ferid Chikhi  

16 juil. 2013

Un Numide en Amérique du Nord – 190 -

Moi mes souliers m’ont conté … (1)
Le passage d’une autre frontière  
La dernière fois que je les ai donnés à réparer, ils avaient déjà pris des chemins qui montent et emprunté des chemins de vie ... Je pensais avoir révélé à la cordonnière toute l’histoire de ces souliers qui viennent de loin ; ils ont traversé monts et vallons, mers et océans, suivi des routes sans bornes et traversé des frontières gardées et d’autres non gardées. Je lui avais dit que c'était là toute leur histoire. J’avais aussi conclu en soulignant ‘’Je vous les confie pour les réparer peut-être qu’une fois qu'ils le seront ils me mèneront de nouveau sur d'autres chemins ! ?’’.
Je pensais avoir divulgué tout ce qui les concernait, les secrets, du moindre au plus gardé, de celui que j’ai tu à celui que j’ai partagé avec l'intime … mais, voilà qu’en les récupérant et en admirant le travail de remise à neuf que la cordonnière a réalisé sur eux, une réminiscence du passé m’invite à relater un moment que j’ai vécu et fortement ressenti alors que je n’étais qu’enfant. Ce n’était pas un secret mais une omission, bien gardée au tréfonds de la mémoire. Un instant de sincérité, d’authenticité et de pertinence qu’on ne vit pas deux fois dans son existence mais dont on se rappelle à un moment impromptu de sa vie.
C’est vrai ! Je me souviens de mon institutrice du cours élémentaire deuxième année (CE2) - de l’école primaire Jules Ferry - Mme Ar…, à qui je rends l’hommage qu’elle mérite pour la qualité de son enseignement, de son attention pédagogique et de son ouverture d’esprit ainsi que de sa présence avenante.
En fait, elle était plus que l’institutrice dont chacun se rappelle pour avoir offert les premiers apprentissages de lecture et d’écriture. J’avais à peine 8 ans. La langue d’enseignement n’était pas la mienne mais elle faisait partie de mon environnement social et culturel.
Ma langue, je devrais dire ‘’mes langues’’, celles que je parlais à la maison, dans la rue, avec mes parents, avec mes copains, entre nous, etc. étaient des vernaculaires (aujourd’hui évolués) et pas des classiques. Le ‘’ Berbère’’ et la ‘’Darja’’ douces à l’écoute, chantantes, emphatiques par endroits, gutturales ... la première est un dialecte central du Tamazight, la seconde un mélange d’arabe, de berbère, avec des intrusions de turc, d’espagnol, … et même de français … Certes l’ambiance sonore m’avait habitué à les entendre avec ce dernier, mais il y avait quelque chose de bizarre lorsque j’entendais les autres le parler. Les autres c’étaient les français et, débuter l’initiation de l’apprentissage de leur langue, à l’école, restait pour moi le bambin, apprendre la langue de l’occupant. C'était passer d’un territoire à un autre, passer une autre frontière.
En écoutant, ici au Québec, les québécois, parler de la défense de la langue française et sa préservation dans l’océan anglophone qu’est l’Amérique du Nord … j’ai essayé de comprendre la problématique et la colère affichée par certains, la frustration à peine voilée de biens d’autres, l’incapacité formulée par beaucoup de ne pouvoir agir pour la protection de la langue de leurs ancêtres … et de l’autre côté les avancées à peine cachées de l’anglais dans la rue, les commerces, les écoles, les lieux publics … et je pense ‘’SÉQUELLES DE LA COLONISATION’’. Je tentais de comprendre en quoi ma langue avait subi les mêmes agressions que la leur. Ils ne sont pas les autochtones, leur langue n’est pas un vernaculaire … Ce sont les amérindiens qui devraient être plus proche de moi … et de ma perception de la disparition, de la mort lente de leurs langues. En fait, c’était encore un passage de frontière. J’ai pensé m’en tenir à ma première réflexion sans ignorer celle qui se cache en dessous. Celle qui est ignorée alors qu’elle fait partie intégrante du territoire.                                          À suivre ....
Ferid Chikhi

29 juin 2013

Un Numide en Amérique du Nord – 189 -

Des résidents d’Ottawa déportent des écureuils au Québec
Les relations entre les Ontariens anglophones et les Québécois Francophones ne sont pas toujours au beau fixe. Il arrive même que les animaux en pâtissent; c’est ce que Lindsay Jolivet du Daily Buzz nous apprend au sujet de la déportation d’écureuils par des Ontariens vers le Québec
À l'aide de leurs voitures et de cages, des résidents frustrés d'Ottawa ont trouvé une solution pour empêcher les écureuil d'entrer dans leurs maisons : Ils les ont déportés au Québec. 
Seuls et n’ayant jamais suivi de cours de français, ces écureuils curieux vivaient près du quartier huppé de Westboro avant d’être exilés de l’autre côté du pont qui relie Ottawa à Gatineau, au Québec, selon le quotidien Ottawa Citizen.
Ce sont les résidents de Westboro eux-mêmes qui seraient les passeurs de ces écureuils. Selon le journal, l’un deux a indiqué qu’un de ses voisins avait exilé des écureuils.  «Est-ce que ce sont des écureuils francophones?»  a demandé au Citizen un porte-parole du ministère des Richesses naturelles de l’Ontario.Qu’ils soient les bienvenus au non dans la Belle Province, il est habituellement illégal de déporter des écureuils dans d’autres provinces. Le site web du ministère des Richesses naturelles indique qu’il est interdit de déplacer des animaux sauvages à une distance de plus d’un kilomètre.
Le ministère, précise que ces écureuils devront concurrencer avec les écureuils déjà établis pour la nourriture et l’espace. Malheureusement, il semble que les Ontariens ne peuvent pas déverser tous leurs problèmes sur le Québec.
Nous espérons néanmoins que les écureuils déportés découvriront la poutine et le pizzaghetti dans leur terre d’accueil.
Par Lindsay Jolivet 
Daily Buzz du 19-06-2013
Source: Daily Buzz  

Un Numide en Amérique du Nord - 378

  Pour un Québec émancipé et indépendant ! La société des Québécois et les Sociétés d’immigrants !? Depuis quelques mois, les discussions vo...